Après une cruelle déception le week-end dernier, avec le report par le District de la finale de coupe du Tarn pour cause de canicule à 48h du match, l’AS Lagrave va enfin pouvoir défier ce samedi à 20h, La Crémade. Benoit Balat le co entraîneur avec son compère Cyril Braley des Nord-Tarnais, nous a accordé un entretien pour nous parler de ce qui sera son ultime match sur le banc de touche de l’ASL. Un brin chagriné de la délocalisation par les instances de cet happy end à Pont de l’Arn, Benoit Balat espère activer le levier motivationnel pour galvaniser ses joueurs et ramener une première coupe du Tarn à Lagrave. D’ores et déjà assuré d’avoir réalisé une magnifique saison avec une accession en D1 et un titre de Departemental D2, le club du bord du Tarn vit cet ultime joute estivale comme une véritable cerise sur le gâteau.
Pour Lagrave, samedi va être un grand moment et une grande messe du foot avec la finale de la Coupe du Tarn avec un Lagrave / Crémade qui peut venir ponctuer une magnifique saison ?
Oui, totalement. C’est le dernier match de la saison, c’est mon dernier avec Cyril Bralley qui est mon ami d’enfance et du coup, ce serait un joli point final pour cette saison qui, d’ores et déjà, est quand même bien réussie avec une montée en D1 et un titre de champion en D2 mais, effectivement, ce serait une belle finalité.
On va un peu parler du parcours en Coupe du Tarn qui n’a pas été une sinécure car, on le sait, un chemin en Coupe est toujours plein d’aléas ?
Certaines mauvaises langues diront qu’on a eu un tirage facile. Je veux bien l’entendre car, en effet, on n’a pas pris de D1 sur notre parcours mais on a pris des D4, on a d’ailleurs commencé le premier match à Cuq Toulza où on a gagné 10-1. Ensuite, on a joué Mirandol qui était aussi une D4 et où c’est très compliqué d’aller jouer et on a gagné 2-0. Pour le 3e tour, on a reçu Lavaur qui est une très, très belle équipe malgré son classement en D2, on les gagne 4-3 pour se qualifier en 1/4 de finale. Là, on a battu Labruguière, qui se battait pour la montée en D1, et en demi, comme tout le monde le sait, on a gagné face à la réserve de Cambounet. On est allé la chercher, on ne la doit à personne et maintenant, c’est vraiment, vraiment bonus.
Cette année, on a l’impression que ce groupe a vraiment atteint sa maturité ?
Absolument. Ce sont des joueurs qui ont joué bien plus haut, ce n’est pas un secret, mais qui, au fur et à mesure de la saison, se sont rendus compte que même en ayant joué 2 / 3 niveaux au-dessus, il fallait quand même aller chercher la victoire. Petit à petit, une osmose s’est créée dans le groupe et, d’ailleurs, pour notre plus grand bonheur avec Cyril. C’est un groupe qui vit extrêmement, extrêmement bien, sur et en-dehors du terrain et il n’y a pas de secret, surtout dans le foot amateur : quand tu as un groupe qui vit bien et que tu as un vestiaire qui est sain, ça se ressent sur le terrain.
Dans ton boulot de coach, il y a deux facettes avec le côté tactique / technique mais aussi le côté management. Là, ça doit être un peu plus compliqué lorsque l’on est à quelques encablures d’une finale ? Il doit y avoir un peu d’adrénaline et d’excitation et peut-être faut-il mettre un peu tout ça sous cocotte pour venir endiguer les excès d’enflammades ?
Oui et c’est logique mais on rentre parfaitement dans la façon de travailler que nous avons avec Cyril. Je l’avais déjà dit sur ton antenne, chez nous, il n’y a pas de N°1 ou de N°2, on est tous les deux au même niveau ce qui fait qu’on se répartit les tâches. On va dire que, sur les préparations, Cyril parle plus de tactique, de ce qu’on attend footballistiquement du ou des joueurs ou des lignes concernées et moi, je m’occupe un peu de tout le restes, des préparations d’avant-match justement, de faire en sorte que les joueurs rentrent le plus sereinement possible sur le terrain. Là, effectivement, une finale approchant et après trois semaines entre la demi et la finale, ils ont bien sûr eu le temps de cogiter et de gamberger, ils sont tous hyper impatients d’aller à Rigaud samedi soirmais je pense qu’il y a eu un déclic dans ce groupe et il n’y a pas de surmotivation. Ils prennent le match comme ils prendraient un match de championnat tout en sachant pertinemment qu’on n’a pas droit à l’erreur sur des matchs directs comme ça. On verra samedi mais pour le moment, en tous cas, il n’y a ni surmotivation ni surexcitation, il y a bien sûr une impatience qui est réelle mais comme pour tout le monde, comme pour le club et comme pour nous mais il n’y a pas d’excès.
Tu nous disais que les mauvaises langues disaient que vous aviez eu un parcours facile mais en finale, vous avez quand même tiré le pompon puisque La Crémade a lutté avec l’AMTF jusqu’à la dernière journée pour monter en R3. Là, vous allez être outsiders et clairement outsiders ?
