En amont du derby bourguignon et côte d’orien de Nationale 2 entre le Stade Dijonnais et le CS Beaune, le néo manager des rouges et bleus, Thomas Kohler nous a accordé un entretien. Après une décennie de bon et loyaux services, l’ex talonneur se voit propulser en haut de l’affiche en prenant les destinées de l’équipe première. Heureux de voir se rendez vous à Bourillot entre voisin et rivaux arriver aussi tôt dans la saison, «Faco » comme le surnomment les supporters dijonnais, rappelle à ses joueurs de ne pas se tromper d’objectif lors de cette joute automnale. Entretien avec un coach qui espère que le Stade Dijonnais va lancer une dynamique positive à domicile.

Cette saison est assez particulière pour toi puisque tu as pris du galon au Stade Dijonnais en devenant le manager du club ?
Oui, c’est ça, après plusieurs années en tant qu’entraîneur adjoint, la présidence m’a fait confiance et m’a donné les rênes.

Dans le rugby moderne où on voit très souvent les staffs bouger et à très grande vitesse, cela fait quelques années, voire quasiment une décennie que tu es au Stade Dijonnais. Pour une fois, dans le rugby moderne, on a donné une prime à la longévité et à la fidélité ?
C’est vrai que cela fait très longtemps que je suis au club, d’abord en tant que joueur puis en tant qu’entraîneur. Cela faisait 5 ans que j’étais sur le banc de l’équipe première après avoir fait les espoirs, les Belascains à l’époque, et du coup, effectivement, ça fait plaisir d’être dans la continuité avec Tom Paterson mais aussi avec Martin qui est là depuis deux ou trois ans.

Il y a quand même un gros challenge pour toi car tu récupères l’équipe après une descente en Nationale 2. Déjà pendant l’intersaison, j’imagine que tu n’as pas du chômé car il y a eu beaucoup de départs et beaucoup d’arrivées et puis il a sûrement fallu redonner une identité, une âme et un esprit guerrier à ce groupe dijonnais qui était un peu meurtri ?
Une descente est toujours compliquée et dure à vivre. Il y a eu en effet pas mal de turn-over mais aussi des joueurs qui ont eu confiance dans le nouveau projet et qui sont restés, des joueurs qui ont également une importance dans le groupe donc c’est très motivant pour entraîner. C’est la vie d’un club, on connaît des descentes tout comme des montées, des bons moments et des moins bons et l’idée était qu’à la suite de ce très mauvais moment, on puisse repartir sur un projet où il y avait bien sûr le sportif mais aussi l’humain. L’humain était au cœur du projet pour recréer une dynamique avec des moments positifs pour pouvoir traverser la saison qui, on le sait, sera semée d’embûches et où il n’y aura pas que de bons moments.

En recréant un groupe et en repartant en Nationale 2, ça te donne aussi la possibilité de lancer des jeunes du cru, des jeunes issus de la formation bourguignonne ?
On n’a pas forcément attendu ça pour lancer nos jeunes. Tu connais bien Enzo Marzocca qui est un jeune de chez nous et on en a quand même lancé pas mal qui sont restés ou qui, du coup, sont partis pour essayer de performer sur le niveau Nationale car c’étaient de vraies opportunités pour eux. Lancer des jeunes est donc un peu dans la genèse du club, c’est comme ça que nous aussi avons commencé à l’époque et c’est plutôt une continuité.

Parlons un peu du début de saison de Dijon. Vous avez fait un match quasi plein face à Graulhet, il n’y avait pas grand-chose à redire, par contre, les deux exportations de la cuvée bourguignonne 2022 / 2023 n’ont, pour l’instant, pas été à la hauteur de tes attentes ?
Effectivement, elles n’ont pas été à la hauteur des attentes qu’on s’était fixées à savoir être performant et performer collectivement pour essayer de recréer une dynamique positive autour de victoires. On a donc été très déçu et, au-delà des résultats, c’est la performance collective et individuelle qui nous ont déçus. On est un peu plus que critique que d’autres par rapport à Graulhet car si le match avait été vraiment plein et maîtrisé, on aurait eu le bonus offensif et on n’aurait pas eu ce score-là donc on met un bémol. Du coup, ça donne un premier bloc un petit peu décevant même s’il y a du positif à certains moments de matchs et on hâte d’avoir un rendement beaucoup plus efficace que ça et notamment offensivement.

Samedi, vous retrouvez Bourillot pour un match qui est quand même à part pour les supporters, ce derby entre Dijon et Beaune, ce match entre la capitale des Ducs et la capitale des vins ?
Exactement. C’est un moment que, je pense, on avait coché sur le calendrier au club et dans l’entourage du club. J’espère que ça va être un très bon moment pour nous, il va falloir prendre ces Beaunois très au sérieux car, notamment offensivement, ils ont des armes pour, je pense, rivaliser avec n’importe quelle équipe de la poule. Donc à nous de les cadenasser pour ne pas qu’ils mettent en place leur jeu pour vivre un très bon moment et, on l’espère, avec beaucoup de monde dans les tribunes.

Au-delà de la fête du rugby local, c’est aussi une question de suprématie dans la Côte d’Or ?
Oui, il y a toujours l’idée d’être le meilleur du département ou de la région, on va aussi avoir un derby contre Mâcon qui va être important pour tout le monde. Maintenant, il ne faut pas non plus se tromper d’objectif car, comme je l’ai dit tout à l’heure, l’objectif est de recréer une dynamique positive autour de belles performances et surtout de victoires. C’est là l’enjeu principal de ce week-end car ce sera l’entame d’un nouveau bloc qui ne sera pas facile à gérer puisqu’on va à Marcq-en-Barœul et à Vienne et on sait que ce n’est pas forcément évident de se déplacer dans ces coins-là et on reçoit aussi Bédarrides-Châteauneuf du Pape qui, pour l’instant, fait carton plein. Bien sûr que la victoire dans le derby est importante pour l’entourage, pour nous mais c’est surtout un véritable enjeu sportif pour ce nouveau bloc.

Quelle est pour toi la clé de ce derby ?
Je pense que ça va être la maîtrise du ballon, être capable d’avancer avec le ballon, de multiplier les séquences offensives, en tous cas de notre côté, et être capable de maintenir un maximum de pression sur l’adversaire en étant le plus discipliné possible.

Merci et on te souhaite un beau derby avec une belle 3e mi-temps comme vous savez les faire en Bourgogne
Merci beaucoup
Propos recueillis par Loïc Colombié

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