Après 4 ans à la tête du FC Oloron, le duo Malié/ Séréna va passer la main en fin de saison tant usé par la charge présidentielle que satisfait de l’œuvre accomplie auprès de cette entité de bientôt 120. Pierre Séréna appelle donc les bonnes volontés tout comme «les redresseurs de torts) à se retrousser les manches pour reprendre le flambeau de ce club qui fait battre le cœur des habitants d’Oloron Sainte-Marie. Dans les Pyrénées Atlantiques, au gré des derbys Oloron/Mauléon, le Fécéo fait son bonhomme de chemin en fédérale 1 et va tenter d’accrocher une seconde phase finale d’affilée pour faire battre le coeur du public Béarnais de Saint Pée.

L’année dernière, vous aviez lutté jusqu’au bout pour monter en Nationale 2 mais vous n’avez pas décroché l’accession et vous êtes repartis cette année dans une Fédérale 1 qui fleure bon l’ancien temps. Est-ce que vous êtes heureux dans cette Fédérale 1 et est-ce une réussite sportive et économique ?
On est surtout content d’avoir une poule locale où il y a du monde au stade. Concernant la réussite sportive, on a eu un début de saison difficile, on est capable d’alterner le bon et le moins bon, on est capable de tout. Je pense qu’on démarre de loin, on essaye de revenir sur les 6 premiers mais c’est difficile puisqu’on a beaucoup de points de retard à ce jour. Il reste maintenant 5 matchs et ce sont les joueurs qui décideront de leur sort, tout simplement.

Tu nous parles de poule locale, il y a bien sûr eu les deux derbys entre Oloron et Mauléon, un partout, balle au centre. Est-ce que tu as des anecdotes à nous raconter sur ces derbys qui sont souvent hauts en couleur ?
Non, pas trop d’anecdotes (rires). Ça s’est plutôt bien passé, une belle journée où plus de 3 000 personnes étaient au stade, ça s’est très bien passé. On l’a emporté difficilement, un match compliqué où il a été difficile de se défaire des Mauléonnais mais sur les dernières 40 minutes, on a quand même mis beaucoup, beaucoup d’intensité et surtout, on a acculé cette équipe dans leurs 22 mètres. C’est dommage, on ne score pas sur 2 / 3 ballons portés mais, même difficilement, on l’emporte et c’était un objectif qu’encore une année, Mauléon ne gagne pas à Oloron.

Est-ce que les habituels chambrages d’avant-match ont eu lieu avec les pancartes volantes qui vont d’un stade à l’autre ?
Non, pas cette année, je trouve d’ailleurs que c’était très calme (rires). Il y a eu beaucoup, beaucoup de respect comme il y a avec ces deux clubs, ça s’est très bien passé, une belle journée avec pas mal de partenaires aussi, le rugby que l’on veut, que l’on aime dans le Béarn et surtout, une victoire oloronaise à la sortie.

On va parler de ton rôle de co-président où il faut gérer l’économique mais aussi du fait qu’avec Laurent Malié, l’autre co-président, vous allez passer la main dans quelques mois ou quelques semaines. Ça va être une page qui se tourne pour tous les deux mais aussi pour le club ?
Je pense qu’à un moment donné, il faut qu’il y ait un nouveau souffle au niveau du club. J’entends beaucoup de personnes qui tournent autour du stade qui critiquent beaucoup mais, je pense, n’auront pas trop la force ni le courage d’aller prendre le club donc, ce que je lance, c’est que c’est bien beau de critiquer mais s’investir, c’est autre chose. Ce que je pense, c’est que le club doit continuer, continuer à ce niveau, se structurer encore plus et que pour le club, c’est bien qu’on laisse la place avec des gens qui auront du temps et beaucoup d’envie pour le faire avancer.

Est-ce que vous allez laisser le club dans une situation économique stable ?
Oui, rien à signaler, le club sera propre à tout point de vue et on fera le maximum pour qu’il reparte aussi bien. S’il faut accompagner les repreneurs et leur montrer, il n’y aura aucun problème car le plus important, c’est le club, ce ne sont pas les présidents. Le plus important, c’est le FCO Rugby.

Oloron est une valeur sûre du rugby béarnais avec 120 ans d’existence ?
120 ans mais avec des hauts et des bas. On a connu la Fédérale 1 3e division, aujourd’hui, c’est la Fédérale 1 5e division donc oui, bien entendu, c’est un club ancré dans le territoire béarnais mais attention, c’est un club fragile comme partout, fragile par le manque de bénévoles et de joueurs et puis, c’est assez difficile pour attirer des joueurs à Oloron parce qu’on est un peu éloigné de tout. Donc attention, oui, c’est un club avec un lourd passé mais qui est aussi sur une eau tangente et il va falloir continuer à se battre pour faire exister ce club.

Quand on entend tes propos, vous allez laisser les clés du FCO mais pour l’instant, il n’y a personne qui veut venir vous les prendre dans la main ?
Non, pour le moment, on entend beaucoup de gens qui nous expliquent comment il faut faire et qui sont meilleurs que nous mais la place est libre pour ces gens-là. On a aucun problème, nous, on leur laisse la place et puis on regardera comment ils vont faire puisqu’ils sont meilleurs que nous mais pour l’instant, ils n’ont ni le courage ni la force de venir. On a vu plusieurs personnes susceptibles qui nous ont refusé car c’est quand même lourd à gérer donc oui, le club peut être dans une passe compliquée et difficile si personne n’arrive et ne le reprend.

