#Rugby – Nationale / Alain Roumegoux (Albi) : «Il faut que l’on puisse fédérer au delà d’Albi!»

Alain Roumégoux le président de la SASP SCA nous a accordé un entretien bilan de quasi fin de saison puisqu’on arrive dans les play-offs et dans la dernière ligne droite pour un Sporting Club Albigeois qui, une fois de plus est qualifié en demi-finale d’accession à la Pro D2. Celui qui va bientôt terminé un premier quinquennat à la tête des jaunes et noirs, nous a dressé un tableau exhaustif des sujets connexes au club . Finances, infrastructures, évolution du rugby, recrutement ou encore bilan sportif , Alain Roumegoux nous dit tout .

Albi Vs Massy 1/2 finale accession Pro D2 une rencontre à suivre en direct radio dès 16h40 via Le #MagSport et LFM81

J’imagine que pour vous, c’est déjà une saison sportivement réussie même si on ne connaît pas encore le résultat de ces doubles matchs face à Massy ?

 

Réussie car nous avions un objectif que je qualifierai d’un peu plus humble que les autres années vu les changements qu’il y a eu au club aussi bien au niveau de l’équipe que du staff. Il faut dire aussi que la Nationale est montée en niveau, tous les clubs se sont restructurés, ils ont pratiquement tous maintenant des équipes professionnelles, on peut même dire tous. Et puis, il y a deux clubs qui sont descendus du niveau supérieur qui avaient une longue expérience en Pro D2 et le niveau s’est relevé donc nous étions partis pour une qualification dans les 6 premiers. Aujourd’hui, on est dans les 4, l’objectif est atteint et on va maintenant voir pour la suite. 

On peut parler d’objectif bas qui était les 6 premières places, l’objectif médian était cette demi-finale et puis, il y a objectif  » cerise sur le gâteau  » à savoir que si d’aventure, vous gagniez ces deux demi-finales, il y aurait une montée en Pro D2, le retour du Sporting Club Albigeois dans l’antichambre du Top 14 ? 

 

De toute manière, c’est l’objectif de tous les clubs qui vont faire cette phase de demi-finale, il n’y a pas d’exception, chacun à l’ambition de gagner. Mais bon, à ce jour, on est loin d’être favori, le club que l’on va rencontrer, Massy, a pratiquement fait un sans-faute sur toute la saison, ils ont battu le record de nombre de points donc c’est vraiment l’équipe leader. Nous, on va jouer notre jeu, on est outsider contrairement aux autres années où on était plutôt favori pour être dans les premiers ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. On va s’y atteler et l’équipe se prépare dans ce sens. 

C’est une première année de collaboration avec Alexandre Albouy et Mathieu Bonello qui a l’air de vous ravir ? 

 

Oui, parce qu’il fallait quand même qu’on change. Quand ça dure depuis plusieurs années, 4 ou 5 ans, on avait un groupe qui était formaté et il fallait qu’il y ait une évolution. C’est une autre façon de travailler, avec de nouveaux joueurs donc il a fallu se remettre en cause et je suis pleinement satisfait du travail qu’ils font qui est un travail très sérieux. On espère qu’on va continuer dans ce sens et on se prépare pour l’année suivante. 

On a vu qu’un club du dessus, Provence Rugby pour ne pas le citer, qui avait fait un peu forcing pour essayer d’attirer Mathieu Bonello dans ses filets. Rassurez-nous, Mathieu Bonello sera bien à la tête du Sporting Club Albigeois la saison prochaine ? 

 

Oui et d’ailleurs, il est sous contrat donc il n’y a pas d’ambiguïté de ce côté-là. Mathieu n’est pas quelqu’un qui va nous prendre par surprise et qui va dire au dernier moment qu’il va partir. Il l’a prouvé les années passées en annonçant largement à l’avance aux clubs dans lesquels il était qu’il partait donc ce n’est pas son style. Tous nos entraîneurs et tous nos joueurs sont sollicités mais il y a le contrat mais aussi cette envie qu’il a de faire ce projet albigeois. Pour lui, c’est également une évolution et une formation donc son ambition est de réussir au sein du Sporting Club Albigeois. En plus de cela, il est Albigeois donc s’il pouvait progresser en même temps avec le club, ce serait une bonne chose. On l’a vécu par le passé et comme je lui ai dit, Béchu s’est fait avec Albi à l’époque et après, bien sûr, s’il arrive au niveau supérieur, il doit aller au niveau supérieur. Pour lui, c’est un challenge et il en est de même pour Alexandre Albouy donc ils seront là l’année prochaine. 

