Tour d’horizon de l’actualité jaune et noire avec Mathieu Bonello, le manager du SC Albi, à quelques heures du choc de la 22eme journée de Nationale en terre dromoise, face au dauphin du championnat : Valence Romans Drome Rugby. Alors qu’Albi a réussi le gros coup lors de la précédente journée en s’imposant à Dax, les hommes de l’ex coach de Massy et Lavaur vont se retrouver face à un nouveau juge de paix. Celui qui dirige l’écurie tarnaise depuis l’été 2021, nous a aussi donné ses impressions sur le nouvel outil sont dispose le club de la cité épiscopale : le centre de performance de la Guitardié. Pour Mathieu Bonello, le SCA à dorénavant les moyens infrastructurel de s’installer dans le haut niveau du rugby Français. Ce chemin passe par une belle prestation ce vendredi à 19h au stade Pompidou avec qui sait, le début d’une belle épopée sportive et humaine .
https://le-mag-sport.com/2023/03/23/directrugby-suivez-des-19h15-le-live-radio-multiplex-vrdr-vs-albi-bourg-vs-bourgoin-nationale-j22/https://le-mag-sport.com/2023/03/23/directrugby-suivez-des-19h15-le-live-radio-multiplex-vrdr-vs-albi-bourg-vs-bourgoin-nationale-j22/

Après cette belle victoire à Dax, est-ce qu’on peut maintenant vraiment parler de la dernière ligne droite de la Nationale et des phases régulières pour le Sporting Club Albigeois ?
On arrive à la fin de la saison, ce sont les derniers moments, j’avais dit en Janvier que ça passerait vite et je ne me suis pas trompé puisqu’on est déjà à la fin du championnat. On verra où on est à la fin.

Avant le match contre Dax, tu nous avais dit » on passe Dax et on regardera après pour voir si on réajuste les ambitions « , ou réajuster le fusil comme on dit. Quels sont les réajustements que tu vas faire car vous êtes sur les talons du VRDR ?
Je n’ai pas trop eu le temps de regarder car les joueurs ont pris quelques jours, ils avaient des repos et je voulais attendre qu’on revienne. Là, ils reviennent après quelques jours de repos, on va avoir un gros adversaire vendredi soir et je trouve qu’on a fait une bonne chose sur le dernier week-end car c’est une chose qui était importante et qui a été très difficile. Maintenant, on n’a pas plus de pression que ça sachant qu’on a fait un résultat le week-end passé, peut-être qu’on en aurait un peu plus si on ne l’avait pas fait. On regardera où on est après ce match-là.

Il y a quand même une seconde place qui peut vous tendre les bras en cas de victoire ?
Ils commencent quand même à être loin, il y a une victoire. On verra, il reste aussi 4 matchs derrière et je ne suis pas sûr que ce soit terminé dans un sens ou dans l’autre. Ce qu’on veut aujourd’hui, c’est rester dans les 6 premiers et, comme on l’avait dit, rester dans les 4 dans un second temps, on n’a pas d’ambition plus que ça à l’heure d’aujourd’hui.

Où est-ce que tu situes cette équipe de Valence-Romans par rapport à vous mais aussi par rapport aux autres prétendants ?
Je trouve qu’elle est dominante en ce moment, elle fracasse les mecs. Elle fait de gros scores donc ce n’est jamais un hasard, je pense que c’est l’une des plus grosses équipes du championnat si ce n’est peut-être la plus grosse.

Au match aller, ils étaient arrivés invaincus au Stadium et vous aviez trouvé la clé pour les faire un peu dérailler. Est-ce que là, il va falloir trouver de nouvelles clés ?
C’est quand même différent par rapport au début de saison, même si ça n’était pas le tout début. On sait très bien que, quand tu as des dynamiques, un jour ou l’autre, tu te relâches un peu, tu crois que ça va être un peu plus facile et tu perds ce match-là donc je crois qu’on ne peut pas se repérer par rapport au match aller. Ce match sera complètement différent et ce qui est important pour nous, on ne change pas de discours, est de se repérer par rapport à nous et d’être focus sur nous, Albi, sans forcément trop regarder ce que les autres, ce qu’on fait depuis le début de la saison.

