André Goichot va tourner une page de sa vie, en quittant la présidence du CS Beaune au 30 juin 2023. Celui qui a été le timonier du club bourguignon durant 15 ans nous a accordé un entretien en amont et en aval de la défaite des viticulteurs en terre tarnaise (26-17) lors de la 18eme journée de Nationale 2. Apprentissage de cette nouvelle division, relégation, raison de son départ, succession et analyse de la défaite face à Graulhet, le futur ex président du CSB nous a fait un tour d’horizon exhaustif.

Cette année, comme pour toutes les équipes, ça a été l’apprentissage de la Nationale 2 mais un apprentissage qui a été rude ?
Oui mais on le savait avant d’accepter cette montée. Je pense qu’on n’a pas eu de chance sur beaucoup de matchs, on est les champions du score à la mi-temps et à la 78e minute, je crois qu’on a perdu 6 matchs entre la 78e et la 84e. C’est comme ça mais je ne regrette rien, c’était intéressant, on a vu de belles équipes. Je ne savais pas qu’on était la seule équipe à vous avoir passé 40 points, vous étiez venus le jour où il ne fallait pas puisque c’était la révolte de mes joueurs par rapport aux entraîneurs. C’était une belle saison quand même.

Après 15 ans de bons et loyaux services dédiés au CS Beaune, on a entendu dans la presse locale bourguignonne que vous alliez passer la main. Qu’est-ce qui a motivé cette décision ?
C’est que je suis un peu usé, que j’ai quelques problèmes de santé. J’ai passé plus de 15 ans et plus de 30 week-end à l’extérieur pour le club, trois soirs par semaine et des journées entières et qu’aujourd’hui, à l’âge que j’ai, je vais peut-être penser un petit peu à moi avant de passer de l’autre côté (rires).

Quoiqu’il arrive, ce seront des souvenirs plein la tête et, entre autres, la montée en Fédérale qui a été quelque chose de fondateur pour votre club ?
Oui mais il n’y a pas que ça. On est parti de Fédérale 3, on est monté en Nationale 2, on a fait une école de rugby qui devrait passer trois étoiles prochainement, on a labellisé un centre de perfectionnement donc il y a des choses qui sont faites. Par contre, je l’ai déjà dit et je le répète, Beaune n’a rien à voir avec votre région, nous, on n’a pas une âme de rugby, on n’a pas une ville qui est passionnée par les sports et les institutionnels, pas plus que ça. On ne vit pas, on ne transpire pas, on ne dort pas rugby à Beaune et je m’en suis peut-être rendu compte trop tard. Je me régale quand je viens ici et que je vois autant de bénévoles et autant de gens qui ont une passion, de voir les gens qui regardent l’équipe à l’échauffement, moi, je ne connais pas et en 16 ans, je n’ai jamais vu ça.

La chose qu’on peut souhaiter aux deux équipes aujourd’hui, c’est bon match ?
Un bon match mais par contre, Pierre-Jean Pauthe a dit que le match allait être rude et je n’ai pas envie de rester 6 heures aux urgences ce soir alors si je pouvais n’avoir aucun blessé, ça serait parfait (rires). Plus sérieusement, on sait que c’est terminé pour nous, certains rêvent encore mais Graulhet a toutes les chances de pouvoir se maintenir donc je leur souhaite un bon match et il n’y a pas de raison qu’ils ne restent pas dans cette division la saison prochaine. Par contre, on se battra quand même jusqu’à la dernière minute, enfin, jusqu’à la 78e (rires).

Vos hommes ont mené une belle bataille face aux Graulhetois. Jusque dans les dernières encablures du match, vous étiez encore en jeu ?
On a cette pénalité qui nous fait mal mais on fait beaucoup trop de fautes pour espérer d’autres choses que des défaites comme ça. Certes, on est vaillants mais on fait toujours la faute de trop, comme sur la dernière action, qui fait que ça se retourne contre nous. Tant mieux pour Graulhet et je leur souhaite une bonne fin de saison pour se sauver.

Vous êtes maintenant quasi officiellement relégués mathématiquement. Il va falloir écrire une nouvelle page du côté du CS Beaune avec un nouveau président et un nouveau projet de club ?
J’espère que celui ou ceux qui prendront ma place, je ne sais pas, le feront. Aujourd’hui, il n’y a personne, il n’y pas de volontaire donc on verra bien.

Et si d’aventure il n’y avait pas de volontaire, vous ne feriez pas une pige d’un an de plus ?
Ce n’est pas d’actualité aujourd’hui (sourire).
Propos recueillis par Loïc Colombié

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