#Rugby – Nationale / Eric Escribano (Blagnac) : «Si on arrive à mettre la cerise sur le gâteau l’année du centenaire, ça fera surtout plaisir à tout ce fabuleux club familial!»

Les Caouecs bousculent l’ordre établit par les pronostiqueurs estivaux, en gravitant quasi sans discontinuer dans le top 6 de la Nationale depuis le début de saison. Dorénavant 4eme du championnat à l’issue de la 19eme journée, le Blagnac Rugby a encore franchît un cap et voit l’ensemble du travail effectué depuis 3 ans être récompensé. Alors que la feuille de route présidentielle avait fixé le maintien, les Haut-Garonnais vont maintenant se projeter avec appétit mais humilité vers de nouvelles ambitions. Éric Escribano le coach des Blagnacais nous a donc accordé un entretien, pour nous parler de cette extraordinaire épopée collective, tout comme de sa fierté de la vivre aux côtés de ce groupe vivifiant et emplit de camaraderie. Mais le technicien d’origine gersoise, qui trouve malheureusement de plus en plus de similitudes footballistique a l’ovalie Pro, n’en a pas oublié d’exprimer sa tristesse au vu du limogeage du Castres Olympique, de son ami Pierre Henry Broncan, alors que ce dernier vivait lui aussi il y a 8 mois de cela un aventure sportive extraordinaire avec les tarnais (finale de Top 14).

 

Crédit photo Blagnac Rugby

 

Une question qui brûle les lèvres de tout le monde : où va s’arrêter Blagnac cette saison ? Au début du championnat, comme chaque année, vous annonciez le maintien mais là, on arrive dans le dernier quart du championnat et vous êtes dans les 4 premières places

 

Je ne sais pas où on va s’arrêter. On voit bien que le maintien est acquis depuis la dernière journée, c’est ce qui avait été demandé aux joueurs par le comité directeur et par notre président. On l’a acquis donc maintenant, on va prendre les matchs les uns après les autres comme on l’a toujours fait avec ce club et avec beaucoup de valeurs. Je crois que si on arrive à mettre la cerise sur le gâteau l’année du centenaire, ça fera surtout plaisir à tous nos bénévoles et à tous nos partenaires qui s’investissent pour ce fabuleux club familial.

 

Pour avoir le maintien aussi tôt et être dans les 4 premières places, il doit quand même y avoir un groupe avec un supplément d’âme et un esprit au-dessus de la moyenne ? 

 

Oui, je crois que j’ai l’avantage d’avoir un groupe extraordinaire, un groupe où certains vont décider de mettre un terme en fin de saison à l’aventure blagnacaise. Ce sont eux qui avaient construit le club il y a six ans donc je crois que ça décuple ajouté à toutes les péripéties qui sont arrivées au groupe depuis le début de saison font que ça donne encore plus de force et d’envie quand on rentre sur un terrain de rugby. Ils ont quand même beaucoup de qualités rugbystiques, il ne faut pas l’oublier, j’ai de sacrés joueurs dans mon groupe. 

 

En début d’année, quand on te demandait si ce groupe et cette génération était arrivé à maturité depuis la montée en Nationale, tu me répondais  » on verra « . Là, on peut dire que oui ? 

 

Oui, on peut dire que ce groupe est vraiment arrivé à maturité, on maîtrise bien les choses. On a surtout de très bons jeunes qui sont arrivés et qui nous ont rejoints qui portent le groupe aussi, ça fait un super amalgame où on transmet les valeurs du rugby, les valeurs humaines qui existent à Blagnac et qui nous permettent de nous dépasser par moments. Ils m’ont grandement surpris à Chambéry où je dirai que c’était une équipe un peu remaniée mais ils sont allés se le chercher avec notre cœur, notre défense, notre ADN qui est là depuis des années. 

 

En vieux sorcier gersois que tu es, tu as senti au début de saison qu’il y avait un truc qui se faisait, une alchimie ? 

 

Je dirai qu’on démarre bien la saison et j’ai senti que ce groupe avait beaucoup de force intérieure. Il vit bien sur le terrain comme en-dehors et il y a une sacrée atmosphère dans cette équipe qui est générée par quelques leaders, c’est super de vivre ça quand on est coach. 

 

Est-ce que, pour toi, les matchs face à Bourg-en-Bresse et VRDR ont été des déclics psychologiques en se disant du côté de Blagnac  » on peut maintenant viser autre chose que le maintien  » ? 

 

On craignait ces deux matchs car, l’année dernière, on avait très mal démarré la saison en Janvier, je m’en rappelais. On gagne ces deux matchs avec  beaucoup d’envie et beaucoup de maîtrise, surtout contre Bourg-en-Bresse où c’est là que les joueurs m’ont surpris. Je crois que cette année, on essaye de mettre un peu plus de volume à notre jeu puisqu’on est moins dense que tout le monde et ça nous sourit. On va voir où on va aller mais pour l’instant, on va prendre match après match, il y a un super bloc qui arrive avec Dax invaincu et après Rennes qui a le couteau entre les dents pour se maintenir. On sait que ce ne sera pas facile mais on va découvrir la Bretagne et c’est super pour le monde du rugby. 

