#Rugby – Nationale / Sébastien Tillous Borde (Bourgoin) : «Cognac va vouloir en gagner un avant la fin de saison et je ne veux pas qu’on soit les premiers!»

Retrouvez l’analyse de Sebastien Tillous Borde a l’issue de la victoire dans le derby face à Chambéry et a quelques jours du déplacement en Charente pour défier la lanterne rouge du championnat de Nationale : l’Union Cognac Saint Jean d’Angely. Les Berjalliens a 3 journées du gong vont tenter de conserver leur accessit aux playoffs et faire renouer les ciels et grenat avec la ferveur et les ambiances enfiévrées des phases finales.

Crédit photo Antonio Paulo Goncalves

Quel est le sentiment qui domine après ce match très compliqué ? 

 

Très content parce qu’on savait que ça allait être un match compliqué. Avec Greg, on les avait beaucoup averti à la fin du match de la semaine dernière et en début de semaine par rapport au fait qu’on avait gagné chez eux à l’aller dans les dernières minutes donc on savait qu’ils allaient venir avec des intentions et bien sûr de l’agressivité. C’est une équipe qui, en ce moment, tourne bien, je crois qu’ils avaient trois victoires d’affilée donc on savait qu’il fallait faire un grand match dans le combat. Il fallait aussi s’adapter aux conditions météo qui, je pense, étaient encore plus difficiles que la semaine dernière et en même temps, il fallait également pouvoir jouer à un moment donné car l’idée était de marquer un maximum d’essais. Je trouve qu’on a été patient, sur deux ou trois fois en 1ère mi-temps, on a été bon sur la stratégie mais on a un peu manqué de longueur de pied pour être un peu plus chez eux. Eux ont aussi été très bons sur la stratégie donc on savait que ça allait être un combat tout au long du match, ce que j’ai demandé aux mecs était de rester patients et d’être vraiment bons. Je leur ai dit sur le coup d’envoi  » il faut chasser, avoir quelque chose et marquer  » et on a l’opportunité de marquer mais Cache rate la touche, je ne sais pas comment il a fait, sincèrement, je ne sais pas avec quel pied il a tapé (rires). L’idée était vraiment d’aller chez eux, de pouvoir mettre notre jeu en place et il y a ensuite eu le tournant du match avec le carton. Comme la semaine dernière, ils sont sortis du match et l’idée était d’être patients pour les sortir du match, on savait que le contexte allait être difficile, c’était un derby et je suis content parce qu’on est resté patients et intelligents. On n’a pas fait un match parfait mais un match très, très bien avec les conditions qu’il y avait. 

 

Cette patience doit te surprendre car en 2e mi-temps, vous gâchez ce 3 contre 2 qui vous échappe avec cette passe qui part. Est-ce que ça t’a surpris que ton équipe soit aussi patiente ? 

 

En fait, c’est ce qu’on travaille depuis longtemps, on le travaille mais il y a des phases. Cela fait maintenant un peu plus d’un an et demi que l’on bosse ensemble, il y a des phases, on construit des choses comme la semaine dernière où ça a été une sacrée expérience de faire un 20-20 alors que tu mènes 20-3 à la mi-temps. Ça, ça va nous servir pour la suite et ça nous a servi pour ce match d’aujourd’hui, on a une expérience collective qui s’améliore de semaine en semaine donc si on veut gagner quelque chose, aller dans les phases finales et pouvoir se donner la possibilité de gagner, on doit prendre tout ce qu’on nous laisse, que ce soit négatif ou positif, dans l’expérience collective et individuelle pour qu’on puisse aller chercher ce qu’on va aller chercher.

 

Est-ce que tu as l’impression que l’équipe a gagné en maturité depuis un an et demi ? 

 

Bien sûr, elle a complètement changé. Il y a aussi des joueurs qui sont arrivés mais elle a complètement changé, vous pouvez le voir, il y a des mecs qui jouent une semaine et d’autres la semaine d’après et ce qu’on veut, c’est garder le même niveau avec des mecs différents. Il y a toujours des mecs qui se détachent un petit peu mais ce qu’on veut, c’est que tout le monde soit concerné et qu’on gagne quelque chose à 40 ou à 50 avec le staff. Ce n’est pas facile à faire, je ne dis pas qu’on le fera cette année mais en tous cas, dans le projet et dans ce qu’on veut faire, on est en pleine évolution et ça continue à évoluer, il faut que l’on grandisse. On aura un autre match la semaine prochaine qui est Cognac-Saint Jean d’Angély, tout le monde va dire qu’on va gagner mais j’ai vu le match contre Narbonne et attention. La première chose que je leur ai dite ce soir, c’est  » faites attention, on va aller à Cognac-Saint Jean d’Angély et il va falloir préparer le match comme il faut « . 

 

Est-ce que finalement, ça ne serait pas ça le principal écueil car vous êtes maintenant bien placés pour la qualif donc est-ce qu’on peut considérer un contexte assez favorable comme un piège ? 

 

Ce ne sera pas le piège car, sincèrement, je vais les ranger jusqu’au bout. Là, on joue Cognac-Saint Jean d’Angély, on fait un très bon match contre eux ici, tout le monde a dit qu’il était normal qu’on ait gagné de 50 points mais Cognac-Saint Jean d’Angély est une équipe qui n’est pas non plus facile à manœuvrer. Ils ont perdu leurs matchs, ils vont vouloir en gagner un avant la fin de saison et je ne veux pas qu’on soit les premiers. Je sais comment est le rugby, il faut rester humble, c’est trop important qu’on se prépare bien toute la semaine.

 

Tarbes a perdu ce qui fait quand même basculer du bon côté. En tous cas, le public est apparemment prêt pour les phases finales car c’était chaud ce soir ? 

 

Bien sûr. On savait qu’il fallait déjà éliminer Chambéry, j’ai dit aux mecs  » si on gagne, on est à +9  » ce qui te laissait de la marge alors que si eux gagnaient, ils revenaient à un point. C’était donc à nous de faire le premier job, Tarbes a un calendrier dur, on savait qu’il y avait des possibilités pour qu’ils perdent ce soir ainsi que la semaine prochaine. On a un calendrier plutôt favorable mais attention car les équipes qui sont dans le bas de tableau ne lâchent jamais rien même si elles ont vécu une saison difficile et nous, nous sommes aussi capables de faire n’importe quoi. Il faut que l’on continue de grandir, que l’on aille à Cognac-Saint Jean d’Angély, il y aura un voyage de 10 heures et plein de choses qui rentrent en compte, il faut que l’on reste super concentrés.

Propos recueillis par Fred Charvet

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