Et puis, c’est flatteur que des clubs du dessus s’intéressent à des éléments de votre club. C’est qu’il y a de la qualité ? 

 

Bien sûr et d’ailleurs comme les joueurs mais pour l’instant, ils restent à Albi. 

 

On va aussi parler des joueurs car, on ne va pas se le cacher, une page se tourne. Mathieu André prend sa retraite après 11 ans de bons et loyaux services, Bastien Dedieu, autre figure emblématique du rugby tarnais, va basculer dans le rugby amateur et plein d’autres joueurs de l’ère Méla et même de celles d’avant, Mola et Reggiardo, sont en train de s’en aller. On peut donc quand même parler d’une page qui se tourne ? 

 

C’est normal, c’est l’évolution du rugby. Il y a des joueurs qui, pour certains, ont plus de 10 ans d’ancienneté et d’autres 6, 7 ou 8 ans, ils prennent peut-être aussi de l’âge mais c’est l’évolution et ça tourne. Il y en a que l’on conserve ou que l’on va conserver mais il faut renouveler, on se donne aussi un temps de réflexion pour certains car, selon que l’on évolue en Nationale ou en en Pro D2, ce ne sont pas les mêmes conditions. Je les remercie pour le parcours qu’ils ont fait, surtout pour les plus anciens qui arrêtent leurs carrières, chapeau à eux et ils nous ont vraiment rendu service. 

Vous parliez de cette Nationale qui s’arme mais elle s’arme aussi financièrement. Comment est-ce que le Sporting Club Albigeois arrive à lutter face aux autres écuries dans le mercato car, on le voit, des équipes comme Soyaux-Angoulême ont quasiment le double de votre budget ? Même si vous avez l’un des plus gros budgets de Nationale, il y a des équipes qui sont au-dessus et même bien au-dessus

 

Disons que l’évolution qu’il y a eu par rapport aux années passées, où l’on était toujours dans les 3 ou 4 premiers budgets et dans les 4 ou 5 équipes professionnelles, c’est que nous sommes nombreux à avoir à peu près le même budget. Il y en a qui, bien sûr, sont nettement supérieurs aux nôtres et derrière, il y en a beaucoup qui sont comme nous, ou un peu moins ou un peu plus mais on est à peu près à égalité. On peut aussi constater, surtout quand nous étions en Fédérale évidemment qu’il y avait beaucoup de clubs pluriactifs et peu de professionnels mais, à ce jour, je crois que sur les 14 clubs, il y en a un ou deux qui ne sont pas professionnels, je dirais même qu’il y en a un qui est pluriactif tandis que tous les autres ont des contrats. Le niveau est donc monté d’où la difficulté et c’est pour cela que l’on a dit en début de saison que l’on ne savait pas trop où on allait car tous les clubs se sont renforcés et ce sera la même chose pour l’année suivante. 

Albi étant quand même un bastion de l’ovalie, avec une histoire plus que centenaire, elle garde quand même une certaine attractivité pour les joueurs ? Quand on cite Albi, ça parle et ça cause ? 

 

On peut constater que quand les joueurs viennent pour Albi, même s’ils ne sont pas Albigeois, ils viennent pour mouiller le maillot à Albi. A Albi, on mouille le maillot, c’est dans les gènes du club, on a une histoire et il faut la perpétuer. On n’a pas eu de chance sur certaines saisons mais, de ce côté-là, on ne peut pas reprocher aux joueurs qui s’investissent pleinement, que ce soit toutes les nouvelles recrues ou les anciens, ils sont toujours impliqués au club. 

Quand on parle de finances, on parle bien sûr aussi des recettes qui sont liées aussi aux billetteries. On le sait, au Stadium, ce ne sont pas les plus grosses affluences de Nationale donc quel levier pouvez-vous activer pour reremplir à nouveau ce Stadium ? On l’a vu sur le 1/4 de finale qu’il y avait un engouement populaire mais comment faire pour continuer à surfer sur cette dynamique ? 

 

Pour surfer, il faut que l’équipe soit ambitieuse et ça passe par la prestation de l’équipe qui est bien sûr le plus important. Quand on gagne, c’est beaucoup plus facile que quand il y a des défaites et on a prouvé cette saison que l’on pouvait amener du beau jeu et qu’on pouvait fédérer les gens derrière le club. La preuve, et je tiens à les remercier, ce sont surtout les partenaires puisque nous avons plus de 300 entreprises partenaires au sein du club qui sont tous présents au club affaires. Ça veut quand même dire que nous sommes suivis et qu’il y a une évolution. Concernant les spectateurs, je sais qu’ils nous soutiennent et je remercie les supporters, les fidèles des fidèles et ceux qui viennent régulièrement. C’est l’enjeu qui fait venir le public, on y travaille chaque année et on le réussit en partie. 

