#Rugby – Nationale 2 / Lucas Cousin (Beaune) : «Maintenant, il faut assumer la montée sur le terrain.»

En amont du derby entre Dijon et Beaune, on va faire un tour du côté de la capitale des vins avec Lucas Cousin qui après avoir évolué successivement à Albi, Chambéry, Marcq en Baroeul et Sarlat, vient de donner un nouvel élan à sa carrière en Bourgogne. Le 3/4 centre des « viticulteurs « nous a éclairé sur pérégrination rugbystique aux 4 coins de l’hexagone et sur ses premières sensations au sein du club évoluant en Nationale 2.

 

Que de chemin parcouru à travers la France depuis ton départ d’Albi. Tu es passé par Trélissac avant un petit passage par Chambéry puis un crochet à Marcq-en-Barœul, un détour à Sarlat avec le projet Einhorn et te voilà maintenant dans la capitale des vins, à Beaune ? 

 

C’est exactement ça, il s’est passé pas mal de choses depuis Albi. Là, on vient de s’installer sur Beaune avec beaucoup d’enthousiasme et excité de commencer tout ça, même si c’est déjà commencé depuis un bloc donc je suis très content. 

On va reparler de ton parcours. L’année où tu pars à Trélissac est une année fabuleuse pour eux puisque vous finissez vice-champions de France face aux Tarnais de Lavaur ? 

 

Ça a été une histoire humaine incroyable car, de base, on devait jouer le maintien et ça a tellement bien pris dans l’équipe qu’au final, on se retrouve invaincus à la maison dans une poule assez relevée. Avec l’excitation de tout ça, on éliminer pas mal de grosses équipes pendant les phases finales et, en finale, on échoue en prolongations face à Lavaur. C’était une très belle saison avec de très bons souvenirs et surtout de superbes personnes avec qui on garde toujours contact et on est toujours content de se retrouver. 

Après Trélissac, tu es allé faire une aventure à Chambéry en Savoie où tu as rejoint l’un de tes mentors, Benjamin Bagate ? 

 

J’avais eu plusieurs fois Benben au téléphone, on avait pas mal discuté et il m’avait présenté le projet de Chambéry. C’était une volonté pour moi de retrouver une structure professionnelle après mon passage à Albi et Chambéry répondait vraiment à toutes mes attentes donc me voilà parti à Chambéry, la première avec Benjamin et la seconde avec Antoine Nicoud. 

Depuis que tu as quitté Chambéry, le club a continué à grandir. Le stade est quasiment prêt et l’équipe est montée en puissance puisqu’ils ont à nouveau joué les play-off pour monter en Pro D2 ? 

 

Ils avaient déjà énormément d’ambitions quand j’y étais. Là, depuis mon départ, ilf ont eu beaucoup de bons résultats, ils sont encore plus structurés, le staff s’est étoffé et est de qualité, notamment le nouveau qui est arrivé donc ils ont vraiment tout pour réussir. Ils ont un environnement sain, je suis très content pour eux et j’espère qu’ils vont atteindre leur objectif rapidement. 

Dans ton grand voyage rugbystique, tu es ensuite allé à Marcq-en-Barœul, que tu vas affronter avec Beaune durant la saison puisque c’est une équipe de la poule 1 de Nationale 2. Là aussi, c’est une équipe qui a de l’ambition et qui veut monter très haut ? 

 

C’est ça. Ma saison là-bas a été écourtée par le Covid et je n’ai fait que 3 matchs avec Marcq-en-Barœul. C’est une grosse ville avec la volonté de créer une grosse équipe, une équipe de niveau professionnel dans le Nord et il y a des installations qui sont très bien. On les a dans notre poule cette année et ça va être un gros challenge contre une grosse équipe à jouer. Marcq fait tout pour réussir donc on va voir comment ils se débrouillent pour atteindre le haut niveau. 

Entre Marcq-en-Barœul et ton arrivée à Beaune, il y a eu l’épisode Sarlat avec là-aussi un président qui avait beaucoup d’ambitions et puis, tout a explosé en plein vol ? 