 

Et qui sait en fin de saison, découvrir pour la première fois les play-off de Nationale ? Vous aviez connu ça avec la Fédérale 1 et un quart de finale gagné contre Bourgoin suivi d’une demi-finale perdue contre VRDR mais là, ce serait une étape de plus ? 

 

Oui, ça serait une étape de plus pour le club mais on est lucide à l’intérieur du groupe. On se dit qu’il reste 7 matchs, que les équipes ont encore de beaux parcours et des matchs différents des nôtres, nous, on va chez des concurrents directs, Bourgoin, Narbonne mais aussi des équipes qui jouent le maintien. Ça va être intéressant mais c’est ce championnat qui est fabuleux, on ne sait pas qui va gagner d’un week-end à l’autre, on l’a encore vu le week-end dernier avec Hyères-Carqueiranne La Crau qui a mis 40 points à Bourg-en-Bresse et je crois que personne n’aurait fait un pari sur ce résultat-là. 

 

Est-ce que dans cette aventure, tu as aussi réussi à faire émerger des jeunes du vivier blagnacais ? 

 

Il y a en effet beaucoup de jeunes qui émergent. On peut citer Alexandre Perrin qui nous a rejoint cette année et qui est train d’émerger et de prendre conscience de son potentiel, il y avait Mateo Ibanez qui avait émergé en début de saison et on sait tous pourquoi il met un terme à sa saison rugbystique. Il y a aussi le petit Valentin Delpy qui, l’année prochaine, jouera au Stade Toulousain donc c’est fabuleux pour lui et de permettre ça aux jeunes joueurs français. Il y a encore un petit jeune qui arrive, Lucas Martins, donc il y a du bon boulot au centre de formation et c’est aussi ce qu’il faut retenir. 

 

J’imagine que tu penses également déjà à l’année prochaine puisqu’on arrive dans une période où on commence à mettre en place le projet de l’année suivante. Le but est de garder l’ossature de cette équipe même s’il y a des joueurs qui vont partir à la retraite ou vers d’autres cieux ? 

 

Oui, l’objectif est de garder l’ossature de cette équipe et de la renforcer par des garçons qui porteront encore nos valeurs et notre identité. Je ne changerai pas ma philosophie qui est d’aller chercher de jeunes français qui ont envie de matcher en Nationale et de réussir pour rebondir en Pro D2. Je ne changerai pas mon fusil sur ça, je ne recherche que de jeunes français à forts potentiels qui ont envie de réussir leur carrière rugbystique. 

 

L’année dernière, tu formais avec réussite un duo avec Romain Fuertes et tu as rajouté Frédéric Medves dans le staff. Est-ce que c’est aussi partie prenante de l’évolution du cap que vous avez passé cette saison ? 

 

Je crois que Frédéric a amené un nouveau discours auprès des joueurs, le discours qu’il avait quand il était vice-capitaine de cette équipe. Je crois qu’il amène beaucoup de sagesse et de rigueur en défense ainsi que sur la stratégie de la touche. Je pense que ça fait du bien de renouveler le discours et ça apporte un plus à ce groupe qui adhère parfaitement à ce nouveau trio que l’on forme tous les trois. 

 

On voit qu’en Nationale, Pro D2, Top 14 et même parfois en Fédérale 1, il y a des valses d’entraîneurs, il y en a un qui vient de partir du côté du Tarn à Castres, quelqu’un que tu connais bien car Gersois, Pierre-Henry Broncan alors qu’il était en finale l’année dernière. Qu’est-ce que ça t’inspire ? 

 

Ça m’inspire beaucoup de tristesse parce qu’on oublie vite jusqu’où les entraîneurs peuvent emmener les équipes, surtout Pierre-Henry qui a d’énormes valeurs humaines et rugbystiques. Je trouve très triste qu’on oublie tout en six mois, je pense qu’il était encore l’homme de la situation. C’est le monde professionnel mais moi, je n’y crois pas, je crois encore en ces valeurs, on marche bien cette année mais je me méfie que l’année prochaine, on ne nous tire pas dessus à tous les trois. Mais ça m’attriste pour mon sport qu’on devienne un peu comme le foot. 

 

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour le printemps ? Des play-off maintenant que tu as le maintien ? 

 

Oui mais on peut même souhaiter que cette équipe arrive au maximum de son potentiel. Il est certain que si on offre un truc à nos partenaires, à notre public et à nos bénévoles, ce serait fabuleux pour eux car sans eux, on n’est rien et il ne faut pas l’oublier.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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