#Rugby – Nationale / Alexandre Compan (Nice) : «On est sur nos gardes.»

Alexandre Compan, l’un des deux nouveaux entraîneurs depuis quelques mois du Stade Niçois, est revenu avec nous sur ses premiers pas dans le club azuréens et nous a fixé le contexte de la réception du Sporting Club Albigeois lors de la J5 de Nationale.

Toi qui as été élevé à la mamelle du rugby francilien, on peut dire que tu es sorti de ta zone de confort cet été en signant et en relevant le défi du Stade Niçois ?

Et oui, le rugby azuréen. J’y étais opposé mais je m’y suis maintenant familiarisé, en fait, ça reste du rugby donc rien d’exceptionnel. En tous cas, on est plutôt content d’avoir atterri ici avec de belles rencontres, comme on le dit, c’est avant tout une histoire humaine donc je suis très heureux.

Est-ce que tu peux nous décrire ce Stade Niçois avec ces spécificités qui doit être un peu différent du fonctionnement du RC Suresnes ?

Au final, le fonctionnement est à l’identique de ce que connaît Suresnes aujourd’hui puisque la volonté était de n’avoir que des joueurs pros et aujourd’hui, à Nice, ce ne sont que des joueurs pros. C’est vrai que c’est un confort de travail avec un staff qui est aussi à temps plein, on a un team manager Martin Jagr, à l’entraînement, je suis avec Arnaud Vercruysse et Seb Bruno. On forme un trio et c’est vraiment sympa plus deux préparateurs physiques à temps plein, Viktor Maquaire et Romain Guérin ainsi que le staff médical et les dirigeants. En tous cas, c’est cool de découvrir un milieu dans lequel on est vraiment tous logé à la même enseigne et dédié à notre passion du rugby.

Parle-nous un peu du trio que tu formes avec Arnaud Vercruysse et Sébastien Bruno pour que l’on répartisse les tâches et que l’on sache comment fonctionne ce trio ?

Avec Arnaud, on est arrivé après de multiples échanges. On souhaitait vraiment être sur un management à double tête donc co-entraîneurs, lui avec la spécificité des avants et moi avec celle des 3/4. On manage à deux et c’est très cool parce qu’on se ressemble énormément sur la philosophie générale, c’est très fluide. Et puis, il y a Sébastien qui vient nous apporter son expertise de la mêlée, un apport non négligeable et en plus, il était déjà en place donc on s’appuie sur sa connaissance de l’environnement et des joueurs et il nous apporte beaucoup. Après, il y a aussi entre autres Fred Masset qui fait partie de notre staff et qui intervient assez régulièrement, qui nous apporte beaucoup, beaucoup de bons conseils sur l’arbitrage.

On va parler de la philosophie de jeu. On sait qu’au RC Suresnes, tu avais imprimé un ADN très joueur sur la ligne de 3/4, est-ce que tu as ramené cet ADN au Stade Niçois ?

En tous cas, c’est ce qui me parle comme rugby donc on essaye d’éveiller les consciences sur ce rugby de mouvement. Tu sais que c’est quand même une entreprise qui prend du temps puisque ça demande une réflexion sur le jeu et sur ce sport-là mais je crois qu’aujourd’hui, les joueurs ont l’air de prendre du plaisir sur le terrain et, tout doucement, on arrive à avoir des comportements qui s’y prêtent.

On va faire un point sur le premier bloc du Stade Niçois qui laisse peut-être un peu d’amertume et de déception car il y a des matchs qui pouvaient laisser espérer d’autres choses que ce qui est arrivé ?

Il y a beaucoup de frustration, déjà sur les matchs à domicile que tu ne souhaites pas perdre, Dax et Bourgoin. Quand tu vois la physionomie des matchs, on n’est vraiment pas passé très loin, la pièce aurait pu tomber du bon côté mais ça n’a pas été le cas. Ce sont aussi une équipe et un staff en construction et il ne s’en est pas fallu de beaucoup. Aujourd’hui, c’est vraiment ça la frustration de ce premier bloc mais, ce qui est bien, c’est qu’on finit quand même sur une note positive.

