En amont de la seconde journée de Nationale, qui va opposer le Sporting Club Albigeois au promu du Rennes Etudiant Club, nous sommes allés à la rencontre du talonneur des bretons. Alors que les rennais ont subit une défaite lors de la première journée face à Suresnes (19-29), le REC et son talon débarque au Stadium Municipal ce samedi, avec la ferme intention de démontrer que la place en Nationale des Champion de France 2022 de fédérale 1, n’est point usurpé.
Retrouvez samedi dès 17h40, la rencontre Albi Vs Rennes en direct radio en cliquant ci dessous :

Alexandre, ce weekend cela a été pour Rennes une découverte et pour toi, la découverte du championnat national avec la réception de Surennes.
AF : absolument, c’était notre première ce weekend, effectivement.
Quels enseignements on peut tirer de ce 1er match face à Suresnes, 1er match délocalisé, puisque vous ne pouviez pas jouer dans votre antre habituelle ;
AF : effectivement, c’était un peu particulier pour nous, car on débute dans la Nationale, en tant que promu et comme ça suffisait pas, on n’avait pas notre stade habituel, on jouait pas vraiment à domicile, c’est pas le seul facteur qui fait qu’on sort de cette confrontation avec une défaite, mais ça y participe quand même, donc il y a un peu de frustration de ressortir sans point de ce match là et de retourner au travail dès ce weekend à Albi.

Souvent quand on parle de la Pro D2 et de la Nationale, il y a un fossé, est-ce que entre la Nationale et la Fédérale, il y a un fossé où alors il est bien plus mince.
AF : après un match, il est difficile de répondre, je voudrais pas dire de bêtise et je veux croiser le fer avec d’autres équipes, avant de répondre de manière totale,mais sur le match qu’on a joué contre Suresnes, effectivement l’équipe de Suresnes était en place, elle a joué un bon rugby, surtout elle a été très efficace, beaucoup plus que l’ont été certaines équipes que l’on a pu croiser l’année dernière en Fédérale 1, ils ont eu globalement 3 occasions à jouer sur les lignes arrières, ils ont marqués 3 fois. Je pense qu’il faut faire beaucoup moins d’erreurs qu’avant, ça c’est clair.

L’année dernière avec Rennes, vous avez vécu une saison particulière et fabuleuse avec cette épopée en play-offs qui vous a amené à monter en Nationale et à glaner le titre de Fédérale 1, est-ce que vous avez réussi à capitaliser sur cette dynamique ?
AF : oui, je pense qu’on a capitalisé car c’est des souvenirs à vie, on a une grosse ossature de ce groupe qui est encore là, oui c’est une expérience acquise qui ne sera jamais perdue celle- là, on a vécu des moments forts, donc quand on aura des moments difficiles cette année, ça va nous servir. après capitaliser, c’est cette saison qui va nous le dire, il faudra voir en fin d’année si on a réussi à se maintenir, si on a fait mieux, si on a fait moins bien, on se laisse les portes ouvertes au niveau des résultats, mais c’est le bilan de cette année qui nous dira si on a bien capitalisé sur un titre de champion de France, où si c’était un coup d’épée dans l’eau, ou si on a fait ça pour pas grand-chose.

Est-ce que tu peux nous décrire ce club de Rennes, un petit peu ?
AF : c’est un club, même si je ne suis pas Rennais à la base, même si j’ai été accueilli et découvert la Bretagnecomme beaucoup de joueurs de l’effectif, il y a pas mal de brettons, mais le point fort de cette équipe, sur ces valeurs bretonnes on incorpore des joueurs qui viennentd’un peu partout, qui sont eux-mêmes et qui amènent leur valeurs propres et qui collent aux valeurs de ce club, c’est un club familial qui se construit je pense petit à petit, sans brûler les étapes. C’est un mélange de cultures, on se sent tous bretons, parce que tout le monde nous accepte comme on est, on défend les valeurs de la Bretagne, peu importe qui on est.

Le nom du club, c’est le Rennes Etudiant Club, est ce que cette culture estudiantine, cette culture de rugby universitaire a été préservée ?
AF : oui elle est toujours présente, je sais que vous allez en parler avec Kevin, il y a beaucoup de jeunes dans l’équipe, ce qui est le cas depuis plusieurs années, moi j’ai vu les premières années quand je suis arrivé à Rennes, c’était même le cas avant, il y a beaucoup d’étudiants qui viennent au club, qui sont mis à disposition par le club ensuite, pour des rencontres estudiantines le jeudi soir notamment, cela fait partie del’ADN du club, il y a beaucoup de joueurs qui jouent à 7, et le club met un point d’honneur à les libérer. Cela fait un peu partie des spécificités du club, le rugby étudiant à 7, le staff est très ouvert là-dessus et cela fait un peupartie des traditions ici.

