En poule 3, au cœur du Midi-Toulousain, l’Avenir Castanéen et son manager Vincent Clément vivent une saison compliquée où la jeunesse haut garonnaise est en apprentissage perpétuel. L’ex 3eme ligne du SC Albi et du LOU malgré le flot de défaites n’en demeure pas moins admiratif du comportement de son équipe et des valeurs que ce groupe véhicule. Rencontre avec un technicien qui malgré une position de lanterne rouge au classement tente de bâtir les fondations rugbystique et mentale de l’Avenir Castanéen de demain.

Pour Castanet, la vie n’est pas un long fleuve tranquille, cette année est compliquée mais vous vous accrochez ?
C’est ça qui est admirable avec cette équipe. Malgré des défaites qui s’accumulent, qui s’enchaînent et qui deviennent difficiles à supporter, il y a vraiment cette abnégation dans le travail, dans la volonté de bien faire et dans celle de progresser. Je dois dire que je suis assez satisfait de ce côté-là, il n’y a vraiment qu’un seul match où l’on soit passé au travers par manque d’implication ou d’engagement et je considère toutes les autres rencontres réussies au niveau de l’investissement et de la volonté de bien faire et de progresser qui sont nos objectifs principaux.
Quand on perd quasiment tous les week-ends et que l’on est manager comme tu l’es, il y a beaucoup d’aspect mental qui rentre en jeu. Quels sont les leviers que tu actionnes ?
Ils commencent à être difficiles à trouver car même si les défaites s’accumulent, on est quand même en recherche de cette victoire et de cette performance qui pourraient un petit peu inverser la tendance. Plus le championnat approche de la fin, plus les occasions se font rares d’autant plus que là, on rencontre quand même le haut de la poule et qu’il est difficile d’espérer quoi que ce soit. Ce sont les mêmes leviers que ceux actionnés en début de saison, ceux de grandir, de prendre de l’expérience et de profiter de cette opportunité que l’on a de jouer contre des joueurs que l’on n’aura peut-être plus jamais la chance de rencontrer. Il y a aussi le fait de jouer contre des équipes qui vont les aider dans leur formation, le faire prendre de l’expérience beaucoup plus rapidement et je dois dire qu’ils sont plutôt réceptifs à ce genre de choses et qu’ils sont quand même assez enthousiastes autour de ces objectifs-là.

Un des petits coups de pouce du destin qui pourrait vous arriver serait que, la fin de saison arrivant, une équipe vous prenne un peu par-dessus la jambe en disant » Castanet perd tous ses matchs » et qu’ils vous manquent un peu de respect. Et on sait que, dans le rugby, quand on vous manque de respect, c’est rédhibitoire ?
Tout à fait mais pour l’instant, il n’y en a pas car, finalement, toutes les équipes se doivent de gagner contre nous et que, clairement, si elles perdent, elles se mettent en danger dans cette course à la qualification puisque tout le monde vient gagner contre nous. A vrai dire, ce genre de comportement n’existe pas trop et, pour l’instant, il n’y a pas une équipe qui a été suffisante envers nous. Ça aurait peut-être été à notre avantage mais on n’a pas eu cette chance là (rires).
Pour Castanet, une victoire serait vos play-offs à vous ?
Oui, on est en recherche de cette victoire, ça ferait du bien. Ça viendrait vraiment récompenser tous les efforts et tout le courage de cette équipe et de ces joueurs que j’admire beaucoup dans leur investissement et les qualités morales qu’ils sont en train de démontrer. Je les trouve vraiment admirables et je suis heureux d’être à leurs côtés, je participe un petit peu à leur progression et je pense que, dans ce collectif-là, il y a des joueurs qui feront parler d’eux même si, pour l’instant évidemment, Castanet n’a pas encore démontré grand-chose au niveau comptable. Mais il y a des joueurs qui ont des qualités individuelles qui sont en gestation et qui, à mon avis, peuvent récupérer l’étage du dessus et je pense que c’est aussi un sujet de motivation pour bon nombre d’entre eux.

Cet après-midi, vous vous déplacez à Graulhet, à Pélissou, face à Jean-Christophe Bacca qui, un peu comme toi, a mangé son pain noir lors de ses trois premières saisons de coach. C’était une victoire par-ci, deux victoires par-là dans une saison, trois quand il y avait un peu de ciel bleu et puis, à force de serrer les dents sont arrivés les beaux jours et cette saison où ils sont dans les clous pour se qualifier en play-off. Est-ce qu’il y a des choses à piocher pour Castanet dans le Graulhet du passé afin de devenir le Graulhet du futur ?
C’est déjà rassurant de savoir qu’il y a des équipes qui ont le même parcours à ce niveau-là. On n’est pas les seuls ni les premiers et, à mon avis, on ne sera pas les derniers. Graulhet a réussi à structurer une équipe compétitive au fur et à mesure des années, autour de l’action et de Jean-Christophe et oui, c’est inspirant. J’espère que c’est durable et je me demande aussi dans quelle mesure les équipes que l’on rencontre actuellement ont des projets pérennes sur du long terme. C’est la question que je me pose, j’espère qu’il n’y a pas eu de surenchère avec toute la période de Covid qui a permis aux clubs de faire des réserves. Je me pose simplement la question, on verra bien après mais en tous cas, je souhaite évidemment à Graulhet la possibilité de pérenniser ce projet et ce travail qu’ils ont entrepris depuis plusieurs années.
De toute façon, seul l’avenir pourra lever le voile sur les interrogations que tu te poses et nous, on te souhaite surtout que l’avenir pour Castanet soit des plus radieux
C’est gentil, merci beaucoup.
Propos recueillis par Loïc Colombié

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