#Rugby – Espoirs / Romain Lalliard (Albi) : «Ce centre d’entraînement est un besoin indispensable pour développer le club et les structures!»

Le directeur du centre de formation du Sporting Club Albigeois, Romain Lalliard nous a dressé comme à l’accoutumée, le bilan et les perspectives de la pépinière jaune et noire après cette saison 2021 / 2022. De la passerelle CDF/Équipe première, a la génération qui va quitter le SC Albi, Romain Lalliard a balayé les actualités du moment tout en analysant avec sa vision périphérique les besoins du club tarnais pour performer. Dans ce cadre, le directeur du centre de formation n’a pu que louer les acteurs successifs qui ont permis de voir sortir de terre d’ici quelques mois : le tout nouveau centre d’entraînement du Sporting Club Albigeois. Un outil qui va permettre à Romain Lalliard et a l’ensemble des éducateurs du SCA de voir leurs conditions de travail tendre vers l’excellence.

Crédit photo Le #MagSport

 

 

Quel est le bilan général que l’on peut tirer de cette cuvée 2021 / 2022 ? 

 

Ce qu’il est intéressant de mettre en avant sur le centre de formation, c’est le nombre de joueurs puisqu’ils étaient 16 et que sur 16, 13 ont évolué avec l’équipe première. Sur ces 13 -là, beaucoup de garçons ont eu des récurrences avec la première ce qui est quand même une image très positive pour le club au niveau de la formation. 

Et au niveau des espoirs, car on sait que le centre de formation chapeaute cette catégorie, quel est le bilan ? Vous n’êtes pas passés loin contre Blagnac et c’est donc un bilan plutôt positif ?

 

Tu ne passes pas loin contre Blagnac ni contre Carcassonne et, au classement, tu finis à chaque fois à un point des places qualificatives mais ce qui est impactant, et à la fois paradoxal, c’est que tous les joueurs du centre sont des joueurs à potentiel et des joueurs qui peuvent jouer en espoir. C’est vrai qu’ils ont bénéficié de tellement de minutes avec l’équipe pro qu’on n’a pas pu profiter de leur expertise en espoir ni de leur potentiel et on a quand même vécu une saison assez difficile avec un manque de leadership réel et les résultats restent malgré tout décevants. 

C’est paradoxal car ça a mis en lumière le potentiel des joueurs quand ils ont joué en première mais, en même temps et comme on dit dans le jargon , ça a un peu déshabillé Paul pour habiller Jacques ?

 

Exactement. Mon rôle au club est essentiellement sur le centre de formation, en grande priorité, c’est à dire que le jour où les joueurs du centre basculent sur le monde professionnel, le jour où ils signent un contrat, j’estime que le travail qu’on a accompli au centre avec tout le staff a été bien réalisé et qu’on est vraiment dans ça. 

Quand on voit Théo Vidal qui a quasiment fait toutes les feuilles de matchs avec l’équipe une ou Enzo Marzocca, que tu avais repéré l’année dernière à Dijon et qui matche tous les week-end, ça doit être une fierté ? 

 

C’est une fierté mais pas forcément personnelle car je suis entouré par beaucoup de personnes. Théo Vidal a quand même été encadré par Micka Abejan, Arnaud, Jérémy et Flo Fourcade l’an dernier ce qui lui a évidemment permis cette année de donner son plein pouvoir mais on est très fier de son parcours. Il est évident que ce n’est pas terminé et que le plus dur reste à venir pour lui puisque, maintenant, il faudra confirmer et que ce ne sera pas chose aisée. 

Malheureusement, comme à chaque fin de saison, c’est un groupe qui va un peu s’éclater. Il va y avoir des départs, des joueurs auxquels tu t’es attaché qui vont quitter le navire, on pense entre autres au capitaine historique des espoirs, Alexandre Alibert, qui s’en va à Gaillac après de nombreuses années de bons et loyaux services. Mais il n’y a pas que lui ?

