#Rugby – Nationale / Olivier Pouligny (Suresnes) : «On est dans la phase 3 de notre projet!»

Le co-président du RC Suresnes, Olivier Pouligny, nous a accordé un entretien d’intersaison pour dresser tant ke bilan de la saison écoulée que se projeter sur l’avenir du club des Hauts de Seine. Sur le flanc du Mont Valérien on se prépare à passer une vitesse supérieure dans le développement du club avec des ambitions croissantes et la volonté d’accéder pour la première fois de leur histoire en playoffs d’accession Pro D2. Autour d’un staff renouvelé, composé de David Auradou et Conrad Stoltz, les dirigeants altosequanais voient cette saison 2022 / 2023 du RCS comme un nouveau départ amorçant la phase 3 d’un projet de club initié il y a quasiment 5ans en fédérale 2. De Vincent Carbou a Alexandre Compan, le club francilien a franchit de nombreuses étapes, avec maintenant l’espérance que le nouveau staff et son expérience du haut niveau lui fasse franchir un cap.

Retrouvez la liste des mouvements du RC Suresnes en fin d’article .

Crédit photo RC Suresnes

 

Après une saison du RC Suresnes plutôt dans les objectifs fixés par les dirigeants et les coachs, on repart de plus belle en Nationale ? 

 

On repart de plus belle en Nationale et on est dans la 3e phase du projet qu’on avait présenté avec Laurent Piepszownik à savoir qu’on bascule sur une équipe, à l’origine uniquement pluriactive suivi d’un mix pluriactifs / contrats pros, qui sera à 100% dédiée au rugby l’an prochain. C’est un énorme changement et sans doute le meilleur de nos recrutements puisque, comme on l’a expliqué à tous nos joueurs, le premier recrutement qu’on a pu faire était de passer tout le monde à plein temps.

On va jeter un petit d’œil dans le rétro de la saison 2021 / 2022. Es-tu un co-président satisfait de cette saison ? 

 

Oui, on est satisfait sur le résultat global même si on peut toujours regretter des points perdus à droite et à gauche mais il ne faut pas non plus oublier ceux qu’on a également gagnés à droite et à gauche. Ça nous a permis d’avoir un classement qui, dans ce qu’on avait espéré puisqu’on avait visé entre 6 et 10, où on finit 9 à deux points du 7e donc c’est globalement une saison réussie. 

C’est aussi un nouveau carrefour puisqu’après deux ans avec Alex Compan, un nouveau manager arrive en la personne de David Auradou, une légende du rugby français ? 

 

C’est une évolution pour nous dans le club. Alex et Jo étaient en fin de contrat et on a choisi de ne pas continuer l’aventure avec eux, un choix partagé par et l’un et l’autre. On leur souhaite évidemment bonne chance dans l’avenir en sachant qu’Alexandre sera à Nice. On a maintenant deux nouveaux managers avec David Auradou et Conrad Stoltz qui ont l’habitude du plus haut niveau, que ce soit en Top 14 ou en Pro D2 sur un banc d’entraîneur. 

Qu’est-ce qui vous a amené à choisir David Auradou et Conrad Stoltz ? 

 

Bibi (Auradou, NDLR) est quelqu’un que nous connaissons depuis longtemps avec Laurent donc, il y a déjà le côté humain car c’est plus facile de faire venir quelqu’un que l’on connaît. Après, il y a bien sûr l’ensemble de ses compétences et son pedigree pour pouvoir franchir cette 3 étape dans le projet de Suresnes et faire partie de ceux qui prétendront aux six premières places qualificatives. Comme ça, l’ambition est donnée. 

On sait qu’à Suresnes, c’était beaucoup la culture du beau jeu mais quand on entend les noms de David Auradou et de Conrad Stoltz, qui lui était à Aubenas, on peut se dire qu’il y aura peut-être aussi un ADN combatif l’année prochaine ? 

 

J’ai cru que tu allais dire qu’on n’allait plus faire de beau jeu (rires). 

 

Je ne me le permettrais pas ! 

 

Ça va être un complément. Ce qui a notamment pêché l’an dernier, c’étaient les détails qui n’en sont d’ailleurs pas comme les sorties de camp, la conquête et l’agressivité. Sur ces choses-là, il y a un ADN très fort qui va être transmis par Conrad et Bibi pour faire en sorte que l’on gagnera demain ces matchs que l’on pouvait perdre hier. 

