La division Nationale et sa sociologie quasi professionnelle ne déroge pas à la folle course économique que se livrent les clubs à l’instar (toutes proportions gardées) des équipes de Top 14 et de Pro D2. Alors que la Nationale connaît sa 3eme levée, au gré de la structuration des clubs, une certaine homogénéité financière commence à se percevoir entre prétendants à la montée. Hormis VRDR , Bourg, Bourgoin et Nice qui caracolent en tête d’affiche financière au delà des 4 millions d’euros, un tir groupé de clubs ambitionnant la Pro D2, se situe dans la strate des 3 millions. Focus sur le classement des budgets prévisionnels de Nationale avec la ventilation suivant leurs architectures juridiques diverses et variées.

1. VRDR : environs 5,6 millions (SASP + Association)
Les dromois qui sont descendus de Pro D2 en 2021, ont réussi à garder une dynamique économique fédératrice, apanage d’un club qui rayonne sur un territoire vaste et qui retire les marrons du feu de la diversité sociologique entre Valence et Romans. Avec le budget le plus conséquent de la Nationale et plus d’1 million supplémentaire que son dauphin, VRDR va apparaître comme le mastodonte financier de la division. Rien d’étonnant, quand on connaît la volonté assumée des damiers de remonter en Pro D2. (4,5 millions SASP et 1,1 millions euros association)

2 Bourgoin : environs 4,5 millions (SAS + Association)
Le CSBJ est le club qui effectue le plus grand bond budgétaire lors de cette saison en occupant désormais la place de dauphin financier de la Nationale. Henry Guillaume Gueydan qui avait repris courant 2018, un club exsangue en terme de finances et dépourvu de SASP, à réussi à redresser via un maul de partenaires et une montée en puissance linéaire, ce bation de l’ovalie qui était descendu de Pro D2 en même temps que le SC Albi à l’été 2017. Avec la création d’un fond de dotation et l’arrivée de nouvelles recettes budgétaires liées à la rénovation de La Tribune Nord (loges, brasserie panoramique etc), les ciels et grenats n’ont peu-être pas finis de s’élever vers les hauteurs financières de la Nationale. Avec 3,8 millions sur SASP et 700 000 euros sur l’association, Bourgoin est l’unique club à figurer dans le trio de tête sur les deux structures. Et si cette saison les Berjalliens ne craient pas la surprise uniquement sur le plan comptable? Réponse dans 10 petits mois.

3. Bourg : environs 4,3 millions (SASP + Association)
Les Bressans qui viennent de redescendre de Pro D2, vivent la perpétuelle gymnastique financière vécue par les clubs dans cette situation. En effet quasiment 2 millions de recettes budgétaires via les droits TV s’évaporent automatiquement en cas de relégation, tout en y rajoutant le complexe travail de gestion de la masse salariale d’un effectif qui était calibré Pro D2. Mais dans l’Ain, on est rompu à ce genre d’exercice, et le président Humbert avec son conseil d’administration ont réussi à construire un budget solide en adéquation avec l’objectif remonté du club. Articulée de la façon suivante ( 3 650 000 euros sur la SASP et 650 000 euros sur l’association) l’USBPA figure dans le trio de tête concernant la partie professionnelle, et arrive en 6eme position dans le registre de la formation.

4. Nice : 4,3 millions (SAOS + Association)
Le Stade Niçois qui avoisinait les 5 millions de budget lors du dernier exercice, a décidé de réduire la voilure de 700 000 euros cette saison, en tablant sur 4,3 millions de prévisionnel. Malgré cette baisse engendrée entre autres, par une réduction de la masse salariale et certaines renégociations partenariales, les Azuréens restent allègrement dans le Top 4 financier de la division, en adéquation avec leur statut de candidat légitime à l’accession en Pro D2. Il est à noter que les Niçois, avec 1,3 millions dédiés à l’association donc à la formation, sont les champions de la division dans ce domaine et le 5eme budget si on considère uniquement la strate professionnelle. Sans oublier que le Stade Niçois est l’unique club de Nationale à disposer d’une Holding.

