#Rugby – Nationale / Xavier Marco (Narbonne) : «Nous sommes toujours en construction!»

Après une relégation de Pro D2 à Nationale, dans l’Aude du côté de Narbonne on panse ses plaies tout en mettant en œuvre un projet sur le moyen termes pour que le RCN puisse remonter de façon pérenne dans l’antichambre du Top 14. Xavier Marco, le président du RC Narbonnais nous a accordé un entretien pour nous dresser un bilan sportif et économique à mi saison et se projeter sur les défis qui attendent les audois d’ici cet été et dans les années à venir.

Narbonne Vs Albi (J17 – Nationale) une rencontre à suivre en direct web radio via Le #MagSport dès 18h15 .

 

On vous avait eu au cœur de l’été, en pleine opération restructuration du RCN. Depuis, 6 mois ont coulé, des résultats sportifs sont montés crescendo donc, où on est-on du côté de Narbonne ? 

 

Nous sommes toujours en construction avec un gros travail qui se fait au niveau administratif, où on pêchait un petit peu, et surtout au niveau sportif où on s’aperçoit qu’au niveau des problèmes que l’on a rencontrés en début de saison avec ce petit flottement dont on avait parlé lors de la 1ère interview, on a recréé, re-dynamisé et restructuré le staff. On a aussi sécurisé les joueurs qui, maintenant, prennent vraiment du plaisir à venir s’entraîner et ça se ressent avec des résultats qui sont là en ce moment, avec la même équipe qu’en début de saison. On s’aperçoit maintenant qu’on fait un jeu qui est abouti et on fait des scores, notamment comme contre Nice ou Suresnes où on est allé gagner ou encore Bourgoin qu’on a gagné à la maison. Ça prouve quand même que l’équipe est en train de bien mettre son jeu en place.

On a vu que vous aviez prolongé Julien Seron. Être dans la stabilité et la continuité était quelque chose d’important pour vous ? 

 

Tout à fait. Depuis que j’ai pris la présidence avec mon directeur Pierre Lavigne, on s’est aperçu qu’il y avait un problème récurrent au niveau du Racing où on changeait tous les deux ans d’entraîneurs ou éventuellement de présidents. Cette année, on a dit que, déjà pour sécuriser les joueurs et surtout pour construire un projet, il faudrait de la stabilité et c’est pour ça que le manager et entraîneur principal Julien Seron a été reconduit. On est en pourparlers avec les adjoints, ce n’est pas encore défini, mais on a déjà commencé dans la stabilité pour que je puisse dès maintenant parler aux joueurs qui sont en fin de contrats de ma vision du Racing Club Narbonnais pour la saison 2023 / 2024. On a déjà mis du dialogue sans rien arrêter mais en sécurisant le manager, ça nous permet déjà de discuter avec les joueurs.

L’une des grandes réussites de cette saison est d’avoir fait revenir le public au stade ? 

 

C’était le challenge qu’on avait mis en place, déjà parce-que c’est important pour Narbonne que le public revienne au stade. De deux, j’ai eu un soutien de la Mairie qui est derrière moi dans le projet et qui m’aide surtout à fédérer les gens en ayant mis un chapiteau à l’extérieur sur le parvis. On travaille ensemble pour arriver à faire un projet qui tienne la route et dont on met en place les fondations avec la Mairie qui s’est engagée à faire les travaux. C’est pour ça que les gens prennent maintenant plaisir à venir au stade et en plus, comme il y a des résultats, ça ne fait qu’augmenter. Je pense que l’on est l’une des plus belles affluences de la Nationale. 

On ne va pas se le cacher, l’objectif est toujours d’être dans les 6 premiers et de faire des play-off d’accession ? 

 

Nous, en tant que dirigeants, on s’était dit  » on veut faire une saison pour figurer milieu de tableau « , on n’a pas dit  » on veut être devant  » mais quand on a fait une réunion, les joueurs nous ont dit  » nous, on veut viser le Top 6 « . On les laisse faire et on s’aperçoit que là, ce n’est pas mal, au vu de notre position, du calendrier que l’on a et qu’on va récupérer des blessés car il y en a eu beaucoup notamment au poste de 3e ligne avec 5 blessés (Nouhaillaguet, Madaule, Caffo, Christienne, Abescat). Tous ces 3es lignes ont été blessés, heureusement qu’on a des valeurs qui sont très fortes en 3e lignes, que ce soit avec Clauzade, Belzons et Nakobukobua qu’on a recruté cette année, qui arrive de Pamiers et qui est une surprise pour notre public, qui est vraiment devenu l’idole incontournable du Racing. On a donc eu des problèmes mais surtout, on a des gars qui ont travaillé comme Valentin Sese, un 3e ligne qui n’a pas fait un seul match en 3e puisqu’il a joué 2e ligne toute la saison. On construit avec des joueurs, des gens qui sont besogneux et on s’aperçoit que ça paye. 

