Petit détour par les Landes, dans la poule 2 de Nationale 2 avec l’US Tyrosse et son 2e ligne Tommy Strappazzon qui découvre les rudesses de cette nouvelle division tout comme les joies d’évoluer dans un club à l’identité marquée et au passé illustre. Celui qui a commencé le rugby dans son club de village du Lot et Garonne avant de rejoindre les espoirs d’Agen et Albi, s’est acclimaté comme un poisson dans l’eau chez les landais de l’UST. Ala peine au classement (Lanterne rouge) , le club pensionnaire du stade de la fougère veut tenter une opération commando lors des cinq dernières journées pour tenter une remontada .
On va commencer par parler de ta genèse avec le rugby car tu es un pur produit du Lot-et-Garonne ?
Exactement, j’ai commencé le rugby à l’âge de 6 ans à Lavardac, à l’USLB, qui est un petit club du Lot-et-Garonne. Lavardac est un petit village qui se situe à 30 minutes d’Agen, nous sommes collés à nos voisins nayracais qui est un village qui, à l’époque, a pu nous offrir de beaux derbys (rires).
En clair, tu es un pur produit du rugby terroir, du rugby campagne comme on dit ?
C’est ça, j’ai connu Lavardac de mes 6 ans jusqu’à mes 17 ans et c’est une grosse partie de mon cursus rugbystique qui m’a marqué, dans lequel j’ai pu trouver beaucoup d’attaches et beaucoup d’amour pour ce sport. Ça, c’est quand même important dans le parcours d’un rugbyman.
Autre grande page pour toi dans ta jeune carrière, c’est ton passage au Sporting Club Albigeois. Qu’est-ce qui t’avait amené dans le Tarn ?
Il se trouve qu’à la fin de ma saison en espoir, de ma dernière année espoir à Agen, je me blesse et je fais une saison blanche. Cette saison blanche m’amène à avoir un entretien avec Julien Guiard, un ancien albigeois que tu dois très certainement connaître, qui m’a proposé de pouvoir effectuer une saison du côté d’Albi. Moi, j’étais très partant car, vu de loin, Albi est quand même un club qui attire, qui a une certaine aura et un passé très marquant donc j’ai dit oui direct, je n’ai pas réfléchi. Il se trouve que cette saison à Albi a franchement été très sympa à vivre et si c’était à refaire, je le referai. Il y a eu beaucoup de rencontres, j’ai pu continuer mes démarches de travail pour finir mon rugby et me développer donc c’était très intéressant à faire, j’ai beaucoup aimé.
Malgré cette belle saison à Albi que tu as beaucoup aimé, tu es parti chercher du temps de jeu en Nationale 2 à Tyrosse. Pourquoi ce choix de Tyrosse même si j’imagine qu’il y a aussi ce côté club mythique qui t’a attiré, Tyrosse étant un bastion du rugby français ?
Tout à fait, Tyrosse est un gros bastion du rugby français. En fait, le choix a été très simple, il se trouve qu’à la fin de cette saison espoir à Agen, Tyrosse était aussi intéressé, la balance a penché pour Albi mais j’étais quand même entre l’un et l’autre. J’ai voulu poursuivre à Albi parce-que le niveau m’intéressait, malheureusement, le temps de jeu ne s’est pas offert à moi et donc, je suis rentré en contact avec Tyrosse qui, de par le départ de ses anciens que sont Kevin Kahn, Jérémy Montois, Maxime Samson et tous les autres; était intéressé par mon profil et recherchait justement un 2e ligne pour la saison 2022 / 2023.
Qu’est-ce que t’a inspiré Tyrosse au premier regard quand tu es arrivé ?
Ça m’a inspiré un club avec un énorme passé historique. La première chose que l’on fait quand on arrive, c’est de dire bonjour aux bénévoles, des gens qui sont là depuis des années, et ça, je trouve ça très beau. L’autre chose qui m’a énormément frappé à Tyrosse et qui me frappe toujours, c’est quand tu vas à la zone de Burry le samedi après-midi et qu’il y a toute l’école de rugby qui s’entraîne, c’est quelque chose de marquant parce-que tu te rends compte que l’identité de ce club est fondée sur la formation, sur l’école de rugby qui rassemble un maximum de gamins, avec des espoirs champions de France et je trouve ça primordial pour la survie d’un club.
