#Rugby -Nationale 2 / Jean Charles Fidinde (Dijon) : «À domicile, on sait qu’on n’a pas le droit de perdre!»

Jean Charles Fidinde, le talonneur du Stade Dijonnais est de ces joueurs au parcours atypique l’ayant mené de Massy, à Narbonne Bordeaux ou Clermont, en passant par l’Australie, le Canada, Aubenas ou encore Valence d’Agen avant de poser ses valises dans la capitale des Ducs. Celui qui fut international Français en catégories jeunes, nous a livré dans cette interview, l’étalage de son parcours tout en motivant son choix de signer cet été en Côte d’Or. Ce pur produit de la formation Massicoise en a profité pour faire un point sur la saison Stadiste, quelques heures après la victoire salvatrice face à Nîmes (16-10), devant un public de Bourillot en fusion. Dijon qui s’est extrait de la zone de relégation le week-end dernier, va donc appréhender la réception de l’Olympique Marcquois avec une dose de sérénité non-négligeable, avant de se projeter sur le périlleux déplacement dans le Vaucluse pour défier le leader de la poule 1 de Nationale 2 : L’AS Bedarrides Chateauneuf. du Pape.

 

Crédit photo Léa Jaime Pomares

 

Avant de parler de cette rencontre face à Nîmes, on va parler de ta carrière. Qu’est-ce que tu as fait avant d’arriver au Stade Dijonnais, quel est ton parcours de vie rugbystique ? 

 

Mon parcours est tellement long et il y a tellement d’étapes que si je raconte tout de A à Z, les gens auront déjà oublié le début de l’histoire quand j’en serai à Dijon. Grosso modo, j’ai commencé en région parisienne, à Massy. 

 

Une belle école de formation

 

Oui, un grand club formateur où j’ai passé 10 ans, de 8 à 18 ans. Ensuite, j’ai fait le Pôle France là-bas et derrière, j’ai été engagé à Clermont-Ferrand où j’ai joué deux ans, je suis ensuite passé à Bordeaux puis à Narbonne avant de faire deux ans à Aubenas. Après, je suis parti deux ans à l’étranger car c’était quelque chose qui me trottait dans la tête depuis un moment donc je suis allé faire un an en Australie, toujours pour le rugby suivi d’un an au Canada (je pense que j’en ai déjà perdu la moitié (rires)). Je suis revenu en France au moment du Covid où j’ai signé deux ans à Valence d’Agen en Fédérale 1 et à la fin de ce contrat-là, je me suis engagé à Dijon l’été dernier. 

 

Qu’est-ce que tu retiens comme élément fort de ce long parcours aux quatre coins du monde ? 

 

J’en retiens beaucoup de choses. Ce serait difficile de tout résumer en une phrase mais j’en retiens que le rugby a ce formidable pouvoir de tous nous connecter, de pouvoir nous faire bouger aux quatre coins du monde et que vivre ces expériences-là, que ce soit en France ou ailleurs, est enrichissant. Ça fait beaucoup de connexions avec d’autres personnes, ça crée des souvenirs et je pense que c’est bon à vivre. 

 

Quel a été l’élément déclencheur qui t’a amené à signer à Dijon cet été ?

 

D’une part, j’étais en fin de contrat dans mon ancien club et je savais qu’il y avait cette nouvelle division qui se mettait en place, la Nationale 2, j’étais en Fédérale 1 et j’aspirais à un peu plus que ça sportivement. Thomas Kohler, le manager, est rentré en contact avec moi, notamment grâce à Otilo Kafotamaki, le N°8 de l’équipe actuellement blessé avec qui j’ai joué à Narbonne. Du coup, il a pu donner de bons retours sur moi à Thomas Kohler et de ce fait, il y a eu ce premier échange entre Thomas et moi, on a pu discuter et ensuite, la proposition de Dijon, la ville de Dijon, le club de Dijon, tout m’a convaincu et j’ai signé derrière avec conviction.

 

On sait qu’il y a eu un petit imbroglio l’année dernière entre la Fédé et Valence d’Agen. Si d’aventure Valence d’Agen était monté en Nationale 2, est-ce que tu serais resté là-bas ? 

 

Non car à ce moment-là, il y avait également des choses humaines qui n’étaient pas formidables là-bas, même si je n’aime pas dire du mal et que là, je le fais en public mais tu m’as posé la question donc j’y réponds. Sans rentrer dans les détails, je ne pense pas que je serais resté à Valence d’Agen même s’ils étaient montés. 

 

Tu as découvert Dijon, qu’est-ce que tu pourrais nous dire de ce club en quelques mots ? 

