Focus sur le nouveau timonier du CS Vienne, Yan Arnaud, qui vient de prendre au début de l’année 2023, la succession de Claude Laynaud. Aux pieds des Alpes dans l’Isère, chez les drapiers tout le votzntcson au vert après cette première saison en Nationale 2 qui laisse envisager de probables playoffs printanier. A quelques heures de recevoir Graulhet pour l’avant dernière journée, le nouveau président du CSV nous a fixé une les lignes directrices de son mandat. Une feuille de route teintée de continuité et d’humilité tout en mélangeant ambition et structuration.
La dernière fois que nous t’avions eu au #MagSport, tu avais une étiquette différente puisque tu étais Directeur Général du CS Vienne. Entre temps, tu as pris du galon, mais du galon dans la continuité, avec toutes les forces vives du club et les anciens dirigeants au soutien ?
J’ai en effet pris du galon mais ça ne change pas trop les choses de passer de Directeur Général à Président sachant que j’ai le soutien des anciens dirigeants qui m’avaient proposé ce nouveau statut. On a maintenant un mélange de nouveaux et d’anciens dirigeants qui va permettre un nouvel élan au-delà du club mais, malgré ce nouvel élan, on est quand même dans la continuité. Il n’y a pas de grand chamboulement au-delà du statut qui m’a été proposé.
Continuité mais nouvel élan, nouvelle patte, nouveaux membres du Comité Directeur. Quels vont être l’avenir et la feuille de route pour le CS Vienne ?
Le slogan de notre projet » continuons de grandir ensemble » porte bien son nom. L’idée était d’intégrer de nouveaux membres pour qu’ils apportent leurs compétences mais aussi leurs carnets d’adresses, on n’a pas la chance aujourd’hui d’avoir un mécène simple comme certains clubs avec des sommes importantes. On a une multitude de partenaires et un vrai réseau qui font que le club peut se pérenniser à ce niveau-là mais on avait aussi besoin de personnes qui amènent un nouvel élan et des compétences qui nous permettent de » professionnaliser » le club. Quand je parle de professionnalisation, je ne parle pas forcément de monter en Nationale ou au-dessus mais, par exemple, on a un nouveau vice-président en charge des travaux qui est maître d’œuvre et il a de vraies compétences. On a un autre vice-président qui est expert-comptable et qui va nous apporter toute son expertise et son savoir-faire donc il n’y a pas forcément qu’une question d’argent, c’est amener des compétences car le choix des hommes est important pour évoluer.
Tu récupères le » vaisseau amiral » CS Vienne avec combien de contrats et combien de budget ?
Aujourd’hui, on est sur un budget prévisionnel d’1M5 qui est le budget le plus important que l’on ait eu depuis 10 ans que je suis au club. On a un fonctionnement un peu atypique, déjà, comme je vous l’ai dit, on n’a pas de président mécène mais un président indemnisé, ce qui a un coût pour le club. Au quotidien, on a 55 salariés au club et 21/22 en équivalent temps plein sachant que tous nos joueurs sont pluriactifs à 100%. On a 36 joueurs sous contrat fédéral ce qui, aujourd’hui, fait de nous le club qui a le plus de contrats pour la Nationale 2, je ne sais pas ce qu’il en est pour la Nationale mais c’est le cas pour la Nationale 2. Au-delà de ça, on a 19 salariés dont 10 apprentis que ce soit sur le juridique, la com, le partenariat, éducateurs sportifs et sur ces 19 salariés, il y en a 9 soit CDD soit CDI qui composent l’équipe. Comme tu le sais, on a aussi de nombreux bénévoles qui nous permettent d’évoluer aujourd’hui à ce niveau-là et d’avoir un budget conséquent pour exister.
Dans cette crise du bénévolat que connaît le sport et même le milieu associatif français, j’imagine qu’il y a dans ta feuille de route ce côté de pérenniser cet axe fort qu’est le bénévolat et les forces bénévoles qu’il y a au CS Vienne ?