5. Suresnes : 4 millions (SASP + Association)
Le RC SURESNES qui ne disposait que de 800 000 euros de budget lors de sa première saison en fédérale 1 (2018/2019) avec une articulation uniquement associative et pluriactive, a fait un bond de géant dans la hiérarchie financière de la Nationale. Dorénavant structurés en SASP et en association comme l’ensemble des clubs qui visent la Pro D2 (à court ou moyen termes), les Altosequanais atteignent le Top 5 des budgets de Nationale du fait d’une montée en puissance régulière. Il est à noter que le RCS est le second club qui investit le plus dans sa formation avec pas moins d’ 1,1 millions dédiés à l’association et 2,9 millions affectés à l’équipe première qui est désormais intégralement professionnelle.

6. Albi : 3,8 millions (SASP + Association)
Le Sporting Club Albigeois qui lors de sa descente de Pro D2 à Fédérale 1 Elite était dans le top 3 des budgets, dégringole d’une place chaque saison depuis l’arrivée de la Nationale. Pourtant du côté de la cité épiscopale, on est réglé tel des métronomes financiers, car les budgets tant de l’Association que de la SASP ne varient qu’à la marge depuis 3 ou 4 ans . Avec 3,3 millions alloués à la structure professionnelle et 500 000 euros à la formation, les jaunes et noirs font œuvre d’une régularité certaine mais voient chaque saison des concurrents les rejoindre voire les dépasser. Après Nice l’an passé, voilà maintenant que Bourgoin et Suresnes ont fait un cadrage débordement économique au SCA, tandis qu’un Narbonne en restructuration ainsi que des éléphants chambériens en constante évolution klaxonnent dans les rétros. Malgré cela si on ne prend purement que le budget professionnel (3,3 millions), les Albigeois sont dans le quatuor de tête financier, tout en étant dans la strate médiane basse concernant la formation (8eme position ex æquo avec Chambery et Dax).

7. Narbonne : prévisionné à 3,5 millions (SASP + Association)
Le mythique RCN, à l’instar de Bourg en Bresse a du faire front économiquement suite à la descente de Pro D2, avec la perte de la manne des droits TV. Dans l’incertitude au début de l’été après qu’une grande partie du comité directeur ait jeté l’éponge, les audois ont su redresser la barre pour présenter un budget de relance, autour de leur nouveau président: Xavier Marco. Avec le soutien renouvelé de la municipalité et de l’agglo, couplé à un dégraissage de l’effectif, les Narbonnais disposeront de 2,8 millions de budget (8eme) sur le secteur Pro. L’association via ses espoirs, qui devrait être un grand pourvoyeur du renouveau du club est doté de 700 000 euros (3eme ex æquo avec Bourgoin). Donné pour exsangue par les esprits chafouins, le RC Narbonne a su passer l’écueil économique pour qui sait faire taire les mauvaises langues sur le pré.

8. Chambéry : environs 3,4 millions (SASP + Association)
Le club alpestre gravit les cîmes financières chaque saison. Depuis 2018 et le tirage d’oreille de la DNACG amateur, les savoyards sont repartis sur des bases saines et voient cette saison, leur budget faire un bon de 700 000 euros. La naissante SASP chambérienne pourra compter sur un budget avoisinant les 2,9 millions, les plaçant en bonne position dans le classement pro (7eme). Avec 500 000 euros pour l’Association, la formation du SOC est très loin de Nice ou encore Suresnes, mais il est a prédire que du côté du Stade Mager, on sera au grès des ans monter en puissance dans ce secteur. Il est à noter qu’avec la livraison du nouveau stade dans un horizon prochain, les éléphants disposeront d’un nouvel outil tant sportif qu’économique leur permettant invariablement de passer de nouveaux paliers.

9. Dax : autour de 3 millions (SASP +Asso)
À l’US Dacquoise, les questions financières ne sont pas un sujet dont on s’épanche avec ardeur, préférant la discretion aux effets de manche médiatiques. Selon nos informations environs 500 000 sont alloués à la formation comme chaque saison (association) et 2,5 millions à la SASP. Dax joue donc le milieu de tableau financier, ce qui ne les empêche point de rivaliser sportivement avec des grosses cylindrées, comme ce fut le cas ce week-end en faisant chuter les ex pensionnaires de Pro D2 : Bourg.

