#Rugby – Nationale / Le SC Albi embrase le Stadium.

La chaleur fut de tous les instants hier dans la cité épiscopale, tant sur le terrain où les joueurs du SCA ont livré une partie haletante sous une chaleur de plomb qu’en tribune où le peuple jaune et noir était en état d’incandescence. Pour cette dernière rencontre de la saison dans l’antre albigeoise, le hommes de Mathieu Bonello ont joué un match couperet au gré des vivas, des acclamations du public mais aussi des vitupérations concernant certains faits de jeu. Les joueurs du Sporting Club Albigeois ont réussi ce premier round des 1/2 finale d’accession en Pro D2 face à Massy (Victoire 21-9), en offrant à un public tarnais des grands jours un happy end.

Crédit photo Pierre Bras

Tout a commencé dans la lourdeur et la moiteur étouffante qui avait envahi la cité épiscopale après de nombreux jours de canicule sur les bords du Tarn. Les joueurs albigeois arrivés dans leur jardin dominical sous les acclamations des familles et des supporters formant une haie d’honneur jonchée de chants, de fumigènes et d’encouragements bordant leur trajet du bus aux vestiaires, ont immédiatement senti cette ferveur particulière qui émaille les phases finales.

Arrivé sur la pelouse, les gladiateurs jaunes et noirs amenés par leur double centurion de capitaine, Mathieu André, ont immédiatement ressenti la fournaise émotionnelle d’un Stadium recouvrant des ambiances béchusiennes. Face à cette équipe de Massy, rouleau compresseur ayant battu l’intégralité des équipes de nationale durant les phases régulières, les albigeois savaient qu’ils auraient besoin d’un supplément d’âme non négligeable pour se transcender face à l’adversité.

Du coup d’envoi à la mi-temps, avec la complicité d’un speaker en verve, les spectateurs ont su inculquer un esprit de résilience aux 15 soldats jaunes et noirs qui tentaient d’endiguer les vagues massicoises qu’Antunes transposait par 9 points au pied. Mais pour entretenir cette flamme qui brûlait dans le Stadium, le SCA a su alimenter le foyer d’ardeur populaire. L’essai d’Enzo Marzocca au bout d’un rush endiablé agrémenté de deux coup de pieds à suivre enivrât le Stadium Municipal, laissant exploser exultations et cris de joie en l’honneur des locaux.

Massy rentrait certes aux vestiaires à la fin du premier acte avec un point d’avance (8-9), mais les albigeois, malgré des imprécisions et quelques scories, avaient gagné un seizième homme. Alors que le Massy dominateur de la première période laissait place à des Essonniens indisciplinés et de plus en plus en proie aux doutes, les 4000 personnes qui garnissaient les tribunes du Stadium voyaient leurs protégés revenir sur le pré avec une défense de fer, une conquête retrouvée et un Gilen Queheille dont le pied ne tremblait pas.

L’enfant de Mauléon portait par sa patte droite le score à 14-9, grâce à deux pénalités faisant monter un sourd vrombissement venant irradier de ses ondes positives la pelouse et les joueurs. Mais c’est bel et bien au cœur du match alors que les Massicois enchaînaient les cartons, passant la majeure partie du second acte à 13, que le Stadium explosa littéralement face à la spécialité maison : le groupé pénétrant. Car c’est via cet art séculaire albigeois du maul que le match vacillait définitivement en faveurs de jaunes et noirs faisant œuvre d’une combativité et d’une grinta des grands soirs. La défense des franciliens courbait l’échine, les albigeois portés par une symbiose collective et par un public sentant l’estocade poindre, obligé à quelques encablures de l’en but les joueurs du RCME d’écrouler illicitement la structure jaune et noire. Sanctionné d’un essai de pénalité et d’une exclusion temporaire de Jordi Pleindoux le vice capitaine Massicois: tout un symbole.

