Les Caouecs de Blagnac ont démarré leur saison de la meilleure des façons en faisant du stade Ernest Argelès une véritable forteresse où Albi, Chambéry, Rennes et Tarbes sont tombés. Si vous y rajoutez une victoire en terre charentaise chez les unionistes de Cognac Saint Jean d’Angely ou un point de bonus défensif arraché dans l’antre dacquoise de Maurice Boyau, et voilà le Blagnac Rugby à la 4 eme place du championnat de Nationale à l’aube de cette 9eme journée de Nationale. Alors que les Blagnacais vont défier Hyeres Carqueiranne à deux encablures de la rade de Toulon ce dimanche, Éric Escribano, l’un des entraîneurs des hauts garonnais a tenu à tempérer ardeur et emballement autour de ces résultats automnaux tout en ne cachant pas une once de fierté. Alors que le Blagnac Rugby et son coach gersois jouaient initialement le maintien les voilà au coude à coude avec les ténors de la division, même si le 3eme bloc sera épais avec des joutes face à Narbonne, Nice, Bourgoin, Suresnes et Albi. En clair sur les bords de la Garonne, les pluriactifs Blagnacais vivent leur plus beau début saison depuis leur arrivée en Nationale, un gage d’une certaine maturité sportive pour ce groupe .

On peut dire que, pour le moment, tous les voyants sont au vert du côté de Blagnac. Vous êtes 4es après 8 journées de Nationale et, pour une équipe qui disait jouer le maintien, vous êtes plutôt dans la strate haute des ambitions ?
C’est peut-être le championnat qui fait que, pour l’instant, on n’a joué qu’un tiers des matchs donc on est à égalité avec Albi. On n’a pas reçu les gros comme d’autres les ont reçus, Bourg-en-Bresse, Valence-Romans même si on a eu la chance de prendre Albi en début de saison. Oui, on est bien dans l’option maintien qui est l’objectif qu’on s’est fixé avec les joueurs le plus rapidement possible et si on l’obtient avant, on sera heureux et on verra ce qu’il se passe après. On ne va pas non plus dire le contraire.

Tu parlais de ce premier match face à Albi à Ernest Argelès et qui est une rencontre qui vous a vraiment permis de lancer votre saison de plein fer ?
Elle nous a permis de lancer notre saison de plein fer et je dirai que c’est pareil sur le second bloc. On reçoit Chambéry, on a la pression quand on reçoit mais quand on les aborde bien, ça permet aussi d’aborder les blocs différemment. Mais c’est vrai que de battre Albi nous a donné une grande confiance en nous car, je maintiens toujours mon discours, on a joué l’un des favoris à la montée en Pro D2. On l’a joué, on l’a battu, ça nous a permis d’avoir de la confiance dans le travail qu’on avait fait tout le long des deux mois de l’été, c’était donc un point positif pour nous dans la confiance, le travail et surtout pour les joueurs.

Et puis, quand une saison se goupille bien, il y a toujours la pièce qui retombe du bon côté et on peut dire que le match du centenaire contre Tarbes a été ce genre de rencontre. Même à 14 contre 15, Tarbes est venu vous chacailler tout le long du match, qu’ils ne sont pas loin de remporter, mais vous allez chercher la victoire à la fin, au courage et à la solidarité ?
C’est sur un fait de jeu donc c’est aussi au mental. C’est la force de cette équipe, on le sait, on est une équipe qui ne lâche rien, c’est notre devise et on ne lâchera jamais rien. Sur ce match, la pièce est tombée du bon côté, sur le renvoi où ils menaient, ils font une erreur, on en profite et Mathieu Vachon joue parfaitement le coup pour nous mettre dans l’axe des poteaux et les mettre à la faute. C’est génial et surtout d’avoir gagné le match du centenaire.

Est-ce qu’on peut dire que ce groupe, qui vit maintenant depuis trois ans en Nationale, commence à arriver à maturité ?
Je crois que les anciens arrivent à maturité et maîtrisent bien le sujet, je parle des Martin, Vachon, Mutel, Vernetti, Piron. J’ai eu la chance cette année de récupérer beaucoup de jeunes joueurs entre 21 ans et 23 ans qui me permettent d’avoir une bonne homogénéité dans ce groupe. Ça me permet surtout aussi de faire de la rotation, ce que je n’avais pas les autres années, et donc de pouvoir de temps en temps faire reposer certains joueurs avec de petites blessures, de les mettre en soin toute la semaine et ça, c’est important.

