Au pied des Pyrénées, en Bigorre, le mythique Stade Bagnérais après avoir loupé l’accession en Nationale 2, se restructure patiemment pour à moyen terme reprendre le bon wagon. Le président du club bigourdan qui évolue en Fédérale 1, Patrice Padroni, nous a accordé une interview pour faire un tour d’horizon de l’actualité stadiste tout en donnant son opinion sur la situation à la tête de la FFR.

L’année dernière, le Stade Bagnérais n’a pu accéder à la Nationale 2 et vous êtes restés en Fédérale 1, est-ce un regret ou bien est-ce que le Stade Bagnérais se sent bien dans cette division et dans cette poule ?
Évidemment que c’est un regret que de n’avoir au moins essayer de tenter de monter puisque nous avons perdu nos 7 derniers matchs, il nous reste beaucoup de frustration. Après, vu le niveau de la Nationale 2 cette année, je pense que, encore pour un an voire plus, notre niveau est en Fédérale 1 où il faut se consolider et se faire la main avant d’envisager monter en Nationale 2.

Quand on voit des clubs qui, budgétairement, sont dans les créneaux du Stade Bagnérais comme Bédarrides-Châteauneuf du Pape, Graulhet, Lannemezan et qui arrivent à tirer leur épingle du jeu, on peut penser que ça aurait été financièrement tentable pour Bagnères-de-Bigorre ?
Oui, ça aurait été tentant. Comme je viens de le dire, il faut se préparer à une montée et est-ce qu’on était réellement prêt pour monter ? Je ne sais pas, je ne pense pas. On s’est donné d’autres moyens cette année, on profite du travail fait par les entraîneurs de l’an dernier, on a renouvelé le staff et, ma foi, le message passe et on va au moins essayer de se qualifier pour les phases finales.

Parlons de cette Fédérale 1. Comment peut-ton la juger, comme très homogène maintenant ?
D’abord, ça a été une excellente initiative de la Fédé de créer cette Fédérale 1, enfin, de re-proposer une Fédérale 1 plutôt que de la créer. Là, ce sont des poules homogènes, on regrette quelques déplacements lointains mais par contre, financièrement, il était bien évidemment plus intéressant pour nous de jouer Lannemezan, Tyrosse et les clubs du coin pour bénéficier de recettes plus importantes.

Quel bilan sportif peut-on tirer de l’année 2022 au Stade Bagnérais ?
Il y a deux bilans. On peut tirer un bilan global à savoir celui qui comprend les cadets jusqu’à l’équipe première ainsi que les féminines qui est un bilan extrêmement positif puisque toutes nos équipes sont en position de se qualifier, voire premiers de poule. Il y a aussi un bilan sur la Fédérale 1 où on est invaincu à la maison, on a fait pas mal de bonus offensifs mais on n’arrive pas à se mettre en place à l’extérieur, on aborde mal les matchs. On a qu’une seule victoire à l’extérieur et surtout de mauvaises prestations à l’extérieur.

2022 restera quand même une année sombre pour le Stade Bagnérais. On sait que vous êtes une grande famille, un accident de rugby en UNSS est arrivé à l’un de vos jeunes et ça a touché le club de plein cœur ?
L’année est sombre et c’est très, très mal terminée. On a ce jeune, Mathias Dantin et, comme tu le disais, le Stade Bagnérais est une famille et quand un membre de la famille est sévèrement touché, toute la famille est marquée. On essaye d’apporter notre soutien tant bien que mal et de faire en sorte que Mathias et sa famille puissent compter sur nous.

Quand on voit ce qu’il s’est passé dans cette rencontre UNSS, ça porte aussi quelques interrogations sur le rugby scolaire. Il faudrait peut-être mieux l’encadrer avec de vrais professionnels du rugby ?
Le rugby est un sport de combat et un sport où la technique, malgré tout ce qu’on en pense, est importante. Ça s’est passé dans le cadre scolaire, peut-être qu’il y a des choses à revoir, certainement même puisqu’une table ronde de l’UNSS a lieu et j’espère qu’il en sortira des mesures qui permettront de continuer la pratique du rugby au niveau scolaire et d’intégrer peut-être un peu plus les normes de la Fédé.

On va aussi parler de l’actualité de la Fédé. On sait que tu es quelqu’un de très proche de Maurice Buzy-Pucheu et on peut un peu qualifier Patrick Buisson » d’héritier » de Maurice Buzy-Pucheu en tant que vice-président du rugby amateur. On vient d’apprendre que Patrick Buisson était positionné pour devenir président délégué de la Fédération Française de Rugby, en remplacement de Bernard Laporte qui se met en retrait de ses fonctions et j’imagine donc que cette histoire doit te mettre en joie ?
Je connais personnellement Patrick Buisson et moi, je cherche quelqu’un qui apporte plus de sérénité au sein du rugby français, si c’est Patrick, tant mieux car c’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup, quelqu’un de consensus et à l’écoute du monde amateur. Maintenant, ce que je veux, c’est que tout le monde se mette autour de Patrick mais qu’on fasse en sorte que le rugby français sorte grandi de cette histoire.

Il y a aussi une Coupe du Monde à préparer où il faut que le rugby français soit uni derrière cet objectif et ce moment qui va être fondateur ?
Et oui. Actuellement, malheureusement, ça passe par beaucoup d’histoires dont je ne me mêlerai pas vu qu’il y a quand même pas mal d’enquêtes et pas de choses qui se disent et je pense que les réseaux sociaux font le reste aussi. Maintenant, il faut que tout le monde pousse dans le même sens et essaye de montrer une bonne image du rugby français dans cette Coupe du Monde.

Puisque c’est la période des vœux, qu’est-ce qu’on peut souhaiter au Stade Bagnérais pour 2023 ?
En premier, avant de parler rugby, c’est que Mathias et sa famille retrouvent du bien-être, c’est d’abord ça la priorité car je crois que la santé est la priorité chez tout le monde. Pour nous, qu’on retrouve une phase éliminatoire qui nous permette un peu de nous exprimer et de faire plaisir à nos fidèles supporters.

Et, qui sait, la Nationale 2 pour retrouver un derby avec Lannemezan, le beau derby de Bigorre ?
(rires). En tous cas, ça serait avec plaisir !

Merci et on souhaite bon vent au Stade Bagnérais
Merci beaucoup et à très bientôt j’espère.
Propos recueillis par Loïc Colombié

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