Alors que la fusion des deux club est bientôt effective depuis 2ans, nous avons fait un point d’étape et un tour d’horizon à Albi Marssac Tarn Foot ASPTT avec l’un des deux co-présidents, François Enguilabert. Nouveau stade, nomination de Jonathan Lacourt, départ de Mickael Bertrand, objectifs sportifs, formation et perspectives de développement, le taulier du foot garçon à l’AMTFA nous dit tout.

Pour cette seconde saison de la fusion entre feue l’ASPTT Albi et le Marssac RSRDT, on va dire que du côté des garçons, qui est celui qui vous incombe le plus même si c’est un ensemble des deux clubs, ça a été un démarrage compliqué avec les fantômes de l’an passé qui sont un peu réapparus ?
C’est même un démarrage plus que compliqué avec des matchs qui étaient largement à notre portée et qu’on a laissé filer, je pense par exemple à Luc Primaube qui n’avaient pas pris un point quand ils sont venus chez nous et qui viennent prendre le point du match nul 0-0, à la maison alors qu’on avait largement la place de gagner. C’est ce genre de matchs qui nous ont mis dans une situation un peu difficile car il y en a eu plusieurs comme ça où on a laissé filer des points bêtement. Après, comme vous le savez, il y a eu le départ de Micka qui n’était pas forcément souhaité puisque c’est sa décision, il a voulu quitter le club, on ne s’y est pas opposé, c’est un départ négocié des deux côtés.

On va dire que cette descente l’année dernière de R1 à R2, que vous n’aviez pas vu venir car elle est apparue sur la fin de saison alors qu’à un moment donné, vous pensiez même être quasiment sauvés, a été difficile à digérer ?
Elle a été difficile car, comme vous l’avez dit, on était bien reparti à un certain moment, à quelques mois de la fin de la saison. On avait fait quelques bons petits résultats et c’est vrai qu’on se disait » allez, pourquoi pas ? On va retrouver le moral, on va retrouver la forme et on va se sauver » et puis, là aussi, on a eu des résultats contraires qui ont fait que ça n’a pas été simple. Une saison, c’est long, on s’est aperçu avec des départs comme Brandon Marianella, c’est très long une saison et dans ce cadre-là, c’est très difficile car il y a des événements contraires qui font que la saison n’est pas comme on l’attendait.

Avec l’expérience que vous avez, on sait que vous êtes armé de patience mais quand on est président comme vous et qu’il y a des soubresauts tels que ceux-là, qu’est-ce qu’on fait ? On essaye de garder le cap et de continuer à faire avancer le navire ?
Oui, il faudra bien continuer et moi, j’ai quand même la motivation, du moins avec les garçons, du nouveau stade de Désiré Gach qui sera un outil exceptionnel pour nous. Ce n’est donc pas le moment de lâcher, il faudra au contraire continuer à avancer et à nous faire avancer dans tous les domaines, chez les jeunes et les seniors dans le domaine sportif pour essayer de retrouver une place en R1. C’est peut-être un peu compliqué cette année mais on ne sait jamais ce qu’il peut se passer mais cette saison, il faut d’abord que l’on prenne des points pour se maintenir et on discutera après de la suite.

Ce nouveau stade à Désiré Gach, un Désiré Gach new look, est, comme vous le dîtes, un bel outil. Ça vous permet de revenir aux sources à Marssac pour l’équipe senior et ça vient sanctifier le fait qu’il y ait maintenant deux pôles, un à Marssac et un à Albi, le nom Albi Marssac aura tout son sens ?
Tout à fait, c’est vrai qu’on a toujours défendu le principe de pôles, Albi et Marssac, et surtout un pôle chez les jeunes, chez les très jeunes puisqu’on a beaucoup de jeunes et c’était donc une réalité qui était un peu mise à mal car on n’avait pas de stade, on avait juste un petit terrain à Saint-Maury. J’espère que maintenant, le double pôle prendra toute son importance pour le bien de tous car nous aurons un peu plus de terrains pour trouver des créneaux d’entraînements et des créneaux de matchs. Ça sera bien d’avoir ce terrain et ce stade et ce terrain et je pense aussi que ça va nous apporter un plus, ça va rendre un peu jaloux nos clubs voisins et ça va peut-être aussi attirer des joueurs vers ce nouveau stade qui nous apportera quand même des conditions d’entraînements et des conditions de jeu bien supérieures à la plupart des clubs. Ensuite, ce sera aussi une excellente chose pour notre avenir.

