Retrouvez l’intégralité de la conférence de presse du manager du Sporting Club Albigeois en amont de la réception du Co-leader de Nationale, de Bourg En Bresse lors de la 11eme journée.

Est-ce qu’à froid, le débriefing de ce match contre Tarbes est le même qu’à chaud ?
Oui, c’est la même analyse : on a manqué le match. On a manqué notre match pour plein de raisons mais on l’a manqué, on est complètement passé à côté.

Avant de recevoir Bourg, une petite piqûre de rappel fait aussi du bien pour re-galvaniser les hommes et être fin prêts pour recevoir cette grosse équipe de Bourg qui est maintenant co-leader de la Nationale ?
Je préfère préparer les matchs en gagnant les précédents mais on n’a rien fait pour le gagner et on est passé à côté, ça arrive.

Comment est-ce que tu expliques cette indiscipline ?
Je l’explique par le fait que, quand tu n’as pas décidé de jouer spécialement en avançant, tu es toujours un peu sur le reculoir et donc, tu facilites la tâche de l’arbitre qui arbitre l’équipe qui subit. Au rugby, quand tu subis les impacts, tu ne peux pas exister, je n’ai pas aimé notre match mais il faut aussi accepter qu’on l’ait manqué.

Romain Terrain, ton ancien coéquipier, nous disait que l’objectif de Tarbes dans ce match était de vous coincer au fond du terrain. Quels sont les leviers pour passer par-dessus ça ?
Je ne sais pas si on a été coincé au fond du terrain. On pense qu’on a dominé sur la longueur du jeu au pied par contre, c’est au nombre de coups de pied réussis dans le match qu’on a échoué, ils ont été meilleurs et plus efficaces que nous. Pour nous, le but était réellement d’arriver à sortir de notre camp, on y était très bien arrivé sur plein de matchs avant et on y arrive assez bien donc je ne pense qu’on ait perdu le match là.

Après 10 journées, vous n’avez toujours pas accroché une victoire à l’extérieur et quand on voit le trio de tête, la différence se fait sur les victoires à l’extérieur. Est-ce que tu fais déjà une croix sur les 3 premières places et selon toi, est-ce que 10 points de retard est surmontable ou faut-il se concentrer sur la 4e place ?
Non, je ne calcule pas. Aujourd’hui, je ne calcule pas du tout la place à laquelle je vais être à la fin de la saison et me dire » je peux, je ne peux pas « . Je sais une chose, c’est que je regarde Albi et non pas s’ils sont loin ou pas loin. Dans le rugby, tout peut aller vite dans un sens comme dans l’autre et le but sera toujours d’être dans les 6 premiers donc voilà l’objectif.

On va parler de cette équipe de Bourg. Elle a une similitude avec Albi, celle d’avoir eu une grosse rotation à l’intersaison avec 25 joueurs qui sont arrivés à Bourg-en-Bresse et on a l’impression que la mayonnaise est en train de prendre et qu’ils ont trouvé la bonne carburation ?
Je ne sais pas du tout, je ne connais pas trop leur groupe. Ils sont co-leaders de la Nationale donc ce n’est pas pour rien, c’est une très grosse équipe, ils viennent de la Pro D2, ce sont de gros joueurs avec des objectifs élevés donc ce sera un gros morceau.

On a vu l’année dernière que les équipes qui venaient de Pro D2 comme Soyaux-Angoulême étaient toujours présentes dans la gestion des grands matchs et avaient parfois un temps d’avance. Est-ce que c’est l’une des données du match ?
On a aussi reçu de gros matchs et de grosses équipes à la maison, ce championnat de Nationale est difficile. Ils viennent de la Pro D2, ils ont de l’expérience même s’il y a eu du changement, c’est une équipe qui veut remonter de suite, elle a affiché haut et fort ses ambitions. On sait donc qu’on a un gros morceau qui arrive, tu n’es pas co-leader pour rien.

Tu les reçois un peu avec la pression par rapport à la contre-performance de la semaine dernière ?
Non, pas du tout. Il y a encore une semaine, on parlait tous d’une super dynamique et rien n’est remis en question parce qu’on n’a pas gagné à Tarbes.

