Il est des figures chez les mégissiers du Sporting Club Graulhetois qui traversent le temps et les générations, marquant de leur empreinte le rugby rouge et noir. Gérard Durand est de cette veine. Pilier émérite du «Grand Graulhet » sous les ordres d’Henry Auriol et Francis Belot, «Dule » comme le surnomment ses amis Pierre Jean Pauthe et Pierre Grand, fut un des acteurs d’une des plus belles pages du club tarnais : la demi finale face au Stade Toulousain en 1986. Aux côtés des Gonthier, Montels, Aznar, Casals, Balayer, Icart, Spangherro, Revallier et bien entendu du maître à jouer Guy Laporte, « Gégé » a porté la cité du cuir durant une décennie dans le gotha de l’ovalie hexagonale. Ce rugby de village au cœur d’un bastion industriel, est littéralement une seconde peau pour ce passionné au grand cœur. Au crépuscule de sa carrière, alors qu’un jeune talent du nom de Benoit Belot émergeait à l’ouverture, il forma une redoutable première ligne avec Jean Puginier et un certain Vincent Moscato tout en amenant en 1991 la jeune génération vers un nouveau fait d’arme le titre de champion de France Groupe B. Retiré des terrains ce pur produit du rugby Graulhetois, a déversé son amour du ballon ovale et des rouges et noirs dans les colonnes de la Depeche du Midi et du Midol, avec la plume acérée, le verbe élégant et un sens de l’humour toujours appointé. Comme chez les Durand le rugby est une histoire de famille, c’est tout naturellement que ses deux filles (Olivia et Julianne) et son fils ont été pris par le virus ovalien. Une joie pour Gérard, lui permettant de suivre dans les travées du Stade Pelissou les exploits de son fiston, Léo, actuel capitaine du SCG, qu’il n’hésite pas à chambrer comme lors de l’interview qu’il nous a accordé à l’issu de la victoire face à Vienne (34-6). Ce grand amateur de vin, se délecte de la nouvelle épopée Graulhetoise en Nationale 2, le menant au gré des week-ends en pérégrination des côtes de Beaune à Châteauneuf-du-Pape, pour qui sait prochainement découvrir les vins de Savoie, ou encore le côte rôtie dans ses prochaines escapades rugbystico-touristico-vinicole avec son épouse Véronique . Les viticulteurs ardéchois comme le bouillant public de Dugradus peuvent se sentir honorés, car selon nos informations, l’inénarrable Gérard Durand fera le déplacement à Aubenas, gage d’un terre recelant très certainement d’ esquis nectar et d’une équipe de rugby ayant aiguisé les mirettes de ce fin connaisseur. Mais comme, cette légende du rugby Graulhetois est homme défi, il se dit sur les bords du Dadou, que l’ami Gérard pourrait se lancer dans une nouvelle aventure domicale, le micro en main et le verbe haut accompagné du timbre de voix rocailleux qui sied si bien au rugby du sud ouest. Mais cela est une autre histoire que cet ancien pilier au cuir tanné et aux milles passions, va vivre comme à l’accoutumée avec son sempiternel triptyque gagnant : Passion, humour et combativité.
Aubenas Vs Graulhet (J12 – Nationale 2) une rencontre à suivre dimanche dès 14h45 en direct web radio et web tv via Le #MagSport et Impakkt Events.

Une petite analyse sur la première mi-temps entre Graulhet et Vienne ?
Une première mi-temps un peu poussive. On a vu deux essais un peu de la même facture avec un joli coup de pied croisé de notre talonneur Mara et un jeu en pivot de Soulé qui ont amené les deux essais, ce sont les éclairs de cette première mi-temps un peu triste. Il a eu des problèmes en mêlée mais on sait que Graulhet est une équipe de seconde mi-temps donc on attend avec impatience le retour du vrai jeu graulhetois, des essais et bien sûr une victoire.

Il y a ton fiston Léo Durand, capitaine de l’équipe, qui est revenu à ses premières amours. Il s’est pris pour un 3/4 aile avec sa folle chevauchée qui amène le premier essai?
Il a la vitesse de son père, je le savais. Je suis un ancien champion du Tarn du 100 mètres en minime donc les chiens ne font pas des chats. (Rires) . Je sais qu’il a une bonne pointe de vitesse, il en profite et il en fait profiter l’équipe.

On imagine que la seconde mi-temps t’a plus plu que la première ?
On l’avait dit, Graulhet est une équipe de seconde mi-temps et je ne me suis pas trompé. Mis à part en mêlée, où on a eu de gros soucis, Vienne a été faible et hors du coup, j’ai discuté avec l’entraîneur de Vienne qui m’a confirmé qu’ils avaient fait un non match et qu’ils n’étaient pas du tout rentrés dedans. Ils ont été décevants à tous les niveaux, tant dans l’engagement physique que dans le reste, tous les ingrédients qui font qu’à la sortie, ils prennent un 34 à 6.

Maintenant, on compte sur toi pour aller soutenir tes poulains rouge et noir à Aubenas ?
Moi, je me déplace quelque part quand il y a des vignes, de bons vignerons et de belles appellations. Pour Aubenas, je ne sais pas, il faut que j’étudie la carte et s’il y a des producteurs qui m’intéressent, peut-être que je viendrai. (Rires) Mis à part ça, il faut impérativement gratter une victoire à l’extérieur et le plus tôt sera le mieux si on veut passer les fêtes en se disant qu’on peut ambitionner autre chose que le maintien, ce qu’on avait défini comme objectif en début de saison. On doit passer à autre chose et pouvoir ambitionner de nous qualifier et de faire taire toutes les mauvaises langues d’un peu partout qui nous prévoyait un championnat difficile sinon une descente en fin de saison.
Propos recueillis par Loïc Colombié

Article en partenariat avec :




















