#Rugby – Nationale 2 / Thibault Jauzion (Bedarrides – Chateauneuf du Pape) : «Ici, c’est le petit village gaulois un peu d’irréductibles!»

Le 3/4 centre d’origine Tarnaise de l’ASBC, après 2 saisons en terre francilienne, est venu donner un tournant à sa carrière au cœur du Vaucluse. Finit le professionnalisme comme c’était le cas à Tarbes et Suresnes, et bonjour la pluri activité en Nationale 2 avec Bedarrides Chateauneuf du Pape. Depuis cet été le natif de Castres a repris le chemin de l’Université à Avignon et vit de front la passionnante épopée des vauclusiens en championnat. Après 2 saison au coeur de la trépidante mégalopole parisienne, cet enfant du sud ouest, vit avec délectation le retour a un rugby village mêlant quiétude et valeur humaine, le tout teinté du folklore et de l’ambiance fervente l’accompagnant .

 

Crédit photo ASBC

 

Une page de ta carrière s’est tournée l’année dernière avec cette page francilienne à Suresnes. Qu’est-ce qui t’a amené à partir de Suresnes et à aller chercher un nouveau défi ? 

 

Comme tu l’as dit, une page s’est tournée. C’est vrai qu’on avait monté un projet avec le staff, Alexandre Compan, Joffrey Delacour et Mathieu Blin, il y a maintenant trois ans, période à laquelle j’avais été appelé. Sous la décision des présidents, il y a pas mal de joueurs qui ont été évincés, il me semble qu’il y en a eu 18 en tout, avec le staff et Mathieu Blin en prime et du coup, ça a été malheureusement une belle page qui s’est tournée. Pour rebondir, j’ai repris mes études ce qui m’a amené à aller à Avignon dans ce cadre et donc à jouer pour Bédarrides-Châteauneuf du Pape. 

 

Qu’est-ce que tu retiendras de ces deux saisons à Suresnes ? 

 

Ces deux saisons ont été riches en expériences personnelles car je viens de Castres qui est un milieu un peu plus rural que Paris. Personnellement, ça a donc été assez riche, rugbystiquement aussi puisque j’ai rencontré Alexandre Compan, l’actuel entraîneur de Nice, qui m’a fait évoluer surtout offensivement sur mon rugby. Ça a donc été assez riche rugbystiquement sur le plan offensif, sur le contournement de défenses mais aussi sur tout l’aspect technique des passes et des offloads. Ça a été une expérience très, très riche. 

 

Après avoir connu le rugby dans une mégalopole, dans une grande ville d’Europe, te voilà maintenant dans le petit village d’Astérix de Bédarrides-Châteauneuf du Pape ? 

 

Exactement (rires). Je reviens un peu aux sources de mes premiers pas dans le rugby qui se sont faits à Castres donc ça ne me change pas trop. Comme tu l’as dit, c’est le petit village gaulois un peu d’irréductibles qui essaye de se battre contre de grosses équipes, je pense notamment à Dijon, Mâcon, Nîmes. Pour moi, ça a été un peu similaire sur ma formation à Castres où on jouait face au Stade Toulousain, Perpignan et autres, je ne peux pas tous les citer et, finalement, je reviens un peu aux sources. Disons que c’est un peu la même mentalité.

 

Ce club de Bédarrides-Châteauneuf du Pape est l’un des trouble-fête pour la course aux play-offs car en début de saison, personne ne mettait une pièce sur ce club, enfin pour ceux qui ne connaissaient pas l’ADN de l’ASBC ? 

 

Tout à fait. Sans te mentir, notre objectif principal premier était le maintien donc même nous sommes agréablement surpris, même si, lorsque la saison a commencé, on savait qu’on avait des qualités. Sur la prépa physique et le reste, on a vite vu que les mecs n’étaient pas là que pour jouer au rugby, il y avait vraiment des qualités intrinsèques de chaque joueur qui étaient assez importantes. Quand on a commencé les premiers matchs et qu’on est notamment allé chercher les premières victoires à l’extérieur, ça nous a surpris mais en même temps galvanisé et on s’est dit qu’on pouvait faire quelque chose. Maintenant, on s’accroche à ça, on s’accroche à ce  » rêve  » ce qui fait qu’on joue les trouble-fête. Il reste quand même quelques matchs, c’est assez serré et homogène dans toute la poule à part, il me semble, la dernière place où ils sont assez loin. Rien n’est acquis pour l’instant donc on s’accroche encore. 