On va maintenant parler de ton registre, celui de dirigeant de club à savoir le budget, les infrastructures, la progression de l’entité RC Suresnes au sens large

 

Au sens large, le club continue de se développer et il y a un chiffre qui peut peut-être être intéressant, ce sont les 7,5 % de licenciés en plus ce qui donne 650 licenciés, 85 bénévoles donc c’est un club qui vit bien. On est représenté dans toutes les catégories voire deux fois par catégorie et c’est aussi quelque chose de très bien puisque nous avons 18 équipes en compétition. On a une école de rugby qui attend maintenant sa 3e étoile, ce n’est qu’une question de temps car tout a été fait administrativement donc, d’un point de vue pious-pious jusqu’aux espoirs, ça grandit et on va continuer à travailler sur le Campus qui se développe bien. Côté budget, on accompagne l’évolution du club, on ne passe pas de 50% de pluriactifs à 100% sous contrats pros comme ça donc il y a une augmentation du budget qui va avec cette ambition et on aura un budget qui sera aux alentours de 3,5 M / 3,7 M pour l’année à venir ce qui fait une grosse augmentation malgré tout. 

Le stade Jean Moulin va t’il connaître des évolutions ? 

 

Oui et tu as pu voir l’an dernier que l’on avait maintenant un super beau terrain synthétique. On a prévu ensuite de développer les infrastructures en relation avec la mairie de Suresnes qui est l’un de nos très grands partenaires et donc, les infrastructures vont continuer de grandir puisqu’on a désormais la construction de nouveaux vestiaires pour les joueurs et les arbitres, infirmerie, salle anti-dopage, des bureaux pour le staff qui manquaient cruellement. Tout ça est évidemment aux normes FFR / Pro D2 pour pouvoir, à moyen terme, pouvoir prétendre à l’accession à cette compétition. On a également des infrastructures en termes d’agrandissement de la salle de musculation, qui était beaucoup trop étroite pour l’ensemble des catégories que l’on peut accueillir sur le stade, et un espace médical qui sera directement sur le terrain d’honneur. Tout est fait pour que les conditions soient meilleures tout en sachant qu’on va encore avoir une année compliquée en termes de travaux puisque ces derniers vont durer toute l’année prochaine. Donc, on va encore un petit peu camper sur le terrain Jean Moulin et pour l’année suivante, on fera le projet de couverture et d’installation des tribunes et des sièges individuels qui sont également programmés ainsi qu’un espace réceptif pour recevoir encore mieux les partenaires du club. 

Le voisin du RC Massy Essonne vient de monter en Pro D2. C’est une bonne nouvelle pour vous car ça vous donne un espace en Nationale en devenant LE club francilien de ce championnat ? 

 

On sera le club francilien de la Nationale mais on n’aura plus de derby donc c’est un petit regret (rires). On souhaite bonne chance à Massy dans cette Pro D2 qui est très compliquée et on va faire en sorte d’essayer de les rejoindre dès que possible, en espérant que ce ne soit pas eux qui nous rejoignent, ce qu’on ne leur souhaite pas. Ça laisse un peu de visibilité, on est un peu tout seul maintenant dans le paysage puisque, quand on regarde la carte de France, il n’y a rien de proche. On va défendre les couleurs du nord de la France avec le Rennes Etudiants Club. 

On va parler du recrutement. Est-ce que tu peux nous en donner quelques éléments car on a vu un recrutement quand même assez ambitieux ? 

 

Le recrutement est assez ambitieux mais on avait aussi pour obligation de remplacer les pluriactifs qui ne pouvaient pas s’inscrire dans ce nouveau projet. Donc, ça fait beaucoup de départs et on a 13 recrues qui sont aujourd’hui annoncées : 4 pour les piliers, un 2e ligne, un 3e ligne, un 9, un 10, deux centres, deux ailiers et un arrière. On a cherché à compléter un peu partout en mettant un peu plus de densité physique, ce qui a pu nous manquer sur les saisons passées pour être capables de rivaliser avec les meilleures équipes de la poule. 

Mike Rabord, N’Diaye, Jauzion, Cazedepats, c’est quand même une page qui se tourne pour le RC Suresnes car ce sont des joueurs qui ont fait partie intégrante de la phase 2 du projet du RCS ? 

 

Oui, ils en ont fait partie intégrante donc c’est en plus de l’affect puisque ce sont des joueurs qui sont très attachants mais qu’on aura le plaisir de revoir au stade Jean Moulin. Ils savent qu’ils sont tous les bienvenus et que la porte reste grande ouverte en permanence pour tous ces anciens de Suresnes. C’était une obligation, il fallait basculer sur un projet 100 % rugby et donc, certains joueurs ont fait des choix, ainsi que nous, en fonction de leurs possibilités de se libérer à plein temps ce qui n’était pas le cas pour ces joueurs-là. 

Quelle est la feuille de route sportive que vous avez fixée, vous les dirigeants, Mathieu Blin et bien sûr le staff composé de David Auradou et Conrad Stoltz ? 