10. Cognac : environs 2,5 millions (Association uniquement )
A l’Union Cognac Saint Jean d’Angely, les années budgétaires se suivent et se ressemble puisque comme nous l’a confié le Co-Pdt Lacombe, les charentais resteront pour leur 3eme saison en Nationale avec un budget de 2,5 millions. Sauvé sportivement sur le gong la saison passée, l’UCS malgré un gros turn over dans son effectif, n’a pas succombé à la mode inflationniste hexagonale et compte bien avec le dixième budget du championnat, se maintenir une saison de plus.

11. Blagnac : 2,2 millions (SAS + Association)
La situation du Blagnac rugby, entité quasi intégralement pluriactive est un cas d’école dans la division, tout premièrement par sa sociologie. Mais pas que… Car avec sa mixité de performances dans le haut niveau du rugby hexagonal (féminines en Elite 1 et vices championnes de France), le BRSC est le club de Nationale ou la parité budgétaire (1 million sur l’Association quasi dédié aux féminines et à la formation) est la plus conséquente, apanage d’un structure qui vit avec son temps. Antépénultième de notre classement, les Caouecs qui fêteront leur centenaire dans quinze jours, sont en réalité le petit poucet budgétaire de la division, si on ne tient compte uniquement que de la part allouée aux sections masculines (1,2 millions SAS). Mais à Blagnac depuis de nombreuses saisons, on se fait fort de démontrer que sur un terrain de rugby, les “biftons” ne sont pas l’unique carburant de la réussite sportive.
12. Tarbes : environs 2 millions (SASP + Association).
Le Stado Tarbes Pyrénées Rugby vit-il sa dernière saison avec une SASP. La question est en suspens du côté de la préfecture des Hautes Pyrénées et le président Lionel Terré ne s’en cache pas. Avec 1,7 millions sur la SASP et 300 000 euros sur la formation, les bigourdans sont les lanternes rouges sur les 2 pôles et doivent comme chaque saison allier recrutement malin et économie d’échelle pour continuer à exister sportivement dans cette division aspirée vers le haut par les sirènes financières de la Pro D2. Mais du côté de Trelut, fort d’un ADN de combattant, on ne fait pas de l’adversité budgétaire, un frein à une ardente volonté de se mêler au challenge de cette Nationale.

13. Rennes : environs 1,9 millions (Association uniquement )
Les promus bretons sont une des équipes avec Chambéry et Suresnes, qui ont fait le plus grand bon économique en valeurs absolues (700 000 euros). Pourvus de 1,3 millions de budget la saison passée en Fédérale 1, les rennais visent les quasi 2 millions d’euros pour leur première saison en Nationale. Avec 13 joueurs pros et un corps économique dynamique et consistant dans la périphérie rennaise, le REC dispose très certainement d’une marge de progression non négligeable, qui pourrait être activée en cas de maintien à l’été 2023. A noter que Rennes fait partie des 4 clubs avec Cognac et Hyères uniquement pourvus d’une structure associative.

14 . Hyères-Carqueiranne : environs 1,9 millions (Association uniquement )
Avec 1,9 millions d’euros sur l’ensemble de l’association , le RCHCC est un promu ambitieux sportivement mais prudent économiquement. Avec un président financièrement pro-actif, les varois débarquent en Nationale avec l’ambition de s’installer dans l’antichambre de la Pro D2. Hyères Carqueiranne La Crau ne néglige pas ses fondations et l’avenir via la formation , tout en disposant d’un effectif pro calibré pour la Nationale malgré le plus petit budget global du championnat . A l’ombre de son grand frère toulonnais, le club aux palmiers grandit budgetairement pas à pas de saison en saison depuis une décennie (1,2 millions en 2016, et 1,5 millions en 2019).
Article rédigé par Loïc Colombié

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