Damien Nevers a décidé au printemps dernier de relever le challenge de l’AS Mâcon Rugby et de revenir dans sa Saône-et-Loire natale. Après 3 ans au Sporting Club Albigeois, ce pilier droit passé par Beaune, Saint Sulpice sur Lèze et Bourg, a totalement adhéré au projet ambitieux de Julien Veniat, le nouveau manager mâconnais. En s’engageant avec « les taureaux », Damien Nevers incorpore une des grosses écuries de la naissante Nationale 2 et va ferrailler toute la saison avec l’ovalie de l’est de la France. Outre nous parler de son nouveau club, ce pur bourguignon originaire de Digoin, ne mâche pas ses mots et n’y va pas par quatre chemins sur les raisons ayant, selon lui, amené son départ du club de la préfecture Tarnaise. En clair Damien Nevers reste fidèle à lui même dans cet entretien, en alliant passion et entièreté.

Après Saint-Sulpice sur Lèze, le CS Beaune et Albi, voilà un nouveau challenge pour toi. Pourquoi relever le défi de l’AS Mâcon Rugby ?
Ce qui m’a amené à partir à Mâcon est que j’ai trouvé beaucoup de similitudes dans la façon de faire que j’ai connue quand j’étais à Beaune; Il y a aussi beaucoup de joueurs avec lesquels on va se retrouver sous la même tunique dont Joseph Penitio, Emory Waqa, Dimitri Doucet et quelques autres. Il y avait également un super discours de la part du manager, je le regardais en tribunes quand il était encore joueur à Albi, André Hough donc je me suis dit que les étoiles étaient bien alignées, que je retournais en Bourgogne. Je ne suis pas loin de la famille, c’est une région que je connais, je peux défendre mes couleurs avec des copains et un gros projet qui est en train de se construire. Mâcon est quand même une terre de rugby assez ancrée depuis pas mal d’années en Fédérale 1 qui a maintenant postulé pour cette nouvelle division qu’est la Nationale 2 donc, on verra au cours de l’année où on se situera.

Mâcon est en Nationale 2 cette année et plus si affinités car on le sait, le président Piguet comme le staff et le groupe visent la Nationale 1 ?
Non, on ne peut pas dire qu’on vise la Nationale 1. Quelle que soit la personne que tu interviewerais, tout le monde te dirait qu’on veut monter en Nationale 1 mais, le problème, c’est qu’elle va être réservée à une petite élite de deux participants qui vont pouvoir y monter. Cette année sera très dure, ça va être chaud et ça va fortement batailler chaque journée.

Le projet de Julien Véniat est tout nouveau puisqu’il arrive en même temps que toi. C’est quelque chose qui, comme tu l’as dit, t’as quand même beaucoup motivé pour venir signer ?
Tu arrives avec un nouveau coach, de nouveaux coaches, il y a eu un grand changement. Tu as tout à reconstruire et donc, tu n’arrives pas dans quelque chose qui est déjà créé mais c’est à créer et j’avais envie de participer à cette création, à ce groupe et à cette nouvelle famille.

Quelles sont les différences et les similitudes entre Mâcon et Albi ?
Au niveau similitudes, on va dire la bonne entente entre les joueurs car on est quand même bien. Mais je pense qu’il y a des clubs d’au-dessus qui ont pas mal à apprendre des clubs d’en-dessous, je parle surtout pour tout ce qui est bureau et administratif. On voit qu’à Mâcon, on accompagne réellement le joueur, on l’aide dans toutes ses démarches, on lui simplifie la chose pour son arrivée et pour que tout soit prêt bien avant le début des entraînements.

En clair, tu stipules qu’il y a un côté un peu plus humain ?
Il y a un côté plus humain et on est moins pris pour des cons ou pour du bétail.
On va aussi parler de la poule de Mâcon, cette fameuse poule B du grand Est. A l’intérieur de cette dernière, on a vu qu’il y avait Dijon, pour un derby bourguignon, ainsi que ton ancien club, le CS Beaune, les repêchés de la dernière heure. J’imagine que tu as déjà coché ce match dans le calendrier ?
Je l’ai coché mais savoir si je le jouerai est une autre chose, il y a tellement d’aléas dans la vie comme les choix, les blessures ou autre chose mais ça reste quand même dans un petit coin de ma tête, surtout qu’on va déjà les retrouver en amical vendredi 26 Août à 17h. Donc, on se croisera au minimum trois fois cette année et j’espère au moins en jouer un.

Comment s’est passée la présaison pour toi ?
Elle s’est plutôt bien passée, on a travaillé correctement avec beaucoup de prévention, de courses, de vitesse. On a un prépa qui est jeune mais qui est vraiment complet et on apprend de nouvelles méthodes chaque jour.
Parlons un peu des autres équipes qui composent cette poule. Quelles sont les forces en présence pour toi ?
Franchement, je n’ai pas envie de m’avancer car vu que c’est une nouvelle division, tu ne peux pas dire untel ou untel parce-que tout le monde a recruté et s’est renforcé par ses propres moyens et à hauteur de ses moyens. Il y a de très belles équipes qui sont habituées, c’est à peu près la même poule similaire à l’an passé avec quelques nouveaux comme Graulhet et Nîmes mais ça reste une poule assez homogène et assez dense. Je pense que ça va vraiment se jouer sur la fin, il n’y aura pas de décrochage ou de réelle surprise.

