zoom sur l’une des nouvelles têtes du Sporting Club Albigeois, le jeune 3e ligne Gaël Ekpe arrivé cet été du centre de formation du SU Agen et qui au gré de ce début de saison 2022-2023 opère des apparitions remarquées sous les couleurs tarnaises. Natif des Alpes de Haute Provence, celui qui a débuté le rugby a Manosque puis à Durance Luberon Verdon XV a vu sa carrière prendre un tournant dans le club lot et garonnais de Nérac où il a tapé dans l’oeil du grand frère agennais. Disposant d’un profil aérien qui lui a valut le surnom «d’Airbus » par son coéquipier Vincent Calas, le jeune Gaël Ekpé fait partie des belles surprises automnales et hivernales des jaunes et noirs. Rencontre avec un jeune joueur en devenir qui s’est vite adapté aux préceptes du SCA et qui compte bien pas à pas ce faire un nom dans cette division Nationale.

Tu as franchi un cap cette année en quittant ton Lot-et-Garonne natal pour venir découvrir le rugby tarnais et cette division Nationale. On va commencer par le commencement en te demandant comment a débuté l’histoire d’amour en Gaël Ekpe et le rugby ?
Elle a commencé assez tôt, vers mes 10 ans. Je suis originaire de Manosque, dans le 04, et j’ai débuté le rugby là-bas donc Nérac n’est pas vraiment mon club formateur, c’est arrivé un peu plus tard dans mon parcours. C’est comme ça que ça a commencé, à travers des activités sportives à l’école et ainsi de suite.

Tu as pris goût à ce sport, qui est plus qu’un sport mais une passion, et tu as gravi les échelons jusqu’à arriver au centre de formation d’Agen ?
C’est ça. J’ai commencé sans vraiment trop me poser de questions, c’était un loisir comme un autre et c’est lors de mon année de Terminale, à mes 17 ans, que la proposition se fait pour Agen. A ce moment-là, je fais mes tests pour Crabos sur une période de stage et de vacances pour moi. Du coup, j’ai fait ma prépa avec les espoirs là-bas et, jusqu’à mes 18 ans, j’ai alterné entre mes entraînements en espoirs et les week-end avec les Crabos pour commencer à prendre la température.

Comment s’est faite cette venue à Albi ? J’imagine que Julien Guyard, l’ancien patron du centre de formation d’Albi, n’a pas été étranger à cette histoire ?
C’est même lui qui a amorcé la chose si je peux le dire comme ça. Julien a été mon premier contact dès que je suis arrivé à Agen où j’ai passé 3 ans donc on a eu le temps d’évoluer ensemble. La finalité des choses, c’est que c’est lui qui me donne ce ticket pour Albi.

Quel était ton état d’esprit quand tu es arrivé à Albi, continuer à apprendre ou venir croquer à pleines dents dans la Nationale ?
J’ai envie de dire que les deux sont un peu liés mais il y a l’idée de l’aventure qui prend le dessus et d’abord d’apprendre à découvrir ce que c’est que d’évoluer dans un groupe adulte. C’est déjà ça la différence avec la catégorie espoir pour ensuite trouver mes marques le plus rapidement et d’apprendre en première partie à évoluer dans ce milieu-là. Je dirai que je suis arrivé avec beaucoup de naturel, de simplicité et l’idée d’abord de pouvoir profiter de ce sport et de le faire dans ce cadre-là.

Avec dès la première rencontre amicale, Mathieu Bonello qui te lance dans le grand bain face à Pamiers ?
C’est ça, premier match avec le maillot à Pamiers où j’ai eu la chance de faire le match plein, 80 minutes. C’était une bonne manière de commencer la chose et déjà de comprendre que c’était faisable et réalisable car, forcément, à ce moment-là, j’avais de l’appréhension mais surtout beaucoup d’excitation et juste l’envie de bien faire. Je pense que ça s’est senti, on gagne le match et il y a de bonnes sensations à la fin.

On le sait et on le voit, tu as des aptitudes physiques qui sont bien particulières pour un 3e ligne. Est-ce que tu joues de cette particularité ?
Je pense que c’est aux gens de le dire. Je ne dirai pas que j’ai des particularités, je sais qu’il y a des domaines où je suis plus à l’aise que d’autres et que j’ai peut-être une manière d’aborder la chose qui est différente, de base, je pense être quelqu’un avec un profil plutôt athlétique donc c’est peut-être ça qui donne cette particularité à mon jeu. J’essaye surtout de respecter les bases de ce sport, de m’envoyer avant tout et de faire ce qu’il faut sur le terrain.

