#Football – D2F / Bernard Espié (Albi Marssac TFA) : «Si on se maintient, ce sera quasiment l’équivalent d’une montée!»

Retrouvez notre interview de rentrée, du co-président d’Albi Marssac Tarn Football ASPTT, Bernard Espié. Celui qui dirige le club fanion du ballon rond Tarnais avec François Enguilabert, nous a accordé un entretien grand format sur «sa partie » : Le Foot Féminin. Pour ce précurseur de la féminisation du sport Tarnais, l’arrivée d’Alain Benedet à la tête de l’équipe première est une plus value non négligeable, tant l’ex coach adjoint des Girondins de Bordeaux (Ligue 1) amène sa compétence technique et sa vision périphérique de son sport. Dans cette saison charnière où la D2F passera de 24 équipes à 12 clubs, le Co-pdt des Isatis se veut conquérant et espère vivement que « ses filles » décrocheront un maintien qui serait quasiment synonyme de montée tant l’adversité sera présente lors de cet exercice 2022-2023. Mais le dirigeant Tarnais n’oublie pas dans cette interview, de faire un tour d’horizon exhaustif du club tant sur l’équipe B féminine (R2) que sur la formation ou encore la structuration économique de l’AMTFA. En clair Bernard Espié nous fixe la feuille de route du foot féminin chez les unionistes d’Albi Marssac TFA.

Albi Marssac TFA Vs Toulouse FC (J4 – D2F) une rencontre à suivre en direct web radio via Le #MagSport dès 14h50.

Crédit photo AMTFA Officiel

 

Après une première année un peu  » test « , on peut désormais parler de la première vraie année effective de la fusion ? 

 

Tout à fait. On a un peu tâtonné l’an dernier, on se créait et il est sûr que cette année est une première année pleine. Elle démarre un peu dans la difficulté avec les phénomènes climatiques qui font que, notamment, on ne bénéficie pas de tous les terrains même si on a quand même pu utiliser les deux synthétiques. Avec la ville d’Albi, on peut donc s’entraîner raisonnablement. 

On va regarder dans les rétros et revenir sur cette première année  » beta test  » de la fusion entre l’ASPTT Albi et le Marssac RSRDT. Est-ce une satisfaction ? 

 

Il est certain qu’on ne pensait pas la réussir comme on l’a réussie. On a eu plus de monde que prévu donc forcément plus de frais et plus d’engagements, sur le plan sportif, c’est une année globalement réussie même si on peut déplorer la descente de notre équipe fanion garçons de R1 à R2, un peu compensée par la montée de l’équipe 2 en R3. C’est un bilan général satisfaisant au niveau des filles et surtout, une école de foot qui a quand même obtenu de bons résultats chez les jeunes. 

On sait que, quand une grosse machine comme celle-là se met en place, il y a toujours des effets de bord et de petits plâtres à essuyer. Quels ont été ces derniers et quels sont les axes de progression ? 

 

C’est surtout sur l’organisation, c’est difficile, on a beaucoup de matchs à organiser donc on jongle avec les terrains. Il faut quand même beaucoup de monde pour s’en occuper et aujourd’hui, les bénévoles ne peuvent pas suffire, il faut du salariat mais qui dit salariat dit frais. C’est donc une situation économique qui reste difficile. 

Comme on le comprend, le budget augmente mais il faut trouver des ressources. Est-ce que l’AMTF arrive à grandir financièrement aussi vite qu’elle a grandi en nombre d’adhérents ? 

 

On peut quand même dire qu’elle a grandi financièrement l’année dernière puisqu’on a eu les premières retombées liées à la création du club des partenaires. On a augmenté la partie partenariats privés et partenariats mécénats donc oui, on augmente de ce côté-là même si on voudrait toujours y aller un peu plus. On commence à avoir une certaine notoriété et les gens nous font de plus en plus confiance. 

On sait que vous avez une école de foot qui est maintenant énorme. L’ASPTT et Marssac ont toujours eu une culture d’éducation populaire, de donner un bagage footballistique au plus grand nombre mais est-ce qu’on va voir l’AMTF rentrer dans la formation un peu élite, comme le font l’US Albi ou le TFC dans la région ? 

 

Il est sûr que c’est notre plus grosse difficulté. On tient vraiment à prendre tout le monde, c’est à dire donner la possibilité à tous les jeunes garçons ou filles à jouer au football quel que soit leur niveau. On a donc beaucoup d’équipes, il nous faut des éducateurs qui, forcément, n’auront pas de futurs Zidane à entraîner donc ils sont là pour faire plaisir aux gens et c’est là notre difficulté. Ceci dit, et dans toutes les catégories, ça ne nous empêche pas d’avoir une équipe que l’on peut qualifier d’élite et qui permet d’évoluer au plus haut niveau Ligue. Ce n’est pas sur toutes les équipes mais aujourd’hui, on a une équipe sur deux qui évolue en Régional chez les jeunes, c’est une bonne chose mais ça reste la difficulté majeure de notre club. 

On a vu que l’équipe jeune fanion avait passé un tour en Gambardella. Ça peut aussi être un déclic pour lancer une dynamique sur le football élite chez les jeunes ? 

 

Oui, ça peut l’être et ça peut le faire même si ce sera difficile car on n’a quand même pas les meilleurs joueurs partout mais ça leur fait plaisir et ça nous fait plaisir, c’est là l’essentiel. 