En tant que président, cette année n’a pas été simple à gérer financièrement car elle arrivait après une année Covid où il y avait eu pas mal d’aides. Dans une année où, petit à petit, les contraintes sanitaires se sont levées et où vous avez pu retrouver une vie normale, c’était un peu une année d’entre-deux avec les aides financières qui se sont stoppées progressivement. Comment est-ce que vous avez fait pour faire ce  » grand écart  » financier ? 

 

Ce n’est pas un grand écart. C’est vrai que nous avions eu des aides l’année dernière mais soit on était à huis-clos soit on ne jouait pas donc elles étaient quand même nécessaires. Mais, comme je viens de le dire, on a eu 60 nouveaux partenaires, des petits, des moyens, pas de gros mécènes mais ça compte quand même dans la vie du club et c’est ce qui nous a permis de passer le cap. On en a aussi quelques-uns qui sont historiques, des partenaires un peu plus importants qui nous soutiennent toujours, je les en remercie et ils se reconnaîtront dans mes propos. 

Il y a aussi le travail de la maîtrise de la masse salariale qui est très important dans le rugby moderne ? 

 

On a appris bien que le marché ait évolué et que beaucoup de clubs en Nationale soient aujourd’hui professionnels. Aujourd’hui, quand on signe un contrat et que vous avez l’objectif de monter, il y a un contrat en deux parties pour jouer en Nationale et au niveau supérieur. Ça, on le maîtrise mais le marché est ce qu’il est et on est obligé de s’adapter. 

On va aussi parler de l’outil de travail, le Stadium Municipal d’Albi. On sait que vous avez un rêve, celui de l’agrémenter de loges et d’avoir un club-house, d’en faire un véritable lieu de vie commun où l’on pourrait partager l’histoire du SCA ainsi que ses moments de vie sociale. Est-ce que c’est un rêve qu’on pourrait voir se réaliser dans quelques mois ou quelques années ? 

 

Je dirai que ça ne dépend pas que de nous, c’est un investissement mais il est vrai que l’on veut avoir notre club-house et des loges, comme d’ailleurs ça se fait maintenant dans tous les clubs de Nationale. On en avait discuté avec la collectivité et ils nous avaient dit que si on montait en Pro D2, ils feraient le nécessaire. A ce jour, on ne sait pas à quel niveau on va jouer donc on est en attente mais je tiens par contre à les remercier car on va déplacer l’équipe une qui est un peu éparpillée dans le Stadium pour aller à la Plaine des Sports. La Mairie va nous faire un aménagement dans des bâtiments existants où on aura tout le complexe sportif pour l’équipe professionnelle et pour le centre de formation donc je les en remercie. C’est un investissement qui va durer car il y a des travaux à faire mais l’objectif du club est que l’on soit tous ensemble de l’école de rugby jusqu’à l’équipe professionnelle, chose que l’on n’a pas actuellement puisque seule l’école de rugby se trouve à la Plaine des Sports. Moi, je vois un club où, justement, les petits puissent rencontrer les grands et vice-versa, c’est surtout la vie du club donc c’est très important pour l’avenir. 

C’est un joli effort car c’est un dossier qui était demandé depuis 20 ans à corps et à cris par tous les coachs qui sont passés par Albi, d’Éric Béchu jusqu’à Mathieu Bonello. C’est quand même quelque chose de très structurant pour faire évoluer et attirer de nouveaux talents au Sporting Club Albigeois, que ce soit chez les jeunes ou chez les seniors ?

 

Peut-être pas 20 ans car, à l’époque, on avait évolué au niveau du Stadium pour faire les tribunes mais c’est vrai que c’est venu petit à petit. De toute manière, moi, je l’ai toujours vécu, je suis un ancien Graulhetois et à Graulhet, il y a toujours eu un club-house où tout le monde était ensemble. Pour avoir une vraie vie de club, il faut que l’on fonctionne comme ça car actuellement, on est éclaté et ça amène des difficultés. Donc, on y compte et on espère que ça se fera le plus rapidement possible. 