 

Alexandre est un garçon qui est exemplaire, qui a toujours été au club, qui dès qu’il revêtait le maillot, chez les équipes de jeunes ou même au niveau professionnel, a toujours montré une aptitude au combat exemplaire. On a quand même également des garçons comme Thomas Breton qui ont toujours été au club mais lui avait besoin d’un cadre on va dire plus paternel et qui, de temps en temps, a eu du mal à avoir des repères de qualité. Il y a Tommy Strapazzon, qui est arrivé cette année et qui est un garçon exceptionnel au niveau humain et de la démarche de travail, on a des mecs comme Alexandre Fabre qui n’a pas réussi à basculer au niveau pro mais qui va s’orienter vers Oyonnax ce qui, pour lui, est une très belle valorisation ou Enzo Santamaria, un pilier gauche qui était méritant. On a également Paul qui était avec nous depuis deux ans, un garçon avec une vraie qualité humaine, Marlonn Fabre, qui n’a passé qu’une année avec nous mais qui est quelqu’un qui mérite d’y arriver.

Il y a aussi Théo Aussibal ? 

 

Je me le gardais en dernier parce-que j’ai une histoire très particulière avec lui, j’ai même des mecs qui me chambrent un peu parce qu’ils disent que je suis un peu son  » papa « . Je l’ai connu à Fonlabour où il est arrivé en 3e, car je continue un petit peu à animer des séquences à Fonlabour, donc je l’ai suivi de la 3e jusqu’au BTS pour ensuite arriver sur le centre de formation. Ça fait presque 10 / 12 ans que je suis avec lui, c’est un peu comme un fils et c’est un garçon qui montre un travail mental, un accompagnement sur le combat et une dynamique qui est incroyable, c’est un Aveyronnais dur à la tâche avec de vraies valeurs. Je suis vraiment très content d’avoir connu ces garçons et finalement, tous les garçons qui partent, la majorité des garçons qui s’en vont, resteront avec moi dans mes pensées et je sais que quand on se croisera, on passera de bons moments ensemble. 

Pour bien performer et être un bon directeur de centre de formation, il faut se former et évoluer. Tu as passé le DES, qui est déjà un super cap pour toi donc félicitations à toi et j’imagine que ça te permet de voir d’autres perspectives ? 

 

Le DES était un petit peu une étape importante pour moi dans la suite de ma carrière. Ce qui est certain, c’est que c’était lourd comme diplôme puisque je partais pratiquement toutes les 3 semaines à Marcoussis pour 10 sessions. La session des oraux et des certifications s’est passée il y a 15 jours et j’ai eu la chance de tout valider. C’est vraiment un vrai plaisir pour moi, beaucoup de travail derrière tout ça et une vraie reconnaissance au niveau du rugby, je souhaite également remercier pour les messages que j’ai reçus de l’ensemble du club et leur dire que je suis assez reconnaissant de leur gratitude. 

Il y a un autre axe de travail qui arrive pour le centre de formation et l’ensemble du club qui est le centre d’entraînement et de performance du SCA qui s’installera à la Guitardié. C’est attendu depuis 20 ans et à force, ça arrive ? 

 

Oui, à force, ça arrive. Je souhaite quand même souligner qu’il y avait un centre d’entraînement qui s’appelait le SCA Parc qui avait été réfléchi et travaillé par Julien Guiard, mon prédécesseur, une personne avec beaucoup de projections sur l’avenir, quelqu’un qui sait anticiper les choses et qui avait mis en place ce projet. Aujourd’hui, il va sortir de terre en Janvier prochain par le travail de qualité de Mathieu Bonello et de la SASP pour dynamiser la suite et valider le projet mais je n’oublie pas quand même le précurseur de ce projet ni également le travail qu’a pu fournir l’Association et Kevin en tant que pilote de projet pour que l’on puisse finalement arriver au bout de ce centre d’entraînement qui est un besoin indispensable pour développer le club et les structures car aujourd’hui, en étant transparent, je pense qu’on a pris du retard par rapport à pas mal de clubs sur tout ce qui est infrastructurel.

On va aussi parler de l’équipe première car, pendant trois saisons, tu as été dans le staff de l’équipe une et donc, il y avait une vraie passerelle entre cette dernière et le centre de formation qui se faisait sur le bord du terrain puisque tu étais aussi avec le staff. Maintenant, un an après être revenu uniquement dans le centre de formation, que retires-tu de ces trois saisons à froid et avec de la hauteur ? 

