En amont du derby entre Vauclusiens et Gardois lors de la 19eme journée de Nationale 2, entre l’AS Bédarrides-Châteauneuf du Pape (3eme) et le Rugby Club Nîmois (1er), Pierre Chastaing nous a parler de ce match un peu particulier.
Ça va être pour toi ton premier derby du sud-est puisque tu as signé à Nîmes cette année et que tu vas vivre ton premier derby face à Bédarrides-Châteauneuf du Pape. Un derby qui fait déjà couler pas mal d’encre dans la semaine depuis quelques semaines ?
Un premier derby à l’extérieur puisque j’ai joué le match aller où on a réussi à s’imposer grâce notamment aux 20 dernières minutes où on avait fait la différence. Ce sont toujours de bons matchs à jouer parce qu’il y a beaucoup de monde, de la ferveur et c’est aussi ça que l’on aime dans le rugby donc ce sont des matchs intéressants à jouer. C’est particulier parce-que c’est souvent un peu plus fermé mais c’est aussi ça le rugby.
Un derby qui est très important pour vous car il peut vous permettre de faire un grand pas vers les deux premières places ?
C’est sûr, ça peut vraiment être une super opération comptable. Il n’y a pas non plus de pression à avoir parce qu’au final, Bédarrides-Châteauneuf du Pape est avec Graulhet la meilleure équipe à domicile de Nationale 2 dans notre poule donc si on perd là-bas, ça ne sera pas un drame car ça sera » comme tout le monde « . Il est certain que quand on joue un match et un derby comme ça, c’est pour le gagner mais on n’a pas forcément non plus la pression du résultat comme sur un match couperet.
Comment est-ce que tu appréhendes tout le folklore et toutes les petites phrases qui entourent ce derby ? Est-ce que ça te galvanise, ça te fait rire, tu le prends » keep cool » ?
Moi, j’aime bien, c’est toujours sympa. Il y a peut-être des mecs à qui ça peut plus mettre la pression ou énerver ou autre mais ce n’est pas mon cas, je préfère le prendre tranquillement. Je m’attends peut-être à ce que ce soit plus dur qu’un match » normal » mais je ne pense pas qu’il faille se mettre de pression particulière. On dit derby mais au final, on est quand même à 45 minutes donc OK, c’est un derby dans la poule mais ce n’est pas non plus un Bédarrides-Châteauneuf du Pape / Châteaurenard. Je le prends plutôt tranquillement.
Parlons de ta saison au Rugby Club Nîmois. Tu vis une belle épopée sportive après avoir un peu mangé ton pain noir l’année dernière avec Aubenas puisque vous aviez vécu une saison très compliquée avec une descente mais là, tu prends du positif tout au long de la saison ?
Il est sûr que je prends beaucoup de plaisir sur le terrain déjà car, comme tu l’as dit, on joue les premiers rôles et puis, je trouve qu’on propose du jeu. Ce qui est bien, c’est que toutes les équipes que l’on joue sont unanimes sur le fait qu’on est l’une des équipes qui jouent le mieux de la poule. C’est plaisant à jouer, à entendre et ça paye aussi car, pour l’instant, on est premiers de poule mais il reste quand même quelques matchs et il ne faut pas s’enflammer. Il est certain que ça fait du bien d’avoir tes ballons en conquête, de pouvoir jouer derrière un pack qui avance donc c’est plus facile. Aubenas était quand même une autre expérience car je savais où on allait et je savais qu’on allait jouer le maintien donc je n’étais pas surpris que ce soit difficile mais, au final, ça a été super formateur parce-que ça aide à gérer les moments difficiles mais ça fait quand même du bien de jouer dans l’avancée.
Vous avez connu un trou d’air durant l’hiver. Est-ce que vous en avez tiré un bilan, dressé les conséquences et analysé les causes ?
