#Rugby – Nationale / Fabien Fortassin (Tarbes) : «On s’est donné le droit de voir plus haut!»

Les Pyrénéens du Stado Tarbes PR (7eme) vivent une saison qui les voient tutoyer le top 6 et une possible qualification au terme des phases régulières de Nationale . Alors qu’ils vont recevoir le Stade Niçois (8eme) pour un duel entre team en embuscade, Fabien Fortassin le manager des Hauts Pyrénéens nous a accordé un entretien pour faire un point au 3/4 de cette saison et se projeter sur cette dernière ligne droite qui pourrait enflammer le stade Trélut. Dans cette terre bigourdane où le rugby rythme les discussions en ville le regain sportif du TPR pourrait raviver l’adhésion populaire d’une époque pas si lointaine.

 

 

Pour Tarbes, le premier objectif était le maintien et il est maintenant dans l’escarcelle et acquis. Depuis quelques semaines, on regarde plus haut ? 

 

Oui complètement même si, malgré nos ambitions, on s’était interdit de parler de maintien. On faisait vraiment notre petit bonhomme de chemin en se basant sur nos performances et qui allait forcément découdre de nos résultats. Aujourd’hui, c’est vrai qu’avec le bon mois de Janvier qu’on a fait, on a continué cette série en Février et on s’est donné le droit de voir plus haut.

 

Avec quand même une petite frayeur au mois de Décembre ? 

 

On savait que le mois de Décembre serait compliqué, qu’on avait un calendrier très difficile avec tous les gros. On n’a pas eu de chance puisqu’en plus, on a eu un effectif amoindri avec des blessures importantes donc oui, on savait clairement que ce mois de Décembre pouvait être un tournant dans les deux sens. Il n’a pas été comme on pouvait l’espérer mais on a quand même réussi à limiter la casse et à ne pas être décrochés. 

 

Vous n’avez pas la plus grosse profondeur d’effectif ni le plus gros budget à Tarbes, on le sait. Comment est-ce que vous arrivez à coller aux grosses écuries de Nationale qui ont parfois plus de deux fois le budget de Tarbes ? En se recentrant sur les valeurs du club ? 

 

Exactement, comme on dit, on n’a pas l’argent mais on a les idées. On s’appuie sur nos valeurs, sur notre centre de formation aussi puisqu’au fur et à mesure de la saison, on a dû aller piocher chez les jeunes avec des joueurs qui n’étaient pas prévus au départ dans l’effectif. Il y a nos valeurs montagnardes que sont l’abnégation, le courage, la solidarité et on est encore présent grâce à ça à ce moment de la saison. 

 

Durant l’automne et l’hiver, des joueurs cadres ont eu de grosses blessures et malgré cela, ceux qui étaient derrière ont repris le flambeau avec brio ? 

 

Tout à fait. C’est vrai qu’on n’a pas été épargné par les blessures notamment sur des joueurs clés puisqu’on a perdu alternativement notre talonneur titulaire, notre demi de mêlée, on a également eu nos centres qui ont alterné les blessures. Clairement, depuis le début de la saison, on n’a jamais pu aligner notre équipe type mais c’est le lot de toutes les équipes dans une saison longue comme ça. Ce qui était intéressant, c’est que quand on a fait ces roulements et ces changements, la qualité de l’effectif n’a pas beaucoup évolué et nous a toujours permis de rester dans la course et de faire le dos rond dans ces périodes difficiles. 

 

Quel est le plan de bataille pour cette dernière ligne droite en Nationale ? 

 

Il ne va pas changer outre mesure si ce n’est que, comme je te l’ai dit, on s’est donné le droit de regarder plus haut. Si le championnat devait s’arrêter ce soir, on ne serait pas qualifié puisqu’on est 7e, il reste 7 matchs, on a un calendrier difficile puisque sur les 7 derniers matchs, on va jouer 5 équipes qui sont au-dessus de nous étant donné qu’on a déjà affronté Blagnac deux fois. J’ai envie de te dire que si on gagne nos 7 matchs, on sera qualifié donc  » on a notre destin en main « . Sinon, plus sérieusement, ça va être difficile, on a déjà un bloc de deux matchs hyper compliqués qui nous attend avec la réception de Nice et le déplacement à Bourgoin. Le discours ne va pas beaucoup évoluer si ce n’est qu’on s’enlève toute pression de regarder en bas, on va se focaliser sur notre contenu, nos performances, essayer de maîtriser de ce qu’on peut maîtriser et si contenu est au rendez-vous, il y a plus de chances que le résultat ne soit pas loin. On a fonctionné comme ça sur les 2/3 de la saison donc on ne va pas changer notre discours sur ce dernier tiers et on essayera d’être le plus efficace possible. 