 

Ce serait un peu cliché de dire  » c’est un club familial  » car c’est ce qu’on entend partout. Tous les clubs se vantent d’avoir un esprit familial mais ici, on ressent bien qu’il y a un esprit convivial entre tout le monde, il y a une volonté de bien faire, il y a vraiment un staff qui a des intentions et qui essaye de mettre des choses en place. Il y a beaucoup de nouveaux joueurs qui étaient ailleurs avant cette année et on a eu la chance que la mayonnaise prenne bien, il y a eu une bonne entente générale, je pense que la majeure partie des joueurs diront la même chose à savoir que tout le monde s’entend bien. Ce que j’adore aussi, c’est que le club fait beaucoup de petits événements, que ce soit avec les partenaires ou autres, ça nous permet vraiment de vivre des moments qu’on partage tous ensemble avec les joueurs, les bénévoles, le staff, des partenaires et ça, j’aime beaucoup. La ville de Dijon en soi est très agréable si ce n’est le froid qui est parfois un peu piquant (rires) mais j’aime beaucoup la ville. J’aime aussi beaucoup l’esprit au sein du club et sportivement, c’est également intéressant, on a de bonnes infrastructures. 

 

On va parler de la saison de Dijon qui avait plutôt bien commencé avant que vous n’ayez un trou d’air début 2023 avec la défaite à Graulhet puis celle à Beaune dans le derby. Heureusement, le week-end dernier, vous avez relevé le gant devant votre public face à Nîmes ? 

 

Il faut garder en tête qu’on a encore un match de retard par rapport aux autres et que si on le gagne, et j’espère bien que c’est ce qu’on fera, le classement serait d’un seul coup un peu plus en notre faveur donc il faut garder ça dans un coin de notre tête. Il est sûr que ça aurait été bien d’aller gagner à Beaune parce qu’il y a un côté derby qui est important. On a malheureusement subi deux revers à l’extérieur mais le vrai problème est qu’on n’a pas pris de point, de bonus défensif, pour au moins ramener des points comme ça et essayer de grappiller à droite à gauche car, à la fin, ça a son importance. On a au moins su garder l’honneur de ne pas perdre à domicile contre une bonne équipe, car Nîmes est quand même une équipe qui est bien organisée collectivement avec de bonnes individualités, donc on peut se réjouir de ça. Là, je pense qu’on est tous dans un état d’esprit ultra positif, je l’ai senti personnellement en me levant aujourd’hui, j’avais une légèreté et c’est tellement plus agréable pour commencer la journée et la semaine. Je pense que c’est un ressenti collectif donc on va essayer de préparer le prochain match contre Marcq-en-Barœul de la même façon. 

 

Contre Nîmes, tu as fait ton entrée dans le money-time, à un moment où ça frottait sec. Ça ne doit pas être simple de rentrer à ce moment-là de la partie ? 

 

Je ne pense pas qu’il y ait de moments ultra simples pour rentrer dans une partie parce qu’on sait qu’on doit toujours soit accélérer pour que l’équipe s’en sorte mieux ou, quoi qu’il en soit, ne pas faire d’erreur pour ne pas causer de troubles à l’équipe. Moi, je suis rentré avec mes intentions de faire mon travail comme il se doit, de respecter le système et d’apporter mon maximum à l’équipe donc je suis content que ça se soit assez bien passé. 

 

Pour la fin de ce bloc, il y a la réception de l’Olympique Marcquois, l’une des grosses armadas financières de la division et le déplacement chez le leader, l’AS Bédarrides-Châteauneuf du Pape. Là aussi, il y a du pain sur la planche ? 

 

Oui, c’est clair et net. Dans un premier temps, comme tu l’as dit, on reçoit Marcq-en-Barœul chez nous, on avait failli faire un coup chez eux et on n’est malheureusement pas passé loin, on a au moins ramené un point de bonus en allant chez eux. A domicile, on sait qu’on n’a pas le droit de perdre et qu’il va falloir gagner ce match, comme je l’ai dit juste auparavant, on est sur un état d’esprit positif, on va continuer à travailler et rectifier les petites erreurs qu’on a pu observer contre Nîmes pour vraiment garder une sorte de progression constante et battre Marcq-en-Barœul. Derrière, il y a Bédarrides-Châteauneuf du Pape, on sait que c’est un gros morceau, on les a battus chez nous mais je sais qu’ils ont vraiment de très bonnes individualités derrière et que ce sera très compliqué d’aller gagner là-bas mais peu importe le défi qui se présente, il faut que l’on garde confiance en nous et en notre système. Si tout le monde fait son travail comme il faut, on n’est jamais à l’abri d’une surprise, on l’a fait à Vienne donc on pourrait très bien le faire à Bédarrides-Châteauneuf du Pape.

 

On nous a dit que tu avais une anecdote à nous raconter sur ta signature à Aubenas ? 

 

Je ne sais pas qui t’a dit ça (rires). Si on fait référence à une anecdote, je pense que ce serait celle-là : en gros, quelques jours après mon arrivée au sein du club d’ Aubenas, j’ai croisé le président qui m’a tendu et serré la main en me disant en anglais  » how are you ? « . Naturellement, je lui ai répondu en français et mon hypothèse là-dessus est qu’il pensait que j’étais fidjien car j’ai les cheveux qui peuvent un peu s’apparenter à un style de fidjien. Il y a donc eu cette petite confusion ce qui était assez drôle sur le moment. 

 

C’était la bonne anecdote. On te remercie de nous avoir donné ton point de vue sur ton arrivée et sur la saison à Dijon

C’était un plaisir pour moi.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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