Pourtant, c’est la première fois que tu ne prends pas de points ?
C’est vrai mais on a ramené des points de partout, on a fait match nul à Nice, on a perdu à Suresnes dans les conditions que l’on sait. Aujourd’hui, on est passé à côté de notre match comme je l’ai dit au début mais on l’assume totalement, on est passé à côté de notre match à Tarbes tous ensemble, staff et joueurs. Il faut l’accepter et être aussi capable de continuer notre marche en avant aussi, on grandit, on prend également de l’expérience collective, on permet à des joueurs de jouer et nous, ça nous permet d’avancer dans nos choix.

Tu as fait matcher des joueurs qu’on n’avait pas trop vu depuis le début de la saison. Est-ce que tu en tires déjà un bilan ou est-ce que ce seul match ne te permet pas de les juger ?
Bien sûr que j’en tire un certain bilan mais je ne me permets pas de les juger que sur un match. Par contre, j’en tire le bilan que le niveau de la Nationale est élevé et que, quand on te donne le maillot, il faut essayer de faire de ton mieux, ce que font les joueurs mais il faut donner le meilleur de toi-même. Quand tu as du temps de jeu, il faut que tu essayes de tirer ton épingle du jeu mais je me garderai quand même de n’en juger certains que sur 80 minutes. Tout le monde n’a pas été à la même hauteur samedi et le principal enseignement est qu’on n’a pas été dans l’engagement. Ça, c’est un peu problématique surtout sur des joueurs qui sont censés avoir peu joué et donc avoir l’envie de vouloir montrer donc ça nous permet aussi d’avoir fait une revue d’effectif.

Sur le registre des supporters, c’est un peu malheureux pour eux car à chaque fois qu’ils sont venus, vous êtes un peu passés à côté des prestations ?
C’est vrai et je suis désolé de la presta qu’on a rendue car, quand tu te déplaces … Je ne parle pas de victoires ou de défaites mais surtout de comportement, les joueurs n’ont pas décidé de faire ce type de match, ce n’est pas volontaire, tu te prépares parfois un peu moins ou il y a plusieurs raisons. Il y avait un bus de supporters et tu ne les rends pas heureux, on aime rendre nos supporters heureux mais on a manqué notre match et on l’assume totalement. On est désolé qu’ils soient venus pour voir cette prestation mais, en tous cas, on sent qu’il y a une effervescence autour de cette équipe depuis ces dernières semaines et il faut la maintenir. C’est à nous de le faire et je suis convaincu que c’est ensemble qu’on réussira mais c’est d’abord à nous de mouiller le maillot et de nous investir pour que les gens suivent cette équipe, notre équipe.

Il y a deux semaines, tu nous avais dit que tu ferais sur ce bloc comme l’an passé à savoir faire tourner. Est-ce que la presta de samedi ainsi que les échéances à venir te font changer ton paradigme ou est-ce que tu gardes ta ligne de conduite ?
Je vais forcément un peu réajuster ce que j’avais prévu sur certains matchs mais je suis quand même convaincu qu’il faut avoir une profondeur d’effectif et je pense qu’on ne peut pas fermer le groupe dès Décembre. Au retour de Janvier, vers Février, on le fermera mais là, on va rester comme ça peut-être par contre à doses plus homéopathiques que ce qu’on a fait samedi.

On sait qu’historiquement, Albi est un club qui réagit un peu à l’orgueil et que, quand ça trébuche, il y a souvent une réaction derrière. Est-ce que c’est un levier que tu vas activer dans la semaine ?
Je pense qu’on l’a évacué lundi et que maintenant, c’est derrière et maintenant, c’est l’avenir, c’est Bourg, ça sera Chambéry, Cognac-Saint Jean d’Angély, Blagnac, ce qui nous reste à recevoir. C’est tourné et par contre, maintenant, on va mettre les ingrédients pour faire un bon match de rugby, en tous cas, je sais que les joueurs ont cette dynamique-là. C’est une mauvaise page qu’on a écrite.