21-9, les travées devenait aussi brûlantes que les collisions étaient saillantes sur le pré, galvanisés par un public survolté s’époumonant à scander des « Ici, Ici c’est Albi », les hommes du duo Albouy/Bonello sortaient le bleu de chauffe et les barbelés pour protéger cet avantage de 12 points , comme un trésor qu’on glane de haute lutte. Les joueurs de Maréchal et Di Martino tentaient bel et bien de faire taire l’enceinte de la préfecture du Tarn, en se lançant avec furie dans des rushs, et en expulsant toutes les onces d’énergies qui pouvaient encore transpirer de leurs pores, mais en vain.

Gilen Queheille dégageait le ballon en touche sur un ultime sursaut francilien, et le Stadium Municipal explosait et pouvait commencer une longue sarabande de communion avec ses 23 soldats parés de jaune et de noir. Mathieu André et Bastien Dedieu qui ponctuaient plus d’une décennie à fouler cette pelouse devenue leur jardin, pouvaient recevoir l’hommage qui leur était dû et être honoré par le président Roumegoux d’un maillot et d’un cadre à leur effigie qui saluait leur intarissable labeur sous la tunique du SCA. Une haie d’honneur pour ces deux légendes du rugby albigeois moderne plus tard, et un tour d’honneur leur permettant de partager ces moments suspendus dans le temps, et les héros dominicaux rentraient aux vestiaires avec le sentiment du devoir accompli.

Mathieu Bonello a gagné une victoire de prestige face à ses amis du RC Massy Essonne, les joueurs du SC Albi se sont offerts une grande dose d’émotion et d’adrénaline, mais une fois la chape de ferveur retombée, le pragmatisme et l’objectivité de l’analyse venait refroidir la bouilloire albigeoise. Certes Albi avait gagné le premier round de ce double access match Pro D2, mais pour les plus anciens, les fantômes de Rouen venaient atténuer les enflammades des suiveurs.

N’oublions pas que les espérances tarnaises étaient venues se fracasser au retour, dans un Stade Diochon ayant porté l’ombre d’un contexte arbitral polémique. Seule différence cette année là, Albi avait ponctué sa saison à domicile sous des trombes d’eau comme si cette victoire devant les siens face à Rouen pleurait déjà les larmes d’un épilogue funeste. Hier dans le brasier du Stadium, les albigeois ont fait un petit bout de chemin et se sont donné la chance de terminer en fanfare devant leur public.

Mais Mathieu Bonello et ses joueurs le savent très bien ils n’ont gagné qu’une bataille face à une des équipes les plus redoutables du championnat de Nationale, et sont totalement conscients que l’ultime combat au Stade Ladoumegue sera une nouvelle histoire avec ses défis et ses vicissitudes propres. Il est certain, comme nous le déclarait Benjamin Caminati « C’était la plus belle ambiance que j’ai connu depuis 5 ans et mon arrivée ici ». Mais quoiqu’il arrive dans une semaine en région parisienne, Albi aura indéniablement validé sa saison en ayant réussi, hier, à faire brûler de mille feux le coeur d’une ville qui vit pour le grand frisson de l’ovalie.

Article rédigé par Loïc Colombié

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Un commentaire sur “#Rugby – Nationale / Le SC Albi embrase le Stadium.

  1. bravo pour cet article , aussi beau que notre seconde mi-temps …c’est pas peu dire. tous les joueurs ont été admirables de vaillance et d ‘abnégation totales. Que c’est beau de vibrer au coeur de « Jo Mir » , avec des supporters enthousiastes comme au temps de la belle époque. Et si c’était le départ pour une remontée progressive vers des rencontres à un niveau supérieur, le SCA et Albi le méritent, et avec des travées , pleines, en liesses , supportant nos vaillants joueurs . Allez nos jaunes et noirs, on sera toujours derrière vous pour vous donner cette énergie cachée qui s’exprime quand la victoire est au bout de vos efforts.

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