Oui, c’est un vrai sujet. J’étais au Comité Directeur mercredi et, autour de la table, ils ont voté mon salaire, je ne me cache pas par rapport à ça mais c’est vrai que pour moi, les choses sont claires dans le fait d’être salarié, du moins indemnisé, et d’avoir des bénévoles autour. L’idée est que tout le monde est là pour œuvrer pour le club et je vais encore une fois répéter, le slogan qui est » continuons de grandir ensemble » prend tout son sens. Au niveau national, et même dans toutes sortes d’activités, le bénévolat est une vraie question et nous, aujourd’hui, on a la chance d’avoir de vrais bénévoles, impliqués sur les catégories jeunes de l’école de rugby aux moins de 18 mais aussi sur le fonctionnement et les manifestations. On en voudrait bien sûr toujours plus et, en tous cas, les portes sont grandes ouvertes et si on peut accueillir d’autres bénévoles comme à chaque saison, c’est avec grand plaisir. On travaille pour avancer là-dessus et d’ailleurs, à ce sujet, on a une journée bénévoles le 25 Juinavec un barbecue que l’on va faire autour d’un étang qui nous a été mis à disposition. Il y a donc des moments où on sort du cadre du rugby et où on va se retrouver, ces moments sont importants car il faut savoir que tous ces bénévoles œuvrent pour l’intérêt du club et c’est donc plus qu’important.
On va parler de la Nationale 2. On a l’impression que dans cette nouvelle division naissante semi-pro, à cheval entre les quasi pros de la Nationale et les quasi amateurs de la Fédérale 1, Vienne est comme un poisson dans l’eau ?
On a aujourd’hui trouvé notre équilibre. Je pense que le modèle économique du CS Vienne et, honnêtement, je le dis en toute transparence, quand j’entends amateur en Nationale 2, il ne faut pas se mentir. Contrats ou pas contrat, j’aimerais bien savoir combien de bénévoles jouent aujourd’hui en Nationale 2, je pense sincèrement qu’il n’y en a pas. Il y a des choses qui sont mises en place aujourd’hui, nous les respectons avec des contrats fédéraux mais je pense que sur la Nationale 2, tous les joueurs sont indemnisés ou rémunérés donc oui, c’est l’antichambre du monde professionnel mais nous, aujourd’hui, nous n’irons pas sur un fonctionnement pro. Je pense que soit on bascule complètement pro soit on reste sur la pluriactivité donc, aujourd’hui, on est à 100% pluriactifs, on lance d’ailleurs notre premier forum de recrutements en alternance le 28 Avril qui est vraiment en lien avec le modèle économique pour répondre aux attentes de nos partenaires. On a trouvé l’équilibre mais jusqu’à quand ? Aujourd’hui, ça fonctionne mais l’équilibre est fragile dans le sport, tout peut s’inverser, il faut se remettre en question tous les week-end. Ça fonctionne cette année mais les compteurs seront remis à 0 pour l’année prochaine.
En cas de victoire face à Graulhet ce week-end, vous serez définitivement qualifiés en play-off et on pourra d’ores et déjà parler d’une saison pleine et réussie ?
C’est certain, saison pleine et réussie à 200%. Je l’ai déjà dit aux joueurs, d’avoir obtenu le maintien à 4 journées de la fin avec la poule qui était très dense, où chaque week-end était âpre et tendu et où il n’y avait pas de petits matchs, on voit qu’aujourd’hui que même si Beaune est déjà relégué, c’est sincèrement une très belle équipe. Il y avait 11 très beaux clubs, avec peut-être des moyens différents mais c’était un gros combat tous les week-end et c’est déjà une saison très réussie, maintenant, ça appartient aux joueurs et comme je leur ai dit, le club sera derrière eux. On espère déjà se qualifier et ensuite, d’aller le plus loin possible leur appartient mais, en tous cas, tout un club sera derrière eux pour espérer vivre des phases finales qui sont le Graal dans le rugby.
