#Rugby – Fédérale 3 / Vincent Carbou (Vincennes) : «La passion de l’entraînement je l’ai découverte, il y a déjà plus de 15 ans.»

Après avoir fait gravir les échelons aux RC Suresnes durant 6 saisons (montées de fédérale 2 à Nationale), Vincent Carbou a goûté la quiétude de deux années sabatique au cœur de la pandémie, mais n’a pu résister à l’envie de replonger dans sa passion quand le président du RC Vincennes l’a sollicité cet été. Ce catalan exporté en Île de France depuis deux décennies, nous a donc narré sa nouvelle aventure en fédérale 3 dans le val de Marne tout en revenant sur son épopée avec les altosequanais. Rencontre avec un passionné, qui regoute aux vertus du rugby amateur à l’ombre du château de Vincennes.

 

Crédit photo RC Vincennes

 

La dernière fois qu’on t’avait eu dans les colonnes du #MagSport, on était au cœur du confinement et tu venais de terminer une épopée avec Suresnes. On va un peu revenir sur cette dernière interview afin de savoir comment tu as vécu cette fin de cycle avec Suresnes qui ne s’est jamais terminée puisque le confinement est venu arrêter tout ça sans que tu aies le temps de dire adieu au public suresnois ni même à cette équipe de Suresnes ? 

 

Je pense que, comme beaucoup d’équipes qui avaient construit une bonne dynamique, on a fini frustré. On avait une très, très bonne lancée, on avait perdu un match sur les 7 ou 8 derniers je crois donc on était très, très bien et on a fini frustré. Malheureusement, malgré le Covid, je n’ai pas pu dire au revoir à l’ensemble des Suresnois, j’y suis bien sûr passé ensuite pour saluer les gens que j’avais à saluer dont les dirigeants et les joueurs. Le Covid reste quand même une petite fin amère, un petit goût amer. 

Malgré cela, l’aventure suresnoise est une épopée humaine et sportive avec une montée de Fédérale 2 à Nationale puisque tu es l’entraîneur qui a amené Suresnes en Nationale ? 

 

C’est ça, exactement, comme tu l’as bien résumé, ça a été une aventure humaine avec à chaque fois une montée de division tous les trois ans. C’est ce que je retiens de ce parcours, d’avoir fait deux montées reste quelque chose d’exceptionnel, en plus avec globalement les mêmes joueurs. Ça a été une très belle aventure humaine d’autant plus avec des joueurs amateurs face à des pros, on avait 10 pros à la fin face à des écuries qui en comptaient 25 ou 30 pour monter en Nationale donc un bilan très positif. 

Quel regard est-ce que tu portes sur le Suresnes actuel et sur la poursuite du développement du club depuis trois ans ? 

 

Je regarde de loin, en fait, je regarde les résultats, là, ils sont en milieu de tableau, ils font une meilleure saison semble-t-il que les deux précédentes. Je leur souhaite de se qualifier mais je pense que ça va être compliqué, comme le disait Olivier Pouligny, ils vont plus se déplacer que recevoir donc ils verront. Mais globalement, je reste en-dehors, j’ai quelques joueurs avec qui je suis en contact de temps en temps mais pas plus. 

Pendant deux ans après l’épopée suresnoise, tu es resté en marge du rugby. Est-ce que ça t’a fait du bien de prendre un peu de hauteur ? 

 

J’étais en marge du rugby mais est-ce que j’ai pu prendre de la hauteur ? On va dire que j’ai pris du recul, de la hauteur pas trop car il faut de l’énergie et comme dans mon projet humain, j’ai eu mon premier enfant qui est arrivé suivi de jumelles un an et demi après, ça m’a pris beaucoup de temps. Ça, c’est pour la petite info mais ça permet quand même de prendre du recul et d’analyser ce qu’on a fait et de voir ce qu’on aurait pu améliorer car c’est vrai que quand on a la tête dans le guidon, c’est plus difficile de prendre du recul. Je sortais d’un cycle d’entraînement de six ans sur la même équipe et c’est vrai que ça fait du bien, je pense que s’arrêter un an tous les 6 / 7 ans peut, au final, être bénéfique pour tous les entraîneurs. 