 

On sait que le Stado est l’épicentre de la ville de Tarbes, il est au cœur des Tarbais qui tiennent à leur équipe. Est-ce qu’avec ces beaux résultats, tu sens frémir le public et l’adhésion populaire qui monte petit à petit ? 

 

On sent l’engouement des supporters qui sont là, des fidèles. Je t’avoue que cette année, le stade ne s’est pas beaucoup plus rempli que d’habitude mais par contre, on sent qu’entre les fidèles supporters qui nous suivent tout le temps et les joueurs, il s’est créé quelque chose. Il y a un lien qui est vraiment palpable, cette équipe a réussi à se faire aimer de nos supporters ce qui n’était pas toujours le cas à Tarbes et ce qui est très compliqué. De par les valeurs dont on parlait tout à l’heure, notamment de combat, de courage et de solidarité, ils sont à l’image de ce que représente un peu le Stado dans le rugby et là-dessus, clairement et même si on aimerait que le stade soit plus rempli, on sent que les supporters qui viennent à Trélut encouragent, supportent et se donnent à 200% derrière leur équipe. 

 

Si pour le dernier match de la saison régulière à Trélut, il y a peut-être un biscuit au bout à savoir un barrage, on peut espérer que la flamme tarbaise se réenchante ? 

 

On aimerait mais le calendrier ne nous aide pas dans le sens où on se déplace sur les deux derniers matchs de la saison. Je pense que le dernier match à Trélut ne sera pas encore déterminant puisqu’il restera derrière 10 points possibles à prendre ou à perdre. Donc, malheureusement, le calendrier fait que le dernier match à domicile sera décisif mais en tous cas, clairement, il faut que l’on reste invaincu jusqu’à la fin de la saison à Trélut, sur les 3 derniers matchs qu’il nous reste et on compte bien sur notre public pour nous aider. 

 

Vous ne manquez pas d’adversité car de la 9e à la 4e place, tout le monde peut encore se qualifier ? 

 

Oui, c’est un championnat qui est hyper attractif, tout est ouvert. On sait que Cognac-Saint Jean d’Angély est condamné mais même Rennes n’est mathématiquement pas à la rue donc clairement, toutes les équipes vont vouloir jouer quelque chose et ça va encore donner des surprises. Sept matchs, c’est à la fois peu et énorme et une équipe qui s’effondre maintenant peut le regretter jusqu’à la fin donc, comme je te le disais, on va se focaliser sur nous, on va éviter de trop regarder et calculer le calendrier des adversaires. Je te parlais de la difficulté de notre calendrier mais en même temps, le fait de jouer nos adversaires directs nous donne toutes les cartes en main. On a notre destin en main et si on gagne tous nos matchs, on sera qualifié (rires). Je ne sais pas si ce sera le cas, ce sera très difficile mais en tous cas, on prendra chaque match pour le gagner, ça, c’est certain. 

 

Est-ce qu’à l’heure actuelle, depuis que tu es manager du Stado, on peut parler de la plus belle saison que tu vives humainement et sportivement ? 

 

Oui, complètement. Les saisons sont différentes, la première saison a été tronquée par le Covid et la coupure, on n’avait joué que 20 matchs, c’était le début de la Nationale et on découvrait. L’année dernière a été la première vraie saison entière et on s’est rendu compte des exigences de ce niveau et du coup, on a travaillé à l’intersaison pour remédier à ça. C’est vrai que cette année, avec un effectif qui se connaît, qui aime vivre ensemble, l’arrivée de Romain Terrain à mes côtés qui a fait énormément de bien, qui a généré énormément d’enthousiasme et de positivisme dans notre jeu, clairement, on se régale sportivement. On a un groupe qu’on adore entraîner au quotidien et c’est pour ça que, pour eux, on aimerait aller se chercher ce petit Graal à la fin de saison mais sincèrement, quoi qu’il arrive, on aura vécu une très belle saison. C’est vrai que depuis que j’entraîne, c’est vraiment ma plus belle saison. 

 

Lors du stage de cohésion à Cauterets dans la semaine, pas trop de vin chaud ni de garbure car il faut garder la ligne ? 

 

On ne s’interdit pas quelques excès. C’est vrai que cette journée à Cauterets avec de petits jeux et de la compétition était intéressante mais on a vu que la team Cochonou emmenée par Anthony Fuertes n’était pas encore à la hauteur (rires). 

 

On fera passer le message. On te remercie pour ce point d’étape dans le dernier quart de la Nationale, dans la dernière ligne droite

 

Merci à toi.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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