L’appétit vient en mangeant donc, est-ce qu’on peut imaginer voir Vienne faire comme Blagnac dans les années futures à savoir monter en Nationale et garder son modèle, son exception sociologique pluriactive, dans ce championnat semi pro qu’est la Nationale ? Est-ce que c’est envisageable un jour ?
Je pense que oui, c’est envisageable. Il y a trois ans, quand la Nationale a été créée, on aurait pu faire partie du wagon pour y monter mais il y avait la période Covid avec un manque de visibilité et des moyens plus limités donc ce n’était pas par manque d’ambition mais plutôt par raison. Si on est amené demain à avoir une éventuelle montée, même si on en est encore loin, il faudra en tous cas évaluer les choses, le club a énormément évolué depuis cette période avec l’éclairage du terrain d’honneur et un nouvel espace; on va avancer sur un terrain synthétique et sur de nouveaux bureaux puis il y aura le nouveau parking. Il faut des infrastructures et des structures pour les clubs, aujourd’hui, le nôtre les a ou se développe dans le bon sens pour éventuellement exister en Nationale. Tous les clubs parlent de suite de montées ou de projets mais il ne faut pas griller les étapes et moi, j’en suis le garant au CS Vienne, je veux qu’on passe étape par étape avant d’espérer mieux.
Un regard sur le club que vous recevez ce week-end, le Sporting Club Graulhetois que vous allez défier au stade Etcheberry ce samedi ?
Sincèrement, et comme tu le sais, ils sont arrivés en ayant obtenu leur montée sur le terrain et je pense qu’ils l’ont mérité, ils le prouvent chaque week-end. Ils n’ont pas eu de grosse désillusion même si c’est une équipe qui a du mal en déplacement puisque je crois qu’ils ont 0 victoire aujourd’hui mais par contre, c’est une équipe avec de grandes valeurs. Je pense que c’est un club avec une vraie histoire et ils ont une place à ce niveau-là donc on sait qu’on va batailler, on a une revanche à prendre car c’est vraiment le seul match où on est passé à travers. Enfin, oui et non mais il faut savoir qu’à la 55e, il y avait 13 à 6 chez eux et il y a eu des faits de jeu qui ont fait que l’addition était salée donc il y a un goût un peu amer sur ce match où le club avait mis les moyens pour se déplacer puisque c’était un voyage sur deux jours. Retour ce samedi, ce sera un peu comme un symbole pour nous puisque je pense que c’est le seul match où on a » chargé » comme on dit et du coup, il va falloir » remettre les pendules » à l’heure en toute humilité et essayer de gagner contre une belle équipe.
Quels sont les objectifs et les ambitions pour la saison prochaine ? On le sait, on arrive quasiment au terme de cette saison et quand on est dirigeant, on a déjà un œil fixé sur l’avenir
On a déjà validé une grande partie de notre effectif, on a des contacts très avancés avec des joueurs qui devraient signer sous peu. On est en train de construire un effectif de qualité avec une grosse partie de l’effectif qui est présente, des jeunes et on va essayer d’amener de l’expérience pour passer encore un cap. On parlait de maintien cette année, l’année prochaine, bien entendu, on parlera de maintien dans un premier temps mais l’idée est vraiment d’afficher et de se dire » il faut être dans les 6 pour se qualifier » car à un moment donné, si on ne parle que de maintien, on descendra. L’idée est donc de passer un cap et de se dire » l’année prochaine, au-delà du maintien, il faudra accrocher une 6e place et vivre des phases finales » car c’est ce qui est bon dans notre sport.
Merci et on te souhaite un bon mandat à la tête du CS Vienne
Merci à toi et merci pour cette mise en lumière des clubs de Nationale 2 et autres, comme tu le fais aussi sur la Nationale. Merci de tes reportages et longue vie au #MagSport.
Propos recueillis par Loïc Colombié
Article en partenariat avec
Le #MagSport 