Raisonnons ou déraisonnons : dans la théorie du pire, qu’est-ce qu’il se passe si personne ne reprend le club ?
Ça, je ne sais pas. Vous savez, le club n’appartient ni à Laurent Malié ni à Pierre Serena, le club à 120 d’existence donc je dirai qu’il n’appartient à personne. Par contre, je sais qu’il a des structures qui appartiennent à la municipalité donc je ne sais pas comment ça peut fonctionner, nous, on a assez dit à l’avance qu’on voulait arrêter et maintenant, je pense qu’il y en a qui doivent aussi prendre leurs responsabilités. Nous, on les a pris pendant 4 ans, certainement qu’on a fait des fautes, certainement qu’on n’a pas été bons, certainement qu’on a fait de bonnes choses mais on s’est mouillé et on s’est battu. Donc, je le dis maintenant : tous ceux qui ont de bonnes idées, tous ceux qui pensent qu’ils peuvent mieux faire que nous, c’est le moment pour qu’ils prennent le club et qu’ils nous montrent.

Un peu à l’image des mousquetaires, il y a toujours un Béarnais aux quatre coins du globe de l’ovalie. Le prochain match d’Oloron est Langon avec un Béarnais qui les coache, Christophe Hamacek ?
C’est ça, on va retrouver Christophe qui tourne bien, qui a vraiment structuré une bonne équipe de Langon qui était dans le dur l’année dernière puisque je crois qu’ils avaient fini derniers ou avant-derniers de poule. Ils nous avaient battus de 3 points à Saint-Pée, on aurait pu gagner, c’est une équipe qui est structurée, à l’image du coach tout simplement, efficace et forte sur les bases, mêlée et touche. Nous, Dieu sait qu’on est capable de tout donc je ne lancerai pas de pronostic pour le match mais ce sont souvent les joueurs qui ont le dernier mot et qui décident donc on verra bien.

Parlons aussi de la diaspora béarnaise en terre tarnaise car il y a un ancien joueur d’Oloron qui joue à Albi, Jean-Baptiste De Clercq, et un enfant d’Oloron formé au FCO, Baptiste Couchinave. J’imagine que tu les suis de près tous les deux ?
Bien sûr ! Que ce soit JB ou Mr Couchinave que j’ai connu vraiment tout petit, on les suit. Je suis très heureux qu’ils s’épanouissent tous les deux, on espère vraiment qu’ils vont retrouver le niveau au-dessus même si c’est compliqué. Cette Nationale est robuste, difficile, longue donc on leur souhaite bien sûr plein de bonnes choses et on est très content quand ils reviennent au stade. C’est avec grand plaisir, ils savent qu’ils seront toujours les bienvenus car ils ont donné beaucoup pour le club l’un comme l’autre et ils sont attachés au club, ce qui est important, et on est content de les voir revenir. Quand ils viennent à Saint-Pée, c’est un plaisir de les revoir.

On va maintenant parler de toi. Certes, tu es co-président d’Oloron, tu vas arrêter à la fin de la saison mais tu as une activité à côté, aux côtés d’un grand nom du rugby Christophe Urios, puisque tu développes et commercialises le Château Pépusque, le vignoble de Christophe Urios ?
C’est un peu plus compliqué maintenant qu’il est à Clermont puisque les soirées sont un peu mises de côté par rapport à la proximité entre Clermont et le Sud-Ouest. Il va falloir trouver d’autres idées pour pouvoir développer et faire connaître encore plus, il est déjà connu car le domaine a bien travaillé pour avoir une belle connaissance aujourd’hui. C’est un domaine jeune qui a encore besoin d’être connu sur beaucoup de territoires et pas que le Sud-Ouest, il y a quand même l’image de Christophe qui est loin puisqu’à Clermont aujourd’hui et dont le métier N°1 est le poste d’entraîneur. Il y a aussi une équipe autour au domaine pour le faire vivre et faire connaître ces vins de Minervois qui, tout simplement, méritent d’être connus.

Dans tous les cas, Pierre Serena / Christophe Urios, c’est une belle aventure humaine et sportive ?
D’abord, j’ai beaucoup de respect pour l’homme qu’il est et pour le gros travailleur acharné qu’il est aussi. Je disais surtout que c’était un homme droit et intègre, ça suffit à beaucoup de choses et quand le patron montre l’exemple, on est obligé de s’y filer comme on dit. C’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup, je pense qu’on s’apprécie mutuellement, on se respecte, je travaille pour le domaine et nos relations sont vraiment cordiales et sincères.

On te souhaite le meilleur avec le FCO pour tes derniers mois à sa tête avec Laurent Malié et, qui sait, avec la cerise sur le gâteau à savoir des play-off pour finir en beauté
Il nous reste 5 matchs dont 3 déplacements et 2 difficiles à Langon et Nantes, on va aussi aller à Gujan, une bonne équipe malgré son classement et qui joue beaucoup au rugby. On reçoit deux fois mais je dis souvent que, quand on est entraîneur ou président, on ne détient pas trop la vérité, ce sont souvent les joueurs sur le terrain qui décident de ce qu’ils veulent faire. On aura passé 4 bonnes années, difficiles, il y a eu beaucoup, beaucoup de choses, des contextes, le Covid, les nationales qui se créent et qui créent des fossés et un contexte économique pas facile. Comme je le dis, ça aura été une belle aventure, elle aura mérité d’exister mais en tous cas, en attendant, je ne regrette pas et je souhaite plein de bonnes choses au club.
Propos recueillis par Loïc Colombié

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