Financièrement, est-ce que vous avez trouvé des investisseurs pour faire regrossir un peu le budget ? 

 

Le budget était compliqué car on a quand même eu des problèmes avec la relégation, je trouve que la marche est très importante de la Pro D2 à la Nationale. On le sait, les droits TV sont très importants pour les clubs de Pro D2 et quand tu tombes en Nationale, tu perds tout ça et ça représentait à peu près 40% de notre budget. On n’a pas pu économiser car on ne peut pas réduire les frais de 40% ni réduire les masses salariales car les contrats n’ont pas été salarisés ce qui fait que j’ai des joueurs qui sont là avec des salaires de Pro D2  ce qui fait que je ne peux pas renégocier, on a été obligé de libérer certains joueurs qui nous ont un peu flingué la trésorerie. On travaille avec ça, on ne parle pas du passé, on avance sur le futur et donc, on a un conseil d’administration qui s’est construit avec une dizaine de personnes qui travaillent fort avec les grosses entreprises de la ville et les gros sponsors de la ville qui nous rejoignent. On est en train de mettre en place un système économique car mettre de l’argent, c’est une chose mais aussi de façon à ce que le conseil d’administration ait un capital pour faire autre chose que de remblayer les finances du club. Le projet du club que l’on a à terme serait de construire de l’actif, avoir des logements ou un centre de performances qui appartiennent au club pour qu’on capitalise à ce niveau-là. Il ne faut pas que les investisseurs que je vais séduire pour venir au Racing ne pensent pas que c’est pour boucher un trou, non, c’est pour investir. Je veux qu’on arrive à changer notre modèle, c’est là que l’on doit construire au niveau du club, par exemple, on n’était pas très bon au niveau commercial et bien, on a consolidé notre équipe commerciale en embauchant une secrétaire commerciale ainsi qu’une commerciale. On construit comme ça. 

Ce week-end, Albi débarque à Narbonne. On se souvient des grandes joutes entre Albi et Narbonne en Pro D2, il y a aussi bien sûr ce côté derby occitan, c’est également un tournant pour votre saison et puis, il y a la revanche du match aller où vous aviez largement perdu à Albi. Il y a tout pour que ce match soit  » muy caliente  » comme on dit ? 

 

Oui (rires). Albi est une belle équipe, un club qui a aussi eu des difficultés, j’ai bien discuté avec les présidents d’Albi quand on s’est rencontré au séminaire FFR qui m’ont expliqué un petit peu. Ils sont un peu dans le même modèle économique que nous, ils ont créé un club entreprises, on a pratiquement tous les mêmes problèmes. C’est vrai qu’on s’était effondré en 2e mi-temps en ayant une mêlée qui n’avait pas tenu le coup et on n’avait vraiment pas été bon donc j’espère que ça ne sera pas le cas samedi soir, qu’on pourra figurer et changer un petit peu le cours du jeu. A l’heure actuelle, quand je prends les stats des dernières journées, je m’aperçois que c’est un petit peu le contraire que l’on fait maintenant, on est moyen à la mi-temps et on explose en 2e période donc j’espère que ce sera le cas pour Albi ce week-end.

Question d’actualité : on a vu jeudi que Patrick Buisson n’avait pas été élu président délégué pour quelques voix, quelques clubs à 51.49% de voix, que Bernard Laporte venait de démissionner de la FFR et qu’un congrès allait se tenir au printemps 2023, aux mois de Mai / Juin. Qu’est-ce que Xavier Marco, président de Narbonne, pense de cette situation pour le rugby français ? 

 

C’est une situation qui est assez compliquée. Nous, on n’a qu’un œil extérieur sur tout ce qui se passe dans les instances de la Fédération Française de Rugby mais c’est vrai que les frais de justice et le reste entachent un petit peu l’image de notre sport. Buisson, que j’ai rencontré, est quelqu’un de terre à terre, de posé et à l’écoute des clubs de Nationale, on était tous ensemble à Paris avec lui. C’est quelque chose de compliqué car nous ne sommes pas au cœur du réacteur, j’ai appris sur Rugbyrama la démission de Bernard Laporte mais, à la veille d’une Coupe du Monde, c’est un petit peu dommage que ces histoires sortent. Après, si la justice dit qu’il y a des problèmes, il faut aussi vraiment respecter ce qu’elle dit. Nous, on espère que le rugby français continuera et on fera tout pour que ça aille bien, on s’adaptera en fonction de qui il y aura à la tête de notre sport favori. 

Merci pour cet entretien bilan de mi-saison

 

Merci à vous et à très bientôt.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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