Peut-on prendre pour image celle de Blagnac faisant la » tactique de l’ours » à savoir faire des provisions pour l’automne, se mettre au chaud l’hiver et ressortir de la boîte en plein printemps ?
Je ne sais pas. Nous, on sait qu’il faut que l’on prenne un maximum de points rapidement car avec notre système de pluriactivité, même si on ne se cache pas derrière, les joueurs arrivent épuisés rapidement. Donc, plus on prendra de points mieux ça sera pour nous et, ce week-end, on va à Hyères-Carqueiranne qui a le même profil que nous. Ils ont perdu contre Bourgoin pour leur premier match à la maison, je pense qu’ils ont été surpris par le niveau du championnat mais après, ils ont le même profil que nous. Ils ont gagné à Cognac-Saint Jean d’Angély, ils font de belles perfs, ils ont battu Albi donc on est dans la même devise. Ce sera surtout le prochain bloc qui sera difficile avec que des ogres à avaler avec Narbonne, Nice, Bourgoin, Suresnes et Albi. Là, je dirai si on est capable de passer l’hiver au chaud.

Et puis, comme tu le disais, il y a ce match face à Hyères-Carqueiranne qui peut vous permettre de finir ce bloc en beauté mais surtout de prendre un peu d’ascendant sur la course au maintien, voire même un gros ascendant ?
Oui, gagner à Hyères-Carqueiranne est important dans la course au maintien mais Hyères-Carqueiranne a beaucoup de joueurs issus de Pro D2 / Top 14. Ils ont réussi à ramener tous ces anciens joueurs de la région chez eux, dans un projet également de reconversion et je crois que ce que font Patrick Pezery et Grégory Le Corvec est aussi très intéressant. Je trouve que c’est un groupe qui est à maturité avec beaucoup d’expérience et beaucoup de gestion des matchs. Ce sera un match très difficile, on va en terre inconnue puisqu’on ne connaît pas et on a vu la semaine dernière que ces équipes qui montent de Fédérale 1 mettent vraiment du combat et de l’agressivité. Je ne dis pas que les autres équipes de Nationale ne le font pas mais ça nous a fait drôle la semaine dernière.

On sait que vous êtes allés en demi-finale de Fédérale 1 il y a 4 ans face à Valence-Romans Drôme. Si à la sortie de l’hiver, vous tenez la bonne corde comme on dit et que vous êtes toujours dans les 5 / 6 premiers, vous pourrez quand même décemment penser aux play-offs ?
C’est ce que je disais, quand je saurais le maintien acquis, je penserais à des choses et si on peut mettre une cerise sur le gros gâteau du centenaire. Mais, par expérience, je sais trop bien que dans le monde du rugby, ça va très vite dans un sens comme dans l’autre. L’année dernière, on a traversé le mois de Janvier avec que des défaites donc j’ai des souvenirs très compliqués tout comme il y a deux ans quand on avait commencé le championnat avec que des défaites également. La mémoire ne me fait pas encore défaut donc on verra en temps et en heure, au moment stratégique à savoir Janvier où nous en serons pour pouvoir espérer autre chose.

Es-tu satisfait de ton nouvel co-entraîneur, ex-joueur l’année dernière, Frédéric Mevdès ?
Oh oui, je suis satisfait ! Je crois que Fred fait un merveilleux travail mais je le connaissais. C’est un Gersois, je ne critique pas les autres régions mais dans le Gers, ce sont des taiseux, des travailleurs et Fred a toutes ces qualités. Il arrive surtout à transmettre son abnégation pour le travail, pour la défense à ce groupe et les joueurs sont vraiment à l’écoute du discours de Fred. Je suis très content de sa réussite et de sa reconversion avec nous.

Et puis, on peut dire que la science du rugby est innée dans le Gers ?
C’est vrai mais les Broncan ont aussi su nous mettre dans un bon moule au niveau Gers.

On te remercie et on te souhaite de continuer à faire cette belle saison avec les Caouecs du Blagnac Rugby
Merci beaucoup.
Propos recueillis par Loïc Colombié

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