On va parler du foot féminin, auquel vous êtes un peu plus dédié même si vous présidez avec François Enguilabert. On va partir de la base, est-ce que les licenciées augmentent à l’école de foot ? 

 

Chez les petites, on a une génération de 9 à 13 ans qui est bien fournie, on pourra faire plusieurs équipes exclusivement féminines. On a un trou générationnel chez les 14 / 15 ans et ensuite, on est mieux sur les 16 / 18 ans. Je pense que, cette année, on est globalement bien parti sur la partie féminine où Alvaro Giraldez, dans le cadre de son BEF, encadre toute la partie football féminin ce qui nous permet d’avoir de bons espoirs. 

On parle souvent de la D2F mais il y a aussi une équipe R2 et le but cette année est sûrement de réduire l’écart entre les deux car, s’il y a une D3 entre, il va y avoir un viaduc entre les deux équipes ? 

 

C’est sûr qu’il y aura un viaduc au niveau des échelons mais aussi au niveau de la qualité. On concentre un peu nos efforts là-dessus, Alvaro a réussi à créer un groupe relativement important par rapport aux années passées. Pour l’instant, on tient le bon bout en termes de nombre, on a raté la rentrée mais elles se sont bien reprises sur le 2e match. L’idéal serait vraiment d’arriver à la faire monter en R1.

Il y a eu un grand changement sur l’équipe fanion avec le manager et coach Alain Bénédet. En tant qu’ancien formateur, il a lui aussi une vision périphérique du club et il regarde tout ce qu’il se passe, des plus petits jusqu’à l’équipe fanion ? 

 

Le gros changement est bien sûr la venue d’Alain, cela faisait plusieurs années que l’on discutait à l’occasion de rencontres et là, ça s’est fait. Il démontre ses qualités d’éducateur puisque l’équipe progresse indiscutablement par rapport à la reprise des entraînements, elle progresse de week-end en week-end. Espérons qu’il arrivera à atteindre notre but et le sien à savoir nous maintenir dans les 6 premiers. Ensuite, pour l’instant, il regarde tout ce qu’il se passe au niveau foot féminin dans tout le club et on verra après pour le reste. 

L’objectif est d’être dans les 6 premiers de D2 et de rester dans la  » grande D2  » comme on va l’appeler, une D2 qui ressemblera plus à la Ligue 2 des garçons qu’à la D2 actuelle des filles. Est-ce que l’AMTF peut s’y pérenniser en cas de maintien ? 

 

Si on se maintient, ce sera quasiment l’équivalent d’une montée puisqu’être dans les 6 est énorme. On peut le faire, il ne faut pas qu’il nous arrive de pépins car on n’a peut-être pas une profondeur de banc énorme mais on peut le faire. Après, ça n’est pas facile à dire si ce sera pérenne ou pas car on voit quand même bien que des clubs professionnels garçons vont de plus en plus vers le foot féminin. Ne serait-ce que dans notre poule, je vois un club comme Marseille qui ne s’intéressait pas aux filles et qui tantôt montait tantôt descendait affiche aujourd’hui clairement une ambition d’être dans les leaders. C’est un exemple et, face à ça, on aura du mal à exister mais on s’accrochera autant de temps qu’il le faudra et on restera là le plus longtemps possible.

Si, par malheur, vous descendiez en D3 féminine, quels seront le modèle économique et le nouveau visage de l’AMTF féminin ? Est-ce que ce sera un championnat dont vous aurez quand même quelque chose à tirer pour avoir une attractivité derrière ? 

 

En termes de notoriété, ça restera toujours un championnat national. On aura sûrement perdu la plupart des clubs professionnels, filles et garçons, mais si on y était, on se retrouverait derrière sur un championnat élite amateur, ce qu’on est. Donc oui, on peut dire que notre vocation est d’être dans un championnat élite amateur, peu importe comment il s’appellera. En ce moment, il s’appelle D2F, peut-être que l’année prochaine où dans les prochaines années, il s’appellera D3 mais ça sera un championnat élite amateur. Il y a 24 clubs amateurs pour 28 clubs pros donc si tous les clubs pros veulent s’y mettre, ils le feront, si on regarde un club professionnel comme Lyon, le budget du foot féminin représente 7 / 8 % du budget global donc ce n’est rien pour eux. 

Pour rester dans la D2F, est-ce qu’on peut imaginer un jour une SASP AMTF ? Est-ce envisageable ou est-ce une chimère ? 

 

Pour l’instant, on n’y pense même pas car je pense que notre place est dans le monde amateur et qu’il faut que l’on y reste. 

Pourtant, face aux gros calibres comme Nice ou Saint-Etienne, les filles ont montré qu’il n’y avait pas grand-chose d’écart. Elles perdent les deux fois à la maison mais en faisant du beau jeu et avec la plus petite des marges ? 

 

C’est certain, la qualité des filles est indiscutable mais aujourd’hui, et de plus en plus, les filles aspirent à vivre du football et chez nous, elles n’en vivent pas. Le football les aide à vivre mais elles ne vivent pas du football, c’est là la différence et on n’a pas les moyens économiques de les faire vivre grâce au football. 

On peut dire que cette saison est quand même un grand carrefour du foot féminin albigeois ? 

 

Oui, un grand carrefour. Tout ce que je souhaite, c’est qu’on prenne un nouvel élan sous la coupole d’Alain et qu’enfin, on se stabilise peut-être en haut.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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