En amont de la 21e journée de Nationale et du choc entre Dax et Albi, rencontre avec des joueurs du crus landais, le 1/2 de mêlée Simon Garrouteigt. Ce pur produit de la formation dacquoise vit avec exaltation et passion la saison magnifique réalisée par les joueurs de Jeff Dubois (Actuellement premier du championnat). Viscéralement attaché à ce club, où il a tout connut (Pro D2, Fédérale 1 et Nationale), le natif de Mées espère vivement écrire aux côtés de ses coéquipiers une nouvelle page de la riche histoire de l’US Dacquoise.
Pour toi, un seul club dans ta carrière de rugbyman, un seul club de cœur, une seule passion, l’US Dacquoise ?
C’est ça, c’est une fierté pour moi de pouvoir jouer dans ce club, je suis très attaché à ce club, à ces couleurs mais aussi à cette ville. Je suis très content d’avoir ce parcours depuis tout jeune, d’avoir connu les équipes jeunes et maintenant l’équipe première, de passer des bons moments surtout avec la saison que l’on est en train de vivre.
C’est un club légendaire qui a marqué l’histoire du rugby français. J’imagine que, quand tu étais gamin, tu badais les joueurs de l’équipe première et le jour où tu as enfilé ce maillot de l’équipe une, ça a dû être un moment très fort pour toi ?
J’ai des souvenirs depuis gamin de venir au stade, de suivre les matchs, d’avoir cette atmosphère et un peu ces odeurs qui te marquent quand tu es gamin. Quand j’ai mis ce maillot pour la première fois, c’est vrai que ça a fait tout drôle, on se dit qu’on y est et on repense aussi à tous ces moments. Je me souviens de mon premier match qui était à Aurillac en Pro D2 avec d’anciens joueurs qui étaient aussi là et qui m’ont accompagné donc oui, c’est un sacré souvenir.
Quel adjectif symboliserait pour toi ce club de Dax ?
Je dirai que c’est un club très familial où on se sent bien mais aussi un club qui a beaucoup de passion. Il mérite de perdurer et de performer car il y a beaucoup de personnes autour du club qui donnent de l’énergie et qui s’y consacrent. C’est donc un club avec beaucoup de passion, également un historique et un fort passé ainsi qu’un certain ADN et une identité.
Tu peux nous parler de cette identité de jeu dacquoise ?
Je pense que cette identité est issue du passé et de l’historique du club qui a connu de belles années il y a de cela 10, 15 ou 20 ans voire même avant. Le club a aussi joué plusieurs finales, plusieurs internationaux en sont sortis et je pense que ce qui le caractérise est la culture du jeu avec du mouvement, de la vitesse. Je crois que ça, c’est ancré au sein du club et des personnes qui gravitent autour, c’est encore et toujours présent.
Cette année, avec le rugby que vous proposez, vous êtes quand même les dignes héritiers de cette culture-là ?
Dignes héritiers, je n’en sais rien (rires). Je pense qu’on se retrouve bien dans ce cadre qui a été mis en place par le nouveau staff, d’une part au niveau rugby de par le jeu qui est proposé mais aussi sur l’extra rugby car je crois que cette culture du jeu transpire sur le terrain comme en-dehors.
En début de saison, quand vous avez commencé à tous vous connaître dans le groupe, est-ce que tu as senti de suite qu’il y avait une alchimie qui se faisait, qu’il y avait quelque chose en plus dans ce groupe et que vous alliez faire de grandes choses ensemble ?
On sortait d’une passe difficile et l’arrivée du nouveau staff ainsi que de nouveaux joueurs ont fait que des choses se sont mises en place. C’est vrai que le moment marquant du stade de pré-saison au Lardin en Dordogne a, je pense, été un acte très fondateur déjà pour se connaître et pour partager des moments ensemble. Je suis certain que ça a soudé et construit un groupe ce qui fait qu’on avait déjà une bonne base pour se lancer dans la saison.
En début de saison, on savait que, comme chaque année, Dax visait la qualif dans les 6 premières équipes mais est-ce que vous vous attendiez à être aussi haut dans le niveau de performance en étant quand même premiers incontestés à 6 journées de la fin ?
Non, je ne vais pas dire qu’on y est allé sans réfléchir mais je pense qu’on a tous adhéré au discours avec en plus un groupe qui était bien construit avec une bonne base. On s’est lancé dans ce championnat et, finalement, ça nous a bien réussi sur les premiers matchs et sur les premiers blocs à part ce match à Bourgoin où on rate de peu la victoire et où on meurt à deux points. A partir de là, petit à petit, on a eu envie de maintenir cette performance sans se projeter mais toujours avec cette ambition d’être constant avec malgré tout toujours des points à améliorer tous les week-end tout en étant toujours humbles et en continuant le chemin tranquillement.
