On va faire un tour du côté du stade Ladoumègue avec l’arrière du RC Massy Essonne, Martin Carré qui nous a livré son ressenti a quelques heures de défier Albi en 1/2 finale aller d’accession en Pro D2. L’ex joueur de La Rochelle et Colomiers, qui est arrivé en Île de France via Chambéry, vit une saison exceptionnelle avec le RCME ponctué d’une première place en saison régulière. Mais ce groupe de copains dont la franche camaraderie transparaît sur le terrain va devoir passer l’obstacle Albigeois pour que la belle saison Massicoise se convertisse en apothéose.

Après avoir été formé à la Rochelle puis avoir fait un petit crochet dans le Sud-Ouest à Colomiers, tu t’es retrouvé à Chambéry pour maintenant atterrir à Massy. Qu’est-ce qui t’as amené à relever cette année ce défi massicois ?
A la base, c’était un choix sportif car je sortais d’une saison assez compliquée avec le Covid et où Chambéry s’était sauvé en fin d’année. C’était une opportunité pour moi de retrouver un club du haut de tableau mais aussi un choix un peu extra-sportif par rapport à ma copine qui était sur Paris. J’ai un peu fait d’une pierre deux coups et sur l’instant, c’était une très bonne opération pour moi.

Parlons un peu de ta formation à la Rochelle, dans une véritable école du rugby avec un grand R. Que retiens-tu de toute cette expérience en Charente-Maritime ?
J’en retiens beaucoup de choses. J’ai commencé très tôt chez les mini-poussins donc il y avait les valeurs et les coachs que j’ai côtoyés qui m’ont appris énormément par rapport aux valeurs de la vie et autres. J’ai continué jusqu’en catégories espoirs, toujours avec des coachs et des coéquipiers avec qui on s’est vachement bien entendus toutes ces années pour aller, malheureusement, perdre en finale sur ma dernière année espoirs mais avec un groupe qui avait été exceptionnel à cette époque-là. Je n’en retire que des bonnes choses.

Massy / La Rochelle, il y a quand même quelques concordances et rapprochements que l’on peut faire, notamment sur la formation ?
Bien sûr. J’aime bien la philosophie de jeu, on joue beaucoup et après la Rochelle, c’est un peu ce que j’ai retrouvé en arrivant ici et c’est ce que j’aime, en tous cas dans le rugby et dans les systèmes de jeu. Il y a aussi la formation qui fait sortir des jeunes.

En arrivant à Massy cette année, et comme tu le disais, tu t’es aussi un peu changé les idées et vidé le cerveau. Vous aviez passé une année catastrophe avec Chambéry l’année dernière, du Covid en veux-tu en voilà, vous jouiez le maintien et là, tu arrives dans une équipe qui est en pleine bourre et qui a roulé sur le championnat. Ça a dû te faire beaucoup, beaucoup de bien ?
Franchement, je ne pensais pas autant mais après coup, quand je retrace un peu la saison, j’ai rencontré des mecs exceptionnels depuis le début d’année, avec qui on s’est hyper bien entendu dès le premier jour et le stage de cohésion. C’est aussi pour ça, je pense, qu’on avait des résultats derrière sur le terrain même si l’objectif d’être là où on est aujourd’hui n’était pas forcément fixé dès le départ, comme quoi ça part toujours de quelque chose. C’est super qu’on en soit arrivé là et on espère surtout que ça se terminera bien.

Il y a quelques semaines de cela, on avait ton coach JB Di Martino en interview qui nous disait que vous profitiez des derniers moments que vous alliez passer tous ensemble puisque ce groupe va un peu changer l’année prochaine. Que vous montiez ou non, il y aura des ajustements comme chaque année mais on a l’impression que vous avez envie que ça dure le plus longtemps possible car vous êtes bien ensemble ?
Oui, c’est ça. Je pense que l’ossature de l’équipe va quand même rester mais c’est vrai qu’il y a des joueurs comme Jordi Pleindoux qui va sûrement nous quitter, ce sont des joueurs qui sont importants au sein du groupe et dans le vestiaire. On est aussi beaucoup de nouveaux et certains ont créé quelque chose au sein du groupe cette année et ce qui est cool, c’est qu’on restera encore l’année prochaine donc c’est bien.

Cet objectif de Pro D2 n’était pas un objectif initial mais s’en est devenu un vrai pour Massy aujourd’hui ?
Comme je le disais tout à l’heure, en fait, on ne s’était fixé aucun objectif particulier. Au tout début, au moment du stage de cohésion, puis au fur et à mesure des matchs, on a fait un bilan au mois de Janvier et là, on a un peu commencé à dessiner ce qu’on aimerait aller chercher. C’est en fait comme ça que ça s’est créé mais c’est vrai qu’au départ, on est resté assez humble sur notre équipe qui était quand même nouvelle, avec de nouvelles recrues donc on s’est d’abord concentré sur notre début de saison, sur gagner des matchs et autres.

Ce week-end, il y a aura aussi un petit clin d’œil à ta carrière. Tu as évolué à Colomiers, à 60 km d’Albi et tu vas un peu retrouver le rugby du Sud-Ouest ?
Oui, je vais retrouver le rugby du Sud-Ouest et aussi, je pense, la ferveur de là-bas avec les supporters qui vont sûrement venir en nombre. Je vais aussi jouer contre l’un de mes meilleurs amis, Hugo Boutin, avec qui j’ai évolué à La Rochelle pendant pas mal d’années.

Vous avez affronté cette équipe d’Albi deux fois, vous avez perdu de justesse au stade Mazicou en début de saison puis vous avez largement gagné en Janvier. Pour toi, ça ne sera pas du tout la même physionomie de match ce week-end ?
La même physionomie, non, c’est certain. C’est un match de phases finales donc, comme on le sait tous, il va y avoir une pression supplémentaire mais le but est de garder la tête froide et d’aller chercher ce supplément d’âme pour essayer de réitérer un peu les prestations qu’on avait proposées pendant la saison.

Comment est-ce que tu assimiles cette équipe d’Albi ? Quels sont pour toi son point fort et son point faible ?
C’est une équipe très joueuse mais aussi très costaud devant donc il va falloir que l’on se méfie de leur conquête. Derrière, ils ont aussi de très bons joueurs qui ont des pattes donc ça va être un match où il ne va pas falloir faire trop d’erreurs. Comme on dit, ça va se jouer sur les détails mais c’est la vérité et il va falloir que l’on se méfie de leurs qualités qui leur servent depuis le début de l’année.

Et avoir aussi dans un coin de la tête le match retour à Ladoumègue ?
Oui, effectivement donc le but est de faire la meilleure performance possible au match aller pour être dans les meilleures conditions au match retour.
Quel est le mot d’ordre pour ce premier round entre Albi et Massy ?
C’est une bonne question ça. Il n’y en a pas forcément mais je dirais que c’est essayer de faire le match le plus complet possible et, comme je le disais juste avant, de se mettre dans les meilleures conditions pour recevoir du mieux possible au match retour.
Propos recueillis par Loïc Colombié


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