Le Sporting Club Albigeois est décimé par les blessures avec quasi un XV type à l’infirmerie. C’est donc un manager du Sporting Club Albigeois un brin dépourvu par ce coup du sort qui s’est présenté en conférence de presse à quelques heures d’affronter les Berjalliens lors de la 19 journée de Nationale. Albi (3eme) qui sort d’un score de parité face à Nice (10eme) devant son public du Stadium, ne tentera pas le tout pour le tout selon les dires de Mathieu Bonello lors du choc face à Bourgoin (6eme) car le chemin est encore long jusqu’au playoffs et les tarnais ne veulent surtout pas épaissir la liste des blessés. Malgré cela, les jaunes et noirs n’iront pas à Rajon dénué d’ambitions car cette rencontre reste un carrefour des phases régulières entre prétendants à l’accession en Pro D2.

A l’issue du match face à Nice, on a vu des mines fermées et des yeux noirs. Vous vouliez monter le curseur et l’exigence mais ça n’a pas été au rendez-vous ?
J’ai trouvé qu’on n’avait pas fait un grand match mais malgré ce fait, on doit quand même à la fin valider les 7 points d’avance qu’on avait à la 80e. On ne l’a pas fait, on a été déçu mais c’est parfois bien d’être déçu.

Ça t’a permis de remettre la piqûre de rappel à l’entraînement et de remettre un peu tout le monde en éveil ?
Tu es bien sûr en éveil parce qu’on préfère toujours les victoires et on le sait car je m’aperçois que quand ça gagne, on parle un peu moins de nous mais que, quand on perd, c’est l’inverse, on parle un peu plus de nous. Ça nous permet donc de nous mettre en éveil tous ensemble pour, on va dire, resserrer les rangs.

Ça montre aussi un peu que vous êtes les chassés et non les chasseurs ?
Ça montre surtout une chose, c’est que, forcément, quand tu perds des points à la maison, tu es déçu. C’est ce que j’avais essayé d’expliquer il y a quelques mois, et j’en ai reparlé samedi soir, à savoir qu’ici, il faut être capable de faire de meilleurs matchs que ça et que ces derniers temps mais, malgré ça, on a quand même très, très mal géré cette fin de match.

Quels ont été les secteurs qui ont été défaillants ? Les joueurs parlaient des sorties de camp
Oui, les sorties de camp, un peu la touche en 1ère mi-temps, il y a plein de choses que je ne peux pas expliquer là, et je ne me permettrai pas de l’expliquer là car je connais les raisons. Ce que moi, j’ai surtout détesté, c’est la gestion de fin de match sachant que ce sont des choses que l’on travaille la semaine et qu’on a manqué de maîtrise. Mais, encore une fois, je suis convaincu que ce match nous aura beaucoup appris, aux joueurs et au staff, pour les futurs matchs.

Il y a eu le facteur malchance avec l’infirmerie qui s’est encore plus remplie sur des postes clés, notamment à l’ouverture ?
On a l’infirmerie pleine mais je ne l’ai jamais utilisé de la saison et je ne l’utiliserai jamais, on doit être capable de faire mieux malgré ça. Ça arrive de nouveau, ce n’était pas prévu mais en trois jours, il y a beaucoup de blessés qui se sont rajoutés, j’espère qu’on arrivera à faire une feuille de match et mettre 23 noms sur les rencontres qui vont arriver mais c’est vrai que ça commence à faire du nombre. En Nationale, tout le monde casse, c’est vrai que ça commence à me déranger mais ce n’est pas pour ça qu’on a laissé échapper deux points.

Tu peux nous dire qui sont les blessés ?
Il y en a trop, je suis désolé, j’ai 14 ou 15 mecs sur le flanc. Je ne sais pas quand est-ce qu’ils vont revenir mais j’espère qu’ils vont revenir vite.

Il y en avait 7 la semaine dernière ?
Là, on en a pris 4 ou 5 de plus un ou deux cette semaine qui étaient grippés.

Ces blessés te gênent dans la démarche que tu voulais faire de faire tourner ?
Bien sûr mais surtout, comme je dis toujours quand tu pètes des mecs dans les matchs, il n’y a pas d’omelette sans casser des œufs, au rugby, il y a du contact et forcément, tu y laisses des plumes. Par contre, quand tu continues à péter des mecs alors que tu ne t’engages pas, tu n’as pas de camp d’entraînement en contact et que tu pètes quand même des mecs pour quelques semaines, nous, le staff, on se remet en question les premiers. En deuxième, on essaye de laisser moins de paramètres sur le côté pour voir d’où ça vient mais aussi d’où ça peut venir. C’est vrai que ça commence à me déranger mais il faut faire avec, on a fait toute la saison comme ça et on ne s’est pas plaint donc on ne va pas commencer aujourd’hui.