Comme vous l’avez évoqué, Mickaël Bertrand, après un mandat assez long de sept ans et ponctué bien sûr de belles épopées, celle en Coupe de France ou la montée en R1, est parti du club. Vous avez décidé de le remplacer par un ancien joueur de Marssac, et un ancien joueur professionnel qui a une aura assez extraordinaire dans le Tarn, Jonathan Lacourt. Qu’est-ce qui a amené ce choix ?
D’abord, et comme on dit souvent, parce qu’il connaissait la maison puisque’il avait entraîné les 19 ans du club et ça restait quand même un bon souvenir. Il avait participé et fortement contribué à la montée de la R2 à la R1, il avait participé à l’épopée de la Coupe de France, je me souviens que c’est lui qui nous permet d’obtenir l’égalisation contre Saint-Médard en Jalles. Il connaissait tous les dirigeants et tous les dirigeants le connaissaient, du moins ceux de Marssac, donc, dans ce cadre-là, c’était une désignation qui avait sa logique pour qu’il revienne chez nous. Ce n’était pas une exception ni quelqu’un qu’on est allé chercher à droite ou à gauche, il y avait une certaine logique dans ce choix qu’on ne regrette pas.

Est-ce que son arrivée à amener un coup de fouet, un électrochoc auprès du groupe ?
C’était, encore une fois, le départ de Mickaël Bertrand et souvent, dans ces cas-là, c’est un électrochoc et une autre façon de voir les choses. Dans ce cadre-là, c’est vrai que Jonathan Lacourt a amené de nouvelles choses et de nouvelles méthodes d’entraînement donc, indirectement, ça a peut-être apporté un certain électrochoc. Et puis, comme tout entraîneur, il apporte sa touche, ce qui est normal, avec des méthodes de jeu et d’entraînement qui font que les joueurs aussi sont obligés de se remettre en cause et que, quelque part, c’est également un électrochoc. L’électrochoc qui était un peu attendu est arrivé.

On va maintenant parler du club en général, Albi Marssac TFA. C’est une grosse machine, une locomotive du foot tarnais et occitan, combien de budget et combien de licenciés en tout représente l’AMTF ?
Comme vous le dîtes, c’est une grosse machine et même une très grosse machine. L’an dernier, on était à 807 et là, je pense qu’on a frôlé voire même un peu dépassé les 800 licenciés dont la première satisfaction pour nous est qu’on pouvait se dire que les 807 licenciés étaient sous l’effet de la création de cette entente et que tous les bénéfices de l’entente étaient au vert mais que cet élan ne se retrouverait sans doute pas lors de la 2e année de fusion hors il y est puisqu’on frôle et qu’on a même dépassé les 800. Donc, à quelques unités près, on est au même chiffre que l’an dernier et je pense que c’est une excellente chose que de voir un tel cap car ça fait lourd. C’est une grosse machine, c’est trop lourd, avec 800 licenciés, c’est lourd à bouger, c’est quelque chose auquel ni Bernard ni moi n’étions habitués. Lui avait 400 ou 450 licenciés, moi, j’en avais 300 et on ne gère pas un club de 300 licenciés comme on gère un club de 800 donc il y a un temps d’adaptation qui est nécessaire mais on va essayer d’y arriver et de faire avancer les choses. C’est vrai que ce n’est pas facile que de le mettre sur les bons rails, le consensus est facile à avoir quand vous êtes à 300 car tout le monde se connaît mais avoir un consensus sur 800 licenciés … ce n’est pas simple. Mais on essaye d’y arriver.

Et en termes de de finances et de budget, vous êtes aux alentours de combien ? Est-ce que vous êtes en progression sur le budget ?
On est à 600 000 €, ce qui n’est pas mal. C’est pour ça que, parfois, on ne dort pas toutes les nuits mais on essaye d’y arriver (rires). Il faut faire très, très attention et on essaye de faire très attention, ça, c’est clair.

Le nerf de la guerre est aussi d’avoir une armée de bénévoles car sans éducateur et sans bénévole, pas de club et on sait que de nos jours, le bénévolat n’est plus aussi simple qu’il y a quelques années ?
Oui et on a tendance à en perdre. On essaye plus de conserver que de retrouver du bénévolat car ce n’est pas simple de trouver du bénévolat donc on essaye de tout faire pour conserver le bénévolat que l’on a. On y arrive à peu près car je vois qu’au niveau des éducateurs, on n’a pas perdu beaucoup, beaucoup de monde, on a aussi des dirigeants donc on ne perd pas trop de ce côté-là. C’est l’une de nos satisfactions de ce côté-là.

Il y a des bénévoles mais aussi des salariés. Combien avez-vous des salariés dans la structure, que ce soit des alternants ou des salariés à plein temps ?
A peu près une dizaine. On en a un peu moins car on a pris un peu moins d’apprentis ou de jeunes en contrats aidés mais ça doit faire 10 / 12.

