Nous sommes allés humer l’air du derby francilien entre Suresnes et Massy qui se déroulera ce samedi sur les coteaux du Mont Valérien lors de l’avant dernière journée des phases régulières de Nationale. Pour nous parler de cette rencontre à la saveur particulière entre les 7eme du championnat et le leader Massicois, le 3eme ligne suresnois Bastien Bérenguel bonus a accordé une interview. Alors qu’il s’est réengagé à long terme (3 ans), l’originaire de Nay nous a livré sa joie et son bonheur retrouvé dans les Hauts de Seine et compte finir cette saison en apothéose. Celui qui évolue aussi de temps en temps à 7, s’épanouit pleinement en région parisienne et a pris une revanche sur son ancien club, le Stade Dijonnais le week-end dernier (victoire à Bourillot. ). Peiné pour ses anciens coéquipiers bourguignons, l’ex joueur de Mont de Marsan n’est pas tendre envers les dirigeants et le staff de Dijon envers qui il retient certains griefs à peine voilé m. Mais pour Bastien Bérenguel l’heure n’est plus à l’aigreur ou la rancoeur , car dorénavant il veut croquer chaque seconde sous les couleurs vertes et noires de Suresnes et participer activement au développement du projet de club .

Cette fin de saison est assez radieuse pour Suresnes : vous êtes sûrs d’être maintenus et vous arrivez même à quelques encablures des places qualificatives pour les play-off ?
C’est vrai qu’on avait à cœur de finir cette saison de la meilleure des manières avec, on l’espérait, des victoires sur des matchs visés. On a eu la chance de prendre le bonus offensif à la maison contre Tarbes, ce qui nous fait du bien et nous rassure aussi car on n’était pas encore sûr comptablement d’être maintenus. On était parti à Dijon pour faire un gros match, on ne savait pas trop à quoi s’attendre car on savait que, de leur côté, c’était assez compliqué. On a joué de la meilleure des façons à l’extérieur et je pense que l’on peut être content de ce match qui nous a permis, pour le coup, d’être maintenus avec certitude.
On a l’impression que ce match face à Tarbes est celui qui vous a fait » un peu péter le frein à main » ?
On avait eu Bourgoin juste avant et on avait fait un bon match. Avec son public et des joueurs qui voulaient quand même se sortir la tête de l’eau car Bourgoin avait eu une saison compliquée, je pense qu’on y fait un bon match, un match qui nous rassure. Disons que l’on était face au mur, on n’avait plus le choix et, les beaux jours arrivant, c’est notre style de jeu donc oui, quand on joue aujourd’hui, on est plus serein car on a les conditions climatiques qui font que notre jeu est plus simple à mettre en place.

La semaine dernière, vous avez aussi fait un bon coup en terre bourguignonne en allant gagner à Dijon. Ça a quand même dû être pour toi un moment particulier que de revenir à Dijon et d’enfoncer un peu la tête sous l’eau à tes anciens coéquipiers ?
Effectivement, c’était un moment assez important pour moi parce-que c’était mon retour à Bourillot donc oui, j’étais content. Content aussi du résultat malgré cependant une petite amertume car en face, c’était des coéquipiers qui, pour certains, sont devenus aujourd’hui des amis et qui sont dans une situation compliquée en ce moment. Donc, je suis content du résultat pour l’équipe de Suresnes mais un peu triste pour certains gars qui, pour moi, mériteraient de vivre une saison bien meilleure que celle qu’ils vivent aujourd’hui.
Pour toi personnellement, il y avait aussi un esprit un peu revanchard pour revenir à Bourillot ?
Evidemment. La saison dernière ne s’était pas forcément très, très bien passée pour moi donc oui, gagner à Dijon était déjà un objectif personnel. Ensuite, au vue de la saison collective car il fallait assurer le maintien, tout le monde s’est mis au diapason pour faire le meilleur des matchs et justement acquérir ces 4 points qui, comptablement, nous sauvent sur cette saison.