En plus, c’est un test. C’est le 3e gros que tu reçois quasiment d’affilée, jamais deux sans trois, et ça peut aussi te permettre de te dire » ça n’était qu’un accident et ce n’était pas notre vrai niveau » ?
Ce n’est pas parce-que je suis le coach de cette équipe que je vais te dire que je suis d’accord avec tes propos mais je le suis. On a pris des gros, on joue de grosses équipes, ça nous permet aussi d’être à un certain niveau car tu sais que si tu n’es pas à ce niveau-là; tu perds les matchs. Il est sûr que le match de samedi dernier était un échec mais c’est un accident de parcours, ça arrive, j’espère que ça arrivera le moins possible dans l’année. Je vous l’ai dit il y a encore quelques semaines quand il y avait la dynamique, il faut accepter que ce groupe soit encore en construction et je suis convaincu que des matchs comme ça vont aussi amener beaucoup à ce groupe-là.

Sur quels leviers est-ce qu’il faut que tu appuies pour samedi ?
Sur le levier de l’investissement, de la générosité et de se préparer à donner, à être généreux et on fera les comptes à la fin. Ce qui s’est toujours passé quand on a fait de bons matchs, ici ou à l’extérieur, c’est quand on n’a pas calculé et qu’on a donné le meilleur de nous-mêmes. Je vais actionner ce levier-là dans le sens où les joueurs sont passés à côté samedi dernier mais je le prépare comme les matchs précédents.

Concernant l’indiscipline, c’était très, très bon au début de l’année, même top, et puis il y a eu ce match contre Dax qui vous a peut-être fait croire que, bien qu’ayant pris trois jaunes, vous arrivez à vous en sortir. Peut-être qu’inconsciemment, tu te dis que ça passe ?
Je suis d’accord avec toi. On a été très, très bien au démarrage pendant quelques semaines mais on était moins bien en résultats et aujourd’hui, on est mieux en résultats mais un peu moins bien en discipline. Je crois qu’il faut être modéré dans l’analyse par contre, il faut savoir l’analyser. Je pense que, ces derniers temps, on dépasse quand même un peu nos objectifs en termes de discipline.

Trop de fautes est rédhibitoire pour gagner des matchs ?
Exactement, c’est trop pour gagner des matchs et surtout à l’extérieur mais, si je prends le match de samedi, quand tu es battu dans l’impact et dans la collision, tu ne fais que reculer, tu ne sors pas, tu perds du temps, tu mets trois jours à te relever donc derrière, le mec au milieu arrose forcément. Quand tu es dans une période où tu domines et où tu veux imposer quelque chose, les pénalités tournent souvent en ta faveur donc c’est aussi à nous de refaire basculer ce compartiment-là mais il est sûr que c’est un travail qu’on fait au quotidien.

Paul Clergue est sorti à la mi-temps. Est-ce que c’est un pépin physique ou un choix tactique ?
C’était un choix tactique mais on est très content de Paul sur ce début de saison, on est extrêmement content de lui. C’est un jeune joueur, il faut aussi parfois savoir le protéger et le préparer et en tous cas, on est très content de ses performances. Ça arrive parfois d’être un peu moins bien et c’est à nous de le protéger et de faire en sorte qu’il continue cette dynamique-là. Ce sont sur ces jeunes du club qu’il faut que l’on s’appuie et que l’on construise les futures années du SCA.

Dans ton malheur, il n’y a pas eu de nouveau gros pépin physique ?
Il y a un peu de casse, on me dit parfois le jeudi que c’est incertain et en fait, c’est une grosse blessure. On a quelques mecs mais plus que la semaine d’avant, on a quelques blessés mais aussi des mecs qui vont revenir. Ce sont les aléas, je pense que toutes les équipes sont comme ça, c’est le cœur de l’hiver mais c’est vrai que ça tape, on y laisse des plumes chaque week-end.

Dans l’optique du recrutement, un 10 agenais risque d’être libéré, le sud-africain Danré Gerber. Est-ce que c’est quelqu’un qui peut éventuellement t’intéresser ?
Bien sûr mais pour l’instant, on n’est pas sur cette piste-là. J’ai espoir que ça arrive avant Noël mais j’avais dit la même l’année dernière et je n’avais rien eu au pied du sapin (rires). On cherche toujours, on regarde vraiment et ce sera une piste à regarder mais pour l’instant, ce n’est pas d’actualité.

Est-ce que Mohsen Essid va revenir ?
Oui, il va sûrement revenir.

Le mot d’ordre pour ce match ?
Préparer le match avec sérieux.
Propos recueillis par Loïc Colombié

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