#Rugby – Nationale / Jean Baptiste Di Martino (Massy) : «On a été à la fois stupides et suffisants!»

Le RC Massy Essonne a chuté au Stadium (21-9) dans le premier round de sa double confrontation avec le Sporting Club Albigeois. Pour débriefer la demi-finale aller et se projeter sur cette seconde manche d’access-match Pro D2 entre Tarnais et Éssonniens, le coach des arrières du RCME, Jean-Baptiste Di Martino nous a livré son analyse et ses sentiments avec lucidité, franchise et clarté.

 

Crédit photo Audrey Killarney

 

Ce fut un premier round face à Albi où, on va dire, Massy a eu deux visages, l’un en première mi-temps et l’autre en seconde ? 

 

Je ne sais pas si on a eu un beau visage en première mi-temps mais en tous cas, on a eu le visage d’une équipe crispée et qui a combattu à la hauteur du minimum qu’il fallait faire pour jouer ce match. En première période, je trouve qu’on s’est contenté de prendre le score et de gérer, on a voulu gérer alors qu’on n’est pas une équipe à gérer donc, au fil du match, on est tombé dans un rythme moyen. Suite à deux faits de match où on s’endort, on se fait prendre par la roublardise du demi de mêlée d’Albi, on prend deux cartons jaunes et on passe la seconde mi-temps en infériorité numérique, ce qui rend le rugby plus compliqué. Donc, je trouve qu’on a été à la fois et stupides et suffisants sur les ingrédients qu’il fallait mettre dans ce match. Il n’y a pas tellement deux visages mais un seul, un visage terne mêlé à de la stupidité en plus en 2e mi-temps.

Le fait que tu aies une équipe jeune avec peu de joueurs ayant connu les play-offs peut un peu expliquer ce visage ? 

 

Certainement. On a essayé de gérer au mieux cette appréhension, il est sûr que beaucoup de joueurs sont anormalement passés à côté de leur performance et le secteur enjeu et pression a certainement joué. Maintenant, je pense que même avec un peu de pression, on peut donner un peu plus, ne serait-ce qu’en termes d’agressivité et d’engagement. 

Quels ont été tes mots auprès de tes joueurs dans le vestiaire après le coup de sifflet final ? 

 

A chaud, les mots ne servent pas à grand-chose car les joueurs étaient vraiment très, très abattus, je pense qu’ils ont été de suite conscients qu’ils avaient laissé passer quelque chose. Ils nourrissaient forcément des regrets au coup de sifflet final et c’est ce qu’on ne voulait surtout pas qu’il arrive, on leur avait dit que l’important était de sortir de ces matchs sans regret, d’essayer de jouer notre rugby et si ça ne marche pas, ça ne marche pas mais au-delà, on n’a pas essayé du tout donc ils avaient ce ressenti-là. Ils étaient très accablés par la déception donc on a laissé retomber la déception et, progressivement, dans le courant du week-end et dès mardi, on a soldé ce match et cette non-performance pour pouvoir repartir sur quelque chose d’autre dimanche puisqu’on a la chance qu’il y ait un match retour. Je leur aussi dit que, dans leur malheur, l’addition aurait pu être bien plus corsée car avec un essai de plus, on aurait pu perdre en concédant le bonus offensif et là, ça aurait été terminé. Heureusement qu’on a réussi à un petit peu batailler dans la difficulté sur la fin de match car ça aurait pu être bien pire que ça.

Selon toi, est-ce que le contexte climatique, avec cette chaleur étouffante, a joué ? 

 

Non parce-que là, je pense qu’il faut dépasser le truc des excuses et le truc des explications. Il a fait chaud pour les deux équipes, le match était bien préparé, les joueurs étaient prêts, ils sont passés à côté parce qu’ils ont inconsciemment pensé qu’à un moment donné, ça allait se passer sans aller le chercher mais le rugby, ce n’est pas ça. Aujourd’hui, si tu veux monter en Pro D2, il faut souffrir, s’en donner les moyens et se battre mais on n’a même pas combattu donc non, il n’y pas d’excuse de climat ou de quoi que ce soit. 

Est-ce que cette équipe d’Albi t’a surpris dans ce qu’elle a proposé ? 

 

Non, elle ne m’a pas surpris. Elle a été roublarde, elle a très bien optimisé ses forces et nous, on n’a pas du tout joué sur les nôtres et, à l’arrivée, le score est logique. 

Pour le match retour, ces deux essais vont quand même grandement compter et ça va être la course contre la montre ?

 

 

On ne va pas courir après la montre mais déjà après notre rugby. C’est peut-être et certainement la dernière sortie de nos joueurs sur une saison qui est et restera exceptionnelle dans la manière dont on l’a vécue donc, ce qu’on a demandé aux joueurs, c’est déjà de montrer un autre visage et on comptera les points à la fin. 

On a vu que vous alliez inviter l’ensemble des licenciés du 91 au stade Ladoumègue. Là, c’est  » opération mobilisation générale  » ? 

 

On ne va peut-être pas faire autant qu’Albi sur l’appel au peuple mais on va essayer de remplir le stade au mieux pour que nos joueurs puissent être poussés à leur tour car c’est vrai qu’on a senti une vraie ferveur à Albi et il faut féliciter ce public qui a été exceptionnel. 

 

Quels sont les points positifs à tirer de cette rencontre car il y a toujours du positif, même dans la défaite ? 

 

Je trouve que le point positif, c’est la domination globale sur le secteur de la mêlée qui est un secteur phare mais c’est pour moi le seul point positif. 

Le gros point négatif, c’est la touche ? 

 

Non, ce n’est pas la touche car on sait qu’on a un alignement qui n’est pas le plus grand. On perd 6 ballons en touche ce qui est énorme, on a très peu lancé le jeu alors que lancer le jeu et mettre du mouvement était un objectif contre Albi. Des touches, on en perdra, on le sait, on a d’autres qualités que la hauteur mais, au-delà de la touche, le gros point négatif est de ne pas avoir joué au rugby. 

Et peut-être aussi l’indiscipline ? 

 

Oui, on fait 12 fautes alors que, normalement, tu fais des fautes quand tu es mis à mal or, je trouve qu’on n’a pas été mis à la mal et les fautes que l’on fait sont des fautes de stupidité. C’est clairement ça car même sans bien jouer, on était collé au score à la 50e et tu fais 8 fautes en l’espace de 10 minutes donc tu te sabordes comme ça. C’est plus de la crédulité que de l’indiscipline et dûe à des défaillances de concentration et de stupidité. 

Quels vont être le mot d’ordre et le leitmotiv pour cette semaine avant cet access-match Pro D2 retour à Ladoumègue ? 

 

On a dit aux joueurs que de s’être projeté sur un épilogue heureux de cette saison et d’avoir imaginé le meilleur scénario possible, car ça maintenant deux mois voire plus que l’on sait qu’on va être en demi-finale d’accession directement, on avait peut-être un petit peu trop rêvé, trop imaginé et trop construit de scénarios dans nos têtes et qu’on a oublié de le jouer, ce scénario. Aujourd’hui, on a un pied en Nationale, c’est la vérité donc, ce qu’on a demandé aux joueurs, puisqu’on a l’opportunité de finir sur autre chose, c’est tout simplement de montrer un autre visage à toutes les personnes qui ont pu être déçues de notre performance, un visage qui correspond mieux. 

 

Propos recueillis par Loïc Colombié

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