Tu dis que vous vous êtes remis en question. Est-ce que ça a peut-être amené une nouvelle démarche sur les entraînements avec peut-être plus de plages de repos pour certains ou moins d’intensité ?
Je ne remettrais jamais en question les plages de repos car, demande leur et ils vont te répondre qu’ils ont des jours par rapport à certaines autres équipes. Ce n’est pas ça, je pense qu’il y a aussi le facteur malchance qui arrive parfois dans le rugby et je pense que l’intensité des matchs qu’il y a eu à jouer dans cette première partie de saison à des moments où tu n’as pas pu trop tourner fait qu’à un moment, tu as toujours les mêmes mecs sur le fil du rasoir et que, si tu ne les préserves pas la semaine ou plus, ça ne passe pas. Je pense que c’est lié à ça et le 2e truc qu’il y a, comme je vous l’avais expliqué, tout le monde me disait » tout le monde va revenir en Janvier « , valides, en effet, mais si tu les remets comme ça en match, tu vas de nouveau les péter ou les blesser à d’autres endroits. On en a vu certains qui ont fait des rechutes, pas au même endroit mais ailleurs donc, à partir de là, il faut arriver à préparer la remise en route des joueurs blessés et c’est ce qu’on essaye de faire en étant parfois très limitant sur les joueurs qui reviennent de blessures, qui sont aptes mais qui ne sont pas sur la feuille de match. Je suis convaincu que si tu ne fais pas ça, tu en re-péteras d’autres donc je pense qu’il n’est pas vital de ne regarder que le match du week-end qui arrive mais plus la planification sur toutes les semaines qui vont arriver. Ça, j’en suis convaincu.

Il y a un facteur aggravant sur le côté physique, c’est que vous allez à Bourgoin et face à Bourgoin, qu’elles gagnent ou qu’elles perdent, les équipes en face sont un peu mâchées par ce rouleau compresseur physique et il y a souvent de la casse ?
Oui, c’est pour ça qu’on tournera peut-être pour y aller comme ça, si on blesse … Non, on verra le choix que l’on fait avec Alex mais en tous cas, je ne vais pas laisser de plumes là-bas, il y aura d’autres matchs derrière aussi. On verra l’état de santé des mecs mais je ne prendrai aucun risque.

Quand on t’écoute, il y a le présent mais aussi le futur qui est beaucoup dans ta tête ?
Bien sûr, je pense que ce sont les semaines qui vont arriver et pas forcément ce week-end. On sait la machine qu’est Bourgoin et les gros joueurs qu’il y a, on sait le gros effectif qu’ils ont mais pour nous, aujourd’hui, ce match n’est pas notre priorité.

On peut dire que du côté d’Albi, pour l’instant, le Stade Niçois est un peu ta bête noire ?
Je crois que c’était déjà même à Lavaur (rires). C’est vrai que ça fait deux ans qu’on n’a pas réussi à les gagner donc Alex et moi, on ne doit pas savoir préparer les matchs face à eux. C’est une vérité depuis deux ans, on n’a pas réussi à gagner contre eux.

C’est peut-être une équipe qui ressemble beaucoup au Sporting dans sa façon de jouer ?
Je ne sais pas mais ce qui est sûr, c’est qu’on n’y arrive pas.

Vous avez quand même bien réagi ?
Oui, on a bien réagi mais attention, aujourd’hui, on est déçu d’avoir perdu deux points par contre on n’a pas perdu. Il faut savoir s’analyser de ce genre de choses, performances, contre-performances, se dire pourquoi, dans quels secteurs on pourrait progresser, qu’est-ce qu’on pourrait faire à l’avenir pour que ça n’arrive plus, c’est ça qui est le plus important. Maintenant, je préfère que les joueurs soient déçus d’avoir laissé deux points en route plutôt qu’ils se disent » ce n’est pas grave, on continue notre petit bonhomme de chemin « . C’est à nous de nous remettre en question et aussi de bosser, forcément, une saison n’est pas toujours plate. On s’est habitué à créer une certaine dynamique donc on est obligatoirement exigeant avec les résultats mais il faut accepter aussi que par moment, on ne fait pas tout ce qu’il faut pour le gagner alors qu’il y avait les armes pour y arriver même si il n’y a rien à remettre en question sur Nice qui a fait un bon match et qui n’a pas lâché mais je pense qu’il y avait de quoi, ne serait-ce qu’à la fin, tenir le résultat.

Quel est le mot d’ordre ?
Je veux que les joueurs prennent du plaisir sur un terrain et je trouve que samedi, on n’avait pas spécialement joué notre rugby. J’aimerai bien qu’ils se fassent plaisir, comme je l’ai dit, le résultat de samedi ne sera pas important, en tous cas à mes yeux et à ceux d’Alex. Donc, que les joueurs prennent du plaisir, ça, c’est hyper important pour moi.

Propos recueillis par Loïc Colombié

Article en partenariat avec
