 

C’est ça. A Sarlat, on s’est rejoint avec beaucoup d’anciens de Trélissac car on voulait rejouer ensemble et retrouver la Dordogne, un coin de France où il fait vraiment bon y vivre, où il y a l’engouement du public, moi, j’aime bien. J’y ai retrouvé des copains d’Albi mais surtout le groupe et les mêmes personnes que je connaissais, ce n’était donc pas un environnement inconnu ce qui a beaucoup joué dans mon arrivée. Et puis, le projet sportif ainsi que le double projet qu’ils voulaient mettre en place était vraiment intéressants et c’est pour ça qu’on s’est lancé dans l’aventure. L’aventure humaine et rugbystique était vraiment incroyable parce qu’on termine invaincus sur les matchs de poule et, quand on gagne, l’ambiance de l’équipe et la cohésion sont forcément top. Le reste était extra-sportif à savoir tout ce qui est humain, j’ai rencontré des mecs de là-bas, des bénévoles passionnés, des supporters passionnés qui ne nous lâchait jamais même dans les moments difficiles, on a toujours été soutenu malgré l’affaire du président. Limite, ça nous a renforcé car on voulait vraiment finir sur une bonne note mais après, malheureusement, on affronte Nantes qui est une très belle équipe. C’était un peu dommage de finir aussi tôt dans la compétition en étant invaincus mais ce que je retiens, c’est vraiment que le club de Sarlat était un club très, très bien, que j’ai beaucoup apprécié mon passage là-bas, que je suis content pour eux qu’ils se régalent tous en Fédérale 3 et que le club continue à exister après cette terrible affaire. 

Tu es maintenant à Beaune. Qu’est-ce qui t’a amené à signer au CS Beaune ? 

 

Après ce coup derrière la tête qu’on a un peu tous pris en étant joueurs de Sarlat, j’étais motivé à retrouver une équipe qui joue à plus haut niveau, avec une structure professionnelle et ne penser qu’au rugby et ce, même s’il y a un double projet à Beaune. Je suis en train de passer un BPJEPS rugby et avoir un diplôme en plus dans les bagages m’a motivé. J’avais eu Hugh Chalmers et Micka Chesnais au téléphone, ça s’était très bien passé et il y a eu un bon feeling. Je suis venu visiter les installations, la salle de muscu et ça m’a également plu ainsi que le type d’entraînements, tout ce qui est planification, l’objectif et tout le reste en sachant que moi, j’avais signé pour la Fédérale 1. Deux mois après ma signature, on m’a appris qu’on montait en N2 donc c’était encore plus incroyable et plus formidable, il y avait encore plus d’excitation. Voilà pour cette aventure de Nationale 2 avec Beaune. 

En parlant de la montée en Nationale, on sait que, l’année dernière, Beaune avait fini 40e de Fédérale 1 et n’était normalement pas invité en Nationale 2. Vous avez été repêchés grâce aux désistements de nombreux clubs, ça vous engage un peu à respecter cette Nationale 2 et à hausser le niveau car il faut montrer à tout le monde que vous y avez bel et bien votre place ? 

 

Je savais que Beaune sortait d’une saison difficile mais c’était un nouveau staff, de nouveaux joueurs et notamment de jeunes joueurs et on sait tous que, pour créer une équipe, ça prend du temps. Moi, ça ne me faisait absolument pas peur, je savais qu’avec les compétences des entraîneurs et la méthode de travail, ça allait finir par payer à un moment. Oui, on a eu la chance de pouvoir monter en N2, on l’a saisie sans aucun problème et maintenant, il faut assumer sur le terrain. On a fait un premier bloc très moyen mais là, on se sent s’améliorer de match en match, on se sent mieux dans notre plan et on commence à se trouver vraiment bien. On sait que ça va être difficile, on sait qu’on joue le maintien, c’est ancré dans nos têtes que ça va être dur jusqu’à la fin mais on ne veut pas jouer petits bras donc, le but tous les week-ends est de faire une meilleure prestation à chaque sortie. On sait qu’au bout d’un moment, le travail de toute la semaine à l’entraînement finira par payer et en plus, on a la chance de jouer un derby ce soir. Là, il faut commencer à avoir un match référence parce qu’on a des mi-temps références mais pas de match entier et c’est ça notre problème donc là, on a pour objectif de faire un match plein pour vraiment lancer notre saison.

Les suiveurs du club disent que Beaune a produit de belles choses sur ses trois premiers matchs mais que vous avez été mal payés ? 

