À 37 printemps Kevin Boulogne a vécu une seconde saison au pays du cuir tout aussi haletante que, le précédent exercice qui avait vu les rouges et noirs accéder à la Nationale 2 et faire des playoffs face au RC Hyeres Carqueiranne La Crau. Pour ce premier exercice dans l’antichambre de la Nationale, les Graulhetois et leur ouvreur expérimenté, ont acquis le maintien lors de l’ultime journée devant un Stade Pelissou comble. Après la victoire face à Aubenas (19-12), le 10 stratège des mégissiers, a tenu à revenir sur cette saison pleine de rebondissements pour lui, mais aussi jeter un regard sur l’avenir du SCG qui s’écrira avec … ou sans lui lors de la prochaine levée de Nationale 2. L’ex joueur de Top 14 a avoué mener une réflexion sur la suite de sa carrière et vouloir se laisser quelques semaines de réflexion. En tout état de cause, Kevin Boulogne ne boudait pas son plaisir de voir un épilogue heureux à cette épopée collective dans cette division naissante tout aussi relevée que gorgée de suspens.

Tu étais peut-être celui qui avait le plus d’expérience des phases finales et de ces matchs à enjeu mais j’imagine que par moment, tu ne devais pas en mener large ?
Non, je pense qu’on se rend coup pour coup en 1ère mi-temps. On voit clairement que les deux équipes sont à 100%, on les met à la faute, ils nous mettent à la faute, on score des deux côtés. On s’en sort bien à la mi-temps car on est contre le vent et on gagne donc c’est très bien. Ensuite, en 2e période, je pense qu’inconsciemment, le score allait bien à tout le monde, on n’a pas voulu s’exposer à prendre un contre ou un essai, ce qui a failli m’arriver à la fin sur le contre. Je crois qu’on s’est mutuellement neutralisé sur du long jeu au pied, à mon avis, c’est aussi pour ça qu’ils ont fait rentrer leur 10 et on s’est neutralisés. Je pense que le match a pris un faux rythme pendant 20 / 25 minutes, on se jaugeait et on n’a pas pris de risque des deux côtés. Tant mieux, on a gagné, on est content, ils sont contents, c’est bien, si on avait gagné plus, tant mieux mais le but était de ne pas perdre. On ne s’est pas exposé, ils ne se sont pas exposés, on n’a pas perdu; le deal est rempli.

En seconde période, il y a quand même 20 minutes où vous êtes passés entre le mur et la tapisserie avec les 2 pénalités loupées par Aubenas et Aubenas qui campe dans vos 22 mètres. Il y a eu un moment où vous étiez quasi au point de rupture ?
Bien sûr mais c’est une grosse équipe et je pense qu’on a aussi fait un bon match. Aubenas n’est pas qualifiable ni qualifié pour rien, c’est une belle équipe mais on leur a aussi rendu la tâche facile sur les coups d’envoi, on fait une faute, ils sortent du camp, on fait une faute, ils sortent du camp. Stratégiquement, on n’a pas été bons car on s’est exposé dans leur camp alors qu’ils étaient contre le vent et on leur a permis de pouvoir sortir facilement et de lancer le jeu. C’est clairement de notre faute, on ne va pas se mentir et on a eu la pression jusqu’au bout ce qui fait aussi, je pense, qu’on a fait la faute de trop, la faute qu’on n’aurait pas dû. Ça nous sourit mais je pense qu’il ne faut pas faire ça la saison prochaine car ça ne sourira pas.

Tu as connu beaucoup de championnats dans ta carrière : le Top 14, la Pro D2, la Nationale, la Fédérale 1 Elite, la Fédérale 1 et la Nationale 2. Qu’est-ce que tu retiendras de cette belle saison en Nationale 2 ?
Il y a déjà beaucoup de kilomètres, on ne va pas se le cacher (rires). Ce que je retiens, c’est que c’est vraiment un championnat dense et homogène, je pense qu’il va apporter un peu de moins de fossé entre la Nationale tout court et la Fédérale 1 car il y a vraiment du matos dans les deux poules. C’est également bien pour les joueurs car ça fait une 2e division un peu professionnelle pour beaucoup de clubs, ça permet de voir plus de joueurs, d’avoir plus de réserve en France et je pense que c’est un point positif. Il faut le garder et je pense que ce format n’est pas mal.

On a entendu Pierre Portes, la jeunesse, dire que l’année prochaine, Graulhet aurait des ambitions pour essayer d’aller en play-off. Pour aller en play-off, on a besoin de Papy Boulogne ?
Non car tu l’as dit, la jeunesse y est, les renforts sont là. Tout le monde a envie d’aller en play-off, on ne va pas se le cacher, je ne connais pas une équipe qui dit qu’elle veut descendre en début de saison. Je pense qu’on voulait y aller cette année, on voulait le maintien et plus si affinités, on n’était pas loin mais on n’y était pas. On a grandi cette année, on s’est maintenu à la surprise générale, on va le dire, et maintenant, à nous de construire avec le club car le club se construit aussi énormément avec le public, les structures, les après-matchs. C’est important aussi de voir qu’on a une structure professionnelle qui grandisse et du monde autour de nous, des supporters, des bénévoles. Il faut continuer à grandir et petit à petit, l’oiseau fait son nid.

Je reformule la question, est-ce que tu feras une année de plus à Graulhet ?
Sincèrement, j’avais dit que j’arrêtais l’année dernière et j’ai repris mais là, je ne vais pas dire quoi que ce soit car la blessure m’a fait me poser beaucoup de questions. J’ai dit à Benoît et au président que j’attendrais et sincèrement je vais passer du temps en famille et voir si le rugby me manque car je rate beaucoup de choses. Je travaille quand même pas mal, comme beaucoup de monde, mais je rate beaucoup de temps en famille donc je ferai le point dans un mois voir vraiment si ça me manque ou pas.

On passe sur la question décalée : on sait que tu surnommes Cyril Andreu » l’oiseau mazouté « . Est-ce que tu peux nous dire d’où vient ce surnom ?
Bien sûr, il dit que je ne tiens pas à l’apéro mais c’est toujours celui qui est cabousse qui est mouillé (rires). On va dire qu’il est arrivé jeune avec plein d’ambitions à l’époque quand il est venu à Albi et il est reparti jeune mais avec beaucoup moins d’ambition à l’apéro donc c’est pour ça. Là, vous le voyez à l’apéro mais dans 10 minutes, il n’y est plus, il est rentré.

Pour finir, on te conseille vivement de regarder le replay du match car Quentin Pueyo a passé toute la rencontre à te mettre des pièces. Bonne retransmission !
Merci beaucoup, à vous et à tout le monde.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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