#Rugby – Nationale 2 / Damien Nevers (Mâcon) : «Ils sont fait comme tout le monde, deux bras, deux jambes donc ils sont pas surhumains!»

Dimanche lors de l’ultime journée de Nationale 2, le Stade Emile Vanier va être incandescent lors du derby entre Mâcon et Dijon qui, délivrera une partie des destinées des deux clubs bourguignons. Damien Nevers l’enfant de Digoin, nous a posé avec son phrasé légendaire, le contexte de ce match muy caliente de la poule 1 qui, pourrait voir un des 2 perdants descendre. Le pilier Mâconnais et ses coéquipiers vont vivre un match sous haute pression face à des dijonnais qui ont enchaîné 3 succès de rang, mais dont la dernière victoire en Saone et Loire remonte à de nombreuses années. Dans ce scénario de fin de saison où la dramaturgie risque d’être un des facteurs prépondérants de la rencontre, Damien Nevers a tenu à désacraliser cette joute, tout en étant conscient du poids pesant sur son club en cas de relégation en fédérale 1. Comme le stipule l’ex joueur d’Albi et de Beaune, aucune notion d’amitié entre les 2 clubs «frères enemies » n’aura lieux sur le pré et le combat risque d’être âpre et intense. Dans cette épilogue haletant de la division antichambre du monde professionnel, une partie haute en couleurs se déroulera dans la préfecture de Saône et Loire.

Graulhet Vs Aubenas / Rumilly Vs Olympique Marcquois / Mâcon Vs Dijon / Beaune Vs Bedarrides – Chateauneuf du Pape à suivre en direct multiplex Web Radio et Web TV via Le #MagSport et Impakkt events dès 14h45 ce dimanche 16 avril 2023.

Crédit photo AS Mâcon Rugby

 

On va commencer par le début. Quand tu as signé à Mâcon cet été, est-ce que tu pensais que vous pourriez en arriver là à savoir jouer le maintien sur la dernière journée ? 

 

Quand tu arrives, on mets un peu les pieds dans l’inconnu c’est à dire une nouvelle division, de nouveaux joueurs, un nouveau manager. Il faut que la mayonnaise prenne, que tout aille bien et, de toute manière, il n’y a pas de petites ni de grandes équipes, c’est un amalgame de tout et on a mis un petit peu de temps pour que tout soit à peu près en œuvre. 

 

L’un des points noirs de la saison mâconnaise se trouve à domicile, ce qui est un peu paradoxal, mais c’est là que vous avez laissé échapper pas mal de points ? Il y a un peu un syndrome à la maison ? 

 

Je ne sais pas si c’est le syndrome de la maison. On n’est pas très stressé de jouer à la maison, on n’a pas un public comme à Bourg-en-Bresse ou de grosses écuries comme à Chanzy mais oui, il y a eu un mauvais démarrage et après, on tombe dans une mauvaise spirale. Je pense que ça doit trotter dans la tête de certains de se dire  » on est à domicile  » et on se rajoute une petite pression supplémentaire qui fait que les mecs baissent un peu plus vite la tête et se démoralisent plus vite qu’à l’extérieur. 

 

Du côté personnel, comment est-ce que tu jugerais cette première saison à Mâcon ? 

 

Compliquée….. Il faut réussir à s’adapter, à redescendre d’une division, à s’entraîner un peu moins, être un peu plus autonome et pour moi, repartir sur de la pluriactivité en reprenant un petit peu mes études à côté donc il faut réussir à conjuguer tout ça et ce n’est pas toujours évident.

 

Pendant quelques saisons, tu as été habitué à jouer les play-off et le haut de tableau avec Albi. Là, tu joues le maintien ce qui est quand même un stress qui est différent et ce même s’il y a l’adrénaline et que ce sont des matchs dangereux et couperets ? 

 

C’est quelque chose de différent, où tu joues avec un petit peu plus de pression car tu mets tout le premier étage du navire en péril ainsi que toute l’école de rugby et tous les jeunes parce-que tu es la vitrine et que c’est toi qui portes un peu le club via l’écusson de l’équipe une. Il faut avoir de la fierté et s’accrocher pour pouvoir se maintenir ce qui est vachement plus dur que d’aller jouer des phases qui ne sont que de l’excitation et du bonheur d’aller chercher un titre ou une montée. Là, de maintenir un club se fait plus sur de l’humain, des valeurs humaines ainsi que sur la fierté et l’orgueil que tu as en toi. 

 

Le fait que Dijon ait enchaîné trois matchs d’affilée et que vous ayez eu deux semaines de pause va peut-être vous permettre d’avoir de la fraîcheur et du jus en plus ? 