Dans ta jeune carrière, il y a eu un moment fort qui, comme tu nous l’a dit, a été la séquence émotion de ce premier match en Pro D2. Le second moment fort a été le quart de finale face à Rouen en play-off de Fédérale 1 en 2019 et le 3e moment fort de ta carrière, car ça sent bon pour vous, ce sera ces play-off de Nationale ?
Oui (rires). Bon, on n’y est pas encore, il reste encore des matchs et je pense qu’il ne faut pas qu’on se précipite mais si on y arrive, on se sera donné les moyens de vivre un truc sympa en fin de saison et on verra à partir de là. Le but sera toujours de vivre à fond le moment présent comme on l’a fait depuis le début de la saison sans trop se poser de questions et sans se projeter. Je pense que c’est vraiment ça qui est important.
Votre objectif était d’être dans le Top 6 mais, on ne va pas se mentir, c’est sûrement maintenant d’être dans les deux premiers. pour avoir une demi-finale retour à Maurice Boyau. Si vous voulez arriver à cet objectif, le match contre Albi ce week-end est un match charnière ?
Tout à fait. Comme je te l’ai dit, on cherche toujours à maintenir le niveau de performance sur les différents curseurs qu’il peut y avoir et dans différents domaines. C’est vrai que ce match d’Albi qui s’annonce est important justement parce qu’on veut maintenir ce niveau de performance, on a eu un petit coup de mou la semaine dernière à Blagnac et là, on a surtout envie de se relever et de repartir. On a un match à la maison et il faut recommencer à gagner, même si on a eu un petit coup d’arrêt, on va repartir et se concentrer sur les différents domaines pour gagner ce match.
Au match aller, vous êtes menés 20 à 0 à la mi-temps, vous revenez à 23-24 au cœur de la seconde période avant qu’Albi ne mette deux banderilles en fin de match qui font basculer la rencontre. Est-ce que vous avez des regrets par rapport à ce match aller ?
Oui, on a pas mal de regrets car je pense qu’on a été un peu pris à froid en 1ère mi-temps, on a des occasions qu’on n’arrive pas à mettre, il y a aussi quelques faits de jeu qui font qu’on n’arrive pas à concrétiser ni à scorer. Du coup, on prend vite trois essais et dans les vestiaires, on se dit » à 20-0, on est quand même passé à côté, il faut remettre la main sur le ballon » et ça a été chose faite dès le coup d’envoi de la 2e mi-temps car, de mémoire, on score très vite deux essais suivi d’un 3e. A la fin, on prend deux contres qui, comme tu l’as dit, aboutissent à deux banderilles donc oui, on est un peu frustrés parce-que le score ne reflétait pas le match. On veut aussi un peu effacer cette défaite et je pense que ce week-end, c’est l’occasion pour.
Un regard sur le Sporting Club Albigeois, l’adversaire de ce week-end, et sur leur saison ?
Albi est une équipe très solide. On l’a vu au match aller, c’est une équipe assez rugueuse et assez propre sur les fondamentaux, elle maîtrise bien son jeu. A la maison, c’est quand même une équipe qui est presque invincible, si je ne dis pas de bêtise, à part le match de Nice. C’est une très bonne opposition, je pense qu’ils vont nous montrer beaucoup de caractère et c’est à nous de trouver les solutions, peut-être qu’on a mis du temps à les trouver au match aller mais là, c’est à nous de les trouver assez vite pour pouvoir gagner ce match.
On va dire que c’est un petit avant-gout de play-off ?
Je n’en sais rien, peut-être, je pense qu’Albi est également ambitieux sur sa saison donc oui, peut-être un avant-goût de play-off. Ça reste quand même un match de championnat, nous, on veut corriger le petit faux-pas de la semaine dernière et peut-être que oui, on se recroisera un peu plus tard.
Pour toi, le pur produit de la formation landaise et de l’US Dacquoise, faire remonter ton club de cœur en Pro D2 serait quasiment un accomplissement voire l’une de tes plus grandes fiertés ?
C’est sûr que ce serait un rêve ou un très bon souvenir, une très bonne chose. Je pense que jouer pour son club de cœur est déjà une chance mais aussi une fierté et ce que tu dis serait une belle étape. Comme je l’ai dit, on n’y est pas encore mais ça serait quelque chose de formidable, il reste encore des matchs de championnat et des play-off à jouer. Il faut quand même rester focus et lucides sur le moment présent et sur les matchs qu’il reste pour pouvoir ensuite s’offrir quelque chose de sympa.
Merci pour cette interview et on te souhaite une belle fin de saison avec l’US Dacquoise, ton club de toujours
Merci beaucoup et à bientôt.
Propos recueillis par Loïc Colombié
Article en partenariat avec
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