L’AS Bedarrides Chateauneuf du Pape, fusion de 2 villages du Vaucluse et avant dernier budget (1 million) de la poule 1 de Nationale 2 est depuis le week-end dernier et sa victoire au courage contre Aubenas (19-15), le leader du championnat. Alors que l’ASBC va recevoir la lanterne rouge,le CS Beaune, l’enfant du pays, Lucas Daminiani (3/4 aile et arrière), nous a accordé un entretien pour nous parler de cette épopée humaine et sportive qui vient récompenser le travail commun d’un groupe, d’un staff et de ses dirigeants. A l’aube de cette rencontre en retard de la 10eme journée, les vauclusiens ont une occasion en or d’imprimer encore plus leur empreinte sur cette saison, et vont devoir ressortir le bleu de chauffe face à des Beaunois qui joueront leur vie ce samedi, sur les bords de l’Ouvèze.

Les deux petits villages de Châteauneuf-du Pape et de Bédarrides font trembler la poule 1 car, comme le rêvaient Gérard Bouche et David Bellucci, au bout du bout de cette 15e journée de Nationale 2, vous êtes premiers de la poule ?
C’est quelque chose qui est bien mais qui n’est pas encore un aboutissement en soi car on a ce match en retard ce week-end qu’il faut qu’on prenne très au sérieux et qu’on va prendre très au sérieux. Pour en revenir à ce classement qui est anecdotique pour l’instant, on verra plus tard dans la saison, mais qui commence à être parlant, il faut tout faire pour essayer de rester dans le haut de la poule et défendre au maximum cette place.

Est-ce que vous avez fêté dignement cette première place le week-end dernier, même si elle n’est pas acquise, loin de là mais il fallut que vous alliez vous la chercher contre Aubenas?
Le week-end dernier, il y a vraiment eu un match dur, très dur contre Aubenas qui était venu se racheter. On savait que c’était un match piège avec un climat compliqué, beaucoup de vent, ça a beaucoup tapé et ça a été rude, c’était vraiment un match piège par excellence. C’était compliqué et on est vraiment allé chercher cette victoire aux forceps donc c’est vraiment encourageant pour l’équipe et pour la suite, ça montre qu’on a du mental.

Malgré cela et le fait que vous soyez premiers, on voit que la qualification en play-off est encore loin d’être acquise car cette Nationale 2 est très homogène, que ce soit à l’Est ou à l’Ouest ?
Exactement et c’est pour ça que je dis qu’actuellement, c’est encore anecdotique. Rien n’est acquis, il va falloir ferrailler, ferrailler encore ce week-end et tous les week-end qui vont maintenant arriver, je pense que le money time va se lancer à partir de la journée 15 ou 16. C’est à partir de là que l’on va vraiment commencer à compter.

Ce week-end, il y a un match en retard qui peut vous faire beaucoup de bien en cas de victoire, c’est celui face à Beaune qui est lanterne mais qui se bat comme des chiffonniers à chaque match. A chaque fois, ils perdent de quelques encablures que ce soit à domicile ou à l’extérieur quand ils ne gagnent pas. C’est une équipe qui est redoutable car tout le monde les voit derniers mais ce sont des derniers qui ne lâchent rien et qui ne sont pas du tout en roue libre ?
Tout à fait, il faut tirer le chapeau à cette équipe et à ses joueurs qui se battent chaque week-end et qui s’envoient malgré des conditions de plus en plus difficiles au bout du classement. Ils ne lâchent rien, il faut vraiment s’en méfier et les accueillir avec tout le respect qui se doit, il va encore falloir faire un très, très gros match. Jusqu’à la fin de cette phase retour, tous les matchs qui vont se jouer à la maison vont être difficiles, que l’on reçoive le second, le premier, le dernier, chaque match va être pris avec énormément d’importance de la part du groupe, du staff et des dirigeants.

Il y a un autre match à la maison que vous avez dû cocher, c’est celui du retour contre Nîmes ?
On l’a plus que coché et on ne l’a pas oublié (rires). On en parlera en temps voulu mais celui-là est plus que coché et il n’est vraiment pas oublié dans la tête de tout le monde, on va avoir des retours pour ce match de personnes importantes et à qui ça tient à cœur. C’est un match qui nous trotte mais pour l’instant, on se concentre sur Beaune même si, bien sûr, on en parle toutes les semaines et qu’on n’oublie pas ce qui s’est passé là-bas.

Pour revenir sur le match de ce week-end, quel est, selon toi, le point fort de cette équipe beaunoise ?
Je te dirai que c’est sur leur envie et leur combativité. Ils ne lâchent jamais rien, ils s’accrochent tout le temps, c’est une équipe qui est raide, on sait que c’est joueur derrière. Pour moi, ce n’est pas une équipe qui est réellement à sa place mais c’est sûr que, dans les conditions où ils sont, c’est compliqué pour eux de s’arracher tous les week-end donc il faut leur tirer le chapeau. On sait qu’ils vont venir ici avec de l’envie et ça va être encore à nous de sortir un gros match mais il faut que l’on soit sûr de nos forces et de ce que l’on fait. On est actuellement dans une très bonne phase, dans une dynamique et il faut que l’on garde cette spirale positive.

En cas de victoire face à Beaune, vous pourriez quand même envisager les play-off de façon un peu plus sereine ?
Exactement, on pourrait vraiment commencer à s’ancrer dans ce Top 6, dans le haut du tableau et même dans le Top 4. C’est pour ça que ça va être un match capital et qui, pour nous, aura une saveur très importante et particulière.

Quoi qu’il arrive et quoi qu’il advienne, on peut d’ores et déjà parler d’une belle aventure humaine de Bédarrides-Châteauneuf du Pape en Nationale 2 ?
C’est vraiment génial, on a vraiment un bon groupe, de très bons gars, de bons dirigeants. La mayonnaise a pris, on a des leaders, je pense notamment à Adil Achahbar, qui essayent de chapeauter tout ça et qui nous aident énormément. Au niveau des joueurs, quand il y en a un qui va mal, c’est l’autre qui rattrape, on est très, très solidaire et on peut compter sur un groupe plus étoffé que l’an dernier avec des remplaçants qui, à chaque fois, nous font gagner les matchs et les font basculer. On tourne tous, c’est quelque chose qui est agréable et ça se ressent sur le terrain car chacun a sa chance et on donne tout à chaque fois. Je ne vois pas grand monde bouder quand il y en a un qui n’est pas dans le groupe ou qui est remplaçant, bien sûr qu’on est des compétiteurs mais on ne le fait pas voir et c’est génial d’avoir un groupe autant étoffé car ça met de la concurrence en permanence pour tout le monde à tous les postes, avec encore l’arrivée d’un seconde ligne qui nous fait beaucoup de bien. Les dirigeants jouent le jeu, la cellule de recrutement s’envoie au maximum et ils arrivent toujours à dénicher des joueurs revanchards, des joueurs qui ont envie et qui sont boudés par les autres clubs. C’est beau de voir ça à Bédarrides-Châteauneuf du Pape parce qu’on n’est pas une structure professionnelle, la structure de recrutement n’est pas à plein temps, ce sont en règle générale des bénévoles et surtout des passionnés. Les mecs vivent pour le rugby et ils se payent avec nos résultats actuellement.

Merci pour cette interview qui nous met en exergue le rugby vauclusien et la belle aventure de l’ASBC
Merci beaucoup et une bise à vous du côté d’Albi.
Propos recueillis par Loïc Colombié

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