Le 1/2 de mêlée de l’AS Mâcon Rugby, Bastien Gensana a accordé une interview à notre correspondant en Bourgogne, quelques minutes après la victoire dans le derby contre Dijon ayant permis aux Taureaux de Saone et Loire de valider leur maintien. Mais Bastien Gensana n’était pas dupe à l’issu de cette rencontre couperet qui a envoyé une des deux favoris à l’accession en début de saison (Dijon) en fédérale1. Car pour l’ex joueur de Rumilly et Narbonne, avec l’effectif dont disposait Mâcon et un monde de fonctionnement pro, les Sud bourguignons auraient dû viser les playoffs (comme initialement prévu par les dirigeants) et non jouer avec le feu jusqu’à l’épilogue des phases régulières de Nationale 2. Dix jours après ce dénouement heureux pour l’ASM, l’analyse du 9 mâconnais résonne de bon sens, quand on sait que le club du président Piguet va totalement changer son fusil d’épaule la saison prochaine, en repassant totalement pluriactif avec des entraînements en soirée et tout en revoyant la voilure financière à la baisse. Alain Piguet qui regrettait en fin de saison le manque d’ADN local de son équipe, a donc demandé à son manager, Julien Veniat, de revoir sa copie pour l’acte II de son mandat . En clair à Mâcon, la saison prochaine, on va repartir sur des fondations moins cliquantes sur le papier mais peut-être beaucoup plus en adéquation avec la sociologie de cette division naissante et productive en terme de résultats.

On est avec Bastien Gensana, l’ouvreur mâconnais et homme de ce match avec deux essais cet après-midi. Vous avez mené l’ASM à la victoire dans un match tendu dès le début avec 20 minutes où vous êtes complètement dominés dans cette rencontre suivi d’un réveil qui vous permet de remporter ce match avec 5 points à la fin, le bonus offensif, la dernière victoire de la saison et le maintien en plus ?
C’est une belle victoire. On met un peu de temps à se mettre dans le match, les Dijonnais ont enchaîné les matchs ces dernières semaines, ça leur faisait 3 ou 4 rencontres tandis que nous, on a eu un match de moins qu’eux avec une coupure donc peut-être que c’est le rythme qui nous a un peu manqué sur les 15 / 20 premières minutes. On n’était pas dedans mais on s’y met petit à petit et ensuite, je pense que la fraîcheur fait aussi la différence, eux ont enchaîné les matchs et étaient un peu plus frais et un peu plus en place au début. Sur la longueur, on a réussi à mettre de l’intensité et à la conserver jusqu’au bout.

En regardant le match, on se dit que le pack de devant a aussi participé à cette victoire avec notamment ces deux mauls qui vous permettent de finir derrière la ligne. Ils vous ont menés vers la victoire aujourd’hui ?
Bien sûr ! On a besoin d’eux pour nous porter, on s’est retrouvé un peu en difficulté sur plein d’aspects du jeu cette saison mais quand on arrive à faire la différence comme ça devant, derrière, on se régale. Pour moi personnellement en 9, quand les avants font un travail comme ça, c’est comme ça qu’on peut proposer des choses, faire des départs et envoyer un peu de jeu avec les 3/4. On a besoin de ça et aujourd’hui, il est sûr qu’on leur doit la victoire.
Cette saison est en demi-teinte pour Mâcon, il y a eu ces 5 victoires puis ces 3 défaites de suite. Comment est-ce que vous résumez cette saison côté mâconnais ? Est-ce que le maintien est le principal mot ?
Je dirais deux mots : le maintien et du coup, un peu de frustration. Quand on voit qu’on est capable de sortir des prestations comme ça sur un match » de la mort « , on se dit que si on avait eu le couteau sous la gorge un peu plus souvent dans la saison, peut-être qu’on en serait pas là. Sur le bloc de Janvier / Février, on remonte à la 6e place, on est en course pour la qualif et ensuite, il y a deux défaites d’un point chez nous contre Aubenas puis à Vienne qui nous font mal et nous condamnent à jouer le maintien et non la qualif, on va à La Seyne qui est en pleine bourre pour jouer la 1ère place. C’est donc frustrant car je pense qu’il y avait autre chose à jouer cette saison mais le maintien est acquis, on s’est fait peur mais c’est déjà ça.
Il y a eu le pack de devant pour pousser mais aussi le public. C’est rare de voir Emile Vannier aussi plein, c’est un public qui vous a poussé vers la victoire et vers le maintien aujourd’hui ?
Oui, bien sûr. Ça a fait du bruit aujourd’hui, ça n’a pas toujours été le cas et c’est dommage car quand on voit l’ambiance qu’il y a eu aujourd’hui, on voudrait que ce soit comme ça tous les week-end (rires). Là, quand on rentre, ça fait du bruit, ça résonne, quand on marque un essai, on sent qu’il y a du bruit de partout et en tant que joueur de rugby, c’est aussi pour ça qu’on fait ce sport. C’est un régal quand c’est comme ça.
On sait que même si c’est un derby, on est quand même un peu amis avec le voisin. Les Dijonnais vont descendre en Fédérale 1 donc peut-être un petit mot pour eux ?
Nous, on est très content mais on a bien sûr une petite pensée pour les Dijonnais. Malheureusement, c’est contre notre gré que ça s’est joué entre eux et nous, c’est difficile pour eux, ils ont déjà été relégués l’an dernier de Nationale à Nationale 2 et là, ils enchaînent une 2e relégation. C’est difficile pour eux, j’espère que le club va s’en relever et je ne leur souhaite que du bon pour la suite mais nous, on est quand même contents d’avoir pu se sauver aujourd’hui.
Propos recueillis par Gabin Cadot

Article en partenariat avec





























