«Le Grand Criquet » a posé ses valises à l’été 2022 du côté de la rade de Toulon en s’engageant avec l’US Seynoise après des aventures rugbystiques l’ayant menées à Tricastin, Rodez, Aubenas ou encore Dijon. Après avoir clos le chapitre bourguignon (4 saisons) ce seconde ligne de devoir a retrouvé un second souffle du côté du Var. Du haut de ses 32 printemps, Hugo Alarcon vit pleinement l’aventure sportive et humaine qui se dessine depuis son arrivée à La Seyne et nous decline aussi dans cet entretien, les perspectives entrevues pour l’après carrière.

Après 4 ans à Dijon, un passage à Rodez et à Aubenas, te voilà au bord de la mer dans le Var à l’US Seynoise. Qu’est-ce qui t’a amené à relever ce défi de l’USS ?
Il y a plein de choses qui sont rentrées en jeu. J’avais déjà besoin d’un nouveau défi puisque j’avais un peu tout connu à Dijon et j’avais besoin de me relancer sur quelque chose, en plus, ça me permettait de me rapprocher de ma famille puisque tout le monde est dans les Bouches-du-Rhône. Avec mon papa qui avait joué à Toulon il y a quelques années, j’avais quelques accroches aux abords de Toulon, ça faisait plusieurs années que je pensais à contacter La Seyne et à essayer. Les choses se sont faites naturellement, je suis aujourd’hui au bord de la mer, très content et très heureux.

Qu’est-ce que tu retiendras comme images fortes de cette aventure en Bourgogne et à Dijon ?
Il y a en a plein. Ce ne sont même pas des images car le terrain, c’est autre chose, j’ai rencontré des gens qui sont fantastiques dans le club, qui donnent beaucoup, beaucoup, beaucoup pour le club. Je n’ai pas forcément eu le temps de les remercier quand je suis parti car la situation du club et la descente ont fait que plein de choses ont été compliquées sur la fin. Pour ma part, j’ai refermé le livre Dijon mais la seule chose que je leur souhaite est qu’ils se sauvent car, encore une fois, il y a des gens qui donnent beaucoup de temps et d’énergie dans le club et ça me fait chier pour eux que leur travail ne soit pas récompensé.

En point d’orgue sportif, il y a eu le 1/4 de finale contre Albi ?
Tu aimes bien parler de celui-là parce-que vous nous avez battus mais pour moi, ce n’est pas un bon souvenir. Moi, je suis content parce qu’à l’aller, c’est la seule fois où j’ai battu Albi, le retour a été compliqué mais oui, c’était sympa, on avait fait un beau quart. Ma 2e année, malgré le Covid, on est dans les qualifiables, on a connu la montée sur la Nationale donc c’était sympa. L’an dernier a été une saison qui a été très compliquée pour plein de raisons, sportives et extra-sportives, c’est un peu dommage, c’est un regret mais maintenant, il faut faire avec et avancer. Je suis à fond avec mon club de la Seyne, je me régale avec mes collègues.

On parle de La Seyne, quelles ont été les premières impressions que tu as eues quand tu as découvert le club ?
Je les ai joués plusieurs fois, je connaissais un peu le coin et leurs valeurs. Disons que, quand tu arrives, on va dire que c’était ce à quoi je m’attendais, des mecs rugueux, pas forcément des grandes gueules, des types qui parlent pas beaucoup au début et quand ça finit par te connaître, ça t’apprécie. Aujourd’hui, on a un super vestiaire, on se régale, on s’envoie les uns pour les autres, on n’est peut-être pas forcément la meilleure équipe mais, en tous cas, on s’envoie, on s’amuse, de toute façon, c’est ça le rugby. Notre objectif est de finir dans les 6, on est dedans pour le moment et on espère qu’on y sera toujours dans 5 journées.

Cette adhésion collective se ressent sur le terrain car vous avez fait un début de saison tonitruant et pendant deux journées, vous avez même été premiers du championnat ?
Ça, ce sont les aléas. Dans ces nouvelles divisions, tu as beaucoup de victoires à l’extérieur donc, en fait, on ne sait jamais. On a profité un peu de ça, c’est vrai qu’on a fait de superbes matchs à l’extérieur à un moment donné et à la maison, mis à part une défaite, on a quand même été pas trop mal. On a laissé quelques points en route car, encore une fois, ça fait six mois qu’on se connaît et qu’on travaille ensemble, il y a tout un enthousiasme à amener et que tout le monde s’entende. On a quand même des anciens qui nous apportent la culture du club mais aussi beaucoup de nouveaux, on a des mecs qui sortent de tous horizons, des mecs qui viennent de Fédérale 2, de Fédérale 1 ou de Pro D2. Il fallait que ça prenne, c’est en train de prendre et on se régale, il y a bien sûr des moments qui sont un peu plus compliqués que d’autres mais comme dans tous les groupes. En attendant, je pense qu’on a tous adhéré, on tire tous dans le même et pour moi, en tous cas, c’est une vraie bouffée d’air.