Quand on parlait des particularités, on parlait aussi de ton côté aérien puisqu’il y a deux semaines de cela, Vincent Calas qui commentait le match avec nous a déclaré quand tu t’es élevé en touche et que tu es quasiment resté en apesanteur » ce n’est plus Ekpe, c’est Airbus «
(rires). J’ai eu des échos de ce commentaire de Vincent Calas, c’est bien de voir que les aînés, les anciens, aient pu constater ça. Je pense que ça reste une vérité, la touche est un domaine que j’aime beaucoup car c’est rempli de plein de paramètres qu’il faut pouvoir agencer pour que ça se passe au mieux. C’est un domaine que j’aime bien et dans lequel j’arrive à exploiter mes capacités donc ça fait plaisir d’avoir ce clin d’œil de Calas, j’espère bientôt le revoir bientôt sur le terrain et profiter justement de l’expérience de tout le monde car je sais aussi que j’ai atteint ce niveau en cours de route. J’avais certes des facilités mais, et pour revenir sur la question de savoir si je venais dans l’idée de croquer la pomme ou de faire ma place, il y a l’expérience du groupe qui me sert beaucoup et j’essaye d’en faire bon usage.

Quelles ont été tes premières impressions quand tu as découvert ce club d’Albi, celles d’un club famille ?
C’est ce qui en ressort et ce que je peux confirmer depuis que j’y suis, ça reste un club très familial, j’aime faire partie du groupe. Oui, c’est un club qui est famille, où, de ce que moi je peux vivre, il y a de la franchise, il y a beaucoup de naturel et je trouve les gens généralement humbles, qui ne se prennent pas la tête et qui se connaissent très bien. A Albi, on ne triche pas dans les comportements ni dans plein de choses et je pense que ça se ressent.

On va parler de ce championnat de Nationale. Souvent, les gens comme toi qui découvrent la Nationale sont agréablement surpris et par le niveau et par l’intensité et par les collisions qu’il peut y avoir, est-ce que tu es d’accord ?
Oui, ça surprend, personnellement, je ne m’attendais pas à ça non plus. C’est une division qui existe depuis peu, un nouveau championnat et je comprends bien tout ce qu’on peut en dire autour puisque j’ai maintenant la chance d’y avoir joué. C’est un entre-deux, le fait que l’on soit proche de la catégorie au-dessus, de la Pro D2 et, au final, très loin de ce qu’on peut penser sur le rugby amateur puisqu’il y a de grosses équipes qui descendent de la Pro D2 et qui amènent une dimension professionnelle. Tout le monde se doit de suivre et du coup, ça amène un niveau au-dessus. Ca tape forcément plus dans les collisions, il faut savoir répondre présent ainsi que sur la vitesse, en tous cas, sur certains points, ça va beaucoup plus vite qu’en espoirs et dans l’intensité, ça n’est pas la même chose.

Pour quelqu’un de ton âge qui sort d’un centre de formation pro, il vaut mieux faire une belle saison en Nationale que de faire banquette dans une équipe de Top 14 ou de Pro D2 ?
Je pense qu’il faut se connaître et savoir saisir les occasions que l’on a. Je pense qu’on n’a pas tous le choix dans ce milieu, moi, pour ma part, il est sûr que je conseillerai à tout le monde de trouver du temps de jeu avant tout et donc, forcément, de rester humble et de savoir où est sa place. Aujourd’hui, moi je suis super content d’être là où je suis et de pouvoir faire mes premiers pas en Nationale, c’est déjà pas donné à tout le monde. C’est forcément une question qui se pose entre le niveau et la facilité d’avoir du temps de jeu mais par rapport à mon contexte et à ma situation, je peux affirmer qu’il n’y a rien qui est facile. Il faut faire les choses les unes après les autres et aujourd’hui, j’ai la chance de pouvoir allier le temps de jeu et le niveau donc je suis content.

Un petit regard sur le début de saison d’Albi, qu’est-ce que tu en penses ? Il est bougrement réussi ?
Il est réussi dans l’ensemble surtout si on regarde le bilan à la fin de l’année civile. On est 4e et on est quand même dans le haut du panier, il y a eu des hauts et des bas mais, sur le fond, on a su répondre présent et pour l’instant, même si on peut entendre d’autres commentaires et qu’on a eu beaucoup de commentaires en début de saison sur le remaniement de l’équipe et les nouveaux visages, une équipe très jeune, etc, j’ai l’impression qu’on n’est pas loin de la vérité collectivement. Moi, personnellement, je n’ai rien à dire, je pense qu’on a réussi à prouver des choses chaque week-end, notamment sur les matchs à domicile. Le dernier match en témoigne bien, on arrive à finir sur un sans-faute à la maison.

Avec quoi Gaël Ekpe sera-t-il un homme heureux à la fin de la saison ? Avec beaucoup de temps de jeu et une grande aventure humaine et collective ?
Ce sera un homme heureux s’il a atteint ses objectifs personnels et il s’avère que mes objectifs persos correspondent aux objectifs collectifs. Je pense donc que tout le monde va y trouver son compte, pour l’instant, c’est continuer à profiter de chaque moment et on fera le bilan en fin de saison.

Merci et on te souhaite une belle première saison sous les couleurs jaune et noir
Merci beaucoup.
Propos recueillis par Loïc Colombié

Article en partenariat avec :
















super entretien avec Gaël , un des chouchous cette année de ces dames bénévoles et supportrices du SCA …apprécié par tout le monde tellement il est chaleureux, poli et super sympa , un grand merci Gaël , continue comme çà , tu as tout pour réussir , c’est ce que je te souhaite , qq jours avant les voeux ( et un bonjour à papa, super sympa lui aussi, normal …)
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