 

Ça, il n’y a que les préparateurs physiques, les mecs à l’INSEE et les astronautes qui peuvent savoir si les planètes sont alignées ou si les étoiles sont bonnes. Pour le reste, sur un match, il n’y a rien qui peut changer l’envie, que ce soit le physique ou quoi que ce soit, tout passera par la tête. 

 

Dijon vous a quand même mis la pression en gagnant ce 3e match d’affilée et ce match en retard puisque vous étiez devant eux avant cette rencontre tandis que là, ils vous sont repassés devant. Ça vous a mis un peu de pression supplémentaire ? 

 

Ça met de la pression mais on l’avait déjà auparavant car on n’a pas su s’assurer ni se mettre à l’abri avant ça. C’est nous-mêmes qui nous sommes mis dedans et personne d’autre, c’est nous qui sommes sur le terrain, nous les soldats et c’est maintenant à nous de sauver le club, de sauver l’école de rugby et le travail des bénévoles, tous ceux qui sont là au quotidien et qui nous soutiennent. Il ne faut pas non plus oublier qu’on n’est pas les seuls salariés du club, il y a aussi de l’administratif et beaucoup de monde donc tout va se jouer via ce match-là. 

 

Qu’est-ce que vous redoutez de cette équipe de Dijon ? 

 

Cette équipe de Dijon a quand même gardé une grosse ossature de l’année passée avec beaucoup de joueurs qui ont connu du haut niveau, qui avaient fait de belles prestations et qui avaient aussi joué l’année passée leur maintien en Nationale. Maintenant, ils sont fait comme tout le monde, deux bras, deux jambes donc ils sont pas surhumains.

 

D’anciens bourguignons nous ont dit que ça faisait très, très longtemps que Dijon n’avait pas gagné à Mâcon. C’est un point positif, on va dire que vous avez les stats pour vous ? 

 

Ça, c’est pour ceux qui veulent faire de la branlette psychologique. Il va rester maintenant la vérité du terrain et seule la victoire est belle, peu importe contre qui, peu importe la manière et peu importe le score, seule la victoire sera primordiale et l’important, c’est dimanche. 

 

Vous aurez aussi du coup un œil sur Graulhet puisque Graulhet n’a pas encore acquis son maintien ? 

 

Oui et pourtant, ils avaient un peu commencé la saison sur les chapeaux de roue avec un bel effectif et qui avait longtemps réussi à être dans les six premiers. Peut-être qu’à cause des blessures et des enchaînements, ils ont baissé un peu de rythme et du coup, ils passent de jouer les play-off à jouer leur maintien sur un match aussi. Leur destin est entre leurs mains mais pas que…..

 

Est-ce que tu seras mâconnais l’année prochaine quoi qu’il arrive, que vous soyez en Nationale 2 ou en Fédérale 1 ? 

 

On ne le sait pas et franchement, je ne me suis pas trop posé la question. On reste focus sur un match, il reste un match pour prouver ce qu’on a dans les tripes et pour sauver ce club qui le mérite largement avec l’investissement de tous ceux qui gravitent autour, que ce soit les sponsors, le président et les bénévoles. Il faut qu’on prouve qu’on a le niveau, on a déjà su le faire auparavant contre de grosses écuries mais là d’autant plus sur un derby et sur le dernier match qui est vraiment le plus important de la saison. Il reste 80 minutes et après, si l’objectif est atteint … Il reste 80 minutes à faire pour sauver une saison. 

 

L’an dernier, tu avais un camarade de vestiaire et un collègue dans la vie, Simon Veyrac et vous allez maintenant jouer votre survie en Nationale 2 l’un contre l’autre, l’un à Dijon et l’autre à Mâcon. Comment est-ce que vous appréhendez ça tous les deux ? 

 

Je l’apprécie grandement, on passait beaucoup de temps ensemble, on allait au cheval et on faisait plein d’excursions, on a passé de supers moments. Lui a connu une saison un peu plus difficile l’année dernière, c’est à mon tour aujourd’hui mais sur le terrain, il n’y a pas d’amis. Chacun voit midi à sa porte et il faut sauver son honneur et son orgueil. 

 

Question décalée: Tu nous a parlé d’astronaute, est-ce que tu aimes bien Thomas Pesquet ?

 

Oui (rires). J’ai pu aller le rencontrer quelques fois au cours de certains matchs et entraînements. 

 

Pour redevenir sérieux, quel est le mot d’ordre pour ce match que ce soit pour toi ou pour le club de Mâcon ? 

 

La victoire.

 

Propos recueillis par Loïc Colombié

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