L’enfant de la vallée d’Aure a encore frappé les esprits ce samedi au Stadium Municipal, tant en appréhendant aux pied levé le poste de numéro 9 qu’en gardant sa dextérité face au but déjà aperçue à Suresnes. Théo Vidal, arrivé au SC Albi en provenance du Stade Bagnerais à l’été 2020, est devenu en moins de 2 ans la coqueluche du peuple jaune et noir. Rafraîchissant par son franc parlé et sa décontraction à toute épreuve, le plus bigourdan des tarnais a encore marqué de son empreinte la victoire d’Albi (37-22) face à l’US Dacquoise lors de la 8eme journée de Nationale.

Parle nous un peu de tes nouvelles aventures. Tu fais tout, tu as déjà joué à l’arrière, à l’ouverture et te voilà maintenant en N°9 ?
Ça s’est fait suite aux absences de Gilen et Titou mais je ne pensais pas que 9, ça courrait autant, c’est beaucoup moins dur en 10 (rires). Ça a été très, très dur de courir toute la partie comme ça, en plus, il y a eu beaucoup de jeu, je pense qu’il y a eu beaucoup de phases dans le match, en tous cas, on l’a ressenti comme ça sur le terrain. C’est bien car, quand ils sont revenus au score, on a réussi à avoir une réaction d’hommes, vraiment d’hommes. On n’a pas réussi à remporter le match à Suresnes à la fin mais là, on met deux essais dans les 10 dernières minutes et c’est fabuleux de réagir comme ça. On travaille beaucoup les scénarios de match à l’entraînement et aujourd’hui, on a réussi à le mettre en place.

Toi aussi, tu as gardé la sérénité que tu avais à Suresnes où tu avais fait un 100%. Tu étais aussi dans les clous ce soir et tu as aidé le Sporting Club Albigeois à glaner et à gagner cette victoire par ta sérénité ?
Sérénité, je ne sais pas mais, comme je te l’ai déjà dit, un buteur a des jours avec et des jours sans. Là, j’ai eu deux week-ends avec mais je peux passer à côté le week-end prochain. C’est la vie d’un buteur, quand ça se passe bien, c’est énorme et quand ça se passe mal, ça n’est pas pareil. Il faut profiter quand ça se passe comme ça et continuer.

A 13 contre 15, quand Dax revient à un petit point à 23-22, qu’est-ce que vous vous dites dans l’en-but avec les gars ?
On s’est regardé droit dans les yeux, on s’est dit qu’on était des hommes et des copains et qu’on allait rebondir, faire le dos rond le temps que l’on récupère nos deux joueurs. C’est ce qu’on a fait, je crois qu’on ne reprend que 3 points après, il me semble qu’ils reviennent à 5 points de nous et on s’est regardé droit dans les yeux en se disant qu’on allait gagner ce match parce qu’on était des copains. C’est ce qu’on a fait, on a fait le dos rond pour récupérer nos deux joueurs et après, le banc a apporté pour finir le match et le gagner.

Quand il y a le dernier essai avec la percée de Baptiste Couchinave conclue par Luca Sperandio, tout le stade s’est embrasé. Quand tu es joueur sur le terrain, ça fait du bien d’entendre un stade qui se soulève comme ça ?
Ça nous fait courir tout seul, on a l’impression de ne plus avoir de jambes (rires). On n’a jamais couru aussi vite que quand le stade crie partout donc c’est énorme que ça continue. Le public était chaud bouillant aujourd’hui et, franchement, on ressent toutes leurs émotions sur le terrain, ils nous poussent beaucoup et il faut rester comme ça. Honnêtement, je félicite les supporters du Stadium ce soir.

Parlons de toi cette année. L’année dernière, tu avais quasiment tout le temps les clés du camion mais, cette année, tu as un peu plus de concurrence. Est-ce que c’est un nouveau statut pour toi ?
Nouveau statut, pas forcément car j’ai aussi fait quelques matchs comme remplaçant l’année dernière où on tournait avec Jérem Russel. Là, c’est pareil, la saison est longue et on a besoin d’être deux 10 toute la saison avec Ben. On a une concurrence très saine, on s’aide beaucoup l’un et l’autre et ça va être important pour toute l’année donc non, je ne le vois pas forcément comme un échec ou autre. Je vais travailler dur pour essayer de me regagner la place mais, de toute façon, je pense que ça va tourner toute l’année car on a besoin de deux 10.

L’année dernière, tu étais un peu » la surprise du chef » et cette année, c’est celle de la confirmation ?
Apparemment, c’est la plus dure (rires). On verra bien mais, comme d’habitude, je ne me prends pas trop la tête, ce n’est pas un souci et je ne m’en fais pas des maux de tête (rires).

Évoluer à côté d’un international comme Lucas Sperandio , c’est une fierté ?
Bien sûr que c’est une fierté. On est tous dans le même bateau mais quand Luca est arrivé, on a cru en deux jours qu’il était là depuis qu’on avait repris le 12 Juillet (rires). Pourtant, on ne parle pas la même langue mais rien qu’avec la gestuelle et le langage non verbal, ça va très vite, surtout dans le rugby. Franchement, c’est quelqu’un qui ne se prend pas du tout la tête, moi, si on ne me dit pas qu’il a été international, ce n’est pas en le voyant qu’on se le dit. Il ne se prend pas la tête, il est là tous les jours à rigoler avec nous, il est très bon sur le terrain et c’est une super recrue.

Retrouver le liant avants / 3/4 que vous aviez contre Narbonne afin de pérenniser ce match qui est, pour l’instant, le plus abouti de la saison sera primordial contre VRDR?
Totalement mais, de toute façon, pour avoir un bon collectif, il faut un très bon liant avants / 3/4. On le travaille toute la semaine à l’entraînement, on essaye de le reproduire en match et on essaiera de le reproduire encore ce week-end.

Revenons sur cette première en demi de mêlée. Est-ce que Titouan Pouzoulic, qui a commenté le match avec nous, t’avait donné quelques tuyaux ?
Bien sûr, on est toujours très proches avec Titou depuis que l’on est arrivé ensemble la même année. Là, sachant que j’allais jouer en mêlée, il m’a filé 2 / 3 tuyaux oui.

Tu préfères quel poste : 10 ou 9 ?
Toujours 10 quand même parce-que là, c’est trop dur pour moi (rires).

Bravo de t’être sacrifié pour la patrie
Sacrifié non (rires).
Propos recueillis par Loïc Colombié

Article en partenariat avec :