On sait que vous faites quasiment tous les déplacements du Sporting Club Albigeois, à de rares exceptions. J’imagine que quand vous allez à Bourgoin, qui sont en train de réaménager le stade, ou à Chanzy, le stade de Soyaux-Angoulême calibré Pro D2 ou à Bourg-en-Bresse l’année dernière, vous sortez le calepin et vous prenez des notes pour voir ce qui se fait ailleurs ? 

 

Bien sûr mais on fait aussi avec nos moyens. J’étais allé à Soyaux-Angoulême il y a fort longtemps, quand on avait fait la finale de Fédérale et c’est vrai que je n’ai pas reconnu le stade, ils ont vraiment fait des travaux d’investissement mais eux ont fait plusieurs années en Pro D2. Donc, si on peut tendre à quelque chose, c’est d’aller vers ça mais il est vrai que j’ai remarqué qu’en Nationale, beaucoup de clubs font des investissements pour améliorer leurs stades. Ça évolue comme ça donc, quand on a des équipes professionnelles, il faut que l’on ait les équipements adaptés. 

Si Albi reste en Nationale l’an prochain, quels seront les enjeux de ce championnat ? La médiatisation pour qu’il soit un peu plus visible et avoir un vrai modèle économique comme vous le demandez depuis fort longtemps ? 

 

Si on est en Nationale, on continuera dans ce qu’on sait faire à savoir fidéliser les spectateurs et les partenaires mais aussi améliorer l’équipe. C’est ce qu’on fait actuellement au niveau du recrutement pour justement essayer de jouer les premiers rôles mais je crois qu’on n’est pas seul. 

Et au niveau général du championnat, qu’est-ce qui pourrait évoluer selon vous ?

 

Je ne vois pas vraiment, aujourd’hui, on fait le nécessaire et on fonctionne comme ça. Comment faire venir plus de spectateurs ? On fait aussi des partenariats avec des clubs voisins au niveau des écoles de rugby. Il faut que l’on puisse fédérer pas qu’à Albi mais dans l’arrondissement d’Albi comme ce qui fait à peu près au niveau de Castres. Je sais qu’ils le font déjà avec l’école de rugby mais il faudrait que l’on puisse se déplacer dans les clubs voisins et que l’on soit le club représentatif d’une partie du Tarn.

Un mot sur la demi-finale de ce dimanche au Stadium face à Massy. Quoi qu’il arrive, ce sera le dernier match du Sporting Club Albigeois cette saison au Stadium et il faut que ce soit une grande fête du rugby jaune et noir ? 

 

Oui et j’invite tous les Albigeois qui connaissent le Sporting à venir nous soutenir, on a besoin d’eux. C’est le dernier match de la saison mais c’est un match important pour essayer d’aller un peu plus loin donc on compte sur tout le monde et sur votre soutien. Je sais qu’avec ces beaux week-ends, les gens ont tendance à partir mais qu’ils fassent un effort pour vraiment venir nous soutenir. C’est le dernier match et on croise les doigts pour voir si on pourra continuer l’aventure.

Vous avez encore dû vivre un moment tendu face à Chambéry en 1/4 de finale mais l’essentiel, c’est la victoire, le final et le plaisir de recevoir une demi-finale au Sporting Club Albigeois avec la réception de Massy. Ça n’est que du bonheur ?

 

On est satisfait. Ils ont fait un très bon match malgré 10 minutes en fin de première mi-temps où on n’était vraiment pas dans la rencontre et où ça a été difficile pour nous. Mais après, ils se sont bien rattrapés sur la seconde mi-temps, ils ont fait le job, ils ont très bien joué face à une très bonne équipe de Chambéry, il faut le reconnaître. Franchement, ça a été un très beau match avec beaucoup d’essais, du beau temps, des supporters, tout ce qu’il faut et maintenant, la prochaine échéance bien sûr avec Massy. 

Massy, une belle équipe et une équipe que l’on connaît bien du côté d’Albi ? 

 

On la connaît bien,oui. On a eu un long parcours ensemble, on a lutté ensemble pour la montée les années passées et on se retrouve. Je suis bien ami avec le président mais c’est un match et on va le prendre comme le match d’aujourd’hui. 

 

Ce sont les aléas du sport que d’affronter ses amis ? 

 

Et oui. Pas de sentiment pour le match et après, on verra.

Propos recueillis par Loïc Colombié

Albi Vs Massy 1/2 finale accession Pro D2 une rencontre à suivre en direct radio dès 16h40 via Le #MagSport et LFM81

https://le-mag-sport.com/2022/05/21/directrugby-suivez-des-16h40-le-live-albi-vs-massy-nationale-1-2-de-finale/

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