Dans l’Essonne, le coach des avants du RC Massy, Julien Maréchal est dans les starting-blocks avant la double confrontation face au Sporting Club Albigeois (4eme). L’ex joueur d’Aurillac s’attend à une réception haute en couleur et en ferveur dans l’antre tarnaise pour ce premier round des access matchs à la Pro D2. Les Massicois qui ont survolé le championnat (1er), vont appréhender ces playoffs avec mesure et respect pour leur adversaire . Rencontre avec un coach déterminé à réussir sa première saison en terre massicoise en ramenant le RCME en Pro D2.

Pour Massy, la phase régulière s’est passée à merveille avec le record de matchs en Nationale, 22 victoires sur 26 rencontres. On peut dire que toutes les cases ont été cochées ?
Tout à fait. On est sur une saison exceptionnelle mais malheureusement pour nous, on n’est pas dans le foot et ce n’est pas le premier qui monte. Il faut faire les phases finales, gagner les demi-finales, deux belles étapes qui nous attendent ce week-end et le week-end prochain.

On va revenir sur le dernier match de Massy qui était quasiment un quart de finale et qui sentait bon les play-offs, à savoir la réception du Valence-Romans Drôme Rugby. Certains pensaient que Massy allait faire tourner mais non, que nenni, vous avez quasiment mis l’équipe type et joué le jeu à fond puisque vous vous êtes imposés 20 à 18 face à une belle adversité ?
Ce qui est particulier à Massy cette année, et je pense que c’est notre force, c’est qu’on a réussi à mettre une concurrence saine dans un groupe de 40 joueurs. Massy n’a peut-être pas fait tourner contre Valence-Romans mais Massy fait tourner 4, 5, 6 joueurs régulièrement sur chaque match c’est à dire que je pense qu’on n’a jamais fait la même compo de l’année et on n’a jamais mis les 23 mêmes joueurs de suite sur la même compo. Je pense que c’est cette concurrence qui nous tire vers le haut, on avait une belle équipe contre VRDR tout comme on en avait une belle contre Suresnes et sur tous les derniers matchs. On est très satisfait de la prestation des joueurs contre Valence-Romans même s’il y a eu quelques petites scories sur le début mais avec un beau sursaut sur la 2e mi-temps qui nous permet de gagner ce 1/4 de finale que VRDR venait jouer chez nous.

Comment est-ce que tu expliques cette 1ère mi-temps un peu poussive où vous vous êtes fait rentrer dans les ribs ?
Je pense que dans nos têtes, on n’était pas sur un mode 1/4 de finale même si on a préparé et motivé les joueurs en leur disant » on se prépare pour la demi, c’est une sorte de grande répétition, un grand 1/4 de finale « . Mais, réellement, il y avait une équipe qui jouait un 1/4 de finale et qui pouvait éviter le barrage qui était Valence-Romans et nous, on est rentré dans un match un peu lambda, je ne vais pas dire amical car il y avait quand même un gros combat des deux équipes mais on avait un niveau d’agressivité qui était bien moindre que VRDR. Ça nous a fait du bien et je pense que ce match était très bien pour préparer Albi. On sait à quoi s’attendre à Albi, on sait que ça va être la furia, toute cette entame et ces 20 premières minutes de match qui vont être déterminantes où tous les Albigeois vont cracher leur venin, que ce soit sur le terrain ou dans les tribunes. Mais c’est très, très bien, on s’attend à ça.

Comment avez-vous préparé ce match d’Albi en ayant une pause d’une semaine pendant que les autres jouaient ? Certes, les autres seront peut-être un peu moins frais mais pour vous, la problématique est de garder du rythme car, pendant les deux autres semaines, Albi et les autres équipes ont joué leurs barrages pendant que vous, vous étiez spectateurs ?
On a un staff avec deux préparateurs physiques, Vincent Cocoynacq et Elouan Le Tarnec, qui ont un petit peu poussé les charges d’entraînement et surtout le rythme et les vitesses d’entraînement afin que tout soit calibré pour qu’on ne soit pas en retard par rapport à Albi. Donc nous, on accuse de la fraîcheur sur les impacts, ce qui est très bien et très positif et en plus de ça, sur les séances de qualité qu’on a pu fournir, je pense qu’on est prêt à mettre le rythme sur le match. Je ne suis pas inquiet par rapport au rythme.