Clin d’œil de l’histoire, tu vas glaner ta première victoire au Stade Niçois contre ton ancien club, le RC Suresnes ?

Comme quoi … Non, ce qui m’intéresse le plus, c’est quand même l’histoire que je vis en ce moment, l’instant présent. Franchement, entre nous et pour être honnête, l’histoire de remporter cette victoire à Suresnes n’a rien à voir avec Suresnes, c’est juste qu’on est content d’avoir glané cette victoire pour lancer aussi un petit peu notre jeu car c’est vrai que ça vient un peu égayer le quotidien et ça vient aussi mettre de la valeur à notre travail.

Petit coup d’œil dans le rétro : que retiendras-tu de ces deux saisons à Suresnes ?

C’est compliqué parce qu’on parle d’émotions mais j’ai mouillé ma chemise. En tous cas, j’étais très content et j’ai tissé des liens, ce qui fait partie du rugby qui, je l’espère, perdureront car j’étais très content quand j’ai retrouvé des joueurs. J’ai ce côté nostalgique de dire qu’au bout de deux ans et demi, ça méritait de pousser encore un petit peu pour finir la construction qui avait été plutôt bien entamée, notamment avec Mathieu Blin.

On va maintenant mettre un focus sur le présent qui est la réception d’Albi, un match entre deux prétendants aux play-off. C’est un match qui peut être carrefour pour le Stade Niçois ?

On l’attend de pied ferme, on a surtout hâte de reprendre. On sait qu’Albi reste toujours l’une des grosses équipes de la Nationale, bien armée et qui viendra en découdre ici, on est en tous cas bien conscient qu’ils ne viendront pas en victimes.

Que penses-tu de ce début de saison albigeois ?

Je vais encore être honnête avec toi mais on est très focus sur nous. Il s’avère qu’on regarde quand même, deux victoires, deux défaites donc une dernière victoire comme on dit » match référence « , c’est ce qui se disait dans la presse. C’est sûr que, quand tu mets plus de 40 points à Narbonne, ça a de quoi réveiller des doutes chez les adversaires donc on est sur nos gardes. On essaye de bien analyser cette équipe qui a aussi beaucoup d’armes.

On arrive dans un bloc qui est l’un des plus grands de la saison avec 5 matchs d’affilée. C’est un bloc qui risque d’être fondateur et constructeur pour la saison du Stade Niçois ?

Oui mais pour un peu toutes les équipes. C’est vrai que là, on rentre dans un bloc qui va être rude, c’est la gestion d’un groupe, la gestion des hommes et celle des joueurs, c’est là aussi où le médical rentre en jeu. Il va falloir que l’on soit plutôt bon là-dessus, sur les rotations, car on a besoin de tout le monde sur un projet comme celui-ci, d’autant plus sur le rugby moderne, vu la longueur des championnats, un bloc de 5 matchs, ce n’est pas rien. On verra, cette réception d’Albi donnera aussi la dynamique pour la suite des matchs.

Quel est le mot d’ordre pour ce match face à Albi ? Aller glaner la première victoire à domicile ?

C’est une évidence. Franchement, je crois que les supporters et les partenaires n’attendent que ça, nous les premiers aussi en se disant qu’il y a également besoin de confirmer à domicile, c’est important.

On finit comme d’habitude avec la question décalée : est-ce que ton 3e ligne Paul Farret t’a initié à la gastronomie aveyronnaise ?

Je crois qu’Arnaud aurait été plus à même de te répondre car il est plus de là-bas (rires). De ce que j’entends dire, il n’est pas de l’Aveyron, de Saint-Affrique je crois. (Rires)

Saint-Affrique est pourtant a priori dans l’Aveyron (rires)

Oui mais tu connais Arnaud, ça bataille fort là-dessus (rires). En tous cas, non, pour l’instant, il ne nous a pas initié mais, comme tu le sais, on a des repas des cultures chez nous donc peut-être que ça en fera partie à un moment donné et qu’il pourra nous montrer le savoir-faire en termes de bons petits plats aveyronnais.