Petit clin d’œil, ça t’a permis de t’initier aux commentaires de matchs à nos côtés ? 

 

Effectivement, ce que j’ai trouvé très sympa. Commenter les matchs est très sympa, faire vivre aux spectateurs les émotions en direct, cet aspect-là est aussi passionnant et prenant. 

On va maintenant parler de ta nouvelle aventure au RC Vincennes. Qu’est-ce qui t’a amené à signer comme manager de ce club, le projet, les personnes qui entourent Vincennes ou une envie débordante de retâter du tableau noir ? 

 

Un peu tout ça. J’avais déjà un peu entendu parler d’un club qui avait une grosse école de rugby avec une formation très importante et ensuite, ce fut la rencontre avec le président Philippe Samuel qui est quelqu’un pour qui j’ai beaucoup de respect. Il y avait aussi le projet, ils avaient manqué de peu la montée en Fédérale 2 et donc, je m’étais dit qu’il devait y avoir un potentiel de joueurs intéressant. Le challenge était également de voir les compétences que j’avais pu construire avec Suresnes et de voir ce que ça allait donner si je les appliquais en Fédérale 3, dans un nouveau challenge, tout n’est pas bon à prendre, il y a des choses qui sont bonnes à prendre et d’autres moins. J’ai aussi une passion de l’entraînement que j’ai découverte il y a déjà plus d’une quinzaine d’années et c’est vrai que ça manquait un peu, c’est une activité très complexe, très prenante mais que moi je trouve très intéressante.

Qu’est-ce qui diverge entre la Fédérale 1 ante Nationale et la Fédérale 3 actuelle ? 

 

Au début, ce qui est le plus frappant quand on regarde les joueurs jouer, ce sont les grosses erreurs qu’ils vont faire dans l’occupation, la gestion du match et les erreurs défensives. Il y a aussi un palier physiquement devant, pas tant derrière mais devant, il y a quand même un palier. Ce qui m’a aussi le plus surpris au début, mais qui était somme toute logique, c’était le manque d’assiduité des joueurs aux entraînements quand il n’y avait pas de match. Il est certain qu’en haut de Fed 1, les joueurs étaient rémunérés, même si ce n’était pas grand-chose, en Fédérale 3, ils prennent des primes de matchs donc je pense que les joueurs essayent aussi, chacun individuellement, de gérer au mieux leur équilibre investissement rugby / travail / études / vie privée / vie personnelle vu qu’ils ramènent de temps en temps des primes de match. 

Tu nous parles un peu de ce RC Vincennes, de son identité, de son histoire, des gens qui la composent et des valeurs humaines qui transcendent dans ce club ? 

 

 Comme je le disais tout à l’heure, c’est un club qui, déjà, a beaucoup de licenciés, on compte quand même 570 licenciés, comme je sais qu’il y a pas mal de clubs, notamment dans le sud, qui ont pas mal de baisse d’effectif. C’est assez surprenant de voir ça. Il y en a quand même 145 en senior donc trois équipes et ce sont des choses assez surprenantes. Je peux aussi parler vite fait de la formation il y a des équipes qui sont engagées au niveau national sur toutes les catégories jeunes hormis en junior, ils sont en régionale pour l’instant mais ils veulent repasser sur le national. Il y a surtout un projet de centre d’entraînement labellisé qui va essayer de voir le jour prochainement, je parlais également l’autre jour avec le président de porter une section rugby en collège ou en lycée pour rajouter des heures d’entraînement. Le président a aussi mis cette année Daniel Raujol, qui est responsable de la formation et qui me sert de pré bras de levier pour faire descendre le projet de jeu de la première de l’école de rugby jusqu’aux juniors. Daniel est une pièce maîtresse dans l’articulation du projet de jeu de la première et de la formation, c’est quelqu’un sur qui je peux me reposer et c’est très, très bien. 