On peut vraiment parler d’un club institution ? Quand on passe à Tyrosse, on a des valeurs et un cadre ?
Exactement, des règles mais surtout, quand on met le maillot de Tyrosse, j’ai l’impression que l’on joue pour toutes ces personnes, moi, je le ressens comme ça sur le terrain.
Cette année, avec un groupe très rajeuni comme tu nous le disais, vous avez découvert la Nationale 2 et vous êtes un peu obligés de vous employer car, pour l’instant, vous êtes dans la zone rouge. Cette Nationale 2 est compliquée, elle est très, très homogène et dès qu’on loupe un peu un virage ou le wagon, il faut ramer ?
C’est tout à fait ça. En fait, c’est une poule très particulière car, honnêtement, je trouve que le classement reflète le niveau des équipes. On se rend compte que c’est quand même costaud de partout par contre, ce qui est sûr, c’est que pour Tyrosse et pour nous, c’est une saison compliquée. Il y a des enseignements à tirer, je dirai qu’on a perdu 5 / 6 matchs dans un money-time où on n’a pas su gérer certains faits de jeu, que ce soit avant, après ou pendant le match. Je pense qu’il faut s’appuyer énormément sur ces défaites qui seront constructives pour l’avenir, ce ne sont pas des défaites désencourageantes mais, justement, elles sont encourageantes. Ça, c’est l’un des points positifs qu’il faut tirer de cette saison.
Selon toi, où est-ce que vous avez un peu perdu le fil de la saison, sur quel match, quel bloc ?
Je pense qu’on a eu un premier bloc avantageux avec trois réceptions. On n’a pas su assurer contre Auch, j’ai l’impression que ce match nous a un peu déclenché un virus de défaites, ça a été très particulier et ensuite, pour moi, la période la plus difficile à traverser a été celle de Décembre à fin Janvier où on a enchaîné 11 défaites consécutives. C’est vrai que c’est très long à traverser.
Quel est le plan de bataille pour cette fin de saison et quel est l’état d’esprit du groupe ?
L’état d’esprit est de maintenant jouer cartes sur table. On sait que ça va être compliqué, que c’est compliqué, par contre il faut jouer et bâtir, on n’a pas à rougir des prestations, loin de là. Je pense qu’on a mis des équipes du haut de tableau à mal, notamment Périgueux qui est venu gagner chez nous mais de très peu donc il faut jouer cartes sur table. Il faut s’envoyer, prendre du plaisir, la notion de plaisir reste importante même si on est en Nationale 2 et proposer un rugby digne du club de Tyrosse.
Même s’il y a relégation en Fédérale 1, tu resteras à Tyrosse parce-que tu as adopté ce club ou qu’il t’a adopté ?
Oui, on peut dire que j’espère que ce sont les deux (rires). Moi oui, je suis très attaché à ce club après une saison passée, je ne me suis pas encore trop penché sur la question mais c’est vrai que j’aimerais qu’il y ait un projet sportif dur et qu’on puisse rebâtir. Maintenant, j’aimerais quand même bien me laisser un petit moment de réflexion, terminer la saison comme il se doit et ensuite, penser à la saison prochaine et à moi aussi.
J’imagine que tu as gardé contact avec des joueurs d’Albi et que tu as un regard sur le Sporting Club Albigeois. Est-ce que tu peux nous en parler ?
Je regarde les résultats du Sporting Club Albigeois. Je trouve qu’ils font une belle saison avec des résultats à l’extérieur qui ont été compliqués à aller chercher, je vais les suivre pour les phases finales et j’espère surtout qu’ils iront le plus loin possible car j’ai vraiment trouvé un bon groupe la saison dernière avec de bons gars et ça, c’est bien aussi.
Merci pour nous avoir fait ce point de passage de ta première année dans les Landes à Tyrosse
Merci beaucoup.
Propos recueillis par Loïc Colombié
Article en partenariat avec
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