 

Avec deux matchs qui sont capitaux, le déplacement en Bourgogne à Mâcon et le fameux derby face à Nîmes ? 

 

Tout à fait, le derby face à Nîmes (rires). Il va déjà falloir penser principalement à ce week-end car si on arrive à prendre des points là-bas, ça va nous permettre de, je pense, nous donner de grandes, grandes chances pour la qualification. Après, c’est vrai qu’il y a ce derby et un derby reste un derby donc c’est un match plutôt attendu de notre côté. 

 

Pour toi, être retourné sur un double projet en reprenant tes études est quelque chose qui te convient avec une vision autre du rugby, une vision pluriactive ? 

 

Oui, c’était très important pour moi et c’est pour ça que j’ai arrêté ce  » professionnalisme  » en Nationale 1. Malgré la démarche de quelques clubs, je savais que pour moi, il fallait que je rebondisse dans les études car je trouve que maintenant, c’est un peu délaissé dans le milieu rugbystique professionnel. Je m’entends par professionnel mais c’est vrai qu’en Nationale, on s’entraîne tous les jours, on le voit même chez quelques clubs de Nationale 2 et je trouve que c’est dommage car c’est délaissé et que ça ne laisse pas trop de perspectives professionnelles aux joueurs. Pour moi, c’était une action qui me semblait importante donc il fallait que je reprenne les études à tout prix. C’est vrai que je m’y retrouve bien même si j’ai eu un petit moment d’adaptation entre la vie étudiante et le rugby vu que je ne faisais que du rugby avant mais une fois cette adaptation prise, je prends même plus de plaisir à aller jouer au rugby. 

 

On peut dire que tu appréhendes le rugby avec un peu plus de fraîcheur ? 

 

Exactement, c’est ça. En fait, je n’ai pas mon esprit que focalisé sur le rugby et le rugby est maintenu devenu un peu un exutoire ce qui fait que je prends plus de plaisir tout en jouant à un bon niveau en plus. Donc oui, ça n’a été que du benef pour moi. 

 

On sait que dans quasiment un mois, il va y avoir un match de Bédarrides-Châteauneuf du Pape à Graulhet où un certain Yannick Jauzion est dirigeant. Pour l’instant, tu es blessé mais j’imagine que ça va être la course contre la montre pour toi pour que tu puisses jouer ce fameux match à Graulhet ? 

 

J’espère le jouer surtout que je n’ai encore jamais rencontré Yannick. J’en entends énormément parler, il m’a suivi toute ma formation rugbystique et il était bien collé dans mon dos donc je prie et je croise les doigts pour être prêt pour Graulhet et aussi pour pouvoir jouer devant ma famille car on est aussi de là-bas. C’est un peu un objectif pour moi sur cette fin de saison avant les play-offs, c’est de jouer face à Graulhet, à Graulhet et devant toute ma famille et, si j’ai la chance de le rencontrer et s’il est là, devant Yannick Jauzion. C’est un objectif. 

 

Quand tu as fait le choix de quitter Paris, est-ce que revenir dans tes terres natales tarnaises, à Graulhet ou ailleurs, a été une optique ou était-ce obligatoirement Avignon car ce que tu voulais faire ne se trouvait que là-bas ? 

 

Non, ce n’était pas qu’à Avignon, il y avait aussi Toulouse mais sur un aspect pratique, j’ai vite trouvé une entreprise à Avignon. En plus, j’avais des copains à moi qui jouaient à Bédarrides-Châteauneuf du Pape donc j’ai plus rejoint l’ASBC notamment parce-que j’avais un très bon pote à moi qui jouait là-bas avec en plus l’école et l’entreprise juste à côté donc c’était plus un aspect pratique. C’est vrai que ça m’a trotté un petit moment dans l’esprit de rejoindre Graulhet car, comme je l’ai dit avant, j’y ai toute ma famille donc j’y ai quand même réfléchi un petit moment. 

 

Maintenant, tout le mal qu’on peut te souhaiter est de revenir en pleine bourre pour la fin de saison et faire de beaux play-offs pour faire perdurer et perpétuer cette belle dynamique humaine et sportive que vous avez à Bédarrides-Châteauneuf du Pape ? 

 

Merci, c’est gentil et j’espère que ça va durer le plus longtemps possible, ça serait cool.

Propos recueillis par Loïc Colombié

Article en partenariat avec

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s