Quel est le bilan sportif de mi-saison et quels sont les objectifs pour ta première année au RC Vincennes ? 

 

L’objectif était de se qualifier. En début de saison, prendre la température sur les joueurs qui allaient jouer prend toujours un petit peu de temps donc on a subi deux défaites, une à Pontault-Combault qui redescendait de Fédérale 2 et une autre à Epernay qui avait l’habitude de faire de la Fédérale 2 et Vincennes n’étant jamais monté en Fédérale 2, ce sera bien sûr l’objectif pour la fin de l’année. C’est donc un début de saison  » moyen plus  » et on va dire que depuis fin Octobre / début Novembre, on a commencé à avoir une équipe de plus en plus compétitive qui, aujourd’hui, peut réellement prétendre à une qualification. Je me posais quelques questions en début de saison, il y a aussi pas mal de joueurs qui sont revenus et on va essayer de viser cette qualification pour aller sur la montée en Fédérale 2. 

On a vu quelque chose d’assez cocasse au RC Vincennes, c’est l’hymne du club sur un air de Flower of Scotland avec une instru bandas. C’est quand même quelque chose de particulier ? 

 

Oui mais ça fait du bien parce qu’en plus, les joueurs chantent à la fin à domicile et même à l’extérieur quand ils sont contents. C’est aussi marrant, c’est un peu transversal, c’était pareil à Suresnes, ils chantaient et quand ils gagnaient après avoir fait un mauvais match, ça ne chantait pas. C’est marrant, je retrouve ici cette même dynamique donc c’est plutôt sympa et aussi de partager ça avec les spectateurs en fin de match. Effectivement, cet hymne est très sympa, les chansons fédèrent et c’est très bien que celle-là existe, j’étais très content de l’entendre la première fois. 

Bien que tu aies connu la paternité et qu’il te faille maintenant un peu plus de stabilité, si d’aventure il y avait un projet en Nationale qui se présentait à toi dans un ou deux ans, est-ce que tu replongerais dans le rugby de haut niveau ou de semi haut niveau ? 

 

Tout projet reste à étudier, bien sûr que je ne me fermerai pas la porte mais la vie de famille reste quand même prioritaire aujourd’hui. Tout est à étudier, on va aussi voir comment ça va se passer à Vincennes, la montée et la suite de la saison. Aujourd’hui, je suis bien à Vincennes, dans notre vie personnelle, il y a aussi beaucoup de choses qui vont bien donc à voir pour la suite en Nationale ou Nationale 2. Ma femme sera mutée dans un an et demi donc on verra où est-ce qu’on ira vu qu’elle est officier de gendarmerie et ça aussi, ça fait partie des fonctions aléatoires dans le projet de vie. 

Comme tu as pu le voir, avec le #MagSport, on est maintenant co-diffuseur avec Impact Events du Sporting Club Graulhetois en web TV, un club dont on est très, très proche. Si je te donne trois noms du style Romaric Maurel, Pierre Cathalau et Rémy Poujade, est-ce que ça te cause ? 

 

Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Bien sûr que ça me cause puisque les trois sont des amis très proches, il y en a d’ailleurs un qui ne va pas tarder à être papa et on lui souhaite le meilleur pour la suite. J’envoie bien sûr le bonjour aux trois et j’espère qu’on les verra très vite, par exemple chez Pierre Cathalau pour un petit moment sympathique. Pierre Cathalau, je te lance une invitation. 

Les trois ont des dénominateurs communs : ils aiment la bringue ? 

 

Bons vivants et très amis donc tout ce qu’il faut pour décompresser après des matchs où il y a beaucoup d’intensité. 

On te remercie et on te souhaite bon vent pour 2023 avec le RC Vincennes

 

Merci beaucoup et bon vent à toi aussi.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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