#Rugby – Nationale 2 / Periko Arrieta (Saint Jean de Luz) : «Notre public vient voir du beau jeu et des garçons qui mouillent le maillot!»

Sur la baie de Saint Jean de Luz, dans la poule 2 de Nationale 2, le SJLO et son co-président, Periko Arrieta découvre avec appétit cette nouvelle division totalement calibrée aux résultats sportifs récent du club mais voyant aux écuries de calibres sociaux-économiques des plus diverses. Le Saint Jean de Luz Olympique qui est avec Lannemezan et Graulhet le plus petit budgets sur l’intégralité des 2 poules, arrive à tirer son épingle du jeu sans renier son ADN joueurs ni ses valeurs guerrières ayant bâtis les succès des années précédentes. L’un des co-president du club Luzien nous a donc accordé un entretien pour nous exposer la façon dont les corsaires basques abordent ce nouveaux challenge et tente de porter haut les couleurs d’un territoire qui respire rugby tout comme le stade de Kechiloa.

 

Pour Saint-Jean de Luz, après de nombreuses années à jouer le haut de tableau en Fédérale 2 puis en Fédérale 1, une nouvelle aventure s’est annoncée en début de saison avec cette Nationale 2, ce championnat semi-pro qui brasse grosses équipes amateurs et équipes semi-pros en devenir. A mi-saison et pour la première année de Saint-Jean de Luz dans ce monde de la Nationale 2, quel est le bilan ? 

 

On approche bientôt de la trêve et, sportivement parlant, le bilan est correct et plus que convenable. On est bien installé entre la 4e et la 5e place, on a réussi à prendre des points dehors pour le classement britannique, on compte une défaite à la maison contre le leader Niort mais, globalement, on est satisfait. Sportivement parlant, on peut faire mieux mais ça reste intéressant. 

Malgré de grosses écuries quasiment pros sinon pros comme Niort et Périgueux, on voit que le niveau de cette poule est quand même assez homogène ? 

 

Effectivement, le niveau est très homogène. On peut considérer que, que tu joues le 1er, le 2e ou le dernier de la poule, il faut s’attendre à jouer un gros match et la baisse de régime n’est pas permise. Si on n’est pas à son niveau, on peut se faire taper par le dernier, il y a très peu de différence donc c’est vrai que le niveau est très homogène. Ce qu’on a aussi remarqué depuis le début de la saison, c’est qu’en termes d’engagement physique, c’est quand même un petit peu la dimension au-dessus, on a été confronté à quelques blessures en début de saison, voire pas mal de blessures, avec des indisponibilités assez longues. 

Ça va peut-être vous amener à évoluer sur la morphologie de vos joueurs ? On sait qu’à Saint-Jean de Luz, c’est beaucoup de cœur, de courage et de vaillance mais pas de gros gabarits ? 

 

Non mais c’est aussi notre force. On a des types devant qui sont quand même solides mais qui bougent, qui sont très athlétiques, qui aiment parcourir du terrain, déplacer le ballon, qui aiment bouger et qui sont très actifs. On est peut-être un peu moins solide sur les fondamentaux tels que la mêlée, on a une touche qui fonctionne bien mais on ne peut pas avoir les deux. Si les types avaient les deux, ils ne joueraient pas en Nationale 2 mais en Pro D2 donc nous, on privilégie ces qualités-là. 

Du côté de Saint-Jean de Luz, même quand il y avait les grosses écuries pros en Fédérale 1, vous avez toujours été dans le haut de tableau à jouer les play-off donc ça ne nous étonne pas de vous voir dans le haut de tableau en Nationale 2 Financièrement, comment est-ce que vous arrivez à joindre les deux bouts car vous avez quand même fait un pas de plus en termes de déplacements ? 

 

Disons que oui, si on se réfère à quelques années auparavant, on avait joué le Jean Prat à l’époque et ça nous avait valu de beaux après-midis dans notre coquet stade du Pavillon Bleu. A l’époque, il y avait Tarbes, Albi, Valence-Romans et aujourd’hui, on est à nouveau confronté à ce genre d’équipes et on s’en sort sur le plan financier. On sait très bien qu’on n’a pas le plus gros budget de la Nationale 2, on a un fonctionnement que je ne qualifierai pas d’atypique mais il est quand même assez en décalage avec ce qui se fait dans la Nationale 2 actuelle. On n’a pas de joueur sous contrat, le joueur qui signe au Saint-Jean de Luz Olympique ne trouve pas sa place s’il n’est pas dans la démarche d’un double projet. Sur le plan social, on essaye d’accompagner le joueur dans son projet professionnel ou scolaire mais c’est peut-être un système qui a fait son temps, il va falloir évoluer. On se pose la question, on réfléchit et on est conscient que si on veut pérenniser le club dans cette Nationale 2, il va falloir un petit peu évoluer donc oui, on se pose effectivement des questions. 

On peut allégrement vous comparer à des clubs comme Lannemezan ou Graulhet qui ont des budgets à peu près similaires au vôtre. On a vu que dans ces clubs, que ce soit en termes de supporters, de dynamique populaire ou même parfois en termes de partenariats, le fait d’être monté en Nationale 2 et d’avoir un beau championnat assez homogène avait créé un petit appel d’air. Est-ce que c’est le cas à Saint-Jean de Luz ? 