À Rennes on sait aussi qu’il y a une grosse culture du foot et du vélo, comment le rugby fait pour exister au milieu de ces mastodontes du sport breton ?
AF : justement c’est pas simple, vous touchez du doigt un des problèmes, c’est pas vraiment un problème, on a du mal à se faire notre place, on la fait, on met le pied devant la porte, on l’a fait avec le titre de champion de France, avec la montée en Nationale, on essaie de faire bouger les choses comme on peut, on essaie de forcer le destin, c’est sûr que c’est pas simple même si Rennes a beau être une grosse ville, je pense que la ville ne tend pas forcément une oreille attentive au rugby ou pourrait faire plus, c’est le sentiment qu’on a nous les joueurs, après c’est sûr que cela commence à prendre, on commence à avoir de plus en plus de supporters au Vélodrome notre stade, on sent qu’il y a une petite ferveur qui a été créée, notamment l’année dernière avec ces phases finales, cela va dépendre aussi de nos résultats.

On va parler aussi de toi, on dit souvent que la Bretagne est un territoire très attachant, tu en es le bon exemple, parce que tu es arrivé de Limoges, tu as faitune petite pige à Rennes, tu es reparti à Limoges et tu revenu aussi sec à Rennes.
AF : j’ai été très bien accueilli , tout s’est très bien passé, après je suis revenu à Limoge parce que c’est mon club formateur et le club voulait remonter en Fédérale 1, en fait on s’est retrouvé là-bas toute une bande de potes, de la même génération, on est remonté avec le club en Fédérale 1, malgré tout le projet de Rennes était plus ambitieux et j’étais resté en contact avec Kévin pendant les 2 saisons, on prenait des nouvelles et il me demandait ce que je voulais faire, et c’est vrai qu’une fois remontés en Fédérale 1 avec Limoges, le projet de Rennes ne visait pas absolument la montée en Nationale, mais dès que je suis arrivé on en a parlé entre joueurs et c’est finalement ce qu’on a tenté, on l’a réussi et je suis content d’être revenu ici pour pleins de raisons et notamment parce que rugbystiquement on a réussi aussi.

Maintenant pour le REC s’annonce le 1erdéplacement de la saison, chez un ex-pensionnaire de la Pro D2, le Sporting Club Albigeois, quelle image as-tu de ce club d’Albi ?
AF : effectivement dans notre position, on se déplace quasiment que dans des grands clubs, par rapport à nous, historiquement dans bien des domaines notamment au niveau des stades et des infrastructures, quand on se déplace c’est quasiment mieux que chez nous, mais Albi est un bastion du rugby français, on le sait, c’est le cas tous les weekends, il ne reste que des grands clubs à partir de la Nationale, on se déplace sans timidité, sans pression, nous on a pas de pression, la seule pression qu’on est d’être nous-mêmes, on en parle entre joueurs, il faut pas qu’on passe à côté de notre saison, il faut pas qu’on passe à côté de nous-même, en se dénaturant, on arrive sans pression.

Sans pression, sans complexe?
AF : sans pression, sans complexe, contents d’aller à Albi, on sait que ça va être dur, on sait qu’il y a une expérience aussi à Albi, il y a une façon de jouer un peu différente, on est aussi assez enthousiaste à l’idée de se déplacer pour des matches comme ça.

Albi comme vous a perdu son 1er match face à Blagnac, j’imagine que vous avez disséqué la vidéo de ce Blagnac/Albi, en avez-vous tirez des enseignements ?
AF : on va continuer à travailler dessus toute la semaine, globalement toutes les semaines on essaie de regarder les images, de regarder ce qui se fait chez nos futurs adversaires, évidemment à ce niveau-là tout le monde le fait, les enseignements : il y beaucoup de mêlées et de touches, il y a plusieurs raisons à ça, je pense qu’il faudra qu’on soit en place sur la conquête si on veut exister dans ce match-là, et on sait qu’Albi ayantperdu son 1er match, nous promet un dur combat, il y aura de l’envie dès la sortie des vestiaires ? ce que je peux comprendre car Albi va devoir se lancer, comme nous pour trouver les 1er points dans cette Nationale

Une dernière question : que redoutez-vous le plus, de ce Sporting Club Albigeois ?
AF : c’est une bonne question, car je ne sais pas ce que je redoute le plus, je pense qu’on est concentré sur nous, on veut faire une bonne prestation, et on veut pas passer à côté du match, je ne sais pas s’il y a un domaine en particulier qu’on redoute vraiment, on essayer de faire une partie solide qui nous permettent d’espérer revenir avec des points, combien on verra et c’est déjà bien, on va se concentrer sur nous plutôt que toujours sur les adversaires.
Question bonus, le mot d’ordre pour ce match face à Albi et pour cette première saison historique en Nationale.
AF : déjà exister, on veut vraiment pas passer à côté de ce championnat, on a des joueurs de caractère, et un staff aussi qui en a, il faut qu’on existe, il faut qu’on prouve que c’est pas un hasard si on est là, je veux absolument qu’on existe.
Propos recueillis par Loïc Colombié

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