Est-ce qu’avoir l’objectif d’une seconde place serait commettre une erreur à ce stade-là ?
Bien sûr ! Tu ne peux pas avoir préparé la saison comme on l’a fait et maintenant dire » on vise ça « . Non, moi, je vise d’être qualifié dans les 6, ce qui était le premier objectif que j’avais dit au début de la saison et si on peut faire mieux et être dans les 4, ce sera l’objectif qu’il faudra aller chercher. A l’heure d’aujourd’hui, l’objectif de l’équipe, des joueurs et de nous n’est pas plus haut que ça, on veut être qualifié et on ne regarde pas ce qui se fait au-dessus de nous.

A Dax, sur la composition d’équipe, le pack a été particulièrement performant. Est-ce que ça donne des idées pour la suite du groupe ?
Evidemment et, comme je le dis toujours, il y a de moins en moins de matchs jusqu’à la fin donc quand je donne le maillot, là, c’est encore plus vrai. Ça tourne un peu moins et il est sûr que quand les mecs marquent des points, pourquoi je ne les remettrai pas ? C’est à eux de se le gagner, je suis très content de l’ensemble du groupe que j’ai et s’ils le méritent, ils gardent le maillot.

En même temps, on s’aperçoit que quand il y a des gars qui rentrent à la 50e minute, ça ne change pas tellement le rendement du groupe ?
Tant mieux ! Bien sûr qu’on a passé une période difficile mais on a fait le dos rond et je trouve qu’on l’a bien quand même bien fait, sur Novembre et surtout sur tout Décembre et une partie de Janvier (rires). Franchement, on a eu deux mois et demi compliqués avec toutes les blessures, c’était le lot de toutes les équipes mais on l’a pas trop mal passé ce qui veut dire qu’on a de la profondeur d’effectif. Tout le monde ne revient pas encore mais ça revient maintenant petit à petit et ça met de la concurrence ce qui est le meilleur moyen pour élever le niveau de l’équipe. Là, il n’y a pas besoin de discours de coaches ou de préparation de quel adversaire tu vas rencontrer le week-end car, quand tu es joueur de rugby, quand tu es professionnel, quand tu es compétiteur, tu veux jouer donc tu élèves ton niveau et ça, c’est intéressant. Moi, je n’ai pas de mal à choisir les meilleurs pour le week-end, peu importe leur pedigree ou leur âge.

Où en est-on au niveau des retours comme Lucas Sperandio ou Pierre Roussel ?
Ils sont dans les starting-blocks, ils reviennent petit à petit. On contrôle leurs temps d’entraînement et leurs temps de jeu, on va voir si on les réintègre d’ici les semaines qui vont arriver mais ils devraient revenir dans une à deux semaines.

Est-ce qu’il y a eu de la casse à Dax ?
Un peu mais pas bien méchante.

L’infirmerie se vide au bon moment ?
Oui mais il y a un bloc épais de 4 matches donc on verra où en est réellement l’infirmerie après ces 4 matchs.

Tu dis » pas de discours de coach » mais, avant Bourgoin, tu nous avais dit que ce n’était pas une priorité, la même chose avant Dax
On a perdu à Bourgoin (rires).

D’accord mais ça n’était que d’un point et là, tu redis que VRDR n’est pas une priorité ?
Je le dis dans le sens où on avait deux déplacements et on savait que ce calendrier de retour serait chargé. Vous allez me dire que c’est Guy Roux qui disait » match après match » mais c’est la vérité, on a aussi décidé de faire notre aventure comme ça cette saison et je crois que c’est aussi ça qui fait la force du groupe et le plaisir que les joueurs ont à s’entraîner ou à jouer. On ne regarde que le match suivant et aujourd’hui, on a quand même fait une performance le week-end dernier, ça a été très dur, ça aurait pu se jouer d’un côté comme de l’autre, il ne faut pas non plus se voir plus beaux que ce que l’on est. Je pense que l’équipe fait aussi preuve d’humilité car Dax est aussi l’une des plus grosses équipes du championnat, avec VRDR, ce sont les deux équipes qui ont dominé. On était content d’avoir fait ce résultat-là mais c’était à l’instant T et on est maintenant passé à autre chose, il faut qu’on en prépare un autre mais je trouve, et je le pense, que ce ne sont pas encore les derniers, derniers instants. Il est certain qu’on est à la fin mais ce ne sont pas les derniers instants.

Avant le match contre VRDR à l’automne, tu nous avais dit » c’est l’équipe la plus complète et la mieux structurée, la plus câblée Pro D2 tant sportivement qu’autour du club « . Tu le penses toujours ?
Oui, je le pense toujours et même autour du club. Je vois ce qu’ils font ou je l’entends et c’est tout à leur honneur de structurer comme on essaye nous aussi de le faire petit à petit, on le fait aussi à notre rythme. Je trouve que c’est une équipe qui est depuis des années entre la Pro D2 et la Nationale et qui veut se stabiliser au plus haut niveau. C’est donc un très gros morceau qui va se présenter et, en ce moment, je les trouve difficilement battables.