J’imagine que tu as disséqué cette rencontre entre Albi et Chambéry. Qu’est-ce que tu en as pensé ?
J’ai trouvé qu’il y avait quand même pas mal de déchets, je pense qu’il y avait beaucoup de stress pour les deux équipes sur les premières minutes du match avant de se décanter. Il y a d’abord eu Albi qui a mis la main sur le match au début puis qui l’a relâchée en se disant que c’était fait et que c’était arrivé et Chambéry qui y a cru pendant 30 minutes aussi. Il y a eu 30 minutes pour Albi et 30 minutes pour Chambéry mais par contre, Albi a vraiment remis la main sur le match à la fin sur tout ce qui était conquête, jeu au près et ne s’est plus exposé jusqu’à la fin. Il n’y avait plus de doute sur la fin du match.

Tu as une équipe qui est assez jeune et qui n’a pas une grande expérience des play-offs. Comment avez-vous préparé cette gestion du stress et de l’adrénaline ?
On a une équipe qui a un peu moins de 26 ans de moyenne d’âge, l’une des plus jeunes de la poule, avec quelques joueurs d’expérience, quelques anciens, quelques leaders charismatiques que ce soit nos deux capitaines Jordi Pleindoux et Andrew Chauveau ou d’autres joueurs comme Benjamin Prier à la mêlée donc on va s’appuyer sur eux. Ce sont des joueurs qui ont connu des montées, des phases finales mais qui ont aussi connu des échecs, j’en étais il y a six ans quand on perd la montée à Vannes avec ces mêmes joueurs. On va s’appuyer sur ces joueurs-là mais aussi sur la fraîcheur et l’insouciance de certains et je pense qu’il ne faut pas qu’on voit ce match avec la pression de l’enjeu d’absolument monter en Pro D2. Il faut qu’on le voit comme une partie de plaisir, comme on l’a toujours fait pour chaque match, oui avec beaucoup d’envie, encore plus que d’habitude mais il faut surtout que l’on se fasse plaisir à jouer au rugby et qu’on propose du beau jeu.

Et puis, avec les phases régulières que vous avez faites, vous avez quand même la pancarte de favoris ?
La pancarte de favori, c’est bien mais c’est aussi la pancarte de l’équipe à abattre donc, c’est pas mal de pression. Mais bon, ça fait un petit moment que l’on est l’équipe à abattre donc on va essayer d’être abattu le plus tard possible.

L’un des facteurs X de cette rencontre va être la météo avec de grosses chaleurs et 36° qui sont annoncés en terre albigeoise. Ça va être une véritable fournaise et pour les joueurs, ça va quand même être compliqué d’appréhender ces premières chaleurs ?
Oui, ce sont les premières chaleurs, enfin les deuxièmes pour Albi qui a joué contre Chambéry la semaine dernière. Ce sont les premières pour nous même s’il fait beau en ce moment sur la région parisienne et c’est particulier. Je pense que les water boys auront du boulot et qu’il y a quelques piliers roublards qui vont mettre les genoux au sol pour se faire ravitailler.

Tu as rencontré Albi il y a de cela 5 mois maintenant, au cœur du mois de Janvier. Quel regard portes-tu sur le Albi du mois de Mai ?
C’est une équipe qui, comme nous, s’est construite tout au long de l’année. Je pense qu’elle est maintenant consciente de ses points forts et de ses points faibles et qui joue par rapport à ça. Mathieu Bonello et Alex Albouy sont de bons coachs, ils ont conscience de tout ça et ils jouent avec leurs points forts et leurs points faibles comme un peu tous les staffs mais on ne va pas rentrer dans le détail ici.

J’imagine aussi que les joueurs sont impatients de goûter à la ferveur des play-offs ? Que ce soit à Albi ou à Massy, il va y avoir deux matchs avec de belles chambrées, les merguez et les saucisses qui grillent le long des talanquères et les supporters » on fire « . Pour les joueurs, mais aussi pour vous le staff, c’est un moment qui est précieux à partager ensemble ?
On attend tous ça. On se bat toute l’année pour ça, pour être dans les phases finales, pour jouer ces matchs-là. Je peux vous dire que cette semaine, le lundi matin, on était convoqué à 9h et bizarrement, tous les joueurs étaient là entre 8h30 et 8h40, tous excités à dire » ça y est, c’est Albi, on sait contre qui on joue « . Il y a une euphorie et une excitation, ce sont les phases finales, c’est la magie de notre sport et c’est pour ça que c’est beau d’avoir les phases finales.

Quelle va être la clé de voûte de ce match aller entre Albi et Massy ?
Je pense que, comme beaucoup de matchs, l’équipe qui sera le moins pénalisée aura de grandes chances de mettre la main au moins sur l’entame de match. On verra après le déroulé de la rencontre mais c’est vrai que faire moins de faute que l’adversaire sera très important, au moins sur le début du match.
Propos recueillis par Loïc Colombié


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