 

Ça a été trois saisons riches en enseignement sur l’aspect relationnel. Je me rends compte que le management où tu te soucies des personnes est très important et ce sera quelque chose que je retiendrais, avoir vraiment le souci de faire développer ton collectif et pas forcément uniquement développer ton côté personnel, tes attentes personnelles et tes objectifs personnels plus avoir une réflexion sur le groupe et sur le collectif. J’ai trouvé ça très important et également, par rapport à ce que je vois aujourd’hui et ce qui se fait au club,  ce côté organisationnel que nous avions peut-être moins, ce niveau cadré, ces précisions sur des petits détails qui font qu’aujourd’hui, pour monter en Pro D2, tu dois absolument te positionner sur ce genre de principe. 

Il y a beaucoup de départs en équipe première, beaucoup de joueurs que tu as côtoyés. J’imagine que tu as une pensée pour eux car tu as partagé un bout de parcours en leur compagnie ? 

 

Oui, j’ai une énorme pensée pour ces garçons. Pour moi, c’est une génération qui a réussi à monter, évidemment pas officiellement mais sur la forme et le contenu. Au bout de deux ans d’Arnaud (Méla) , tu te retrouves contre Rouen où clairement, je le pense, il était fondamental que Rouen monte, la 3e année, tu es premier national, période de Covid et tu ne peux ni te donner ni te défendre. Donc, pour moi, c’est une génération qui a gagné, je n’ai pas peur de le dire, et de nommer des garçons comme Benoît Sicart, Gianni Gaillard, Gaëtan Bertrand, Dédé André, un mec incroyable, Bastien Dedieu avec qui j’ai joué, Benjamin Caminati, Simon Veyrac, que j’ai eu au centre pendant trois ans, qui est quelqu’un de grande qualité que ce soit sur ou en-dehors du terrain et qui, je le sais, fera de très beaux jours à Dijon et rendra le staff dijonnais très heureux car ils reçoivent un garçon de grande valeur.

On va également évoquer ton avenir : quel est le futur de Romain Lalliard dans le court et le moyen terme ? 

 

Je ne me suis pas forcément posé la question de l’avenir car il faut dire que j’ai eu une année très chargée, que ce soit au niveau du club parce qu’il y a eu beaucoup de choses à mettre en place avec la restructuration, des modèles, des projets, une organisation différente mais aussi le DES qui m’a pris beaucoup de temps. C’est vrai qu’aujourd’hui, après avoir passé cette saison-là, il me semble important de me poser, ne serait-ce qu’une semaine ou deux pour faire le point sur d’éventuelles perspectives d’évolution. 

De ton bureau, tu as aussi vu évoluer l’équipe première cette année dans une saison qui s’est fracassée à Massy mais qui a également eu de beaux moment avec des prestations aboutie notamment à VRDR ou contre une équipe comme Massy à l’aller. Qu’en as-tu pensé ?

 

Il y a eu des matchs très aboutis notamment sur la densité des avants qui a régulièrement dominé le paquet adverse. De manière générale, c’est une équipe avec une vraie réalité stratégique sur toute l’année avec des orientations plutôt pertinentes en fonction des équipes rencontrées. Sur le match de Massy, je pense que tu bascules à la mi-temps car à 9-3, c’est quand même un tout autre match car, quand on se rend compte que tu prends deux essais très rapidement dans le match sur groupés pénétrants. Il te fallait peut-être plus de réactivité dans le combat pour éviter de prendre ces deux essais et c’est vrai que ce genre d’essai donne confiance à l’équipe adverse tout en t’impactant directement. Pour moi, le 40 à 10 reste quand même anecdotique car le début de match était trop important. 

 

 

 

Pour l’année prochaine, on va te souhaiter de trouver un nouvel élan pour les jaune et noir et de peut-être trouver de nouvelles pépites comme Enzo Marzocca ou Théo Vidal ? 

 

Je te remercie.

Propos recueillis par Loïc Colombié

Article en partenariat avec :

Un commentaire sur “#Rugby – Espoirs / Romain Lalliard (Albi) : «Ce centre d’entraînement est un besoin indispensable pour développer le club et les structures!»

  1. Je crois que c’est une grave erreur de laisser partir un,joueur comme ,Alibert à Gaillac. Car son Père à Alibert à toujours joué à Albi c’est vrai que Patrick Alibert a toujours joué à Albi de plus je peux vous dire que Patrick Alibert a entrainé sur Albi l’équipe espoir

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