Oui, clairement, on sait pourquoi on a un peu pêché. Déjà, on a une équipe plutôt joueuse, c’est ce qui fait notre force aussi, mais sur des terrains un peu gras et des températures plus basses ou même quand il pleut, c’est évidemment plus compliqué pour nous parce-que souvent, qui dit joueurs dit un peu moins denses et je pense que c’est là qu’on a un peu pêché. On sait maintenant sur quoi il faut recruter pour l’an prochain car le club veut avancer et progresser donc, sportivement, il va évidemment falloir se renforcer un peu devant même si on a de supers joueurs pour avoir une équipe encore plus performante et plus homogène. On ne s’est pas affolé quand il y a eu ce trou d’air car on connaissait nos qualités et nos faiblesses, on savait bien sûr que ça allait être dur mais je pense qu’on a quand même pas trop mal réussi à franchir le cap car à chaque fois qu’on perdait, c’était avec le bonus défensif ou de pas grand-chose. On s’en est quand même pas mal sorti car on sort quand même premiers après un bloc assez difficile.
Mathématiquement, vous n’êtes pas encore assurés d’être en play-off mais on peut quand même grandement y penser du côté de Nîmes. J’imagine que vous regardez aussi ce qui se fait dans la poule 2, celle du grand Ouest et est-ce qu’il y a aussi des équipes qui vous interpellent, qui vous font peur ou que vous redoutez ?
Franchement, en phases finales, il faut redouter tout le monde, je pense qu’il n’y a pas de petite équipe. On le voit avec Nîmes l’an dernier qui a fini premier d’une poule dite » faible » et qui, au final, est arrivé en demi-finale contre Hyères-Carqueiranne La Crau et donc pas si loin de monter non plus. Il faut redouter tout le monde car, de toute façon on le sait, lors des phases finales, le 6e peut être champion donc il va falloir faire attention à tout le monde. Si on regarde dans notre poule, les 6 premiers sont de supers équipes donc je pense que c’est pareil dans l’autre poule. On voit que Périgueux a su tirer les leçons de l’an dernier de leur montée manquée, qu’ils sont prêts et que ça marche fort mais évidemment que tout le monde est fort.
L’année dernière, on avait mis l’étiquette de favori de l’armada à Hyères-Carqueiranne La Crau et cette année, on peut quand même la mettre à Périgueux ?
Oui, je pense. Déjà, je crois qu’ils n’ont un effectif que de pros comparé à d’autres, c’est quand même équipé et il y a des joueurs qui ont de l’expérience comme Enzo Hardy, avec qui j’ai joué à Narbonne, le demi de mêlée. Il y a aussi d’autres joueurs que je ne citerai pas mais il y a du matos donc oui, je pense qu’on peut la mettre à Périgueux. Je crois qu’ils ont 10 points d’avance sur le second dans leur poule, ils sont plutôt bien partis.
Tu nous parles effectif de pros à Périgueux mais on voit qu’être pro ne fait pas tout car quand on voit le classement dans la poule 1, celle de Nîmes, Dijon est avant-dernier avec un effectif pro et Marcq-en-Barœul est avant-avant-dernier. Le professionnalisme n’est pas non plus la sécurité sociale ?
Ah non, c’est sûr (rires) ! Être pro n’est pas le truc infaillible, Marcq-en-Barœul peut s’expliquer par le fait qu’ils ont beaucoup de nouveaux joueurs et je suis persuadé que ça roulera beaucoup mieux l’an prochain. Pour Dijon et Aubenas, je pense qu’il faut digérer la descente et qu’ils seront bien meilleurs l’année prochaine que cette année, il faut d’abord que Dijon se sauve mais je ne suis pas trop inquiet pour ces clubs-là. Malgré tout, il y a beaucoup de clubs où il y a des pluriactifs qui performent, on le voit avec Blagnac en Nationale qui créent un peu la surprise même si ce n’en est pas une pour eux. Au final, je pense que ces joueurs pluriactifs trouvent un équilibre entre leur taf et le rugby, quand ça ne va pas au rugby, ça va mieux au boulot et inversement donc ce sont des mecs qui sont bien dans leurs têtes et qui ont des qualités car ils ont quasiment tous joué plus haut donc ça reste de très bons joueurs de rugby.
Quel est le mot d’ordre pour ce derby et bien sûr pour le rush final jusqu’aux play-off ?
Continuer à jouer comme on le fait, à prendre des initiatives, à se faire plaisir et comme ça, aller le plus loin possible.
Merci et on te souhaite une belle fin de saison avec les taureaux nîmois
Merci.
Propos recueillis par Loïc Colombié
Article en partenariat avec
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