S’annonce maintenant le derby francilien face à Massy, Massy qui, on ne va pas se le cacher, est la plus belle équipe de Nationale et qui roule sur le championnat. C’est un match de gala, quasiment un dessert avant la dernière journée ?
Oui, c’est en effet ça. Nous, de notre côté, on l’aborde beaucoup plus sereinement car, comme je viens de le dire, on est sûr d’être maintenus. Pour moi, c’est le premier derby francilien car je n’avais pas joué au match aller, du coup, c’est une ambiance un peu spéciale depuis le début de la semaine car beaucoup de mecs se connaissent, que ce soit du côté de Suresnes ou de celui de Massy, on a deux anciens massicois avec nous. C’est une semaine assez spéciale et qui, on l’espère, se terminera de la meilleure des manières.
Parlons des deux anciens massicois, Thomas Bordes et Quentin Dauvergne. Ils doivent être excités comme des puces à l’approche de ce match ?
Surtout Quentin dit » bouboule » qui attend ça aussi depuis un certain moment. Thomas, avec son expérience, est plus serein mais j’ai l’impression que Quentin attendait vraiment ce match, au vu de ce qu’il nous a apporté cette semaine et de ces discours, on sent qu’il y a quelque chose. Pour moi, la semaine dernière était importante et lui me l’a dit cette semaine, c’est le match qu’il attendait depuis le début de la saison donc on fera en sorte de répondre présent une nouvelle fois. On aimerait finir sur une bonne note cette année à Suresnes car il y a aussi beaucoup de partants, de joueurs qui vont terminer cette saison et qui partiront l’an prochain. C’est un match très, très important pour nous.

Il y a un objectif qui peut être atteint si vous finissez dans les 8 premières places car c’est ce que les deux présidents avaient fixé comme objectif ?
Exactement. On avait quand même eu des objectifs en début d’année en interne qui étaient plutôt d’aller chercher une place qualificative. Je pense qu’on était bien parti, on a eu une première partie de saison plutôt positive ou tout le monde était motivé pour aller chercher ces places et sur la fin avant les vacances de Noël, on a réussi à atteindre cette 6e place. C’est vrai que ça a été un peu plus difficile sur la phase retour avec des annonces, des départs et beaucoup de changements au sein du club. Je pense que cet été sera pour moi une intersaison de transition pour repartir sur une nouvelle saison avec un nouveau staff, de nouveaux joueurs et un club complètement professionnel dès l’an prochain.
Tu continues à Suresnes l’année prochaine. Tu as re-signé, c’est donc signe que tu te plais dans ce club ?
Je m’y plais énormément. J’ai retrouvé cette joie du rugby qui ressemble un peu à celle du 7 dans ce qu’on essaye de proposer. Cela faisait deux ans que j’étais à Dijon et ça avait été compliqué : la première année s’était bien passée car c’était celle de Renaud Gourdon qui avait décidé de me recruter, la 2e a été un peu plus délicate lors du changement de manager car des choix ont été faits et qui, pour moi, n’ont pas forcément été les bons de la part des dirigeants. Ils ont quand même été fait ce qui fait qu’aujourd’hui, je me sens bien à Suresnes et, contrairement au club de Dijon, j’ai la chance d’être maintenu en Nationale à ce jour.

Tu nous as parlé du rugby à 7, qui est l’une de tes passions. Tu as encore le temps d’aller faire quelques piges à 7 ?
Pas trop, je suis un peu fatigué. On a deux deux clubs parisiens très compétiteurs, que ce soit les 7 Fantastics ou les Seventies qui se tirent un peu la bourre. On a des joueurs qui jouent avec les Seventies et d’autres avec les 7 Fantastics du coup, ça se tire un peu la bourre aux entraînements, sachant qu’on fait pas mal de toucher du coup, c’est parfois un peu tendu. Donc, si j’en ai l’occasion, pourquoi pas mais ce n’est pas ma priorité.
Un petit mot pour tes deux coaches qui vont quitter le navire suresnois ? J’imagine que tu as passé une belle année avec eux
J’ai passé une très, très belle année avec eux. J’ai eu énormément de chance que ce soit avec Geoffrey ou Alex Compan, je les remercie du choix qu’ils ont fait en me donnant ma chance et en me recrutant pour venir jouer ici. Je les remercie pour la confiance qu’ils m’ont accordé et, pour ma part, pour cette très belle saison que j’ai pu vivre cette année avec ce groupe.
Merci et à très bientôt sur nos ondes
De rien et à très bientôt.
Propos recueillis par Loïc Colombié

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