Est-ce qu’il y a des éléments de Dax qu’il faut utiliser pour performer à VRDR ?
J’ai trouvé qu’on avait mal géré la fin de match à Dax, on s’est fait un peu peur. J’ai trouvé qu’on avait manqué de maîtrise à cet instant et je crois que, dans les matchs qui vont arriver, il va falloir qu’on ait de la maîtrise, peu importe ce qui se passe au score.

Est-ce que tu peux aussi nous parler du nouvel outil que vous avez ici, à la Guitardié pour vous entraîner et appréhender la fin de saison ? Ce n’est pas un luxe mais c’est quand même quelque chose qui va vous permettre d’avoir un plus ?
On est en période de déménagement donc c’est un peu compliqué tant que ce n’est pas complètement fini. J’espère que l’aura totalement soit pour la toute fin de saison soit pour le début de la saison prochaine 2023 / 2024, ce qui est certain, mais on commence à prendre possession des lieux. C’est hyper important d’avoir structuré le club par cet outil-là, c’est aujourd’hui un centre de performances comme on a décidé de l’appeler car je pense réellement que c’est le cas. Je tiens à remercier tous les gens qui ont œuvré pour qu’on ait cet outil, je tiens à remercier la municipalité car sans elle, rien n’aurait été possible. Un grand merci à Michel et Stéphanie car sans eux, je ne suis pas persuadé qu’il y aurait eu beaucoup de choses, ils en sont quand même les moteurs, et je remercie les dirigeants du club qui ont poussé pour qu’on s’améliore et qui ont poussé les structures, les dirigeants, présidents, conseil d’administration, DG. Ils ont poussé pour que ça s’améliore au niveau du sportif, tout ce que certains ne voyaient parfois pas et ils ont été à l’écoute. Je tiens à remercier toutes ces personnes-là, et j’espère que je n’en oublie pas, mais c’est hyper important pour structurer l’équipe et surtout pour préparer l’avenir, peu importe où on sera dans les mois et les années qui arrivent. Je trouve que pour que le SCA évolue, il fallait cet outil-là et ça sera un bel outil quand il sera fini.

Quels sont les outils que tu auras en plus pour performer car tu parles de centre de performances et il doit donc y avoir des outils qui te permettront d’aller plus haut dans l’entraînement ?
On a évolué. On avait des GPS et là, on a pris la dernière génération de GPS, on fait des salles toutes neuves, de vrais espaces, un espace de récup, ce sont forcément des outils qui sont au service des joueurs. Aujourd’hui, c’est leur métier et le nôtre tous les jours donc c’est important d’avoir de la structure pour ne penser qu’à la performance et à s’entraîner et ne pas avoir des problématiques à partager le terrain avec deux équipes. C’est aussi l’évolution du rugby actuel, les clubs se structurent et, honnêtement, c’est une bonne chose car je pense que pour ancrer Albi au très haut niveau, il fallait avoir cet outil.

Le très haut niveau, c’est la science du détail et là, vous êtes vraiment en train de maximiser et de ne pas laisser la moindre part au hasard ?
C’est ça, j’essaye. C’est vrai que le haut niveau est le moins de chance au hasard, essayer de contrôler le plus de choses possibles mais si parfois nous, les coaches, on peut être dans la paranoïa pour contrôler un peu tout. Je pense qu’il est important d’être aussi dans la maîtrise de tous les à-côtés en-dehors du terrain et ça en fait partie. En tous cas, mon objectif depuis deux ans est celui-là, stabiliser le club au plus haut niveau possible et je pense qu’il y a la place dans les années qui arrivent pour stabiliser un club de haut niveau à Albi car il y a des amoureux de ce club, les supporters, les gens qui aident et qui participent, les partenaires et la Municipalité mais il y avait besoin de construire quelque chose qui va être durable et pas que d’amener un budget. Là, ce sont des murs, de la pierre, ça reste et c’est aussi marquant pour les joueurs car je crois qu’ils y prennent du plaisir. Pour l’instant, on est encore entre deux sites, on déménage à peine mais ils l’auront totalement dans quelques semaines et là, je pense qu’ils seront contents.