On se rappelle que l’année dernière en Nationale, il y avait un classement qui était un peu normé avec entre 5 et 7 équipes qui jouaient les play-off, 2 ou 3 qui jouaient le ventre mou et 4 ou 5 qui jouaient la descente. Cette année, en Nationale 2, tu découvres un championnat qui a été créé et on a l’impression que les derniers peuvent encore quasiment se qualifier ?
C’est encore le cas. Je crois qu’il y a deux journées, Aubenas titillait encore les dernières places et aujourd’hui, ils sont dans les 6, Mâcon qui était premier relégable il y a quelques temps n’est maintenant pas loin des 6, Dijon qui jouait dans les 6 se retrouve maintenant avant-dernier. Nous, si on perd le prochain match à Aubenas, on se retrouve à jouer les 6 mais si on en perd un 2e, on redescend dans le classement. C’est comme quand la Nationale a été créée il y a deux ans, tout le monde peut gagner chez tout le monde, tout le monde se cherche un peu et puis, on est au cœur de l’hiver donc, forcément, avec les blessures, les effectifs ne sont pas obligatoirement fournis sur certaines équipes et compagnie ce qui fait qu’il y a de mauvaises performances ou des contre-performances. Du coup, on se retrouve avec un championnat qui est hyper serré et hyper intéressant donc que ça continue, je trouve qu’il est beaucoup plus intéressant d’avoir ça que d’avoir un premier qui bataille en tête de 15 points et un dernier qui se retrouve à 9 points.

On va aussi parler de toi car on sait que tu arrives non pas au crépuscule de ta carrière mais pas loin, il y a plus derrière que devant. Est-ce que tu réfléchis également à basculer dans la pluriactivité ou sur un autre mode de fonctionnement ?
Déjà, je ne peux pas me permettre de te laisser dire ça car vu la vitesse à laquelle je cours et à laquelle je joue aujourd’hui, je peux au moins jouer jusqu’à 45 ans et je n’en ai que 32 donc je compte bien jouer encore quelques années. Bien sûr, quand tu vois arriver les années et que tu commences un peu à voir un peu les gens qui ont des situations autour de toi alors que nous, on a toujours été dans des catégories un peu bâtardes du rugby, tu commences à te poser des questions. Aujourd’hui, je réfléchis à la pluriactivité ou en tous cas à la reconversion, c’est d’ailleurs beaucoup le Covid qui m’avait fait réfléchir à ça et j’aimerai bien passer mes DE pour, potentiellement, essayer de transmettre ce que j’ai appris sur mes années, en toute humilité bien sûr. Je ne dis pas que je serai demain coach de Top 14, de Pro D2 ou de Nationale mais ça me plairait beaucoup en Fédérale un, de transmettre un peu ou de travailler dans un centre de performances pour les jeunes, ça, ça m’intéresserait mais si je n’y arrive pas, je penserai aussi à la pluriactivité.

On va évoquer le prochain match de l’US Seynoise contre Aubenas, un club que tu connais très bien ?
J’y étais un an, une année qui a été un peu bizarre et compliquée. J’ai pris beaucoup de plaisir à aller jouer là-bas pour le public, c’est un petit village de gaulois et j’avais beaucoup aimé, j’ai rencontré de très belles personnes. Sur les 5 matchs qu’il nous reste, je pense que ça va être le match le plus compliqué car ils ont un peu les mêmes valeurs que nous, c’est une équipe qui est très guerrière, solide devant, qui s’envoie un peu partout. On avait eu la chance d’aller gagner là-bas car ils avaient fait une contre-performance tandis que nous, on avait fait un match quasi parfait mais oui, je pense que ça va être le match le plus compliqué. Ils vont venir avec les dents qui vont rayer par terre, ils sont sur une bonne dynamique, ils réintègrent le groupe des 6 donc à nous de faire le travail et de montrer qu’on mérite notre place aussi. Il n’y a pas de raison que l’on fasse un mauvais match, en espérant qu’on gagne.

As-tu exporté ton surnom de » Grand Criquet » jusqu’à La Seyne-sur-Mer ?
Malheureusement, il me suit. J’aimerai bien qu’il s’arrête mais il me suit partout et le problème, c’est que dans mon CV, pour la pluriactivité, c’est compliqué de mettre » Grand Criquet » donc j’essaye de le faire disparaître.

Merci et on te souhaite une belle fin de saison avec des play-off pour l’US Seynoise et toi
Merci à toi.
Propos recueillis par Loïc Colombié

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