Totalement, oui et on ne peut pas dire autrement car, de toute façon, La Crémade est une équipe très solide et je leur souhaite vraiment de monter en R3. D’ailleurs, en ayant fini leur saison, une saison quasi parfaite, et ne pas savoir s’ils montent, l’attente doit être très longue pour eux. On sait qu’ils ont eu un parcours en Coupe du Tarn où, à l’heure actuelle, ils arrivent en finale sans avoir pris un seul but avec des matchs très complets comme lorsqu’ils sont allés gagner au Vignoble 81 qui les avait battus deux fois en championnat ou quand ils ont battu Réalmont, l’équipe de Patrice Insa, 4 à 0. On sait que nous sommes outsiders mais c’est une finale et, depuis le début de la saison, sans manquer de respect à qui que ce soit, on ne craint personne. Ce qu’on craint le plus, c’est nous en fonction de comment on va aborder le match et de l’envie qu’on va y mettre car on sait qu’en face, c’est solidaire, ça met beaucoup d’envie et on sait que ça ne lâchera pas le morceau mais nous, on sera pareil. Pour moi, c’est une finale qui est assez indécise, totalement inédite et, si par bonheur on gagne, on fera taire les mauvaises langues et j’espère de tout cœur qu’on gagnera.
Il risque d’y avoir un petit supplément d’âme pour vos adversaires car entre Lagrave, La Crémade et Pont de L’Arn, on va dire que vous jouez à l’extérieur. On peut s’attendre à ce qu’il y ait beaucoup de personnes et de bénévoles du club qui viennent comme un seul homme pousser derrière leur gars ? Avec ce report de la finale, d’une semaine et la délocalisation à Pont de L’Arn au lieu du Stade Maurice Rigaud d’Albi vous êtes grandement perdant ?
Oui c’est sur c’est un obstacle de plus pour nous la cremade va quasiment jouer à domicile avec en plus sa réserve qui va faire sa finale juste avant, ce choix d’ailleurs porte interrogation, tant mieux pour La Crémade ils n’y sont pour rien et donc pas à blâmer.
Ca sera à nous a faire le nécessaire pour essayer d’obtenir quelque chose. Nous, ce que l’on espère surtout, c’est qu’il y ait du monde, que ce soit une belle fête et, bien sûr, ça serait aussi intéressant de ramener cette coupe du Tarn dans le Tarn Nord, de notre côté du département car ça fait quand même quelques temps qu’elle est au Sud et on a l’occasion de le faire.
Pour toi personnellement, ça sera quoi qu’il arrive la fin d’une aventure et j’imagine que lorsque tu prendras place sur le banc, il y aura un petit côté émotion qui pointera le bout de son nez. Quel que soit le résultat, ce sera un happy end pour toi ?
Pour être franc avec toi, j’y suis déjà car tu te dis » ça y est, ce sont les derniers entraînements, c’est la dernière semaine puis le dernier match arrive » donc oui, ça va être un peu spécial pour moi mais moi, sur le match de samedi, ce n’est pas important. Je sais que les joueurs, que Cyril, que mon président y pensent un peu mais moi, pour le moment, ça m’importe peu, j’aurai le temps de penser à tout ça samedi à 21h30 ou 23h30 mais pour le moment, je reste focus sur la préparation d’avant-match avec Cyril pour qu’on essaye. Pour l’avoir gagné avec Marssac, je sais ce que ça fait que de gagner une coupe et, même si je pense que Yannick, le coach de La Crémade, dira la même chose et c’est logique, notre groupe la mérite. Ce qui m’importe pour le moment, c’est d’essayer de gagner cette finale et moi, ce n’est pas très important, le club sera encore là quand moi je n’y serais plus (rires).
Quel va être le leitmotiv pour cet happy end de la saison de Lagrave ?
Comme je te l’ai dit, c’est de ramener la coupe à Tarn Nord, de le faire pour tous ces gens qui ont cru en nous, pour tous les sponsors aussi car on parle très souvent des dirigeants mais on oublie un peu les sponsors qui nous font vivre financièrement car une saison de foot coûte beaucoup d’argent. Pour tous ces gens-là, essayer de mettre un maximum de bonheur et puis, on a une petite motivation supplémentaire pour notre président car ça serait sympa qu’en rentrant à Lagrave, il puisse trouver la coupe devant sa maison.
Et que vous évitiez les tirs au but pour qu’il ne fasse pas une crise cardiaque ?
Totalement (rires). Si ça doit arriver, ça arrivera mais de toute façon, comme La Crémade, on fera tout pour gagner et surtout que tout se passe bien comme lors des demi-finales. J’ai vu les deux, l’une me concernait et l’autre en tant que spectateur mais je souhaite que tout se passe bien et que ce soit une fête. Il y aura un vainqueur et un vaincu, que le meilleur gagne et surtout que ce soit une belle fête pour l’ensemble du foot amateur du district tarnais puisque c’est un peu le week-end apothéose avec toutes les finales, hommes ou filles. Donc, que tout se passe bien et qu’on passe un très bon moment, c’est vraiment le principal.
Merci pour ce point à quelques heures de la finale entre Lagrave et La Crémade
Merci.
Propos recueillis par Loïc Colombié
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