Le manager des jaunes et noirs n’a pas caché sa satisfaction de voir ses hommes clôturer leur saison au Stadium par une belle victoire (21-9) face à son ancien club le RC Massy Essonne en 1/2 finale aller de Nationale. Vainqueur de la bataille stratégique que ce sont livré les 2 équipes, Mathieu Bonello, ses joueurs et son staff n’en gardaient pas moins la tête froide face à ce succès lors du premier access match en Pro D2. Malgré la joie de voir Mathieu André et Bastien Dedieu terminer leur carrière au Stadium Minicipal sur une victoire de prestige, le manager du Sporting Club Albigeois ne sait que trop bien que cette équipe de Massy n’a pas encore délivré l’ensemble de ses ressources et de son potentiel. C’est donc un Mathieu Bonello vigilant et conscient du défi qui attend les tarnais dimanche à Ladoumegue (19h) qui s’est présenté en zone mixte quelques secondes après que lui et ses joueurs aient croqué à pleine dent, l’ambiance enfiévré du Stadium Municipal. En clair, Albi ne veut pas se laisser bercer par les rêves et préfère rester en phase avec l’humilité et le réalisme qui furent le crédo d’une saison d’ores et déjà réussie.
Encore une belle performance de cette équipe qui est renversante car, surtout en 2e mi-temps, vous avez renversé les pronostics et renversé les Massicois même si on est qu’à la mi-temps de cette demi-finale ?
Non, on n’est pas à la mi-temps. On avait à cœur de faire un bon match pour Mathieu et Bastien et on voulait bien finir la saison au Stadium. C’est mission réussie et on ne voit pas plus loin que ce match-là, on est très loin de cette équipe en termes de niveau. On a eu envie de récompenser les deux joueurs qui ont marqué le club.
Avant le match, Julien Maréchal avait dit qu’Albi allait cracher son venin pendant les 20 premières minutes. Tout compte fait, c’est pendant les 40 dernières que vous l’avez fait ?
J’ai trouvé qu’on avait fait une très mauvaise première mi-temps mais c’est une grosse équipe en face et eux ont fait un bon match en première mi-temps. Je ne sais pas, il faisait très, très chaud mais je n’ai pas trop su pourquoi on avait attaqué ce match avec beaucoup de retenue.
Peut-être tout simplement la pression du match et l’enjeu inconsciemment ?
Il n’y a pas d’enjeu, on n’a pas le besoin de monter en Pro D2 cette année, c’est faux. Je l’ai dit quand je suis arrivé le 5 Juillet et pourquoi je le dis ? Parce qu’on n’est pas armé, parce-que nous, on voulait juste faire une aventure et on en est là. Aujourd’hui, on est à la mi-temps et je les connais, je sais très bien qu’il y aura un gros match, ça arrive de manquer un match. Nous, on a vraiment voulu peut-être en faire trop d’entrée, je ne sais pas mais on était tétanisé ou je ne sais quoi.
Comment est-ce que tu analyses cette 2e mi-temps ? Est-ce que c’est Massy qui perd le fil du match ou vous qui revenez bien ?
Il faut être deux dont un adversaire qui t’empêche de bien jouer. Je pense aussi qu’on a eu des secteurs forts en 2e mi-temps mais j’ai trouvé qu’on avait quand même subi pas mal d’événements.
Il va aussi falloir manager les enflammades pour que tout le monde ne se voit pas arrivé ?
Il n’y a pas d’enflammade. On n’a pas l’effectif, on n’a pas grand-chose pour pouvoir monter en Pro D2, il faut arrêter avec ça. C’est un match de rugby et il n’y a pas d’enflammade, je suis très modéré car, de l’autre côté, je connais trop cette équipe et c’est la meilleure du championnat.
Quel a été ton discours à la mi-temps quand tu as retrouvé les joueurs au vestiaire ?
J’étais déçu qu’ils ne prennent pas de plaisir, ça se voyait. Ça m’embête parce qu’un match de phases finales, tu dois le faire avec plaisir mais c’est une belle chose pour Mathieu et Bastien. Ce sont des joueurs historiques et je trouve que la reconnaissance qu’ils ont eu en fin de match était le beau cadeau que l’on pouvait leur offrir. Nous, on a fait le job.
Il y a quand même une demi-finale retour et on a l’impression que tu l’occultes un peu, que tu n’as pas envie d’en parler ?
Non mais Massy est une terrible équipe, c’est très, très dur d’aller chez eux. Je connais cette équipe et la qualité qu’elle a dans l’effectif.
Justement, est-ce que ce n’est pas un atout de connaître l’équipe, les joueurs et le jeu ?
Je ne peux pas dire que ce n’est pas un atout mais, comme ils l’ont dit, ils ont aussi changé beaucoup de choses. Ce n’est pas Mathieu contre un club, c’est Albi contre Massy, on voulait gagner ce match à la maison et ça s’arrête là. Ils font un travail sensationnel, j’ai beaucoup d’amis de l’autre côté donc j’ai la capacité à être modéré dans mes propos parce qu’on est content pour Mathieu et Bastien et que je sais que le match retour sera une autre histoire.
Et si ça venait à passer le week-end prochain ?
On ne peut pas dire avec des si sinon, on serait peut-être tous ailleurs et on voudrait des choses dans la vie.
On peut quand même rêver ?
Oui, on peut rêver mais attention, parfois, quand on rêve, on le fait tout le temps mais on ne l’atteint jamais. On est juste content de ce qu’on a fait cet après-midi et de la saison qu’ont fait les joueurs. C’est ça le plus important car, avec Alex, on a dix mois dans ce club et avec ces joueurs qui font preuve de solidarité et ça, c’est bien, j’aime le rugby comme ça.
Un mot sur la ferveur retrouvée du Stadium ? La semaine dernière, tu avais demandé que l’on monte le niveau d’un cran y compris dans le public et là, ce dernier était, je pense, encore plus nombreux et plus enthousiaste ?
Le public a été énorme. J’avais vu le Stadium comme ça il y a très, très longtemps et je suis content car ça veut dire qu’on a réussi à faire adhérer les gens et que les gens se reconnaissent aussi dans cette équipe. Ça, c’est hyper important et j’ai envie qu’ils poussent encore plus, il reste encore un week-end et j’espère qu’il y aura du monde qui va se déplacer juste pour encourager les joueurs. Peu importe ce que sera le résultat car je crois qu’il ne faut pas se tromper de match. Ce sera hyper difficile de faire quelque chose là-haut.
Un des leviers du match retour sera la bataille des rucks car ils vous ont quand même bien enquiquiné dans ce secteur ?
Oui, on a perdu beaucoup de ballons, je nous ai trouvé fébriles sur cette phase de jeu. Ils ont quelques joueurs qui sont intéressants dans ce secteur-là et ça nous a aussi bloqué un peu le jeu. On a chacun nos points forts et nos points faibles et aujourd’hui, c’est un secteur qui a été déficient.
Propos recueillis par Loïc Colombié
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