 

De ce que j’entends, c’est ce qui se passe depuis l’an dernier. Beaune produit un beau jeu, un jeu vraiment basé sur l’offensive et c’est très bien pour nous joueurs car on prend beaucoup de plaisir. Après, c’est un jeu qui demande beaucoup d’engagement et énormément de condition physique donc ça aussi, ça va payer avec le travail que l’on fait. Je pense au match à Aubenas où on mène à la mi-temps, où on fait vraiment de belles choses, on tient le ballon, on enchaîne mais au bout d’un moment, on a craqué. On a tenu 50 minutes, 60 minutes le match suivant et là, on a pour objectif de tenir 80. On a analysé nos points faibles pour vraiment les bosser au mieux, avoir un jeu un peu plus simple mais plus efficace. 

Comment est-ce que tu caractériserais cette équipe de Beaune dans la structuration du club ? C’est un club qui, là-aussi, tend à se professionnaliser ? 

 

C’est un club ambitieux et c’est la raison qui fait que la majorité des joueurs ont signé à Beaune. C’est un club professionnel avec des entraîneurs vraiment dévoués qui passent du temps pour le club et pour l’équipe première, ils mettent beaucoup de moyens en place donc on est quand même chanceux d’avoir un cadre comme ça tout en restant à image humaine car Beaune est une petite ville. On essaye de faire véhiculer beaucoup de valeurs, c’est important pour nous, il y a beaucoup de jeunes et les mecs qui dépassent 25 / 27 ans comme c’est mon cas, on est un peu les vieux de l’équipe donc on a aussi un rôle de tôliers. L’alchimie commence à prendre, c’est positif et il faut se maintenir cette année pour que le projet démarre vraiment. 

Tu sens une mayonnaise, une excitation monter autour de ce derby entre Beaune et Dijon ? 

 

Je pense qu’il arrive au bon moment. Moi qui ne connaissais pas ce derby, j’en ai entendu parler toute la semaine, on sent que chez les mecs du club, les mecs qui sont nés, ceux qui jouent ici depuis longtemps, tous les supporters, le président, il y a une petite excitation en plus. Donc je pense qu’il arrive au bon moment car, dans des matchs comme ça, on peut vraiment créer une dynamique, quelque chose de très positif pour le reste de la saison. En plus, c’est le premier match du bloc, on sort d’une semaine de repos mais ça fait déjà une semaine qu’on pense à ce derby. On sait qu’il va y avoir du monde, il y a l’image de la région et de la Côte d’Or qui est également en jeu donc ça nous fait plaisir d’aller faire une bonne prestation mais surtout d’accrocher la gagne à Dijon. 

Est-ce que Dijon est une équipe que vous craignez beaucoup ou qui, pour vous, est à votre mesure ? 

 

Déjà, Dijon est un club qui est en place depuis des années, qui joue bien, qui a des installations très bien, qui est un peu en avance sur nous au niveau du professionnalisme. On ne craint pas car je pense qu’on ne craint aucune équipe, si on commence à craindre des équipes, on ne prend pas le bon bout du problème. On est très excité, on sait qu’ils ont des qualités, qu’ils ont une victoire tandis que nous, on n’en a pas encore cette année mais je pense que rien n’est joué à l’avance dans un match de rugby. Si on met l’engagement, qu’on respecte toutes les choses qu’on a fait à l’entraînement cette semaine et surtout, qu’on montre qu’on joue avec le cœur pour le maillot, je pense qu’on peut créer une surprise. On sait que ça va être très dur, on ne se le cache pas, on se prépare déjà à une grosse guerre mais rien n’est joué à l’avance dans le sport et nous, on va grandement jouer notre chance. 

En signant à Beaune, tu as commencé à participer à ta reconversion puisque tu es sûr de pouvoir finir sommelier ou œnologue ? (Rires)

 

C’est vrai (rires). De base, je n’aimais pas trop le vin mais c’est vrai qu’en étant ici, il n’est vraiment pas dégueulasse. Je commence à découvrir peut-être de nouvelles petites choses qui commencent à bien me plaire donc c’est plutôt positif. 

Comme on dit, c’est l’éveil des sens ? 

 

C’est ça, exactement (rires). 

On te remercie et on te souhaite un beau derby face à Dijon pour ce derby de Côte d’Or entre la capitale des Ducs et la capitale des vins

 

Merci beaucoup

Propos recueillis par Loïc Colombié

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