Changer de centre d’entraînement en cours de saison n’est pas trop perturbant ?
Si bien sûr, quand tu es sportif, le moins de choses qui te perturbent il y a le mieux c’est pour la performance mais on n’avait pas forcément le choix que de le faire en cours de saison. On a aussi une partie de la rénovation de notre Stadium qui est en train d’être faite, je parle de la pelouse, donc on ne pouvait plus trop y aller donc on a aussi été un peu obligé de le faire en cours de saison. C’est vrai qu’au début, j’aurai aimé soit au milieu, c’est à dire vers Décembre, soit à la fin mais je crois qu’il faut quand même être modéré dans nos exigences, c’est super qu’on l’ait et c’est à nous de nous adapter par rapport à quand on a pu être livré, même en partie. C’est à nous, staff, de le maîtriser pour que ça perturbe les joueurs le moins possible.

Niveau superstition, ça va, tu l’as depuis deux semaines et tu gagnes, il n’y a donc pas de chat noir à la Guitardié ?
Non (rires). C’est quand même un bel outil et on est tous content d’y aller, même si ce n’est pas fini, on est tous ravi d’y aller le matin.

Tu disais que Valence-Romans était câblé pour la pro D2 et le niveau au-dessus, sous-entendu » nous, on ne l’est pas encore tout à fait « . En dehors bien sûr du budget, qu’est-ce qu’il manquerait justement à Albi pour s’y retrouver ? On sait qu’il y a les installations mais qu’est-ce qu’il y aurait de plus pour se dire » ça y est, on est câblé Pro D2 » ?
Le budget, tu viens de le dire (rires). Non, je pense que ce sont les structures en premier, ce qu’on va avoir dans quelques semaines. En second, c’est forcément le budget car tu es lié à ton budget pour les joueurs, pour recruter, pour densifier le staff et tout le reste. En 3e, c’est tout ce qu’il y a à côté, ce que fait le club est déjà bien, les différentes opérations par le biais de notre DG qui essaye d’œuvrer pour amener le plus possible de recettes mais je pense qu’on peut s’améliorer sur tout ça, sur tous les points où on peut s’améliorer pour être meilleur et préparer l’avenir pour arriver à grossir un peu plus notre budget mais aussi à réussir à cultiver aujourd’hui notre esprit albigeois. Il faut qu’on arrive à le cultiver et je pense qu’on est quand même dans une bonne dynamique pour se rapprocher des plus gros clubs structurer, je le pense.

Il y a peut-être aussi la formation ? On a vu à Dax qu’il y avait plusieurs joueurs issus de la formation
La formation aussi mais je crois qu’on ne structure pas un club que dans un domaine. Je pense qu’il faut avancer petit à petit dans tous les domaines pour pouvoir élever, ce que je trouve on est en train de faire mais il faut aussi de la patience.

Tu n’es pas encore qualifié, tu ne sais pas si tu seras en Pro D2 ou en Nationale mais, on ne va pas se mentir, il y a un recrutement qui est engagé et tout le monde est à pied d’œuvre dans les clubs. Comment est-ce que tu arrives à jongler dans cette situation avec un pied en Nationale et peut-être un pied en Pro D2 ?
Ce sont toujours des moments difficiles. Moi, c’est vrai que je suis un adepte de vraiment, vraiment me focaliser sur la saison en cours, quitte à ce que je perde parfois quelques billes dans le jeu. Je donne totalement mon énergie pour cette année, je mets forcément aussi de l’énergie pour l’année prochaine mais ça ne sera jamais l’inverse. On essaye de réaliser pour avoir des joueurs qui puissent performer aussi dans la division supérieure même si nous en sommes très loin aujourd’hui.

Dans les adversaires d’Albi qui jouent la qualif aux play-off, il y en a plein qui voient leurs coaches partir, changer de crèmerie, Fortassin à VRDR, Tillous-Bordes qui part sûrement à Rouen. Est-ce que tu penses que ça peut avoir un impact sur les équipes adverses dans le money-time, qu’elles peuvent être déstabilisées par ces changements qui donnent un avenir un peu plus » brumeux » ?
Je pense que ça y est, la Nationale se rapproche totalement de ce qu’est la Pro D2, les trois divisions du rugby français sont pros et que c’est maintenant rentré dans les mœurs. Ça fait drôle d’un côté parce-que ce n’était pas ce qu’on vivait dans le rugby mais il faut vivre avec son temps et on le sait maintenant.

Quel va être le mot d’ordre ?
Ça va être d’y aller sans pression.
Propos recueillis par Loïc Colombié

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