Quelques heures avant la défaite du CS Vienne sur les terres graulhetoises (34-6 / J10 Nationale 2) nous sommes allés faire un tour dans l’Isère, pour donner la parole à un des cadres du vestiaire des Drapiers : Mathieu Bonnet-Gonnet. Suspendu contre les tarnais celui qui a retrouvé son Isère natale est une des parties prenantes du projet du CSV et nous a donné son sentiment sur cette découverte de la Nationale . L’ailier viennois nous aussi parlé de son aventure sur la côte d’Azur où il a buté sur la dernière marche en juin 2021 pour faire accéder en Pro D2 le Stade Niçois.

Après avoir joué à Grasse, à Nice, sur le bord du bassin méditerranéen, tu es monté un peu plus au nord à Vienne pour relever un nouveau challenge. Qu’est-ce qui t’a amené à venir chez les drapiers viennois ?
Tout simplement un retour dans ma terre natale puisque je suis originaire de l’Isère. J’étais parti à Grasse il y a 5 ans maintenant où j’ai joué deux ans avant d’en faire trois à Nice et là, je suis remonté, car je commence à ne plus être tout jeune non plus, pour une reconversion professionnelle mais aussi pour jouer à un bon niveau à côté.

Que retiendras-tu de ton passage à Nice ? Peut-être la déception de ne pas avoir accroché la montée en Pro D2 l’année 2021 face à Narbonne ?
C’est ça, forcément. C’est une saison qui a aussi été un peu tronquée avec ce qui est arrivé à notre collègue James Lasis donc ça a été un peu dur à partir de Mars / Avril. C’est vrai que ça reste un échec, ce n’est pas un regret car on a aussi joué le match mais c’est plus un remord. On aurait pu le faire, malheureusement, on ne l’a pas fait et Narbonne est monté à notre place.

Est-ce que l’année dernière, et pour faire un jeu de mots, tu as senti que tu avais un peu fait le tour de la promenade des Anglais à Nice et qu’il te fallait aller rechercher l’air de l’Isère ?
Exactement, sans dire que j’avais fait le tour. Je suis arrivé à Vienne, où j’avais déjà joué l’année dernière, parce-que c’était vraiment un choix personnel que de remonter. On me reprolongeait à Nice mais c’était le choix du cœur, toute ma famille est là et ça faisait 5 ans que j’étais dans le sud du coup, je pense que la boucle est bouclée et j’étais plus sur une reconversion professionnelle que de continuer dans le rugby à un bon niveau. C’est un très bon niveau à Vienne aussi mais on est pluriactif donc c’est beaucoup plus simple.

Quand, comme toi, on a passé quelques années dans le rugby pro, comment est-ce qu’on rebascule dans la pluriactivité ?
Je ne te cache pas que l’année dernière, ce n’est pas que ça a été dur car ce n’est pas le mot mais ça a juste été de se réhabituer à ne plus être que dans l’environnement du rugby, de voir d’autres personnes et puis de changer, de te réentraîner le soir après ta journée de boulot. C’est une acclimatation qui s’est un peu faite en plusieurs paliers et cette année, ça roule, on a repris le chemin.

Nice était quand même la grosse armada pro et tu es arrivé dans un club de Vienne assez populaire et » rugby à l’ancienne » avec surtout une grosse armée de bénévoles qui rappellent quand même les valeurs de base du rugby ?
Tout à fait mais ça fait aussi du bien de se retrouver où on commence. Je n’ai pas toujours été dans des clubs comme Nice donc, du coup, on aime ces gens-là et franchement, je peux leur dire, on les remercie d’être là pour nous. Ce n’est pas donné à tout le monde car à Vienne surtout, il y a énormément de bénévoles qui gravitent autour du club et c’est vraiment un pur plaisir de jouer dans ce club-là.

Après la Nationale, après la Fédérale 1, voilà la Nationale 2. Est-ce que pour toi, ce championnat est une franche réussite car on voit que tous les matchs tous les week-ends sont à couteaux tirés ?
Bien sûr, c’est une bonne réussite après, il y a aussi une bonne différence entre des équipes qui veulent jouer leur championnat en Fédérale 1 et celles de Nationale 2. Dans notre poule, on a deux clubs qui descendent de Nationale, Aubenas et Dijon, donc ce sont des matchs à couperet tous les week-ends. Il ne faut pas perdre à domicile car la poule est dense et aller chercher quelques points à l’extérieur contre des équipes qui elles vont forcément batailler pour gagner leur match à domicile. Donc oui, un championnat comme ça est vraiment bien.

On va parler du début de saison de Vienne. Vous êtes un peu sur la tranche de la pièce avec 4 victoires, 4 victoires et un match nul, c’est maintenant là qu’on va voir si vous basculez du bon ou du mauvais côté du karma ?
Exactement mais au vu de la poule que l’on avait en début de saison, et pour être arrivé maintenant à mi-saison, on aurait signé dès maintenant pour être à notre place. Il y a un bon travail qui est fait dans le club et à nous de faire le match qu’il faut dès ce week-end pour pouvoir rivaliser face à cette équipe de Graulhet qui n’est pas facile à manœuvrer chez elle.

L’objectif pour Vienne est d’être dans les 6 premiers à la trêve ?
L’objectif à Vienne est de se maintenir le plus tôt possible.

On en vient à l’adversaire, le Sporting Club Graulhetois. J’imagine que ça va être la première fois que tu les affrontes ?
Non, il me semble que je les avais déjà joués avec Grasse il y a 4 ou 5 ans.

Comment est-ce que tu assimiles ce club de Graulhet, qu’est-ce qu’il représente pour toi ?
C’est la banlieue toulousaine, on sait que ce sont des équipes qui puent le rugby. Ça sent les coups, ça joue à fond et puis, ce sont des équipes qui sont dangereuses, on le sait et on est aussi préparé à ça.

Qu’est-ce que vous redoutez le plus de Graulhet ?
On sait qu’à Graulhet, ça joue vraiment au rugby. C’est calibré, il y a de très grosses individualités derrière, devant, c’est compact, pour moi, c’est une équipe qui est complète et qui mérite la place qu’ils ont.

Pour toi et ton équipe, quel sera le mot d’ordre de ce week-end ?
La discipline et de rivaliser avec une équipe qui va envoyer du jeu. Il faudra donc être au point en termes de défense et marquer sur nos temps forts en attaque, c’est important, surtout à l’extérieur.

En quelques mots, comment est-ce que tu définirais le club du CS Vienne ?
Je dirai solidaire, camaraderie et famille.

On va finir avec la question décalée car du côté de Paul Champin, l’un de tes anciens coéquipiers, on nous a dit que tu avais un talent d’imitateur. Vrai ou faux ?
De temps en temps, oui, on y arrive (rires).

Et lui, quel est son talent ?
Il en a un en particulier, celui de perdre toutes ses affaires de rugby.

On transmettra l’information dans les colonnes du #MagSport. On te remercie et on te souhaite un bon match face au Sporting Club Graulhetois ainsi qu’une belle saison avec les drapiers viennois
Je te remercie et bonne chance à tout le monde pour le match de ce week-end.
Propos recueillis par Loïc Colombié

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