Concernant Graulhet, le destin fait bien les choses puisque tu pourras faire un petit come-back dans le Tarn ?
C’est ça, un petit come-back dans le Tarn contre plein d’anciens albigeois qui défendent les couleurs graulhetoises. Ce sera avec grand plaisir que je retournerai là-bas.
On va également parler de tes 4 saisons au Sporting Club Albigeois. Qu’est-ce que tu en retiendras en quelques mots ?
Une famille, des amis, des copains, il fait bon vivre à Albi.

Tu as des regrets à Albi ? Peut-être la saison qui ne s’est jamais terminée à cause du Covid ?
Oui, j’ai quelques regrets sur celle-ci mais il faut s’en servir pour pouvoir avancer, se dire que tout est éphémère et que la vérité d’aujourd’hui n’est peut-être pas celle de demain.
Quand on voit tes stats au Sporting Club Albigeois, plus tu restais à Albi, plus tu jouais de matchs avec le plus grand nombre de rencontres disputées l’année dernière. Tu es monté en puissance ?
En effet mais tout ça reste de la branlette psychologique et du fictif. C’est peut-être parce qu’il y a des choix, que tu es en forme ou pas en forme, des blessures, il y a tellement d’éléments qui rentrent en compte qu’il faut qu’il y ait la bonne étoile et que tu sois en forme. Et pour tout ça, tu essayes de mettre le plus de chances de ton côté.

Il y a un grand turn-over qui a été fait dans l’effectif, et même dans le staff, à Albi avec 23 départs rien que dans l’effectif. On t’a vu venir voir le premier match amical des Albigeois face à Pamiers, que penses-tu de cet Albi » new look » ?
C’est à l’image de Mathieu et de ce qu’il avait déjà un peu fait à Massy. Il a changé pas mal de joueurs, recruté des mecs qui arrivent un peu du dessus mais il a vachement allégé le pack pour pouvoir mettre un jeu de mouvement comme lui le préfère.

Du côté d’Albi, on sait que tu aurais peut-être pu y rester une année de plus, ça n’était pas impossible. Mais tu es quand même partie, tu pensais avoir un peu fait le tour de la question à Albi ?
Fait le tour de la question, pas spécialement mais, comme évoqué auparavant, l’environnement autour était top, il y faisait bon vivre et j’étais bien installé. Par contre, quand tu as très peu de considération, et je ne parle pas du staff mais du dessus, et que, il faut appeler un chat un chat, tu es du bétail pour eux et de la merde, je pense que, dans ce monde pro-là, il ne faudrait pas faire le ménage qu’au niveau des joueurs mais le faire un peu plus haut. Ca épurerait et ça revaloriserait l’image du Sporting qui, je pense, a besoin de renouveau.

Du coup, et pour changer un peu de ce carcan pro, tu es un peu pluriactif. On sait que tu as une formation de boulanger et que tu as fait plein de métiers avant d’arriver à Albi donc, est-ce que tu vas reverser un peu dans la pluriactivité pour remettre un pied dans la vie » normale » ?
Je commence à regarder du coin de l’œil parce-que c’est vrai qu’à l’aube de mes 28 ans, il faut anticiper et avoir les cartes en main pour le jour où une opportunité se présente, on puisse la saisir et ne pas dire » je verrais dans un an » ou » je refais de la formation « . Là, on a la chance de pouvoir faire des journées continues, ça dégage du temps et il faut optimiser ce temps-là donc c’est pour ça que j’ai choisi de faire un BPJEPS. Je suis aussi manager des U19 à Mâcon et je retourne dans mon club formateur de temps à autre voir les gars mais aussi ce qui se fait et aider un peu les mecs. Mon oncle a repris les entraînements dans mon club formateur donc, de temps en temps, ça fait du bien de voir les têtes d’avant retourner aux entraînements.

En parlant de ta ville natale qui est Digoin, si on passe par la Saône-et-Loire d’ici 5 ou 10 ans, on peut imaginer voir une boulangerie Nevers ?
Ça peut être quelque chose, ça peut être une idée. Pour l’instant, je ne suis pas trop orienté là-dessus avec les temps qui court, les pénuries de blé et le reste, il fait quand même mauvais temps d’être boulanger.
Pour revenir un peu sur Albi, comment est-ce que tu les vois sportivement cette saison ? Toujours dans les 6 à jouer les phases finales ou est-ce que tu penses que ça sera compliqué car la Nationale se resserre et est de plus en plus homogène ?
La Nationale se resserre, c’est une certitude avec de plus en plus de gros budgets et de gros clubs qui redescendent mais oui, ils seront fidèles à eux-mêmes. Enfin, j’espère qu’ils ne seront pas trop fidèles à eux-mêmes et réussir à passer ce cap des demi, on en parle assez souvent et surtout les mecs de Rouen. Mais oui, je les vois toujours dans les 6 car ça reste quand même une institution.

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour cette saison 2022 / 2023 sous tes nouvelles couleurs mâconnaises ?
Le meilleur c’est à dire prendre du plaisir, jouer et ne pas oublier que le rugby est une passion.
Propos recueillis par Loïc Colombié

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