On va parler aussi de la formation et de l’école de foot car pas d’équipe première ni d’équipe senior qui performent sans les bases, sans la formation et sans l’école de foot ?
On a quand même nous une logique qui est différente de celle des autres clubs. Chacun fonctionne selon ses souhaits et ses façons de voir les choses tandis que nous, c’est plus le football populaire dans le sens où c’est le football pour tous. Prenons l’exemple d’une catégorie comme les 16-17 ans où vous allez trouver 3 équipes, une équipe que l’on essaye d’avoir au niveau régional, une autre au niveau départemental et une dernière qui sera elle aussi au niveau départemental mais qui servira également à faire jouer tous nos jeunes ce qui fait qu’il n’y aura pas de déchet et que l’on gardera tous nos jeunes. C’est aussi notre rôle d’association et de club sportif de faire jouer le maximum de personnes et on essaye d’y arriver, souvent au détriment du sommet et de la qualité mais notre objectif est de faire jouer tout le monde.

On est un peu dans le credo de ce qu’on appelait à l’époque » l’éducation populaire » qui, avant de former des sportifs, formait surtout les citoyens de demain ?
Oui mais, de toute façon, on a 800 licenciés donc si vous sortez une centaine de seniors plus une centaine dirigeants, vous avez 500 / 600 licenciés jeunes alors que d’autres clubs auront la moitié de jeunes donc on est véritablement tourné vers ce créneau.

Vous avez développé le club affaires avec une association autour qui a créé un club affaires pour amener des acteurs économiques autour de l’AMTFA. Vous vous êtes structurés au niveau des salariés et des infrastructures, quels sont les projets de demain ou les axes de développement pour l’AMTFA ?
On va essayer à très court terme de se faire maintenir les filles en Ligue 2, de viser une remontée avec les garçons car on peut avoir notre place en R1 et de se maintenir en R3 avec l’équipe 2. Ce serait une excellente chose de façon à avoir une image beaucoup plus proche de ce qu’on peut être.

En parlant du foot féminin, ça a été une découverte pour vous avec la fusion avec l’ASPTT. Que pensez-vous de ce foot, ça fait aussi du bien de voir le foot féminin qui se développe dans le département ?
Je ne connaissais pas ou j’étais comme tout le monde, j’allais voir les quelques grands matchs quand Lyon et le PSG venaient jouer à Rigaud. Je ne connaissais donc pas trop mais j’ai appris à connaître ce football qui est aussi un football très agréable, moi, j’aime bien aller voir les filles de la Ligue 2 le dimanche après-midi. Ça joue, c’est propre, il n’y a pas de tricherie, on passe une après-midi très agréable à voir ces filles donc je souhaite que ça continue et qu’elles se maintiennent sous la houlette d’un manager et d’un coach important avec Alain Benedet. J’espère qu’elles parviendront à cet objectif de maintien, ça serait une superbe chose et puis, je pense aussi qu’elles le méritent, elles travaillent, elles sont présentes donc espérons qu’elles se maintiennent.

Vous partagez la présidence avec Bernard Espié, on nous dit dans l’oreillette qu’à Rigaud, Caussel ou Marssac, on vous appelle Tic et Tac. On a l’impression que c’est un binôme qui fonctionne bien ?
Oui, parce qu’on a le même âge et qu’on est dans la même logique, il n’a pas 20 ans et moi 70 donc on est dans la même philosophie. A partir d’un certain âge, cette philosophie de calme, de pondération et d’analyse est présente, ce ne sont pas des décisions qui sont prises comme ça. Et puis, on est dans la concertation et non dans la précipitation, on est donc dans la même logique de gestion et dans la même logique humaine tous les deux. On a la patience, on est des petits vieux qui essayons de gérer comme des petits jeunes.

Loin de nous l’idée de vous pousser vers la sortie mais est-ce que vous préparez la succession ?
(rires). Oui, moi j’y pense, Bernard aussi j’imagine donc oui, on y pense car il faudra la préparer dans de bonnes conditions.

Qu’est-ce qu’on peut souhaiter à l’AMTF pour 2023 ?
De trouver des présidents (rires). Beaucoup de bonheur, beaucoup de joie, beaucoup de cadeaux de façon à réaliser un peu nos rêves, nos rêves sportifs et financiers, beaucoup de choses, plein de petites choses.

On vous remercie pour ce tour d’horizon de l’actualité à l’AMTFA
Merci à toi.
Propos recueillis par Loïc Colombié

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