A 26 ans le pilier droit de l’US Dacquoise, Diogo Ferreira vit un rêve éveillé en portant le maillot de sa patrie, le Portugal et en imaginant la perspective de participer à sa première Coupe du Monde dans son pays d’adoption : La France. En attendant l’événement planétaire, l’ex joueur du Stade Dijonnais va participer au Tournoi des VI Nation B avec les Os Lobos et affronter ce week-end la Roumanie. Au delà de sa fierté d’honorer les couleurs de son pays, Diogo Ferreira dans cet entretien grand format a fait un tour d’horizon de sa carrière commencé en Angleterre loin des siens à l’âge de 16 ans, sans oublier de parler non sans émotion du magnifique parcours que réalise l’US Dax Rugby Landes en Nationale. La perspective d’accéder à la Pro D2 en fin de saison avec les club Landais commençant à se matérialiser, le mois de septembre et la coupe du monde en ligne de mire, cette année 2023 pourrait, qui sait, devenir un moment charnière et fondateur de la carrière de ce stakhanoviste au grand cœur.

On va commencer par le début avec ta carrière qui débute en Angleterre. Parle nous un peu de cette expérience de l’autre côté de la Manche
C’était plutôt sympa et franchement, c’était un gros apprentissage. Je suis parti du Portugal quand j’avais 16 ans donc j’étais jeune, j’étais dans le sport et je voulais partir pour avoir cette expérience, j’ai parlé avec mes parents qui m’ont dit » pas de souci, pars si c’est ça qui te fait plaisir « . Je suis donc parti là-bas et c’était une très, très bonne expérience, j’ai eu l’opportunité de faire partie de bons clubs et de bons centres de formation, j’ai aussi pu faire mes études là-bas et avoir ma licence à l’université. En gros, c’était une très bonne expérience de vie, j’ai passé 5 ans là-bas, je me suis fait de bons copains et j’ai aussi beaucoup évolué dans mon rugby.

L’autre grand moment de ta carrière est le Stade Dijonnais où tu t’es révélé en Bourgogne aux yeux de la Nationale ce qui t’a permis d’avoir le déclic et de franchir un cap ?
Dijon a été ma porte d’entrée en France et entre les matchs que j’ai fait avec eux et ceux avec la sélection en 2020 / 2021, les clubs de Nationale ont commencé à me connaître. C’est aussi ça qui m’a donné les opportunités de poursuivre.

Après cette belle saison 2020 / 2021, Albi et Dax se sont intéressés à toi et tu as choisi Dax. Qu’est-ce qui t’a amené à choisir l’US Dacquoise ?
Benoît August, le président de Dax m’avait appelé, on a discuté et Dax était plus intéressé. Albi l’était aussi sinon ils n’auraient pas noué de contacts mais Dax a fait plus d’efforts donc je me suis plus senti voulu par eux.

Parle nous un peu de ce club de Dax. C’est quand même un club famille ?
Oui, c’est très familial. C’est très cool pour moi, ça me va très bien, c’est un club pro mais qui a ce côté familial, on est tous proches, on se connaît tous très bien des présidents jusqu’aux bénévoles. C’est vraiment quelque chose de spécial, je me sens chez moi, j’ai toujours été bien accueilli depuis le début, c’est un endroit où tout se passe très bien.

La preuve est que vous vivez une aventure humaine et sportive cette saison puisque vous caracolez en tête de la division Nationale ?
Exactement, c’est extraordinaire. On est un bon groupe de copains, joueurs et staff, on bosse bien toutes les semaines, on garde les pieds sur terre, on profite de ce que l’on fait, on s’amuse entre nous et ça se passe très bien. A chaque fois qu’on va jouer, on a envie de jouer ensemble et je pense que c’est aussi grâce à ça qu’on a les résultats que l’on vient d’avoir. C’est quelque chose de bien que l’on vit.

Il va y avoir une parenthèse pendant 6 semaines avec le Tournoi des 6 Nations B et le Portugal. J’imagine que cette sélection est importante pour toi, c’est le cœur, la patrie, la famille ?
Tout à fait, c’est tout ce que tu viens de dire. Moi, je suis fier de porter ce maillot, je suis fier de mes origines et je sais aussi que c’est grâce à la sélection que j’en suis où j’en suis, c’est donc toujours avec grand plaisir que je reviens au Portugal ou que je pars quelque part avec la sélection pour représenter le Portugal.

Le rythme de vie en sélection est un peu différent de celui en club ?
Un peu mais pas trop. La vie en sélection est aussi quelque chose de très familial, on se connaît tous depuis qu’on est en jeunes parce qu’on a soit joué ensemble soit les uns contre les autres, c’est aussi un groupe de copains. Les entraînements sont intenses, les séances sont un peu plus longues mais c’est parce qu’on n’est pas ensemble toute la saison donc il faut toujours ajuster et régler de petites choses. Ce n’est pas si différent grâce à ça, c’est aussi quelque chose de familial comme à Dax.

Il y a aussi un coach que tu connais bien dans la sélection portugaise ?
Oui (rires). Ça fait trois ans que l’on travaille ensemble, ils sont du Pays Basque, à côté de Dax, et on discute beaucoup, on a beaucoup de choses à se dire, également avec Hervé qui était avec la sélection du Portugal jusqu’à ce qu’il rejoigne Dax. On se connaît forcément très bien, on passe beaucoup de temps ensemble et donc, ça rend facile les entraînements et cette convivialité.

Dax va jouer ce week-end et j’imagine que, même si tu es en sélection, tu vas garder un œil sur les copains et les coéquipiers qui vont jouer en Nationale ?
Bien sûr ! J’aimerai bien pouvoir être dans les deux endroits mais ça n’est pas possible (rires). C’est quelque chose qu’il faut que je gère, moi comme tous les autres joueurs en sélection, là, je suis au Portugal mais je vais regarder les matchs si je peux et si je ne peux pas, je garderai évidemment un oeil sur les résultats. Si j’avais été à Dax, j’aurais fait pareil par rapport à la sélection.

Est-ce que tu rêves d’aller plus haut dans le futur ? Peut-être la Pro D2 avec Dax, c’est tout le mal que l’on vous souhaite ?
Moi, j’ai des ambitions comme la majorité des joueurs j’imagine. Quand je suis venu en France, j’ai dit que je voulais aller le plus haut possible et jouer au plus haut niveau, si c’est avec Dax, tant mieux, ça voudra dire qu’on a réussi cette saison et que le club est content de mon travail. Mais bien sûr que j’ai des ambitions et que je voudrais toujours jouer et progresser au haut niveau.

On sait qu’il y a un bel horizon pour toi en 2023, la Coupe du Monde avec les Os Lobos. Une Coupe du Monde en France, c’est quelque chose qui se vit à pleines dents et qui doit te faire rêver ?
C’est quelque chose de fou, je pense que moi, je n’ai toujours pas réalisé, quand on sera à Perpignan, qui est notre base, pour notre premier match, là, on se rendra compte de ce qui est en train de se passer. On s’est qualifiés, on est bien sûr très heureux mais moi, personnellement, je n’ai toujours pas réalisé. Quand je pense à ça, c’est toujours avec le sourire, c’est quelque chose de très bien et en plus, c’est quelque chose de très important pour le rugby portugais. On va aussi là-bas pour montrer nos qualités, montrer qu’on est là parce qu’on le mérite et qu’on a de très bons joueurs et du bon rugby.

Merci, on te souhaite une belle fin de saison avec Dax et surtout, une très belle Coupe du Monde
Merci, c’est toujours un plaisir.
Propos recueillis par Loïc Colombié

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