 

Saint-Jean de Luz, c’est assez particulier à ce niveau-là, si je disais qu’on a senti un gros engouement et une grosse ferveur avec la montée en Nationale 2, je mentirais. Bien évidemment que nous avons un socle de supporters assidus qui nous suivent d’une année sur l’autre mais on n’a pas senti non plus un tremblement de terre que l’on a créé en accédant à la Nationale 2 mais si on descend, il est sûr qu’on va se faire taper dessus, en parlant poliment. On a des partenaires très fidèles qui nous soutiennent et on les en remercie mais dire que ça a déclenché quelque chose que l’on n’avait pas vécu avant, non, pas vraiment. 

On peut dire qu’on est dans l’an un, l’an test de cette Nationale 2. Quels seraient les aménagements et les appointements à faire pour que cette Nationale 2 soit encore plus productive, intéressante et enrichissante dans tous les sens du terme pour les clubs ? 

 

C’est en effet la première édition et on pourra peut-être faire un bilan précis en Juin. A mi-saison, je trouve quand même qu’il y a des matchs qui sont intéressants dans le contenu, on sent bien que le niveau est un petit peu monté et a évolué par rapport à la Fédérale 1. Comme je le disais auparavant, ça tape un peu plus au niveau de l’engagement physique, c’est costaud et je pense que ça ne va faire que s’accentuer à ce niveau-là car, comme tu l’as dit, il y a des clubs dans cette division qui sont déjà professionnels et, par exemple, Périgueux a un budget 3 fois supérieur au nôtre, pour ne parler que d’eux. Je pense qu’ils vont continuer dans leurs démarches de construction de clubs pros et nous, comme je te le disais, il va falloir que l’on évolue aussi, on se pose des questions mais on a atteint notre niveau maximum, on sait très bien qu’on ne pourra pas aller plus haut ce qui n’est pas le cas de ces clubs-là qui, je pense, ambitionne de franchir une marche supplémentaire, Niort et Périgueux entre autres. 

Malgré cela, vous allez relever l’enjeu sportif et essayer d’aller en play-off pour vivre une belle aventure humaine et sportive ? 

 

On avance gentiment, on se projette un petit peu, on est dans les clous, dans les 6 qualifiés pour le moment. Dire qu’on va participer aux phases finales en Mai prochain serait peut-être prétentieux mais on avance, il nous faut des points, on les prend. Là, on va avoir trois réceptions à domicile donc il faudra faire le plein et on pourra vraiment se projeter en Janvier / Février sur ce que pourra être notre printemps. 

On va dire que pour votre saison, les petits bonbons au miel, pour les grands passionnés que vous êtes et pour tous les passionnés du SJLO, sont le derby face à Anglet et le derby basco-landais face à Tyrosse ? 

 

On a déjà rencontré Tyrosse et Anglet, on a réussi à vaincre Tyrosse sur leur pelouse, ce qui n’est jamais facile. Quant à Anglet, on les a reçus et on a gagné assez brillamment donc on était satisfait de ce derby même si on regrette un peu d’avoir joué sous des trombes d’eau car on aurait bien aimé que le public soit un peu plus présent, même si l’affluence a été de qualité. Mais, effectivement, jouer des derbys pour des clubs comme les nôtres, c’est intéressant à tout point de vue. 

Au foot, on dit que ce sont des matchs qui valent 6 points mais, au rugby, ils en valent 8 ? 

 

(rires). Oui car au-delà de la victoire et du fait de prendre des points, il y a aussi la notion de derby et de rivalité qui prend tout son sens par contre, ne se focaliser que sur deux derbys et négliger les autres matchs, ce serait une erreur. On est bien évidemment content quand on gagne des derbys mais il y a plein d’autres matchs à gagner et qui seront très, très durs, notamment ceux qui arrivent , Limoges, Floirac et Auch, qui est premier, viendra chez nous à la reprise de la saison. Ce sont de gros, gros matchs à jouer. 

Quel est le mot d’ordre pour cette première année de Saint-Jean de Luz Olympique en Nationale 2 ? 

 

Je ne vais pas être original en disant ça car je réponds toujours de la même manière à chaque fois qu’on me pose la question mais la notion de plaisir est très, très importante chez nous. Notre public vient aussi voir du beau jeu et des garçons qui mouillent le maillot, je pense que jusqu’à maintenant, ils n’ont pas été déçus et nous, on va continuer dans cette voie-là, il faut qu’on prenne du plaisir, ça passe par le jeu. Le premier objectif était le maintien, on ne savait pas trop où on allait mais maintenant, il semble qu’on ne soit pas trop mal loti donc on regarde un peu plus haut.

On va dire que les joueurs ont pris goût au sucre comme on dit ? 

 

Les joueurs sont ambitieux, j’ai toujours coutume de dire que ce sont eux qui placent un peu le curseur, selon où ils veulent aller, c’est à nous dirigeants de les accompagner et de les aider. Il semblerait que, pour le moment, on soit bien calé dans les 6 premiers, même si rien n’est acquis, et je pense qu’ils se sont fixé comme objectif d’y rester donc, à partir de là, on connaît la suite. 

Merci de nous avoir donné la  » photographie  » de cette première année de Saint-Jean de Luz en Nationale 2 à mi-saison

 

C’est toujours un plaisir, merci beaucoup.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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