#Rugby – Nationale 2 / Jean Christophe Bacca (Graulhet) : «C’est dommageable car on risque de passer à côté de choses intéressantes pour l’équipe et pour le club!»

L’entraîneur des avants du Sporting Club Graulhetois, Jean Christophe Bacca, a poussé un coup de gueule après la 8eme défaite (31-18) des mégissiers à l’extérieur. A couleur de la Haute Savoie, les rouges et noirs ont accumulé un débours lors du premier acte qui rédhibitoire face à une équipe de Rumilly qui voulaient renouer en beauté avec son public (1er match à domicile de l’année 2023). Pour l’ex joueur et entraîneur du Sporting Club Albigeois, Graulhet doit avoir une prise de conscience collective si les tarnais ne veulent pas regarder plutôt vers le maintien que les playoffs. Car à l’issue de cette 16eme journée, le club de la cité du cuir se retrouve en 9eme position (10eme au britannique) à seulement 3 points de la relégation, autant dire que du côté de Noël Pelissou on va préparer le déplacement au Stade Métropolitain (4eme) avec un impératif : revenir obligatoirement de Villeurbanne avec des points dans la besace.

Crédit photo Impakkt Events – Le #MagSport

Une fois de plus, Graulhet échoue à l’extérieur avec en plus aujourd’hui, une conquête complètement défaillante en mêlée, ce qui était un peu prévisible, mais aussi en touche ? 

 

On a été contré en mêlée, pas trop sur nos ballons en touche puisqu’on a été contré sur les deux premiers mais ensuite, on est plutôt à l’équilibre sur nos touches mais par contre, on doit leur prendre beaucoup plus de ballons. C’est ce qui nous avait permis de les battre au match aller car il n’avaient quasiment pas eu un ballon en touche pour organiser leurs mauls et leurs mêlées qui sont dévastateurs. Ce sont les meilleurs de la poule là-dessus, on le savait, on avait essayé de créer quelque chose pour éviter le maximum de mêlées et le maximum de touches, ça n’a pas marché. Au-delà de ça, c’est surtout le manque d’intensité qu’on est capable de mettre à l’extérieur, on a deux visages complètement différents, j’avoue que c’est difficilement compréhensible dans le sens où ces garçons se donnent, sont capables de revenir en 2e mi-temps dans le bonus défensif à l’énergie, tout simplement, mais sont incapables de mettre l’état d’esprit que l’on retrouve à Graulhet. Il faut vraiment que l’on travaille là-dessus, il faut vraiment que ces garçons pensent qu’ils n’ont rien à envier à personne, on n’est pas meilleur que n’importe quelle équipe de la poule mais on n’est pas plus mauvais. Je crois que, quand on est à l’extérieur, on se dit que c’est déjà miraculeux qu’on gagne à Graulhet donc que ce n’est pas grave à l’extérieur mais si, si, c’est grave parce-que toutes les équipes viennent crânement jouer leur chance à Noël Pélissou, et elles ont raison, mais nous, à l’extérieur, on se dit  » bon, ça va être compliqué donc on va voir comment ça va se faire « . Encore une fois, cette poule est très homogène, les résultats le prouvent, tout le monde se tient dans un mouchoir de poche et je crois que Graulhet n’a pas à rougir ni de son niveau ni de ses hommes ni de son stade, de son public ou de sa ville. Ce n’est pas parce qu’on arrive ici, qu’on voit des voitures, un grand écran et des budgets faramineux qu’on doit se poser la question de savoir à quelle sauce on va être mangé. J’ai excusé le complexe d’infériorité pendant les 2 / 3 premiers matchs parce qu’on découvrait un nouveau championnat, une nouvelle poule et que, malgré tout, on est toujours l’équipe qui se déplace le plus en France mais ça ne doit pas durer 6 / 8 mois. On a prouvé aujourd’hui qu’on est au niveau de cette poule et maintenant, il faut arrêter de se poser des questions, on fait toujours les mêmes entames de matchs, on fait toujours la même chose, on prend 10, 13, 15, 20 points en première mi-temps. Du coup, on met un coup de semonce à la mi-temps, tout le monde se dit  » ouais, c’est vrai que ce n’est pas si extraordinaire que ça  » et en seconde période, on revient à chaque fois dans les matchs mais aujourd’hui, ça n’a pas suffi. Aujourd’hui, on pète Kevin Boulogne avec une fracture ouverte, on sort avec des joueurs qui ont des arcades ouvertes, aujourd’hui, il y a eu du combat mais le combat, il faut l’entamer à la première minute jusqu’à la dernière et moi, là-dessus, je crois qu’on joue au rugby comme les autres et qu’on est à l’équilibre comme les autres. Le seul problème, c’est qu’à l’extérieur, on n’est pas agressif comme les autres, il faut que l’on monte d’un ton dans l’agressivité saine mais qu’on soit capable de rivaliser dans ce qu’on fait à Graulhet à l’extérieur car, encore une fois, on perd le bonus défensif sur un essai de pénalité. On a l’occasion de revenir dans le bonus défensif si on ne fait pas la énième erreur individuelle à l’issue du match donc on n’est pas largué à 45 points de ces équipes-là et on n’arrive pas à se sortir de cette situation. Je trouve ça dommageable car on risque de passer à côté de choses intéressantes et pour l’équipe et pour le club.

