En visite courant avril au Sporting Club Graulhetois pour un entraînement délocalisé de ses joueurs , Didier Lacroix le président du Stade Toulousain s’est exprimé à notre micro pour nous donner le sens de cet échange qui a vu 2000 personnes affluer au Stade Noël Pelissou.

On est avec Didier Lacroix, le président du Stade Toulousain, dans un entraînement externalisé à Graulhet. Graulhet et le Stade Toulousain étaient deux clubs rivaux il y a 35 ans de cela mais on voit que l’amitié reste indéfectible, dans les valeurs du rugby ?
On est très fier de venir sur ce territoire. Au-delà des couleurs rouge et noire que l’on partage, ce sont des demi-finales quand j’étais gamin et que j’étais justement à l’école de rugby. J’ai eu la chance de venir jouer sur ce terrain, il y a un fossé qui, aujourd’hui, s’est un petit peu creusé entre les deux mais, pour autant, chacun est dans son rôle. Je crois qu’un club comme Graulhet est un gros club formateur, le Stade Toulousain est ravi de venir encourager aujourd’hui les jeunes à jouer au rugby, encourager également des éducateurs, car il faut aussi penser à eux qui prennent du temps sur leur temps personnel pour venir former des joueurs de demain et nous, on est dans notre rôle d’ambassadeur du rugby.

Un fossé aujourd’hui mais peut-être des passerelles demain ?
Quand je dis un fossé, c’est pour donner une certaine sémantique entre ce monde début du professionnalisme puisque la Nationale 2 est l’étape juste avant le début du professionnalisme et le professionnalisme exacerbé, à outrance quand on a une équipe auréolée de 10 ou 12 internationaux. C’est pour ça que je parle de fossé mais, encore une fois, le Stade Toulousain est un petit club qui se bat dans la cour des grands avec des choses identiques à gérer sauf que tout va plus vite, plus fort et qu’il y a deux fois plus de monde. La différence entre les deux n’est ni plus ni moins que ça et c’est la même chose sur le terrain, je crois que le demi d’ouverture ou le demi de mêlée de Graulhet ont le même travail à faire que Romain Ntamack ou Antoine Dupont sauf que tout va plus vite dans les choix et que tout va 10 fois plus fort quand il y a des chocs et quand on passe ou qu’on rate une pénalité, il y a 10 fois plus d’engouement derrière.

Il y a des joueurs graulhetois comme Fabien Pelous ou Yannick Jauzion qui ont aussi fait le bonheur de Toulouse ?
Bien sûr, il ne faut pas l’oublier mais ce qui est intéressant, ce sont les joueurs de demain, pas ceux d’il y a 15 ou 20 ans. Ce qui est aussi intéressant, c’est qu’on puisse également avoir des joueurs qui ont joué à leur niveau au Stade Toulousain et qui, un jour, viennent jouer à leur niveau en Nationale 2 à Graulhet et inversement. Si un joueur international de la trempe d’un Yannick Jauzion ou d’un Fabien Pelous veut, peut ou a les moyens de jouer sur la scène internationale en Coupe d’Europe ou sur la scène française parmi cette belle équipe de France et, pourquoi pas un jour, en Coupe du Monde et qu’il soit né à Graulhet, on sera ravi qu’il ait pris la rampe de lancement à Toulouse.

Malgré la pluie, on voit que le Stade Toulousain est toujours pourvoyeur de ferveur ?
Tant mieux ! On est très, très fiers de ces moments-là. Même si la pluie aurait pu attendre deux heures pour se mettre à tomber, il n’en reste pas moins une tribune remplie et des gamins qui sont emplis d’étoiles dans les yeux et ça, c’est le principal.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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