 

On n’a pas encore eu le temps de faire toutes les réunions car tout le monde n’est pas encore arrivé sur Paris. On se voit beaucoup en visio, Conrad et Bibi Auradou travaillent énormément pendant cette intersaison. Notre ambition est de rentrer dans les 6, l’an dernier, c’était d’être entre 6 et 10 et on ne va pas se cacher que nous avons un recrutement qui est ambitieux avec une équipe qui est ambitieuse donc il faut que l’on joue la qualification l’année prochaine. 

On sait que vous parlez de Pro D2 avec un objectif à court / moyen terme. Quelle est la deadline en termes d’années ? 

 

Il n’y a pas de deadline, il y a des clubs qui ont mis 10 ans pour monter et on espère qu’on mettra beaucoup moins. Cela fait maintenant 4 ans, puisque c’est la 5e saison qu’on attaque avec Laurent et on est un peu plus armé chaque année mais cette division s’arme aussi en parallèle donc il faut aller plus vite que les autres. Ça ne suffit pas d’être meilleur chaque année, il faut être encore plus fort et meilleur que les autres donc j’espère qu’on arrivera à améliorer notre classement et à accrocher au moins ce Top 6. 

On sait qu’un président a souvent les yeux un peu partout sur les autres clubs. Quel est le club qui inspire Olivier Pouligny ? 

 

Je vais peut-être te décevoir mais les clubs qui m’inspirent ne sont pas forcément dans notre division. Pour moi, il y a des clubs comme Massy pour la formation puisque c’est un modèle pour nous en termes de formation et on aimerait pouvoir reproduire ça dans l’ouest de Paris. Ils ont plus de 40 ans d’avance sur nous mais Suresnes est un club jeune, on n’en est même pas encore aux 50 ans. Ensuite, il y a des clubs comme Vannes, qui a mis des années pour se structurer et Nevers, qui nous ressemble peut-être un peu avec des présidents qui mettent beaucoup de leurs poches et qui sont donc passionnés, pas uniquement passionnés par une équipe première mais vraiment par un club tout entier. Je trouve que là, on colle pas mal à l’image de Nevers et j’ai beaucoup apprécié le coup de gueule de Xavier Péméja après le match qu’ils ont perdu, ça correspond à l’état d’esprit que l’on a à Suresnes à savoir  » venez voir un peu comment on travaille, comment on joue et arrêtez de mettre des préjugés sur ce qu’est le club « . Il y a d’autres clubs que j’aime bien comme évidemment La Rochelle pour son côté populaire et sa capacité à amener du monde autour d’eux. Je pourrais aussi citer Toulouse car, en tant qu’ancien de Toulouse, ce sont évidemment des clubs qui me touchent avec leur structuration et eux sont un exemple avec les partenaires. 

 

Merci pour ce point de passage d’intersaison au RC Suresnes et on vous souhaite une belle saison 2022 / 2023

 

Merci.

Propos recueillis par Loïc Colombié

Le tableau des mouvements du RC Suresnes :

Arrivées : 

 

–          Victor Damian Arias (pilier, Bourg-en-Bresse)

–          Leandro Mario Assi (pilier, Bourgoin)

–          Thomas Baudy (arrière, Aubenas)

–          Alexis Clément (ailier, Aubenas)

–          Florian Desbordes (2e ligne, Dijon)

–          Hugo Détré (centre, Drancy)

–          Lucas Dycke (pilier, Vannes)

–          Faraj Fartass (ailier, Beauvais)

–          Louis-Matthieu Jazeix (3e ligne, Carcassonne)

–          Sébastien Lafrancesca (pilier, Drancy)

–          Ignacio Mieres (1/2 d’ouverture, Dijon)

–          Petero Tuwaï (centre, Toulon)

 

Départs : 

 

–          Samuel Alerte (ailier, inconnue)

–          Marius Bernini (pilier, Mâcon)

–          Maicor Brunerie (pilier, Drancy)

–          Titouan Cazedepats (centre, Drancy)

–          Antoine Cazot (centre, inconnue)

–          Kaba Cissé (talonneur, Chartres)

–          Cyril Corno (arrière, inconnu)

–          Matthew Ford (arrière, inconnue)

–          Bastien Gallaire (pilier, inconnue)

–          Artémy Gallo (3e ligne, Chartres)

–          Thibault Jauzion (centre, ASBC)

–          Hugo Malyon (ailier, inconnue)

–          Julien Millon (1/2 de mêlée, Drancy)

–          Ousmane N’Diaye (pilier, inconnue)

–          Junior Ngandu (ailier, Nîmes)

–          Mike Rabord (3e ligne, inconnue)

–          Jean-Baptiste Reggiardo (pilier, inconnue)

–          Arthur Vignolles (3e ligne, Nice)

– Riley Winter (2e ligne, inconnue)

Propos recueillis par Loïc Colombié

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