 

Quand vous revenez dans le bonus défensif à 10 minutes de la fin, on peut dire que c’est Graulhet qui se tire une balle dans le pied en faisant des scories et en remettant Rumilly dans le jeu et dans la confiance ? 

 

Exactement, on leur rend un nombre incalculable de ballons, on fait des fautes, je ne peux pas tout citer mais je l’ai en tête. Il sait toute l’affection que j’ai pour lui mais Davy Chiffre ne sort pas la toute première pénaltouche, il a le pied sur les 22 et ça, c’est quelque chose qu’il n’est pas habitué à faire. Davy Chiffre est le symbole de ce que tous les joueurs ont fait à un moment donné, je crois que je peux compter sur les doigts de la main le nombre de renvois que Quentin Pueyo n’a pas réussi à rattraper dans la saison mais là, il en a manqué un qui nous amène l’essai de pénalité derrière. Des fautes bêtes et individuelles, je crois que les 23 joueurs qui ont été sur le terrain l’ont fait, la discipline est quelques chose d’important mais il y a surtout les fautes de jeu donc faisons des choses simples, faisons-le avec envie et intensité, on verra après où ça nous mènera,  ça ne nous mènera sans doute pas loin mais en tous cas, pas à prendre 30 points face à des équipes comme Rumilly qui s’appuient, c’est vrai, sur une conquête extraordinaire et en place mais qui ne proposent pas plus que ce qu’on est capable de proposer nous quand on est entier et à 100%. 

 

On a vu tout le staff, que ce soit Flo Gimbergues, Benoît Bellot ou toi-même, faire un débriefing un peu manu militari. Est-ce que là, la coupe est un peu pleine à l’extérieur ? 

 

Mais oui parce-que c’est dommage pour ce groupe et pour ces joueurs ! Ces garçons n’arrivent pas à se rendre compte qu’ils vont peut-être passer à côté de quelque chose, c’est une belle équipe, une équipe qui a des valeurs, qui a envie de progresser, qui met beaucoup d’intensité, on le voit bien, pour revenir en 2e mi-temps. Il faut quand même montrer un petit peu de caractère mais pourquoi on ne le fait pas en 1ère mi-temps ? Pourquoi, à chaque fois, on subit ce complexe d’infériorité en 1ère mi-temps alors qu’il n’y a rien qui aille dans ce sens ? Les meilleures équipes sont tombées à Graulhet et là, c’est le 2e ou 3e match à l’extérieur où on ne prend pas un bonus défensif ce qui veut dire qu’on est toujours très proche des équipes adverses et malgré ça, ils n’arrivent pas à imprimer le fait qu’ils sont aussi bons que n’importe qui.

 

Il va falloir montrer un autre visage au Stade Métropolitain sinon ça va être la correction ? 

 

Bien sûr. C’est l’une des plus belles équipes de la poule, une équipe qui est en tête et en pleine confiance, si on fait une 1ère mi-temps comme ici, c’est 40. Il faut donc vraiment qu’on se prépare à s’exporter, à faire un match plein, avec envie et sans pression. Aujourd’hui, on vient à Rumilly sans pression aucune, heureusement qu’on n’est pas dernier ou avant-dernier sinon qu’est-ce que ça serait sur l’ensemble du match ? On vient sans pression, pour faire un bon match et pour récupérer un, deux ou quatre points comme partout et comme toutes les équipes le font mais malgré ça, on est empruntés, fermés, incapables de se libérer en 1ère mi-temps, c’est problématique. Je ne minimise bien sûr pas et je ne mets pas tout là-dessus, on a beaucoup de blessés, on a des garçons importants qui revenaient et qui repartent comme Kevin Boulogne, on a des garçons qui ne pouvaient pas être là pour des raisons administratives mais, en tous cas, on présentait une équipe tout à fait en place, psychologiquement et physiquement avec de la fraîcheur. Malgré ça, on avait l’impression que c’était Rumilly qui n’avait pas joué la semaine dernière et qui apportait plus de fraîcheur sur le terrain, en tous cas en 1ère mi-temps. 

 

Merci pour cette réaction avec, comme d’habitude, avec de la passion et du cœur

 

Merci.

 

Propos recueillis par Loïc Colombié

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